Les Romains
Les Romains, au milieu de tout cela? Ils régnaient fort habilement. Au début, il est clair que ni le Rabbi Jeshua, ni nous qui Le suivions ne les avons inquiétés. Notre « affaire » était celle de quelques mystiques heureux de faire parler d’eux mais guère plus. Cependant, plus le temps s’est mis à passer, plus les moindres déplacements et paroles du Rabbi finirent par être surveillés… et les nôtres aussi.
En vérité, les Romains se moquaient éperdument de ce que Jeshua essayait d’aller chercher dans le coeur de chacun lorsqu’Il s’adressait au peuple, deci-delà. Ils s’en sont moqués tant que cela n’ébranlait pas le pouvoir sadducéen et pharisien… puisqu’ils entretenaient un assez bon équilibre avec lui. Évidemment, plus rien ne s’est mis à aller lorsque les attroupements devinrent trop importants et bruyants autour du Maître. Le pouvoir romain n’avait rien à faire de la religion et des croyances qui avaient cours chez nous… Ce qu’il redoutait c’était le possible ferment d’une rébellion contre la foi couramment admise. C’est bien là où le Maître finit par leur déplaire. Celui-ci ne parlait-Il pas trop ouvertement de l’indépendance des consciences et d’un rapport direct possible avec la Puissance céleste? De cette indépendance-là à l’autre, les Romains en vinrent à comprendre qu’il pouvait n’y avoir qu’un pas! Pourtant, je puis vous dire que tout n’était pas si simple car, même si de plus en plus souvent les coups de bouclier des légionnaires et le plat de leurs lances nous contraignaient à quitter certains lieux, des indices nous faisaient voir que tous les Romains n’étaient pas aussi systématiquement nos ennemis qu’on pouvait le croire.
Il faut réaliser le fait que la Palestine était un petit monde en soi. Il y avait des « choses » qui se chuchotaient… Très souvent, derrière une intervention militaire, nous apprenions qu’il y avait une demande pharisienne. Générale ment, c’était un centurion lui-même qui se hasardait à nous le confier à mots à peine voilés… et il nous le chuchotait subrepticement parce qu’il n’était pas insensible au rayonnement du Maître. Ainsi donc, même parmi l’occupant romain, le groupe « inclassable » que nous constituions comptait quelques sympathisants… voire des complices. Je me souviens en particulier de cette fois où nous avions envisagé un rassemblement important au coeur même de Tibériade.
La veille au soir, dans le campement improvisé où nous projetions de passer la nuit non loin de l’entrée de la ville, un homme sur un âne nous rejoignit et demanda à parler au Rabbi. .. La conversation eut lieu au cours de laquelle nous apprîmes que l’homme était discrètement dépêché par un responsable de cohorte. Ce dernier disait avoir appris que les Zélotes espéraient s’infiltrer dans la foule attendue le lendemain et récupérer de la sorte, à leur avantage, l’impact du Maître… en faisant entendre leurs propres voix. Chacun de nous comprit aussitôt comment cela se terminerait : une émeute serait inévitable, la légion interviendrait, le sang coulerait et il y aurait des arrestations. Le résultat de cette information fut que la rencontre annoncée se vit simplement annulée. Nous passâmes notre chemin…
J’ai toujours vu le Maître refuser de servir de levier à un possible affrontement physique avec le pouvoir. Sa révolution n’était pas celle des Zélotes. Il l’a dit et répété constamment.
Les messages Esséniens – Daniel Meurois-Givaudan - les enseignements premiers du Christ.
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