Les Sadducéens

 

Parmi ceux qui trouvaient leur avantage à la présence romaine, il y avait évidemment la grande majorité des Sadducéens. Il était facile de les reconnaître. Que l’on ait vécu à Jérusalem ou dans les bourgades provinciales, ils marchaient toujours le menton haut et vêtus des habits les plus finement tissés. Certains menaient très grand train de vie et ne s’en cachaient pas. Pour eux, la richesse constituait un don du Très-Haut en réponse aux mérites accumulés par leur âme

 

Les Sadducéens dans PEUPLES ANCIENS duerer-jesus-docteurs

 

Selon leurs croyances, quand on était pauvre c’était parce qu’on payait une dette à l’Éternel. On n’avait donc pas à se plaindre! Bien sûr, tout cela constituait une généralité, un trait caractéristique de leur philosophie. Lorsque les yeux de mon âme visitent les ruelles et les maisons de ce temps-là, ils trouvent aussi des hommes de bien, des êtres généreux et compatissants parmi les Sadducéens. Cependant, je me souviens que ce qu’ils aimaient par dessus tout, c’était discuter. Je dirais même polémiquer, pour le plaisir, ainsi que le feraient aujourd’hui des intellectuels rationalistes piégés par le jeu de l’argumentation plus que par le réel désir d’avancer. Cela ne signifiait nullement que les Sadducéens ne croyaient en rien de sacré mais ils donnaient à tous l’impression que leur foi cultivait quelque chose de brumeux, apte à justifier nombre de leurs comportements. 

 

D’ailleurs, contrairement aux autres groupes sociaux, je ne les ai jamais entendus proclamer des éléments doctrinaux précis et fixes. En réalité, nous étions tous convaincus que ce qu’ils recherchaient globalement et aimaient, c’était le pouvoir. 

 

Je crois qu’il est juste de dire que leur sphère d’action se situait à mi-chemin entre les privilèges cléricaux et les coulisses de la politique. De nos jours, on affirmerait qu’ils formaient un véritable « parti » entretenant des rapports cordiaux avec l’occupant romain. Je sais que lorsqu’un certain Rabbi Jeshua – le Maître Jésus - commença à troubler l’opinion publique par ses déclarations et ses actes, ce sont d’abord les Sadducéens qui s’opposèrent ouvertement à Lui, la plupart du temps. Je ne compte pas les fois où je les ai vus L’apostropher ironiquement en plein marché ou sur le parvis d’une synagogue. Je pense que ce n’est pas vraiment parce qu’ils ne L’aimaient pas en tant qu’homme. Ils étaient certainement d’abord très intrigués par Lui, par son franc-parler et par le fait incontestable que, Lui aussi, savait discuter et argumenter s’il le fallait. 

 

Je demeure convaincu que, dans les premiers temps, ils ne percevaient pas le danger que le Rabbi représentait pour leur façon d’être. J’ai toujours en moi le souvenir de quelques conversations surprises au hasard de mes marches matinales dans les ruelles de Capharnaüm. Selon elles, « 1′homme » n’était guère davantage qu’un de ces lettrés originaux et plutôt charismatiques mais finalement pas très dangereux… hormis pour lui-même. Cependant, j’ai vite compris pour l’avoir entendu que son aspect « magique » leur déplaisait foncièrement. 

 

Les Sadducéens avaient tendance à fuir tout ce qui avait trait aux capacités que l’on dit surnaturelles. Ainsi, lorsque le récit de quelque guérison miraculeuse venait à leurs oreilles – et même lorsqu’ils assistaient à l’une d’elles – ils ne pouvaient retenir des sarcasmes tout en prétextant une supercherie. 

 

À Génésareth, certains Sadducéens allèrent même jusqu’à tendre un piège au Rabbi Jeshua. Je n’ai pas assisté personnellement à la scène mais son récit a rapidement fait le tour de la région. On raconta qu’un vieux Sadducéen Lui avait amené son fils, un homme d’une trentaine d’années prétendument aveugle de naissance. Le Maître regarda ce dernier quelques instants puis fit soudain mine de vouloir donner à l’ infirme une gifle magistrale. Surpris et par réflexe de protection, l’homme se recula alors en une fraction de seconde sans avoir même été effleuré, avouant ainsi sa tricherie. C’est là, dit-on, que le Rabbi se mit à sourire un peu tristement et déclara au vieil homme : 

 

- « Dis-moi, qui est le plus malade? Celui qui manipule… ou celui qui se laisse manipuler? Lorsque votre âme aura compris qu’elle est vraiment souffrante, alors, je vous le dis, vous viendrez me chercher. Ainsi en est-il de tout votre peuple; il doit d’abord apprendre à reconnaître la nature de sa propre cécité… » 

 

Cette anecdote est, à mon avis, typique de la façon que le Maître avait de nous enseigner à brûle pourpoint, saisissant toutes les opportunités de la vie afin de créer un impact. 

Parlait-Il là spécifiquement du « peuple sadducéen »? Je ne le crois pas. Si, dans sa pensée, certaines classes sociales ou certains individus étaient utilisés en tant que symboles, son but était plutôt très clairement d’enseigner l’ ensemble de l’espèce humaine car, pour Lui, celle-ci constituait une seule famille souffrante. 

 

Aujourd’hui encore, il m’est bien difficile de dire si beaucoup de Sadducéens se laissaient toucher par la Parole du Maître Jeshua. Un évident orgueil intellectuel allié à une aisance financière faisait d’eux une micro-société distincte au sein de laquelle il faut dire aussi que chacun s’épiait et dont il n’était, par conséquent, pas facile de se démarquer quand on était pris dans son ciment. Dans le contexte de la société de la Palestine de l’époque, tout le monde se surveillait plus ou moins, d’ailleurs… 

 

Les messages Esséniens – Daniel Meurois-Givaudan  - les  enseignements premiers du Christ. 

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