Sarah
Quelques mots à propos de cette énigmatique Sarah puisqu’elle est aujourd’hui honorée dans une crypte sous les traits d’une vierge noire. Hormis le fait que sa présence sous cette forme puisse se justifier par le symbolisme alchimique, j’ai souvenir que Sarah était effectivement de race noire. Plus jeune que moi d’environ une quinzaine d’années, elle a fait partie de ces femmes de la première heure qui ont tout de suite perçu la dimension du Maître et qui n’ont jamais quitté l’empreinte de ses pas malgré les turbulences de la vie. De toutes les femmes qui imprégnèrent fortement le rivage méditerranéen de la Gaule, je puis dire qu’elle fut celle dont la sensibilité de base, la vivacité, se rapprochait le plus de celle de Myriam de Magdala.
Issue d’une famille d’esclaves enfuis d’Égypte et réfugiés en Palestine, Sarah connut pratiquement l’existence d’une nomade. Je me souviens qu’elle inspirait une certaine crainte, tout d’abord par la couleur de sa peau… ensuite par la connaissance qu’elle avait de certaines pratiques magiques héritées de son pays d’origine. C’est certainement ce dernier élément qui constitua pour elle une sorte de handicap dans la mesure où il n’entrait pas dans le cadre de l’enseignement que le Maître s’efforçait de diffuser. Ce n’était pas qu’elle continuât à pratiquer des rituels de magie depuis son accession au cercle le plus proche du Christ mais elle portait en elle le pouvoir de ceux-ci tel une sorte de parfum subtil et inquiétant pour ceux qui venaient l’écouter.
Je garde de Sarah le souvenir d’une femme à la fois tendre et rebelle, essayant de cacher la cicatrice d’une blessure difficilement identifiable – peut-être celle de son ancien état d’esclave – une femme capable aussi de véritables excès d’enthousiasme pour tenter de traduire la pensée du Maître. Sa nature insaisissable et enflammée fascinait dans les villages où elle passait. Il est indubitable qu’en l’écoutant ou même en la voyant simplement, ceux qui ne la connaissaient pas ne pouvaient s’empêcher de se poser la question suivante: « Mais par Qui est-elle donc habitée? » Certains, j’en garde la mémoire, craignaient chez elle une présence destructrice en raison, encore une fois, de la couleur de sa peau, rarissime en Gaule, tandis que d’autres se laissaient rapidement convaincre par ce qui se dégageait de sa personne. Par ailleurs, ce qui se dégageait d’elle ne venait pas essentiellement de ses mots car elle éprouvait de grandes difficultés à manier la langue de son nouveau peuple d’accueil. Cela passait par les guérisons que ses mains offraient généreusement.
On a tendance à oublier aujourd’hui cet aspect – celui des soins – qui aida les premiers témoins du Christ à faire connaître sa Présence sur Terre. Il est néanmoins capital. – « Le miracle de guérison est semblable à la musique, proclama un jour le Maître. Il s’adresse aux oreilles de l’âme, sans avoir besoin d’être traduit ou commenté. » Dans les faits, ce sont surtout les femmes qui ont commencé à soigner et guérir dans les traces du Christ, comme si Celui-ci leur avait communiqué – ou avait réveillé en elles – une sorte de grâce plus difficilement accessible aux hommes.
Les messages Esséniens – Daniel Meurois-Givaudan – les enseignements premier du Christ.
Les retrouvailles des familles d âmes n ont pas de paille dans la synchronisité en ces jours d éveil.