Le « karma » du Maître

Le   Je crois plus utile de m’étendre ici sur une notion qui pourrait paraître sacrilège mais qui, à mon sens, vaut qu’on s’y attarde… ne serait-ce que parce que Jeshua souhaitait ardemment que l’on ose toutes les questions. Je veux évoquer ici ce que l’on pourrait appeler le « karma » du Maître. A priori, cette direction est absurde et insolente puisqu’il est évident qu’un Maître de Sagesse libéré, à plus forte raison un Avatar, est par définition dégagé de son karma personnel. Il oeuvre sans avoir de « contentieux » à régler avec qui que ce soit et donc dans une optique de Service total et libre à l’humanité. Cependant, en poussant audacieusement la réflexion, il est légitime de se demander si un tel Être n’engendre pas inévitablement, par les conséquences de ses oeuvres, une impressionnante série de réactions en chaîne qui lui vaut de réamorcer en Lui un mécanisme karmique. Ne dit-on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions ? 

En effet, en jetant un regard purement rationnel et historique sur les deux derniers millénaires relativement à l’impact du Christianisme sur Terre, il faut bien reconnaître que le bilan est particulièrement douloureux. Il y a tout d’abord la mise à mort de quelques uns des proches disciples de Jeshua. Les milliers de morts provoquées par la vague de persécution des premiers Chrétiens. Il y a ensuite, évidemment, l’épopée incroyablement sanglante des Croisades, les bûchers dressés par milliers afin d’éradiquer certaines « hérésies » comme, par exemple, le Catharisme. Citons encore le drame des guerres de religion dont la racine est d’ailleurs toujours bien vivante et aussi, ce qu’on passe sous silence, les millions de morts engendrées par des siècles d’invasions « missionnaires » cherchant officiellement et à tout prix à « sauver les âmes des sauvages ». Tout cela se solde, en définitive, par un nombre incalculable d’iniquités et de massacres avec pour seul prétexte… la paix du Christ ! 

De ce rapide coup d’oeil, faut-il conclure que la Mission du Maître – aussi pure et lumineuse fût-elle dans son essence – est un échec et que, de ce fait, Jeshua a pris la charge d’un nouveau karma personnel qui L’enchaîne à notre humanité? On pourrait s’aventurer à le supposer… Cependant, ce n’est pas ainsi qu’il convient d’analyser la situation. Pour éclairer ce point, je me baserai une nouvelle fois sur des paroles rapportées par Jean… Celui-ci rassembla une vingtaine d’entre nous quelques mois seulement après la Crucifixion. Il revenait juste de l’une de ces courtes visites qu’il pouvait rendre au Maître secrètement retiré au monastère du Krmel. Ses questions avaient porté sur l’attitude à tenir face aux rixes qui éclataient de ci-delà dans Jérusalem au nom du « mouvement de libération » qu’Il avait stimulé malgré Lui. Les Zélotes n’en étaient pas les seuls instigateurs; certains farouches partisans de la résurrection du Rabbi Jeshua qui se réunissaient sur les places publiques se heurtaient régulièrement à de petits détachements de légionnaires demandés par le Sanhédrin. 

On comptait déjà des blessés, peut-être plus. Comment une vie dédiée à l’Amour pouvait-elle provoquer cela? Jean lui-même se sentait en partie responsable d’avoir participé à la mise à feu d’un tel processus. Il se questionnait… Voici ce dont ma mémoire garde trace du propos qu’il nous tint : 

- « Le Maître m’a beaucoup parlé de sa responsabilité dans tout ce qu’Il apprenait de ma bouche et ayant trait aux émeutes. Il ne s’est pas dit surpris car Il en avait déjà eu quelques visions dans les semaines qui précédèrent sa mise en croix. Je L’ai vu pourtant profondément peiné… Comme je continuais de L’interroger à ce propos, Il m’a dit que si l’homme de chair en Lui souffrait, le Maître savait que tout cela était inévitable, compte tenu de l’état de conscience de notre monde. Je Lui ai alors demandé s’Il trouvait cela juste puisqu’Il n’avait voulu que la paix. Sa réponse fut qu’il était juste qu’Il accomplisse ce qu’Il a accompli. Il me dit aussi que, pour semer, Il avait dû labourer un sol rocailleux et sec et que les réactions des hommes face à sa Parole étaient comme des mottes de terre aride qui éclataient les unes après les autres sous le soc de la charrue. Ensuite Il ajouta: – « Ce monde nourrissait une plaie infectée. Il fallait une Force pour l’inciser. C’est la conscience de l’infection et le pus qui s’écoule de la plaie qui commencent à faire mal… 

- Qui commence seulement, Maître? ai-je alors demandé. 

- Oui, je le vois, je le sais au fond de mon âme, fit-Il. 

Lorsqu’un prisonnier sort de son cachot obscur pour la première fois depuis bien longtemps, il n’a que le souvenir de ce qu’est le soleil et il lui tarde de le redécouvrir… Mais lorsqu’enfin ses yeux le contemplent, il se trouve totalement aveuglé et a mal. Est-ce pour cela qu’il ne faut pas le libérer? Même si le soleil lui brûle les yeux pendant longtemps, comment ne pas bénir le fait qu’il réapprenne à respirer à l’air libre? C’est cela que je suis venu faire … Vous enseigner à redécouvrir le soleil et l’air pur… même si, en chemin, cela fait saigner votre âme et votre corps. » 

Le Maître m’expliqua ensuite que toute action, même et surtout si celle-ci est sacrée, comporte son risque et que sans risque tout végète toujours. À cela Il ajouta que la Vie elle-même était le risque pris par l’Éternel. Mais écoutez encore… Tandis que je croyais devoir prendre congé de Lui et que je Le saluais, le Maître me pria à nouveau de m’asseoir sur les dalles de pierre de la cellule où Il vit. Il me confia alors qu’Il ne portait pas à Lui seul la responsabilité de ce qu’Il savait avoir initialisé pour les temps à venir. C’est là qu’Il m’expliqua faire partie d’une Fraternité de douze Maîtres veillant au destin de notre humanité depuis des temps immémoriaux 

• Il continua en me disant aussi que si, pendant toutes ces années, Il avait été habité par la Présence du Soleil, c’était parce qu’Il avait été désigné par ses onze Frères en esprit pour être le porte-parole de leur Fraternité et en devenir le « fer de lance » pour le bien des femmes et des hommes. – « Tu es donc le plus grand d’entre eux, Rabbi… Lui ai-je aussitôt demandé. – Ne crois pas cela, Jean… Il n’y a ni grand ni petit parmi nous. Nous sommes semblables aux organes vitaux d’un même corps. Chacun de nous est unique dans sa spécificité et aucun n’a de primauté sur l’autre… C’est par la Conscience du Coeur que nous portons en nous que nos efforts s’unissent. Ce Coeur-là, je te le dis, est extérieur à notre Fraternité bien que perpétuellement présent dans son essence. 

Il est ce Soleil béni qui parla à travers moi durant toutes ces années passées et qui m’a quitté le jour où, en croix, le sommet de mon crâne s’est tellement dilaté… Parmi ces douze dont je te parle, j’ai simplement été le mieux placé à un moment précis de l’histoire de ce monde, c’est à ce titre que j’ai accepté mon rôle. Ainsi, Jean, la responsabilité de ce qui a été engendré au nom du Fils de notre Père à tous n’est pas mon fardeau personnel. Elle est celle de la Conscience collective de la Fraternité des Douze. Elle est de l’ordre d’un autre système d’évolution dans lequel cette Terre est une fleur parmi d’autres. Essaie de comprendre ceci encore : Lorsque nos douze âmes sont réunies, elles forment comme un seul être sous le flambeau d’un Esprit unifié. C’est cet Esprit qui a engagé Sa responsabilité et qui porte donc une forme de karma dans une autre sphère de la Création de l’Éternel. C’est un grand mystère que tout cela… 

En vérité, il manque des mots à toutes les langues humaines pour en exprimer la Merveille. Ce n’est que lorsque les consciences se marient qu’elles en pénètrent le secret. .. » Voilà, mes amis, ce que le Maître m’a confié, non sans émotion dans la gorge. Il Affirme que le Soleil de notre Père à tous L’a quitté et ne veut plus que le titre de Rabbi. .. Mais moi je vous le dis, si cela est vrai, Il a gardé de ce Soleil un éclat dans le regard et une chaleur dans la voix qui jamais ne Le quitteront. » Je me souviens qu’aucun de nous ne fit de commentaires à ces confidences de Jean. Ce qu’il nous avait dit était trop important et trop énorme pour nous qui étions encore sous le choc du Golgotha et qui appelions de nos voeux une direction toujours plus précise venant de la part du Maître. 

Celui-ci avait beau nous avoir demandé de parler et de soigner en son Nom afin de poursuivre son OEuvre, nous avions beau ressentir aussi la présence d’un Souffle inconnu circuler dans nos veines, il fallait que quelque chose en nous se réorganise… 

Les messages Esséniens – Daniel Meurois-Givaudan  - les  enseignements premier du Christ. 

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