Survivre aux blessures
Je souhaiterais aborder maintenant une question qui échappe, me semble-t-il, à la plupart des chercheurs « hérétiques » et aussi des mystiques qui ont pris conscience que le Maître Jeshua n’était, de toute évidence, pas mort sur la croix mais qu’Il avait poursuivi sa vie dans la plus grande des discrétions, son oeuvre publique une fois achevée.
La question est celle-ci : Pourquoi le Maître, ayant survécu à ses blessures, se serait-Il séparé de Myriam au point que l’on retrouve celle-ci, seule ou presque, quelques années plus tard, sur les rivages de la Gaule puis terminant son existence dans cette grotte appelée de nos jours la Sainte Baume, près de Marseille? Si, comme une certaine thèse le prétend actuellement, ils étaient époux ou même si un profond Amour les unissait simplement, on voit mal pourquoi, a priori, ils n’auraient pas continué leur chemin ensemble ailleurs et dans la clandestinité. La réponse ne surgit pas d’elle-même et ne semble pas non plus accessible par le biais des Annales akashiques, comme si quelque Volonté faisait en sorte que cette « zone »
de la vie du Maître et de Myriam demeure encore verrouillée. Avant que le passé ne s’ouvre clairement au moment jugé adéquat par le Divin, on ne peut que s’aventurer du côté des hypothèses en laissant la priorité à la logique.
Alors réfléchissons un peu… Partant du principe que l’Amour soit demeuré intact entre Myriam et Jeshua, quel est l’élément qui a pu induire leur séparation? Je réponds personnellement: une modification majeure survenue dans le rapport du Maître avec sa propre vie et le monde. l’ai déjà de nombreuses fois tenté d’expliquer comment l’Esprit du Christ puis du Logos avaient quitté son corps et sa conscience lors du supplice sur la potence, raison pour laquelle Celui-ci s’est écrié quelque chose comme: « Pourquoi m’ as-Tu abandonné? »
Si on réalise l’ampleur du choc provoqué par cet « abandon » qu’a constitué la soudaine cessation de l’adombrement du Maître par deux Principes aux dimensions cosmiques, on peut alors entrevoir ce qui s’est certainement passé. Il est aisé d’imaginer qu’un être incarné qui vit et éprouve un tel phénomène dans son âme et sa chair puisse en sortir « intact », autrement dit qu’il ne vive pas une profonde modification de tout son être. Un tel choc énergétique ne peut que créer une sensation de vide avec, pour conséquence, le passage à une « autre phase » de son incarnation afin de pouvoir tout simplement survivre dans notre monde.
Le Maître Jeshua qui se présente à ses proches disciples peu de temps après la Crucifixion est encore tout imprégné de la Présence divine qu’Il a accueillie et dont Il a retransmis l’impact pendant des années. Il a le rayonnement calme et souverain de Celui qui a accompli une oeuvre colossale. Il n’est pas encore dans le choc « post missionnemt » qu’Il va vraisemblablement devoir traverser.
Tout cela est, bien sûr, une supposition de ma part. Une supposition qui s’appuie toutefois sur quelques remarques que je me souviens avoir recueillies de la bouche de Jean, l’un des très rares à avoir pu approcher le Maître au Krmel pendant sa longue retraite consécutive à sa mort officielle sur la croix. – « C’est étrange, le Maître ne parle presque pas. Il est d’une douceur infinie mais ses yeux n’appartiennent plus à cette Terre… Je veux dire… depuis son retour, j’ai la sensation qu’ils ne m’ont plus jamais vraiment considéré comme un homme obligé de demeurer les deux pieds au sol. Il me semble que le Maître regarde plutôt à travers moi et qu’Il cherche un horizon dont Il a souvenir mais qui n’est pas de ce monde. Il reste avec nous et continue de nous guider avec son corps qui sent la rose et ses mots de Lumière… mais quelque chose de Lui est déjà ailleurs… »
À l’époque, je n’ai pas su vraiment interpréter l’importance et la signification de ces paroles. Ce n’est qu’aujourd’hui que je mesure sans doute, pour la première fois, l’ampleur de la confidence qu’elles représentaient. Je le dis à nouveau ici en tant que témoin, c’est le Jésus-homme qui suscite avant tout mon admiration et ma vénération, celui qui a tout risqué de sa propre personne afin que tout change. Que le Maître ait vécu une sorte de traumatisme et qu’Il ait dû traverser un océan de solitude intérieure pendant de longs mois, voire plus, après l’achèvement de sa mission publique ne me surprendrait guère. Encore une fois, ce n’est pas L’amoindrir que d’envisager cela, c’est plutôt prendre conscience de façon différente de l’impressionnante charge énergétique qu’Il a accepté d’endosser durant des années. Quel mérite aurait un Maître de Sagesse incarné parmi nous et qui ne serait atteignable ni par la souffrance physique ou morale, ni par le doute ou le risque, ni par la solitude, ni enfin par la poursuite de son propre labourage spirituel?
Ce serait une sorte de robot pré-programmé et certainement peu enseignant parce que forcément trop froid. « C’est le profondément et l’éternellement humain qui touche dans le Divin lorsque Celui-ci vient à S’incarner… tout comme c’est le souvenir du Divin qui touche en l’humain lorsque ce dernier se met à devenir cristallin. » Si l’Un ne chantait pas l’Autre et vice versa, c’est tout le mouvement de la Création qui se ralentirait. ..
Pour en revenir à la séparation de Jeshua et de Myriam, il me semble donc que l’on puisse tout simplement en voir la cause dans l’obligatoire transformation qu’a vécue le Maître. Il est probable que cette séparation soit devenue un état de fait inévitable qui a été envisagé des deux côtés avec la force qui anime les vrais couples tantriques. Cette force n’implique pas l’absence de souffrance mais se base sur la lumineuse sérénité entrevue, malgré tout, au-delà de l’épreuve. Jésus au Cachemire?
Au risque de continuer à choquer encore un certain nombre de personnes, j’ajouterai à cela que je ne serais pas surpris qu’après son long séjour au Krmel Jeshua ait repris la direction de l’Inde et notamment du Cachemire pour y poursuivre ses jours. J’ai aussi la conviction qu’Il n’a vraisemblablement pas parcouru seul cette route qui devait avoir pour Lui le goût d’un retour aux Sources. Certains très vieux écrits de l’Inde ainsi qu’une Tradition orale circulant il y a encore peu d’années dans la région de Shrinagar, au Cachemire, font mention de l’arrivée dans ce pays, il y a deux mille ans, d’un Maître de Sagesse avec sa compagne dont il aurait eu des enfants. Ces textes affirment que le Maître en question se nommait. .. Issa, sonorité bien proche, il faut le reconnaître, de celle de Jeshua, compte tenu de la différence de culture, de langue et donc de prononciation. Il est étonnant de constater que seul l’Occident chrétien estime incompatible le fait de mener pleinement une vie d’homme incarné et l’accomplissement d’une mission de nature divine. On voit bien là l’ampleur des dégâts causés au fil des siècles par le méthodique entretien de la dualité corps-esprit. Certains me feront remarquer que cette hypothèse de Jeshua terminant sa vie au Cachemire entre en contradiction avec ce qui est mentionné dans la conclusion de « De Mémoire d’Essénien« \. C’est fort juste et en voici la raison :
À la fin de la rédaction de cet ouvrage, j’ai eu accès à des images de la Mémoire akashique issues de plusieurs périodes. Je situe la première environ à soixante ou soixante-dix ans après la Crucifixion. J’ai alors capté ce qui se disait, non pas parmi le peuple qui croyait déjà, quant à lui, à la Résurrection, mais chez les disciples des premiers disciples du Christ. Quant à la seconde série d’images et de données, je l’ai spontanément captée à l’époque des tout premiers Templiers en discussion avec des Chrétiens vraisemblablement de tradition copte. C’est de tout cela dont j’ai témoigné, sans entrer dans les détails. La Mémoire du Temps ne s’étant pas ouverte d’elle-même avec davantage de précision à ce propos, je n’ai, à l’époque, pas jugé nécessaire d’investiguer plus loin. Aujourd’hui, après presque un quart de siècle d »‘expérience akashique » en plus, il me paraît certain que le Maître Lui-même et ses intimes ont très vite cherché à brouiller les pistes en laissant ou faisant courir des informations qui, bien que réservées à un petit cercle, ont dissuadé quiconque de s’évertuer à retrouver sa trace. Certains n’auraient évidemment pas hésité à tenter de Le rejoindre vers l’Himalaya, même quelques années après son départ officiel.
La thèse de l’isolement définitif au Krmel puis, beaucoup plus longtemps après, de son ascension volontaire ont donc été « sélectionnées » parmi d’autres par un très petit noyau de personnes. C’est cela que j’ai capté en 1984, à la fin de la rédaction de l’ouvrage.
Il aura fallu attendre que je me plonge dans la recherche de l’Évangile de Marie-Madeleine, nombre d’années plus tard, pour que j’aie accès à d’autres informations sans doute beaucoup plus en accord avec les faits, c’est-à-dire en entendant parler Myriam de Magdala elle-même dans des confidences faites à l’une de ses compagnes. C’est ainsi que j’ai progressé dans ma quête personnelle… Pour en conclure avec cela, je crois qu’étant donné l’impressionnant et fascinant rayonnement du Maître, on peut comprendre qu’il y ait eu, il y a deux mille ans, autant de précautions pour masquer son départ. Il y a des moments où, dans ce que réclame l’Inconscient collectif, la mort d’un grand Être est plus porteuse que sa vie ; elle en devient alors le point d’orgue comme pour sublimer davantage encore celle-ci. Dans des temps plus proches de nous, n’en a-t-il pas été de même avec la fin brutale du Mahatma Gandhi qui, en impressionnant les masses populaires, a certainement servi à magnifier l’ ensemble de son oeuvre… bien plus que ne l’aurait fait sa mort paisible dans un lit?
Les messages Esséniens – Daniel Meurois-Givaudan - les enseignements premier du Christ.
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