Khéops
(ou Khoufou) est le deuxième pharaon de la IVe dynastie. Manéthon l’appelle Souphis Ier et lui compte soixante-trois ans de règne. Le papyrus de Turin présente une lacune pour son nom, mais lui compte vingt-trois ans.
On situe son règne aux alentours de -2551/-2549 à -2528/-2526.
Le règne de Khéops, en égyptien Khoufou, abréviation de Khnoum-koue-foui (Khnoum me protège), est assez mal connu. Seule une statuette en ivoire d’une dizaine de centimètres à son effigie nous est parvenue. Il est le fils du roi Snéfrou et de la reine Hétep-Hérès Ire, et est considéré par certains comme l’un des plus grands de l’histoire de l’Égypte antique.
Sa réputation repose surtout sur ses réalisations architecturales, entre autres la Grande pyramide de Gizeh, dont la construction dura vingt années, nécessitant 20 000 ouvriers, et considérée de nos jours comme la perfection en termes de technique de construction et d’architecture des pyramides égyptiennes. Son complexe funéraire comprend également les pyramides des reines Mérititès Ire (ou Méritit) et Hénoutsen, les tombes de ses fils et un mastaba de sa fille Néfertiabet ; Khéops aménagea aussi une sépulture pour sa mère Hétep-Hérès Ire après que sa tombe originelle eut été pillée.
Selon Hérodote et les contes du papyrus Westcar (Nouvel Empire), à l’inverse de son père, le pharaon Snéfrou, Khéops était considéré comme un pharaon cruel et injuste envers son peuple. Cette réputation provient sans doute du fait que l’on imaginait mal un tel édifice être construit autrement que par des esclaves, dans la sueur et la souffrance.
Or, de récentes découvertes, suite aux fouilles menées par Mark Lehner ont révélé une ville des artisans et ouvriers à Gizeh. Il apparaît que ceux-ci étaient bien nourris, soignés et le cliché des esclaves menés au fouet est battu en brèche par les découvertes faites sur le terrain et dans les tombes. L’hypothèse a été émise que le projet des pyramides aurait pu constituer un projet fédérateur et un moyen politique et spirituel de réaliser l’unité des Deux Terres. À ces artisans et ouvriers spécialisés se joignait une main-d’œuvre venue des villages de toute l’Égypte, sans doute de façon non permanente, et les villages contribuaient également à ce grand projet religieux en envoyant des vivres.
Khoufou construisit également des temples, en particulier il entama la construction du temple d’Hathor à Dendérah et on a retrouvé dans les fondations du temple de Bastet à Bubastis des éléments d’un monument à son nom.
C’est sous ce règne fastueux pour l’architecture et la royauté que les nécropoles se développent de manière significative autour du complexe funéraire royal. Cette tendance déjà amorcée sous les règnes précédents et notamment celui de son père Snéfrou n’avait jamais pris une telle ampleur ce qui démontrerait qu’à l’époque de Khoufou la constitution de l’État est achevée et atteint déjà son apogée.
Le privilège de pouvoir se faire inhumer aux côtés de son maître représenta alors la meilleure manière d’afficher sa réussite dans ce qu’était la société égyptienne d’alors. Le roi est au centre de tout et domine de son écrasant monument une vaste nécropole conçue à l’image de la cour. Plus sa sépulture est en vue de la pyramide royale, plus le rang est élevé. De nombreux mastabas livrèrent les statues et les fausses portes de ces courtisans, qui souhaitaient poursuivre dans leur mort leur service au plus proche de leur souverain.
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