La maladie pour les Esséniens
N : Quel est le rôle de la maladie ?
AG : Chez les Esséniens, la maladie n’était jamais considérée comme une ennemie. Elle était le signal pour indiquer que quelque chose n’allait plus entre les différents niveaux de l’Être. Lorsqu’il n’y a plus accord entre nos pensées, nos actes et nos paroles, il se passe en nous une fissure, une baisse d’immunité qui laisse la porte ouverte à ce qui par la suite, générera nos maux des plus légers aux plus lourds.
Actuellement, rien pour nous n’a changé dans ce concept de la maladie. Nous expliquons toujours comment une maladie peut naître sur les plans les moins physiques et continuer son parcours durant des semaines, des mois, voire des années jusqu’au corps physique. Cela ne peut pourtant s’expliquer si l’on ne connaît pas le processus de ce que nous appelons les « formes pensées »… Ces petites bulles subtiles qui tournent autour de nous, qui nous encombrent, nous pèsent et que nous nourrissons au dépend de notre vitalité. Ce sont des pensées qui viennent de nous et que nous entretenons consciemment ou non.
Dès la gestation, dans le ventre de notre mère, nous commençons à vivre des émotions, à élaborer des « scénarios » qui seront déterminants pour notre vie future et pour notre santé, qu’elle soit physique, mentale ou spirituelle. C’est en fait dans notre façon de recevoir, de comprendre ce qui nous arrive (événements ou rencontres) que tout se joue, l’événement en lui-même est neutre, il s’avère une simple expérience mais il prend une forme, une couleur, une pensée, une émotion selon l’angle sous lequel nous allons le regarder. C’est de là, de cette simple façon de recevoir la vie que tout dépend. Sans doute est-ce pour cela que les grands courants de pensée prônent des façons de prendre la vie avec détachement et sérénité…
N : Peut-on soigner toutes les maladies de cette façon ?
AG : Prétendre cela serait en soi une aberration. En effet, le thérapeute de type « essénien » sait qu’il n’est pas le maître de la Vie, de la Mort ou de la guérison de qui que ce soit. Il ne peut intervenir en maître et se garde de cela. Son rôle est d’apporter les éléments de reconstruction à celui qui lui demande de l’aide et non de reconstruire à sa place. Il donne le coup de pouce nécessaire à cette reconstruction.
N : Cette thérapie est-elle compatible avec les méthodes de soin traditionnelles ?
AG : Cette façon de comprendre, d’aborder, de détecter et d’enrayer la maladie est compatible avec toutes les méthodes traditionnelles.
N : Cette pratique s’enseigne. Y a-t-il des conditions préalables pour devenir un thérapeute essénien ?
AG : Il est évident que pour devenir thérapeute de n’importe quel style de thérapie, il est nécessaire d’avoir soi-même réglé certains problèmes, d’être clair avec ce que l’on veut et ce que l’on ne veut pas ou plus. Un thérapeute qui règle ses propres nœuds à travers les personnes qu’il rencontre n’est profitable ni pour lui ni pour les autres. Nous ne pouvons demander à ceux qui veulent soigner d’être parfaits et d’avoir tout résolu, cependant il est essentiel de se poser la question du pourquoi ? Pourquoi est-ce que je veux devenir thérapeute ?
Il arrive bien souvent que sous des apparences de générosité et d’altruisme se cache une volonté de pouvoir, un désir de reconnaissance, et un immense besoin d’amour. Il est extrêmement important de déceler en soi ces écueils faute de quoi il n’est pas possible de devenir un thérapeute efficace. La question de croyance n’a rien à voir avec l’efficacité de ces soins, pourtant le thérapeute n’a rien à proposer. C’est au malade de faire la démarche, de demander de l’aide et non à celui qui soigne. L’essentiel est que le « malade » ou plutôt « le patient » sache que c’est lui qui est à l’origine de son problème et personne d’autre.
Même si dans un premier temps, cette approche semble culpabilisante : « Comment, vous prétendez que c’est moi qui suis à l’origine de mon cancer !… » Cela permet à l’intéressé de reprendre son « pouvoir » de ne pas se laisser embarquer n’importe où et n’importe comment comme une victime vers l’abattoir. Si notre façon de comprendre, d’appréhender un événement peut nous rendre malade, cela signifie aussi que nous avons en nous le pouvoir de dénouer, de changer, de transformer cette vision sur ce qui nous détruit pour en effacer les traces. Et là, je crois que la force intérieure de la personne est le principal vecteur de sa guérison sur tous les plans.
Issu du site de Daniel Meurois: www.meurois-givaudan.com – Interview d’octobre 2008 par Louise-Anne Holstein qui est bien entendu toujours d’actualité ! De Mémoires d’Esséniens.
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