Dénonciation de Kryeon (France 2)
décembre 2008 :
Une nouvelle dénonciation du mouvement Kryeon a été faite dans l’émission de David Pujadas : « Les infiltrés », le 17 décembre 2008, sur France 2. Dans cette émission consacrée aux mouvements sectaires une partie a en effet été consacrée à des « thérapeutes » qui font « des affaires » en « surfant » sur le thème des enfants Indigo (de cristal, etc.).
La journaliste s’est « infiltrée » auprès de deux « thérapeutes » de ce type. Auparavant, cependant, on a eu droit au témoignage d’une personne présentée comme ayant été « victime du mouvement de l’Ange Kryeon ». Cet homme se nomme Jacques Wagner. En début de séquence on a d’ailleurs eu droit à la vision de la page Web du site de Kryeon. En fait, si Lee Carroll (mentionné au début de ce reportage) a bien écrit sur les enfants Indigo, celui-ci ne cautionne pas pour autant les agissements des personnes se réclamant de ce qui est appelé, en l’occurrence, « le mouvement Kryeon », lequel est constitué de personnes qui ont trouvé un moyen de gagner de l’argent en reprenant le thème des enfants Indigo (et celui de la technique d’harmonisation EMF de Peggy Phoenix Dubro). Pour la justification de ce que j’écris ici veuillez vous reporter aux déclarations de Lee Carroll lui-même, évoquées plus loin.
A propos des enfants Indigo on nous dit, dans le reportage, que ces enfants « seraient auréolés d’un halo bleu ». La journaliste présente ainsi la doctrine des membres de ce mouvement : « Ces êtres suprêmes, disent-ils, sont venus sur Terre pour changer le monde. » L’expression « êtres suprêmes », en l’occurrence ridicule, n’est absolument pas utilisée dans l’oeuvre de Lee Carroll/Kryeon. Connaissant l’oeuvre écrite de Lee Carroll, je mets au défi tout contestataire (et tout particulièrement cette journaliste) de prouver le contraire. Encore une « reformulation »…
La journaliste dit que le mouvement propose sa thérapie pour traiter les enfants, mais aussi les parents. Ces thérapies sont qualifiées de « souvent délirantes, aux conséquences parfois dramatiques ». En quoi sont-elles dramatiques ? Y a-t-il eu des morts ? Non. Mais elles sont « dramatiques ». (Il faut bien en rajouter « un peu ».)
La journaliste dit : « Nous avons rencontré l’une de ces nombreuses victimes. » Il s’agit de l’homme mentionné plus haut : Jacques Wagner. L’épouse de celui-ci, « adepte » du mouvement Kryeon, « aurait tenté d’embrigader leur fils atteint de dyslexie en le présentant à des membres de Kryeon ». Jacques Wagner :
« Mon fils m’a dit un jour que »maman avait des problèmes parce qu’elle a dit que je suis un extraterrestre ». »
Voilà qui est étonnant. Car, encore une fois, il n’est nullement question, dans les écrits de Lee Carroll/Kryeon, d’extraterrestres à propos des enfants Indigo. Ce genre de formulation émane d’une personne (la mère) ayant accolé l’étiquette « extraterrestre » à son prétendu enfant Indigo. Mais cette femme ne peut en aucun cas justifier l’emploi de ce qualificatif en se référant à un texte de Lee Carroll, ce qualificatif étant, pour caractériser les « Indigos », précisément absent de l’oeuvre de ce dernier. A moins, évidemment, que l’enfant n’ait utilisé le mot « extraterrestre » pour le substituer à un terme qui lui était moins compréhensible.
Convaincue par les thérapeutes du mouvement de posséder des « pouvoirs extraordinaires », l’épouse du plaignant affirmait qu’elle pouvait soigner son enfant dyslexique. Le père a précisé qu’il avait appris, par son épouse, que son enfant était « indigo ». Elle parlait à son fils et lui disait :
»Ne t’inquiètes pas, mon fils, je vais te soigner, je vais te sortir de ces problèmes d’école car tu es un être suprême qui a été envoyé par Kryeon, et tu auras comme moi beaucoup de pouvoirs et tu sortiras de ces problèmes. »
Si ce sont là les réelles paroles exprimées par la mère, alors il faut préciser que celle-ci est en « pleine confusion ». En effet, en tant que lecteur de l’oeuvre de Lee Carroll/Kryeon, je peux affirmer que celui-ci n’entérinerait pas cette formulation selon laquelle Kryeon a envoyé un « être suprême » et selon laquelle l’enfant aurait « beaucoup de pouvoirs ».
La mère soignait son fils « par l’énergie » : le père précise qu’elle « caressait l’enfant de la tête aux pieds, toujours en posant sa main à vingt centimètres au-dessus du corps pour faire dégager la mauvaise énergie, puis lui redonner la bonne ». Commentaire de la journaliste :
« Plus grave encore, la femme de Jacques pensait aussi pouvoir soigner les maladies graves. »
Le père ajoute :
« Elle n’avait pas peur de dire qu’elle pouvait soigner le cancer et le sida, surtout le cancer. »
Il s’agit là encore d’une prétention que l’on ne peut pas « enraciner » dans l’oeuvre de Lee Carroll à propos des « Indigos », cette affirmation étant spécifique à la mère de l’enfant. La mère est allée jusqu’à vouloir déscolariser son fils. Quelque temps après, le couple « se déchira » et se sépara. Le père n’a plus de maison et son épouse l’a quitté. Commentaire du père :
« Du jour au lendemain. Sans savoir pourquoi. Elle a choisi d’aller vivre avec ces gens-là, plutôt qu’avec sa famille, elle a cassé sa famille pour ces gens-là. J’en veux à tous ces praticiens qui vous vendent du vent, qui vous donnent l’espoir d’être guéri avec leurs saloperies. »
On comprend la détresse de ce père, mais il ne faut pas que celui-ci en tienne responsable Lee Carroll (et Kryeon), l’auteur américain n’étant pour rien dans les pratiques déviantes de certains « thérapeutes » se réclamant des « enfants Indigo ». Lee Carroll, en effet, ne « fédère » pas ces gens-là, et leurs agissements relèvent de leur responsabilité personnelle. Ceci est très important à préciser.
La journaliste déclare que le « mouvement de l’Ange Kryeon » (sic) est aujourd’hui un vaste mouvement commercial. A l’époque le couple Wagner aurait donné plus de 5000 euros au mouvement. (Le père aurait aussi « payé » ?) Cette journaliste ne peut s’empêcher de dire :
« L’Archange Kryeon semblerait être l’Archange du marketing. »
Pourtant, rappelons-le, Lee Carroll ne perçoit pas l’argent issu des activités des personnes qui se réclament plus ou moins de lui à propos des « Indigos ». Il faut exclure, bien sûr, les livres publiés par cet auteur, ces derniers lui étant spécifiques (comme pour tout auteur). Tout le reste : stages organisés par les « thérapeutes », conférences, etc., relève du business des membres du prétendu « mouvement Kryeon », à dissocier (ce qui n’est malheureusement pas fait par les activistes anti « sectes » et les journalistes des grands médias) des écrits et activités de Lee Carroll, seules choses dont ce dernier peut être tenu pour « responsable ». Il y a donc une grave confusion et un amalgame pernicieux faits entre : d’une part Lee Carroll/Kryeon, et d’autre part le « mouvement Kryeon » autour duquel gravitent des « thérapeutes » se réclamant ou non de lui et « surfant » sur le créneau « Indigo » (et sur celui de la « technique d’harmonisation EMF »).
On a également vu la journaliste « infiltrée » pointer avec son curseur de « souris » d’ordinateur les « produits » en vente sur le site de Lee Carroll (www.kryon.com). Il s’agit essentiellement des livres de Lee Carroll et des productions musicales du musicien « New Age » Robert Coxon. La vente de tels produits est normale et ne mérite pas l’accusation stupide d’ »Archange du marketing ». On est consterné devant la mauvaise foi de ces journalistes ignares. Autant reprocher à un chanteur, par exemple, de commercialiser ses CD et DVD…
Faisant référence aux thérapeutes « indigo » le père a dit ceci : « Ils sont très dangereux parce qu’ils brisent les familles, ils prennent de l’argent aux pauvres gens qui n’ont pas d’argent. Ils sont sans scrupule, ce sont des gens très dangereux. »
N’a-t-il pas, par ces propos, tendance à exagérer et à surestimer les choses à travers l’expérience négative de son couple ?
La journaliste est allée voir la « thérapeute » qui a suivi l’épouse et l’enfant de Jacques Wagner. Elle a inventé le cas d’une enfant hyperactive, censée être sa fille, dont elle montra la photo à la femme. Cette dernière déclara que la fille de sa « cliente » a une couleur dorée tout autour, qu’elle a « quelque chose de posé sur la tête », que c’est « tout doré », et qu’elle « voit dans l’invisible ». Cette petite fille serait une « enfant cristal », « la nouvelle génération des enfants indigo ». Faisant référence aux « enfants cristal » et aux « enfants indigo » la « thérapeute » déclara ce qui suit :
« Ils ne viennent pas des mêmes endroits, des mêmes sphères. Donc ils ont un rôle différent. L’enfant indigo vient « casser ». L’enfant cristal vient « harmoniser ». »
La journaliste ayant demandé à « l’infiltrée » comment elle pouvait « voir » la couleur sur la photo, la « thérapeute » répondit : « C’est une guidance. »
Elle proposa ensuite à sa « cliente » de faire une séance d’« aurathérapie ». Il a suffi à la journaliste de poser sa main sur le boîtier à gauche de l’ordinateur pour obtenir, grâce à un logiciel, ce qui est censé être une photo de l’aura. On voyait, sur la photo, une couleur orangée. Après avoir précisé que cette couleur appartient à « des plans supérieurs », la « thérapeute » fit le commentaire suivant :
« Vous avez beaucoup de dons à l’intérieur de vous. Ce n’est pas par hasard si votre fille vous a choisi. » A la question de la journaliste « infiltrée » : « Vous pensez que ma fille a la même aura que moi ? », la « thérapeute » répondit : « Je pense. »
La « cliente » ayant ensuite demandé si elle était une enfant indigo, la réponse fut : « Je ne dirai pas ça. Je dirai que vous êtes « futuriste ». Vous avez des dons de médium. »
La « thérapeute » déclara à sa « cliente » qu’il allait falloir qu’elle suive une thérapie : un travail émotionnel, un « nettoyage », de « l’harmonisation », de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique). Commentaire de la journaliste : « Impossible d’en savoir plus. » Celle-ci paya 65 euros pour la lecture d’aura et 20 euros pour le livre dédicacé.
Conclusion de la journaliste : « Recruter de nouveaux adeptes, remplir son cabinet et vider mon portefeuille, la méthode est efficace. »
La journaliste alla ensuite voir une seconde « thérapeute » (celle-ci officiant à Paris) en prétendant être « hyperactive ». Selon la « thérapeute » sa « cliente » fait partie des « enfants actuels ». Si le terme a changé, « en revanche le principe est toujours le même », la thérapeute ayant, dit la journaliste, « juste modernisé le concept ». La « thérapeute » précisa qu’elle ne reniait pas l’expression « enfants indigo », mais que d’autres couleurs sont apparues dans l’aura des enfants, l’expression « enfants actuels » englobant aussi les « enfants cristal », les « enfants arc-en-ciel », les « enfants diamant »… La « thérapeute » dit avoir fait, en parlant d’« enfants actuels », un « package » de tout cela, de façon à être « dans quelque chose de concret, dans quelque chose de pratique »… La journaliste dut débourser 65 euros, mais avant de partir la « thérapeute » lui proposa de se rendre à une conférence qu’elle allait faire sur le sujet des « enfants actuels ». La journaliste alla à cette conférence, et elle paya 15 euros pour y assister. Une vingtaine de personnes étaient présentes à cette conférence, conférence au cours de laquelle la « thérapeute » s’attaqua au système scolaire qui, selon elle, n’est pas très adapté à ces enfants « très différents ». A propos de la médicalisation des enfants hyperactifs, la « thérapeute » rejette les traitements classiques. Elle n’en a cependant pas dit davantage car, sachant que son activité est surveillée, elle préfère « rester discrète ». Propos de Alain Moreau
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