Portion supérieure du corps mental
La pensée théosophique est semblable à un son dans le silence ; elle met en mouvement la matière mentale à un niveau qui est actuellement peu utilisé, et les ondes qu’elle produit frappent le corps mental de l’homme moyen en un point où il n’y a encore aucune activité. Elle a donc tendance à éveiller une partie nouvelle de l’appareil mental.
De telles ondes ne communiquent pas la pensée théosophique à ceux qui l’ignorent, mais elles éveillent une portion supérieure du corps mental et tendent à élever et à rendre plus libérale les pensées humaines dans leur ensemble.
Il existe une variété infinie de pensées. Si la pensée est parfaitement simple, il n’y a dans le corps mental qu’un seul mode vibratoire, et un seul type de matière mentale est affecté par l’onde. Le corps mental se compose, comme nous l’avons vu, de matières des quatre subdivisions inférieures du plan mental, et dans chacune de ces subdivisions il y a de nombreuses variétés de densités différentes.
Si un homme est profondément absorbé par un certain genre de pensées, une onde de pensée puissante peut facilement passer sur lui sans l’affecter, de même qu’un homme très occupé par ses affaires ou ses plaisirs n’entend pas la voix d’un tiers.
Mais comme un très grand nombre de gens ne pensent pas clairement ni fortement en dehors de leurs affaires ou des travaux particuliers qui exigent toute leur attention, ils sont susceptibles d’être affectés considérablement par les pensées qui les atteignent. D’où la très grande responsabilité du penseur, car toutes ses pensées, surtout si elles sont nettes et fortes, affectent un très grand nombre de personnes. Il est parfaitement exact de dire que l’homme qui entretient des pensées mauvaises ou impures répand le mal sur ses semblables. Beaucoup de gens ont en eux des germes latents de mal, germes qui pourraient ne pas se développer si aucune action extérieure n’éveillait leur activité ; l’onde engendrée par une pensée impure peut produire cet éveil. Une telle pensée peut être le point de départ de toute une vie mauvaise. L’homme influencé de cette manière peut à son tour agir de même sur d’autres hommes, et ainsi se répand le mal dans toutes les directions. Beaucoup de mal est fait continuellement de cette manière, et, bien qu’il soit fait souvent inconsciemment, son auteur en a toujours la responsabilité karmique.
D’autre part, une bonne pensée peut affecter les autres de la même manière. C’est pourquoi l’homme qui réalise ceci peut se mettre consciemment au travail et répandre sur ses amis et ses voisins continuellement des pensées d’amour, de calme, de paix, etc., dispensant ainsi autour de lui une influence bienfaisante comme celle du soleil sur la terre. Bien peu de gens savent quel bien immense ils pourraient faire s’ils le voulaient, grâce au pouvoir de la pensée.
Il arrive souvent qu’un homme soit incapable d’en aider un autre physiquement. D’ailleurs il se peut que la présence physique de l’aspirant-aide soit désagréable à celui qui souffre ; il peut arriver que son cerveau physique soit fermé aux suggestions par des préjugés ou par la bigoterie. Mais ses corps astral et mental sont beaucoup plus facilement accessibles que le physique, et il est toujours possible de les atteindre par des ondes de pensée affectueuse, réconfortante, etc.
Il y a bien des cas où la volonté la plus puissante ne peut rien faire physiquement, mais il n’est pas possible de concevoir un cas où dans les mondes astral et mental on ne pourrait pas aider efficacement par des pensées d’amour concentrées et persistantes. Il ne faut pas oublier qu’une onde de pensée ne véhicule pas une pensée bien déterminée ; elle a seulement tendance à faire naître une pensée de même nature que celle qui la produisit. Ainsi, par exemple, une pensée de dévotion engendre une onde qui excite la dévotion. Mais l’objet de la dévotion peut varier suivant la personne influencée.
Une onde transporte donc le caractère de la pensée, mais non pas son sujet. Si un Hindou est absorbé dans la dévotion à Krishna, les ondes qu’il émet stimulent la dévotion chez tous ceux qu’elles atteignent. Pour les Mahométans la dévotion s’adressera à Allah, pour les Zoroastriens à Ahuramazda, pour les Chrétiens à Jésus.
Si une telle onde atteint un matérialiste à qui l’idée de dévotion est inconnue, elle produit un effet élévateur, car elle tend à mettre en activité une partie supérieure du corps mental.
Un fait très important doit être noté par l’étudiant : un homme qui a habituellement de fortes pensées pures et bonnes utilise alors la .partie supérieure de son corps mental, c’est-à-dire une partie qui n’est pas utilisée du tout par l’homme ordinaire et qui chez ce dernier n’est pas développée.
Cet homme constitue donc dans le monde une puissance du bien, et il est d’une grande utilité pour tous ses voisins qui sont capables de lui répondre, car les vibrations qu’il engendre tendent à éveiller chez eux une nouvelle portion du corps mental et à leur dévoiler un nouveau champ de pensées d’ordre supérieur. Bien plus, l’homme qui, jour après jour, pense d’une manière précise et choisit ses pensées, non seulement développe son pouvoir mental et envoie dans le monde des ondes de pensée bienfaisantes, mais il contribue aussi au développement de la matière mentale elle-même. Car l’étendue de la conscience dans le cerveau est déterminée par le degré de développement des atomes, c’est-à-dire par le nombre de spirilles qui sont vivifiés. Normalement, au présent stade de l’évolution, quatre des sept spirilles sont en activité. L’homme qui est capable des formes supérieures de pensée aide au développement de l’activité des autres spirilles, et comme les atomes passent continuellement d’un corps à l’autre, en quittant le sien, ils sont susceptibles d’être utilisés par une autre personne capable de le faire. Les pensées élevées aident donc à l’élévation de la conscience du monde par l’amélioration du matériel de la pensée.
Titre original anglais : « The Mental Body » par Arthur E.POWELL http://misraim3.free.fr/divers2/corps_mental.pdf
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