Développer la conscience supérieure
La méditation est la méthode la plus rapide et la plus sûre pour développer la conscience supérieure. Il est absolument certain que l’homme, au cours des temps, en méditant, par exemple, sur le Logos ou sur le Maître, peut s’élever jusqu’au niveau astral, puis, jusqu’au niveau mental. Mais nul ne peut dire combien de temps il faut, car cela dépend du passé de l’étudiant et des efforts qu’il fait.
L’homme profondément occupé à l’étude des choses supérieures s’élève au-dessus de lui-même et crée une puissante forme-pensée dans le monde mental, qui est immédiatement utilisée comme un canal par l’énergie potentielle du monde supérieur. Lorsque plusieurs personnes se réunissent pour créer des pensées de cette nature ; le canal qu’elles font est extraordinairement plus large que la somme des travaux individuels. Une telle assemblée est une inestimable bénédiction pour la communauté dans laquelle elle travaille. Grâce à leurs études intellectuelles, ces personnes peuvent être la cause dans le monde mental inférieur d’une effusion de force appartenant au monde mental supérieur.
Si leurs pensées sont d’ordre éthique, et traitent du développement de l’âme dans ses divers aspects, elles peuvent former un canal d’essence supérieure à travers lequel la force du monde bouddhique descend dans le monde mental.
Ces personnes sont donc susceptibles de faire bénéficier des influences supérieures à bien des gens qui sont insensibles à ces forces tant qu’elles restent au niveau où elles ont leur origine.
Et ceci est la plus noble fonction d’une organisation telle qu’une Loge de la Société Théosophique, – fournir un canal pour la distribution de la Vie Divine. Car chaque Loge de la Société Théosophique attire l’attention des Maîtres de la Sagesse et de Leurs élèves. Par suite, les pensées des membres de la Loge, lorsqu’ils étudient, discutent, etc. peuvent être utilisées par les Maîtres pour la diffusion d’une force très supérieure à celle que les membres eux-mêmes sont capables de mettre en jeu.
Il est intéressant pour les membres de la Société Théosophique de se souvenir de cette affirmation du Docteur Besant : lorsqu’une personne est reçue dans la Société, nous a dit un Maître, elle est reliée à Eux par un minuscule cordon de vie. Ce cordon de vie constitue un lien magnétique avec le Maître, et l’étudiant peut, par un effort soutenu, par la dévotion et le service altruiste, fortifier et élargir ce lien jusqu’à ce qu’il devienne une ligne de lumière vivante.
Il est possible de faire descendre une bénédiction d’un niveau encore plus élevé. La Vie et la Lumière de la Déité pénètrent la totalité de Son système, et la force correspondant à chaque plan est strictement limitée à ce plan. Mais si un canal spécial lui est préparé, elle peut descendre à un niveau inférieur et l’illuminer. Un tel canal est toujours construit lorsqu’une pensée ou un sentiment ont un aspect entièrement altruiste. Le sentiment égoïste se meut sur une courbe fermée, et rapporte sa propre réponse à son propre niveau. Au contraire, une émotion absolument altruiste est une effusion d’énergie qui ne revient pas, mais qui, dans son mouvement ascendant, fournit un canal pour la descente de la Puissance divine du niveau immédiatement supérieur. Là est la réalité qui réside au fond de l’idée de réponse à la prière.
Pour le clairvoyant, ce canal est visible comme un gigantesque tourbillon. Il est impossible d’en donner une description plus approchée dans le monde physique, mais on peut ajouter que la force, en traversant ce canal, s’unit pour ainsi dire avec lui, et en sort colorée par lui et portant les marques distinctives du tourbillon, ce qui montre par quel canal elle a passé. Par la méditation, les corps astral et mental de l’homme cessent graduellement d’être un chaos et commencent à manifester l’ordre ; ils croissent lentement, et apprennent à répondre à des vibrations de plus en plus élevées. Chaque effort contribue à diminuer l’épaisseur du voile qui sépare l’homme du monde supérieur et de la connaissance directe. Ses formes-pensées deviennent de jour en jour plus précises, et la vie qui leur est infusée d’en haut est de plus en plus riche.
La méditation facilite l’entrée des types de matière supérieurs dans les véhicules. Elle conduit souvent à des émotions élevées, celles-ci ayant leur origine au niveau bouddhique et étant reflétées par le corps astral. Mais elle nécessite, en outre, le développement des corps mental et causal pour que l’homme acquière l’équilibre et la stabilité. Sans quoi les émotions bonnes qui poussent l’homme dans la bonne direction pourraient fort bien dévier et le pousser dans une voie moins désirable. L’équilibre et la stabilité ne peuvent pas être réalisées au moyen des sentiments seuls. L’homme au besoin du pouvoir directeur du mental et de la volonté aussi bien que de la force déterminatrice de l’émotion.
La connaissance des cinq états mentaux décrits par Patanjali peut être utile à l’étudiant qui pratique la méditation. Toutefois, il ne faut pas oublier que ces états ne se rapportent pas seulement au plan mental ; ils existent, sous la forme appropriée, sur chaque plan. Ce sont :
1. Kshipta : la conscience du papillon qui vole constamment d’un objet à l’autre. Elle correspond à l’activité sur le plan physique.
2. Mudha : l’état confus dans lequel l’homme est mû par les émotions ; il correspond à l’activité dans le monde astral.
3. Vikshipta : (état de préoccupation par une idée ; l’homme est possédé, nous pourrions presque dire obsédé, par une idée. Cela correspond à l’activité dans le monde mental inférieur. L’homme doit alors apprendre Viveka (voir chapitre XXXIII) qui se rapporte à l’aspect connaissance de la conscience.
4. Ekagrata : unité de but ; dans cet état l’homme possède une idée au lieu d’être possédé par elle. Cela correspond à l’activité sur le plan mental supérieur. Alors l’homme doit apprendre Vairagya (voir chapitre XXXIII) qui se rapporte à l’aspect activité de la conscience.
5. Niruddha : maîtrise de soi ; s’élevant au-dessus des idées, l’homme choisit comme il veut, suivant sa Volonté illuminée. Cela correspond à l’activité sur le plan bouddhique. L’homme doit alors apprendre Shatsampatti (voir chapitre XXXIII) qui se rapporte à l’aspect Volonté de la conscience.
Lorsque l’homme a acquis une parfaite maîtrise de soi, de sorte qu’il commande à tous les mouvements de l’esprit, il est prêt pour le Samadhi qui correspond à la Contemplation dont nous parlerons plus en détail dans le chapitre suivant. Mais pour compléter notre exposition, nous allons donner ici une idée préliminaire du Samadhi.
Titre original anglais : « The Mental Body » par Arthur E.POWELL http://misraim3.free.fr/divers2/corps_mental.pdf
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