Le « double »


floaties La notion de « double », présente en ancienne Egypte, se retrouve aussi chez de nombreuses peuplades « primitives », ce qui n’a rien de surprenant, la décorporation (capacité de quitter son corps) étant une faculté naturelle. Léo Talamonti a observé à ce sujet que dans les populations primitives « on trouve invariablement jointe à l’idée du dédoublement celle d’un ‘‘voyage de l’âme’’, souvent accompli dans des buts pratiques : appeler des personnes éloignées, déceler un voleur, découvrir le gibier dans ses repères ». 

« En somme on pourrait dire que la faculté de se dédoubler, qui est propre à quelques individus mieux doués à ce point de vue (chamans, sorciers), constitue, dans des limites certes très modestes, un élément de compensation aux lacunes de la technique et de l’organisation qui sont le fait de ces populations. Le sorcier dayak, par exemple, se doit d’aller à la recherche des médecines et des remèdes nécessaires à la guérison des malades : il le fait dans un état de transe qui tient le milieu entre l’opération magique et la séance spirite. » (L. Talamonti) 

Mauss a évoqué le « barn », un sorcier de la tribu australienne des Kurnai, capable d’envoyer son âme épier les ennemis qui avancent. 

Les chamans toungouses (Sibérie orientale) envoient aussi leur âme « en expédition », et des croyances analogues se trouvent parmi les tribus de Laponie, les indigènes de la Terre de Feu et certaines populations du Mexique central. Au Gabon on fait référence à un plan de réalité auquel on ne peut accéder que dans un état de conscience particulier : « Ngwel », le lieu « où le temps et la distance ne comptent pas ». 

 L’exploratrice Alexandra David-Neel (1868-1969) a évoqué le cas d’une femme d’un village du Tsawarong (Tibet) qui était restée inanimée une semaine entière. Pendant tout ce temps « elle s’était trouvée agréablement étonnée par la légèreté et l’agilité de son nouveau corps qui se mouvait avec une rapidité extraordinaire ».

  »Il lui suffisait de vouloir se transporter dans un endroit pour y être immédiatement rendue, elle pouvait traverser les rivières en marchant sur l’eau, passer à travers les murailles, etc. Une seule chose lui était impossible, c’était de trancher un cordon de matière presque impalpable qui la rattachait à son ancien corps qu’elle voyait parfaitement étendu sur sa couche. Ce cordon s’allongeait indéfiniment, mais gênait sa locomotion. Elle ‘‘s’y empêtrait’’, disait-elle. 

Un homme délog*, que mon fils adoptif a vu dans sa jeunesse, décrivait son état de façon identique. » (A. David-Neel)  

(* Terme pouvant être traduit par l’expression : « revenu de l’au-delà ».)

En Afrique la tribu des Azandes « soutient que l’âme jumelle, le imbisimo, peut quitter le corps durant le sommeil ». Les légendes birmanes, quant à elles, « comparent l’âme jumelle à un papillon ». 

Dans chaque langue « existent des noms pour désigner des formes de spectre ».

« Dans la culture écossaise on parle du taslach, dans l’anglaise du fetch, tandis que les Bacairis d’Amérique du Sud comparent le double à une ombre, comme le font les Zoulous qui craignent qu’il puisse être perdu ou blessé. » 

L’ethnologue Pascal Dibie note que chez les Maoris (Nouvelle-Zélande) « l’esprit-songe, te waira, abandonne le corps pendant le sommeil et part à la recherche de renseignements utiles au bien-être de son écrin corporel ».

« Chez les Maoris on évite toujours de réveiller quelqu’un brusquement afin de laisser le temps à l’esprit de réincarner convenablement le corps. » 

Chez les Tarahumaras du Mexique on affirme que lorsque l’homme dort son âme « sort et travaille pour lui ». Chez les Joraïs, minorité ethnique du Vietnam, l’être humain « est vu comme un couple composé de pô + bôngat », en quelque sorte le ‘‘corps + le moi que la mort ne détruit pas’’. 

« Pendant le sommeil le pô est allongé sur la natte et il arrive que le böngat parte se promener ; ce qu’il voit alors en voyage nourrit les images du rêve. »

Chez les Indiens Guajiros, vivant dans une péninsule partagée entre la Colombie et le Vénézuela, le rêve « est un vagabondage nocturne de l’âme qui peut annoncer la maladie ou la mort ». 

« Le terme rêver définit ‘‘une rencontre avec un double’’. Chaque Guajiro a son double (…). L’âme peut aller se perdre dans le ‘‘monde-autre’’ peuplé de dieux, d’ancêtres, de créatures fantastiques. » 

Ces conceptions sont parfaitement compatibles avec l’affirmation, fréquente dans la littérature ésotérique contemporaine, selon laquelle le « corps astral » (le « double ») quitte le corps physique pendant le sommeil, cette extériorisation produisant la perte de conscience, indépendamment de certains mécanismes cérébraux concomitants. De plus certains rêves sont effectivement le résultat de l’état de conscience « astral » du « décorporé ».

Déjà, au seizième siècle, Paracelse (1493-1541) enseignait que la mort libère l’« Evestrum », « ou corps astral, qui est un double éthérique susceptible, dans certaines circonstances, de se montrer au regard des vivants ». L’Evestrum a un pouvoir dynamique d’action et de communication. 

Au vingtième siècle de nombreuses personnes ont décrit leurs « voyages » hors du corps : Sylvan Muldoon, Yram, Robert Monroe, Raymond Réant, Jeanne Guesné, etc. 

Source : http://www.mondenouveau.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=80&Itemid=48

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