Huîtres Triploides

L’huître « de Quatre saisons » ». est mise au point en 1997 par l’Institut public français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), et commercialisée en 2000, cette huître possède non pas 2n chromosomes (espèce diploïde, où chaque chromosome est apparié avec son homologue) mais 3n. Elle est donc dite triploïde. Interrogé par Inf’OGM, M. Leborgne, président du syndicat des ostréiculteurs, ne tarit pas d’éloges sur cette huître qui pousse plus vite, et dans des milieux non favorables aux huîtres classiques. Elle peut donc être vendue en été. L’huitre Triploîde représente actuellement environ 30% des huîtres vendues en France, tendance qui, selon lui, va continuer à la hausse.
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Il y a deux méthodes de modification:

La première méthode consiste à produire des gamètes à 2n chromosomes (au lieu de n pour un gamète normal), via un choc chimique ou physique (notamment thermique). La fécondation de ces gamètes avec avec un gamète classique à n chromosomes (haploïde) donne une huître triploïde à 3n chromosomes.

La deuxième méthode, brevetée en 1996 aux Etats-Unis, et actuellement prédominante, consiste à féconder un ovule triploïde (3n chromosomes), résultant donc d’une première manipulation, avec un spermatozoïde haploïde (n). Les huîtres obtenues (4n) croisées avec des diploïdes, donnent naissance à des larves triploïdes, sans mortalité, de qualité uniforme et en théorie stériles.

La première conséquence est que ces huîtres sont stériles. Les ostréiculteurs qui élèvent des huîtres triploïdes ont donc perdu leur indépendance : ils sont dans l’obligation de passer par des écloseries pour renouveler leurs huîtres. Par contre, le consommateur semble y gagner, puisque, avec l’absence de gamètes, ces huîtres ne sont pas « en lait ». Seconde conséquence, leur stérilité implique qu’elles ne dépensent pas d’énergie pour la reproduction et poussent donc plus vite que les autres. Selon les données fournies par l’Ifremer, reprises dans l’avis de l’Afssa ,« chez les individus diploïdes, de fortes mortalités sont en général observées en période estivale (mai-juillet) dans les élevages (50-70%) alors que, dans les mêmes conditions d’élevage en milieu naturel, des huîtres triploïdes (croisement tétraploïdes / diploïdes) présentent une mortalité globale de l’ordre de 10% ».

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