Vie de Tao – Maitreya Bouddha

 

Qui est Maitreya Bouddha ? La plupart des gens l’ignorent. Mais, ironiquement, à peu près tout le monde le connaît de vue. Peut-être le connaissent-ils en tant que le « Gros Bouddha » ou le « Bouddha heureux ». Peu le connaissent par son véritable nom.    

 

Vie de Tao - Maitreya Bouddha dans ENSEIGNEMENTS de MAITREYA maitreya2C’est un peu étrange quand on y pense – cette combinaison d’une image universellement identifiée et d’un nom pratiquement inconnu, singulière de toutes les figures religieuses que l’on peut rencontrer en Amérique.

Nous voyons continuellement Maitreya Bouddha au temple. Il occupe une position centrale dans notre lieu de pèlerinage. Son nom, en chinois (prononcé « mi louh »), se retrouve dans nos rituels. Cela signifie-t-il que nous au temple sommes les seuls à le connaître vraiment ? Eh bien, pas nécessairement.

C’est une chose de savoir le nom de Maitreya Bouddha dans quelque langue que ce soit, et tout à fait une autre de saisir pleinement le symbole qu’il représente dans la culture chinoise. Lorsque je demande à notre groupe d’expliquer ce bouddha, les réponses que j’obtiens s’avèrent plutôt superficielles et évidentes : « prospérité », « richesse », « bonne fortune », et « sérénité ». Quelqu’un a même suggéré « fertilité », puisque certaines femmes, prétend-t-on, frottent le ventre des bouddha dans l’espoir de devenir enceintes sous peu.

Ce sont là toutes des réponses valables, car chacune décrit des aspects de la conception chinoise du Maitreya Bouddha ; elles s’écartent toutefois du principe essentiel qui réside au cœur du concept. Selon les Chinois, le Maitreya Bouddha représente en essence la notion de générosité.

(Veuillez noter que l’objet de notre échange est celui d’un aspect de la culture chinoise, et pas nécessairement le Bouddhisme. Dans le bouddhisme authentique, Maitreya Bouddha est le « futur bouddha », celui qui viendra dans un avenir lointain pour rétablir des enseignements bouddhistes et pour apporter une fin à la souffrance. Les attributs supplémentaires dont nous parlons sont issus du « Moine au sac de toile », un moine bouddhiste qui a habité en Chine il y a environ mille ans et que les Chinois ont considéré comme l’incarnation terrestre de Maitreya. En raison de cette croyance, l’image corpulente du Moine au sac de toile a été substituée à la première représentation de Maitreya Bouddha en Chine. En d’autres religions de l’Asie originelle toutefois, l’image d’un Maitreya beaucoup plus maigre perdure toujours.)

En chinois, nous disons que Maitreya Bouddha a un « gros ventre » et peut donc tout tolérer. Les jeunes enfants grimpent sur lui sans l’importuner le moindre du monde. On peut profiter de lui sans que cela ne le rende furieux. L’équivalent français du « gros ventre » dans un tel contexte est celui d’un « grand cœur ». Le Maitreya Bouddha est grand de cœur.

Nous voilà enfin arrivés au-delà des traits superficiels. La « capacité du ventre » étant la manière toute chinoise d’exprimer la capacité de donner et de pardonner, les Chinois ont justement choisi de façonner ce bouddha avec un ventre aussi énorme. Y aurait-il meilleure façon de symboliser la tolérance et la générosité infinies ?

Notez que la générosité dans ce contexte n’est pas limitée à l’aspect matériel de la charité. Elle s’applique également au domaine immatériel. Par exemple, à quel point fait-on preuve de générosité quand vient le moment de féliciter autrui pour les bonnes choses qu’il a faites ? Offre-t-on les éloges en abondance en guise de reconnaissance envers les accomplissements d’autrui, ou alors se transforme-t-on en avare lorsque vient le moment des compliments, en les prodiguant de temps à autres et ce, à contrecœur ?

Tout autre attribut de Maitreya Bouddha découle naturellement de ce seul concept central. Pourquoi est-il si heureux ? Parce qu’il tolère tout et ne tient rancune contre personne. Pourquoi représente-t-il la prospérité ? Parce que son grand cœur donne généreusement et donc reçoit abondamment aussi.

L’ordre de ce qui précède est important – dans ce cas-ci, la syntaxe est essentielle. On doit atteindre un état où l’on peut donner sans entretenir l’espoir de gratification ou de reconnaissance avant de pouvoir être prêt à recevoir les largesses que la vie a à nous offrir. Cela ne fonctionne pas à l’inverse, comme bon nombre d’entre nous le croient inconsciemment.

Une telle opinion pourrait se formuler un peu comme ceci : « Je vais commencer à donner à la famille, aux amis et à faire la charité lorsque j’aurai gagné à la loterie ». Faux. Ce mécanisme universel, ce Tao représenté par Maitreya Bouddha, indique que l’on doit commencer à donner d’abord et ne s’attendre absolument à rien en retour. Selon toute probabilité, on ne gagnera certes pas le prochain gros lot, mais on remportera sans conteste le grand prix de la vie.

J’aime à dire qu’il est comme une porte dans le cœur qui s’ouvre vers l’extérieur. Une circulation à deux voies – on donne et reçoit par la même porte. Chez les gens généreux la porte est grande ouverte ; chez les personnes pas vraiment généreuses la porte est légèrement entrebâillée. Le degré auquel la porte s’ouvre détermine le degré d’abondance et de prospérité dans votre vie.

Pensez aux personnes avares que vous connaissez. Elles donnent peu parce que la porte de leur cœur n’est ouverte que de manière ténue. Ont-elles la capacité de recevoir abondamment ? Pas vraiment. Si l’on essaie de trop leur donner, elles deviennent soit inconfortables, soit soupçonneuses…ou bien les deux. On peut même par inadvertance forcer les portes à se refermer un peu plus qu’auparavant. Et que dire des gens dont les portes sont complètement fermées ? Ils ne donnent rien et n’ont aucune capacité à recevoir quoi que ce soit.

Ce qu’il y a de délicat avec cette porte, c’est l’impossibilité d’exercer un contrôle manuel sur elle. On ne peut l’ouvrir ou la fermer à notre gré. La seule façon de l’ouvrir davantage est de donner plus qu’à l’accoutumée, afin de la forcer à s’ouvrir grâce à un afflux se dirigeant vers l’extérieur. Une fois qu’elle est grande ouverte, on n’aura littéralement plus le choix de profiter du flux d’abondance à la fois matériel et spirituel qui s’introduira en soi.

La prochaine fois que vous verrez Maitreya Bouddha, laissez-le devenir un mémento pour vous, comme les anciens le désiraient, de ce que l’esprit de générosité mène à l’abondance et au bonheur. C’est un profond enseignement dissimulé à première vue. Notre idéal est de suivre cette leçon jusqu’à l’état bouddhique, ce moment où la porte du cœur est décrochée de ses charnières. Dans cet état d’illumination véritable, vous et moi donnerons tout sans arrière-pensée…et recevrons l’univers.

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