Soyez ce que vous êtes
« Soyez ce que vous êtes », déclare Maitreya, « ne vous placez pas dans le sillage de quelqu’un d’autre. Si vous pratiquez l’honnêteté du mental, la sincérité de l’esprit et le détachement, vous découvrirez votre Soi, vous me connaîtrez et connaîtrez le Seigneur. » Si vous vous placez dans le sillage des autres au lieu d’être vous-mêmes, vous perdez votre éclat. Vous ne pouvez plus refléter la lumière de l’individualité. Sans cette lumière, aucun progrès n’est possible.
Etre dans le sillage de quelqu’un consiste à copier, à imiter une autre personne ou à s’identifier à elle, en oubliant son propre Soi. Prenons l’exemple des stars de la musique pop. De nombreux fans tentent de s’habiller et de se comporter comme leurs idoles. Une telle attitude ne conduit ni au bonheur ni à la réalisation.
La tâche du Maître consiste à éveiller le Soi intérieur. Lorsqu’à votre tour vous connaissez le Soi, vous pouvez éveiller les autres. Eveiller un autre ne signifie pas projeter son ombre sur lui. Lorsque le Soi s’éveille, le développement se produit naturellement. La personne accomplit son propre destin et jouit des bénédictions du Seigneur. Le rythme de développement de chaque personne peut ainsi être respecté. C’est la raison pour laquelle Maitreya déclare: « Laissez le païen croire à la matière, car il ne peut y avoir de matière sans le Seigneur. » Ce qui importe, c’est d’établir une relation correcte entre le Soi, le mental, l’esprit et le corps.
« N’abandonnez pas le respect de vous-mêmes, ne livrez pas votre dignité aux autres. A partir du moment où vous vous abandonnez à un autre soi, vous devenez un « zombie ». Ne permettez pas même à une ombre de vous posséder. » Maitreya illustre cette explication comme suit: « Si la personnalité d’un homme « éclairé » s’appesantit sur un enfant qui n’est pas préparé, que se passe-t-il alors ? La personnalité de cet enfant s’éteint. Appliquez cela à de nombreux politiciens et à leurs enfants. Leurs enfants s’enlisent. Ils n’ont aucun sentiment de liberté et sont incapables de s’exprimer. Ne permettez donc à personne de projeter son ombre sur vous. Un Maître procure des expériences, mais ne projette pas son ombre. »
« Gardez un mental ouvert », enjoint Maitreya, appréciez la vie. Lorsque vous appréciez la vie, c’est comme si vous étiez assis sur une plage à regarder le vaste océan. Vous expérimentez alors en vous la sérénité, la tranquillité, le détachement. A ce moment-là, vous ne pensez pas à votre compte en banque. Personne ne vous fait de discours. Le cadeau de la vie fleurit alors en vous. Expérimentez cela et vous prendrez conscience que vous êtes quelqu’un d’unique. Vous êtes unique dans cette création.
Quoi que vous fassiez dans la vie, enseigne Maitreya, pratiquez le détachement et vous trouverez l’équilibre. Vous ferez l’expérience des forces de la vie traversant votre mental, votre esprit et votre corps, sans que vous soyez possédés par elles. « Lorsque vous pratiquez ce détachement, le « troisième oeil » s’ouvre et vous pouvez ressentir ce qui se passe autour de vous et prévoir les événements. » Cet état est la destinée et l’aboutissement de l’évolution de chacun.
Le détachement est la méthode par laquelle l’homme cesse de s’identifier au corps (à l’aspect matériel), au mental (à la pensée) et à l’esprit (au pouvoir ou à l’énergie), et en vient ainsi à connaître et être le Soi véritable.
Le Soi n’a pas de limite. La conscience non plus. Le mental, l’esprit et le corps, par contre, ont un commencement et une fin. Les lois de la création se trouvent dans le mental. L’énergie universelle se situe dans l’esprit et le centre de la matérialisation de la création réside dans le corps physique. Grâce au détachement, le Soi fait l’expérience des prodiges du mental, de l’esprit et du corps, mais ne s’attache pas aux pouvoirs miraculeux dont ces trois véhicules sont capables.
En fait, lorsque le Soi observe les pouvoirs de Dieu, c’est le détachement qui sauve le Soi, en l’aidant à ne pas être emprisonné par les liens de la vie.
Cependant, si vous ne pouvez vous reconnaître dans le Soi, vous risquez de vous attacher au corps, au mental ou à l’esprit. Si vous êtes attachés au corps, vous vous apercevrez qu’il n’existe aucune fin, ni aux désirs matériels ni aux assouvissements sensuels. L’avidité grandit, la recherche se poursuit et la satisfaction vous échappe toujours. Lorsque vous êtes détachés, le Soi expérimente ces pouvoirs et permet la réalisation du dessein divin. Posséder ce n’est pas seulement mal utiliser, c’est aussi mal orienter et s’interposer.
Les véritables guérisseurs spirituels, par exemple, permettent au Seigneur de travailler par leur intermédiaire, mais restent détachés à la fois de la cause (la volonté du Seigneur) et de l’effet (la guérison d’un individu particulier). C’est la raison pour laquelle il est important de rester détaché à la fois du succès et de l’échec. Certains sont guéris, d’autres ne le sont pas. Si vous ne réclamez rien pour vous-mêmes, l’orgueil ne peut s’épanouir et tout est alors orienté selon la loi spirituelle. Ce n’est pas vous qui guérissez, c’est le Seigneur qui guérit. Le Soi connaît ce principe. Pratiquez avec détachement et laissez au Seigneur la charge des conséquences.
Apprendre le détachement est tout un art. En restant détaché, le scientifique apprendra les lois de la physique et de la chimie (les lois de la création) et les appliquera, créant ces choses qui constituent l’oeuvre de Dieu. L’artiste, en restant détaché, sera à même de décrire Dieu à travers ses propres expériences.
Nous sommes tous des observateurs de cette vaste création. Si nous observons avec un sens puissant du détachement, nous y découvrirons la beauté, l’équilibre et l’harmonie.
Etre honnête, sincère et détaché, permet d’expérimenter l’unité avec Dieu. Toutefois, trop souvent cette unité est perçue comme un isolement, c’est-à-dire comme quelque chose de redoutable. Cependant, ce sentiment d’isolement, de solitude, est l’apparence cachée de la bénédiction suprême, déclare Maitreya, car il montre que la personne approche de l’unité avec le Seigneur.
Le détachement est la plus puissante « drogue » qui soit. Il est tellement efficace qu’il immunise le Soi contre les opérations et les actes du mental, de l’esprit et du corps. Il n’y a pas de salut sans détachement.
Même un voleur peut expérimenter les prises de conscience engendrées par le détachement. Si un voleur vient vous voir, affirme Maitreya, ne prêchez pas. Cela ne sera d’aucune efficacité. Apprenez-lui à être honnête dans ce qu’il fait. Il acquerra peu à peu le détachement. Le détachement permet de mieux comprendre les mystères de la vie. Grâce au détachement, le voleur se rendra finalement compte que son mental réagit à une forme-pensée particulière.
(Extrait tiré du livre de B. Creme, La Mission de Maitreya – tome 2)
Vos petits messages !