Les deuils à faire
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Simple logique, direz-vous, mais comment se fait-il que ce simple comportement soit parfois si pénible à faire ? C’est là qu’intervient la stratégie suivante qui est essentielle, soit celle d’accepter de faire le deuil de quelque chose auquel nous tenons. Ce qui a empêché notre petit singe du début de lâcher prise quant à son désir d’obtenir le riz, c’est son incapacité à faire ce deuil. Il croit qu’ouvrir sa main lui fera perdre la nourriture, mais il ignore qu’il n’a pas besoin de faire le deuil du riz, seulement d’une stratégie inefficace et qui menace même sa liberté.
Combien de fois, tout comme lui, nous répétons un comportement stérile. Pensons à toutes les fois où nous refaisons la même intervention avec un enfant, un conjoint, un ami, un collègue, intervention qui ne donne pas les résultats escomptés, mais que nous répétons inlassablement, contre toute logique, en pure perte, récoltant à chaque fois la même déception. Nous pourrions comparer cela à une mouche prisonnière dans la maison et qui cherche à sortir. En voyant la lumière de la fenêtre, elle fonce vers la liberté, mais se frappe dans la vitre. Elle pourra répéter cette stratégie pendant des heures, jusqu’à l’épuisement et même la mort, même si ce moyen est complètement inefficace.
Lâcher prise implique parfois de faire le deuil d’une croyance, les il faut, les je dois appris, conditionnés et inefficaces quant au résultat. Par exemple : il faut que tout soit parfait. – Tout doit toujours fonctionner comme je le veux. – Je dois tout faire moi-même.
D’autre fois, c’est du résultat qu’il conviendra de faire le deuil puisqu’il n’est pas entièrement sous notre contrôle (par exemple, les résultats scolaires de notre enfant ou l’ordre dans sa chambre). Certains auraient intérêt à faire le deuil de leur passé, de leurs épreuves, de leurs problèmes, puisqu’on ne peut changer le passé et que le ressasser inlassablement nous empêche de profiter du moment présent. Certains traînent avec eux, pendant des années, des deuils et refusent de tourner la page, minant ainsi leur propre moral et celui des autres.
Les deuils à faire sont multiples, que l’on songe à toutes les idées irréalistes que nous entretenons sur nous-mêmes (vouloir être apprécié de tous, par exemple, ou vouloir que tout le monde autour de nous soit bien), sur les autres (souhaiter que son conjoint ou son collègue de travail ait un caractère différent), sur le travail, etc. Pardonner est aussi une façon de lâcher prise.
Marie Bérubé, psychologue
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