Comprendre l’arbre de Vie
L’arbre dans la Bible : non ce n’est pas une farce… L’arbre est omniprésent de la Genèse à l’Apocalypse qui porte deux symbolismes majeurs et un autre, postérieur :
- l’arbre de vie
- l’arbre du royaume humain, factice
- l’arbre de la croix.
Le symbolisme est important et les significations sont diverses.
1- L’arbre de vie.
Le premier lieu de l’arbre, c’est dès le troisième jour dans le récit de la création. Lisons Gn 1,11. C’est déjà une puissance de vie, l’arbre manifeste la vie. Il annonce le printemps dans le cycle saisonnier ; c’est la parabole du figuier (Mt24, 32). Pour pousser, l’arbre à besoin d’eau ; mais de quoi a besoin l’homme ? Réponse en Job 14,7-10 puis en Gn 3,22 : c’est là que les « pépins commencent ». Vous connaissez tous le résumé de la bible : une pomme, deux poires et plein de pépins.
Mais revenons à l’arbre de vie (Gn 2,9). Cet arbre de vie est opposé à l’autre arbre : l’arbre de la connaissance du bien et du mal. L’arbre qui donne la mort si l’homme s’en sert lui-même (Gn 2,9 puis Gn 2,17) ; désormais l’arbre de vie, la vraie sagesse, est inaccessible à l’homme (Gn 3,24).
L’arbre de la connaissance du bien et du mal parait pourtant bon en lui-même : en fait, il doit être reçu comme un don de Dieu, nous ne devons pas nous l’approprier nous-mêmes… Ceci nous touche dans notre métier car la nature doit aussi être reçue comme un don : on ne peut pas en faire n’importe quoi, il faut l’écouter, écouter les créatures que Dieu nous a confiées : l’intelligence nous a été donnée pour cela. La tempête est – elle le fruit de cette utilisation mauvaise faite par l’homme, c’est possible ; le rapprochement de différents éléments permet même de dire que c’est probable. Nous sommes créés pour être heureux (aimer et être aimé) avec un petit bémol que la Sainte Vierge annonce à Bernadette : « je ne vous promets pas le bonheur dès ce monde, mais dans l’autre ». Le bonheur est promis pour la vie éternelle. Etre heureux, c’est notre mission, nous le voyons avec nos enfants : l’aptitude naturelle au bonheur. Etre heureux c’est donc aimer et être aimé. Ici, en aparte, notez l’importance théologique du « et » : Jésus, Homme et Dieu. L’homme, pécheur et pardonné ; pas de « et », c’est l’hérésie.
Qu’est-ce qu’être sage dans la Bible ?
- Un premier sens : Celui qui réussit sa vie comme l’artisan habile qui a la science de son artisanat ; ou de sa culture pour un paysan, qui lui permet de faire porter à la nature ses fruits sans la violenter.
- Un deuxième sens : Celui qui est reconnu, noté, comme sage ; c’est celui qu’on écoute parce qu’il écoute : c’est le notable.
- Un troisième sens : Celui qui apparemment « rate » sa vie pour un bien supérieur.
Le vrai sage a une droiture intérieure. C’est un Etre ajusté à Dieu, il réussit là sa vieéternelle. A vue humaine, c’est l’échec du Christ : on attendait un roi, c’est la croix.
2- l’arbre du royaume humain, factice
Le symbolisme de l’arbre Jg 9,1-21, c’est l’autorité dans le royaume.
Si l’autorité n’est pas exercée selon Dieu c’est un pouvoir pour peu de temps : c’est une dénonciation prophétique de celui qui n’exerce pas son autorité selon Dieu.
Lisons Ez 31, 2-18. On retrouve ici l’idolâtrie du feuillage verdoyant opposé au feuillage toujours vert, qui ne flétrit pas, qui porte des fruits selon son espèce et selon sa saison ; Jr 17, 5-8 ; Ps 1, 1-6 et Mt 7,15-20. C’est encore le symbolisme de l’homme ajusté à Dieu qu’on retrouve dans le thème de l’arbre et la joie au 1Chr 16,33 (TOB), dans Ps 96, 12-13 (TOB) ; Is 44,23 et Is 55,12 : Les arbres crient de joie car Dieu vient gouverner la terre avec justice, alors que dans Isaïe le temple a été détruit et n’est pas reconstruit.
L’arbre est aussi un symbole d’amour au Ct 2,3 (TOB) comme un pommier,…,tel est mon chéri.
3- l’arbre de la croix
C’est un symbolisme postérieur mais de grande portée. Il est seulement en germe dans la bible. L’arbre est un signe de malédiction quand il est utilisé comme gibet (Gn40, 18-19). Même le pendu est une malédiction de Dieu (Dt 21,22-23). Cette malédiction, St Paul, dans la lettre aux Galates, l’applique à Jésus crucifié. (Ga3, 11-14).
Jésus porte ainsi nos fautes sur le bois de la croix dans 1P2,24. Avec lui, Jésus crucifié, la sentence de mort qui pesait sur nous est aussi clouée : Col 2,14. Ainsi le bois instrument de mort devient le bois qui sauve (Sg 14, 7), le chemin de l’arbre de vie est à nouveau praticable. : Ap 2, 7 ; 22,14.
Texte issu du site http://www.journees-paysannes.org/Que-sont-les-Journees-Paysannes,100.html
Vos petits messages !