DES LIEUX QUI NE DEVRAIENT PAS EXISTER
« Ceux qui ignorent le passé sont condamnés à en répéter les erreurs »
citation de George Santayana
On m’a appris que la civilisation avait commencé il y a environ 5 500 ans. Selon la pensée traditionnelle, c’est vers cette époque que les deux plus anciennes civilisations, celle de Sumer et celle d’Egypte se sont développées dans la région où l’Afrique et l’Asie se rencontrent. Le reste appartient à l’histoire, comme le dit le dicton.
Au cours des années à venir, nous ferons vraiment de notre mieux pour préserver, à l’intention des générations futures, tout ce que nous aurons appris, pour la prochaine civilisation qui aura à affronter un réchauffement ou un refroidissement planétaire, des tempêtes géantes et les soulèvements sociaux qui surviennent lorsqu’un mode de vie qui a fonctionné pendant des siècles devient soudain ineffectif. La différence entre les témoignages de nos ancêtres et les nôtres tiendra au fait que nous aurons appris ou non à partir des expériences passées et que nous aurons effectué ou non les choix nous permettant de survivre ; nous écrivons littéralement le dernier chapitre du cycle de notre âge au moment où nous lisons ces lignes. Ce chapitre se déroule alors que nos choix individuels se combinent pour former la réponse collective à notre époque de l’histoire.
Quand je considère l’histoire des civilisations telle qu’elle est enseignée aujourd’hui, certaines parties sont claires et d’autres n’ont aucun sens. Par exemple, il est absurde que les plus anciennes pyramides découvertes en Egypte, comme la grande pyramide et les autres monuments du plateau de Gizeh, soient plus sophistiquées sur le plan de la construction que celles qui ont été érigées à une poque plus récente, il y a 2 000 ou 3 000 ans. Qu’il s’agisse du grand sphinx, d’excavations révélant le complexe des temples de Göbekli Tepe, en Turquie, la preuve scientifique de l’existence de civilisations avancées dans notre lointain passé est indéniable. La question qui se pose maintenant, ce n’est pas de savoir si ces anciennes civilisations ont existé, mais plutôt de découvrir la signification de leur existence.
Cette question en cache de plus profondes. Qui a construit ces sites ? Pourquoi ces peuples ont-ils disparu ? Que savaient-ils que nous ignorons ? Les réponses à ces questions sont peut-être cruciales pour nous permettre d’éviter de commettre à notre époque les erreurs qui ont entraîné la chute de leurs civilisations.
Je ne doute aucunement que l’on continuera de découvrir de nouveaux sites et davantage d’artefacts quand le besoin de loger et de nourrir sept milliards de personnes entraînera le forage d’anciennes terres agricoles. Chacune de ces découvertes ajoutera indubitablement à ce que nous savons déjà du passé. Les explorations décrites, ainsi que d’autres du même genre, son essentielles pour créer le cadre de travail dont nous avons besoin pour donner un sens à nos découvertes subséquentes. Sans un tel cadre, nous risquons de mettre les nouvelles découvertes dans la catégorie des » anomalies » et de perdre ainsi la chance de voir par l’importante fenêtre qu’elles ouvrent sur le passé.
Les découvertes briseuses de paradigmes, ainsi que d’autres, changent notre vision du passé de deux façons. Premièrement, elles étendent les frontières temporelles à l’intérieur desquelles on croit que notre histoire s’est déroulée. Deuxièmement, elles modifient nos croyances quant aux capacités de nos ancêtres. Une comparaison de la vision révisée de l’histoire et de la vision traditionnelle permet de voir à quel point cette refonte est radicale.
Tous les 5 125 ans, les changements naturels de la position de la Terre dans l’espace créent un alignement céleste qui signale la fin d’un cycle et le début du suivant. Les anciennes traditions indigènes nomment communément Soleils, Mondes ou Ages du monde le temps qui s’écoule entre ces alignements.
Les changements du climat, du niveau de la mer, de la civilisation et de la vie qui ont accompagné les âges du monde par le passé ont été si considérables que l’on dit que le monde existant prend fin quand ils se produisent. On appelle doctrine des âges du monde la connaissance de l’existence de ces cycles et de ce qu’ils provoquent.
On trouve aujourd’hui un bel exemple de ce genre de connaissance chez les Hopis du désert du sud-ouest américain. Leur tradition mentionne trois grands cycles temporels – trois mondes antérieurs – ayant existé avant le quatrième où nous vivons aujourd’hui. Selon cette tradition, chaque monde s’est terminé par un grand cataclysme ; le premier par des tremblements de terre et l’engloutissement de continents, le deuxième par une ère glaciaire et le troisième par une grande inondation. Selon la prophétie, le quatrième monde, le nôtre, prendra fin au cours d entre vie et nous vivrons bientôt dans le cinquième. Bien qu’énoncée en des termes non scientifiques, la description que font les Hopis des événements qui ont mis fin à chaque ère ressemble étrangement à l’histoire de la Terre inscrite dans les archives géologiques.
Compte tenu de la tradition des Hopis, des Mayas et d’autres, il est évident que si nous considérons notre passé selon la vision traditionnelle, qui n’inclut que les cinq derniers millénaires, c’est un peu comme de capter seulement les notes finales d’une grande chanson à la radio. Même si nous aimons beaucoup ce que nous entendons, ce ne sont que les dernières secondes de l’œuvre.
retranscrit par Francesca du blog http://francesca1.unblog.fr/
Extrait du livre de Gregg Braden : Vérité essentielle – Activer la mémoire de nos origines, de notre histoire et de notre destinée aux Editions Ariane
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