VIVRE DANS L’OMBRE
Bien que nos modèles archétypaux soient essentiellement neutres, ils possèdent un côté lumineux et une part d’ombre. Le mot ombre évoque un visage sombre, secret, malveillant et menaçant, tapi à l’arrière-plan de notre nature, prêt à nuire aux autres autant qu’à nous-mêmes.
Toutefois, on peut mieux saisir les côté sombres de nos archétypes en y reconnaissant la part de notre être la moins familière à notre esprit conscient. « Que l’ombre devienne notre amie ou notre ennemie, cela dépend largement de nous-mêmes », écrivait Marie-Louise van Franz, la collègue et confidente la plus intime de Jung.
« L’ombre n’est pas nécessairement un adversaire. En fait, elle ressemble exactement à n’importe quel être humain avec qui l’on doit s’entendre, parfois en cédant, parfois en résistant, parfois en donnant de l’amour, selon les exigences de la situation. L’ombre ne devient hostile que lorsqu’elle est ignorée ou mal comprise ».
Les aspects sombres de nos archétypes sont nourris par notre relation paradoxale au pouvoir. Nous sommes aussi intimidés par le fait de prendre le contrôle de notre pouvoir que par celui d’en être dépossédés. Il est facile de comprendre que cette perte menace notre bien-être, du moins en surface. Mais pourquoi devrions-nous également craindre de prendre notre pouvoir ?
C’est essentiellement le paradoxe qui nourrit l’ombre. On peut considérer cette dernière comme un pouvoir inexploré. Il s’exprime travers le comportement qui sabote souvent nos désir set notre image de nous-mêmes. Ces aspects complexes de notre personnalité filtrent jusque dans notre comportement en déjouant notre esprit conscient, après quoi ils assument généralement un rôle dominant. Souvent, nus ne savons pas pourquoi nous agissons, ni pourquoi nous affrontons des peurs inexplicables. Cela engendre des conflits pénibles ; nous sentons une chose et en faisons une autre, ce qui sépare l’esprit du cœur.
Vivre dans la division de l’esprit et du cœur, c’est comme avoir deux cantonnements de guerre en nous, chacun luttant pour avoir autorité sur notre pouvoir de choisir. Isolés l’un d e l’autre, le cœur et l’esprit sont tous deux handicapés ; l’esprit a tendance à devenir hyper-rationnel et le cœur, excessivement émotionnel. Ce déséquilibre des énergies fragmente notre pouvoir. Et comme un pays dans lequel des factions opposées sont en guerre constante l’une contre l’autre, notre nature fragmentée devient vulnérable à la domination de la peur. Comme l’a dit Jésus : « Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume-là ne peut subsister ». (Marc 3 :24)
Même lorsque nous avons que nos gestes sont motivés par la peur, nous choisissons parfois volontairement de l’ignorer. Si je ne sais pas pourquoi j’agis d’une manière négative, il est plus facile d’excuser mon comportement ou de blâme quelqu’un d ‘autre. Mais si j’ai conscience, émotionnellement et intellectuellement, de blesser quelqu’un, je dois non seulement m’en tenir responsable, amis aussi avouer ce choix. Je ne peux plus me cacher derrière la confusion créée par la séparation du cœur et de l’esprit.
Tant que votre esprit et votre cœur ne communiqueront pas clairement, vous n’aurez qu’une idée confuse de la vie que vous voulez vivre. Inévitablement, dès que vous prendrez contact avec la passion de votre vie (ce qui veut dire trouver votre vocation, votre partenaire ou même votre identité sexuelle), vous éprouverez une souffrance spirituelle jusqu’à ce que vous agissiez conformément à cette passion. Cette souffrance est en fait une forme de motivation divine qui vous pousse à mener une vie plus authentique.
La conscience d’une vérité supérieure presse davantage votre psyché et votre âme, car plus vous en savez, plus vous avez besoin de réagir à cette vérité. C’est ce que j’appelle la responsabilité spirituelle ;
Si vous réalisez le tort que provoquent les jugements négatifs, y compris ceux que vous vous infligez, il vous faut aussitôt réévaluer votre comportement. Vous devez également reconnaître les moments où vous justifiez vos actions. Juger les autres et vous justifier tout en sachant que vous pouvez faire autrement, ce ne sont que deux des épreuves spirituelles que comportera votre travail avec vos archétypes de survie. Plus vous serez conscient des exigences de la gestion de votre conscience, moins vous aurez d’échappatoires à la disposition de votre psyché et de votre âme pour le jeu des ombres et l’Enfant de la Victime, de la Prostituée et du Saboteur. Cette relation entre la conscience et la responsabilité a également des incidences sur votre santé.
Lorsque vous voyez à quel point la colère ou la culpabilité empoisonne votre corps et votre esprit, les conséquences de ces énergies toxiques sont plus aggraves que si vous n’en aviez pas conscience – ne serait-ce que parce que vous connaissez désormais leurs effets biologiques ; c‘est l’application de la visualisation négative.
retranscrit par Francesca du blog http://francesca1.unblog.fr/
Extrait du livre Caroline MYSS, intitulé « CONTRATS SACRES » aux éditions Ariane.
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