Conversations avec les Indigo
La plupart du temps, les indigo ne refusent pas de discuter avec leurs contradicteurs. En plus de leur répondre, ils leur envoient souvent des flots de lumière et d’amour qui contribuent sans doute à augmenter d’autant l’agacement du protagoniste. Les critiques sont souvent de trois ordres : Les indigo n’existent pas, nous avons tous parfois le sentiment d’être incompris et seuls, toute cette histoire est un tissu d’âneries. Cette idée est de plus dangereuse car elle laisse croire à des gens qu’ils sont supérieurs aux autres et on a déjà connu des dérives totalitaires de ce type. Les indigo sont des naïfs manipulés par des sectes qui se remplissent les poches en exploitant leur désarroi. Ces remarques peuvent être réunies dans un même message ou peuvent être énoncées indépendamment les unes des autres. Elles peuvent aussi être exprimées de façon plus ou moins diplomatique et il n’est pas rare que le ton monte devant la difficulté à se faire entendre.
De telles réactions ne sont pas pour inquiéter les indigo. Elles sont seulement pour eux la preuve que le monde n’est toujours pas prêt à les comprendre et que la plupart des hommes restent englués dans un plan purement matériel et grossier. Ces critiques, loin de les convaincre, ne font finalement que renforcer leur croyance, puisque le fait d’être incompris est l’un des critères de l’état indigo. Ils ne se privent cependant pas de renvoyer leur interlocuteur à son ignorance et de lui conseiller, plus ou moins poliment, quand la discussion se fait trop pressante, d’aller voir ailleurs et de laisser les indigo échanger tranquillement leurs expériences : « Tu n’y crois pas, certes c’est ton choix, ton opinion, tu l’as exprimée, l’a dite… Ce qui est libre à toi et bien correct… Mais pourquoi ne laisses-tu pas les gens discuter de quelque chose en quoi ils croient plutôt que de tenter de les persuader du contraire de manière dont je considère plutôt insultante !… Que la lumière rayonne pour toi… »
En effet, si la remise en cause de l’existence d’un état indigo ne les touche pas, ils sont par contre plus sensibles à l’accusation d’élitisme. Ceux qui réagissent s’empressent de reconnaître que c’est en effet là pour eux un risque majeur, que certains ne manquent pas de tomber dans ce travers, mais qu’eux-mêmes considèrent qu’il n’est pas question de supériorité mais plutôt de différence. Le discours ne manque pas de conviction mais est loin d’être convaincant. À l’évidence, la question leur pose problème et l’on comprend pourquoi lorsqu’on lit certains messages
Le phénomène indigo est donc radicalement séparé des livres qui l’ont fait exister. Peu importe dès lors que Kryeon soit discrédité, les enfants indigo sont assurés de survivre. En fait, tout le livre de Tober et Carroll tendait à instaurer cette distance avec son objet. C’est ainsi qu’il faut comprendre la stratégie des auteurs s’effaçant derrière les témoignages de spécialistes, de parents ou d’enfants, au point de n’apparaître que comme de simples collecteurs. Pour devenir un fait, les enfants indigo ne pouvaient avoir d’auteurs, tout au plus des observateurs et des compilateurs. En prenant leurs distances vis-à-vis de Carroll et Tober, les lecteurs ne font donc que poursuivre la démarche qui leur est dictée par le livre.
par Francesca du blog http://francesca1.unblog.fr/
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