Le vrai visage de Satan

gifs papillonsIl y eut un jour où, en rentrant d’une pêche sur le lac, le Maître fut pris à parti par quelques Pharisiens agglutinés sur le parvis de la synagogue de Capharnaüm. C’était là que, l’avant-veille, Il avait pratiqué l’un de ces exorcismes dont il est fait mention dans les Évangiles. 

L’un des Pharisiens, un peu goguenard et provocateur, s’adressa à Lui pour connaître sa perception de Satan puisque, disait-il, on racontait qu’Ille contactait facilement. Contrairement à ce que s’imaginait l’homme, c’était tout à fait le genre de circonstance et de propos qui ne déplaisaient pas à Jeshua. Sans attendre, nous Le vîmes s’asseoir sur les quelques marches menant au bâtiment, invitant les Pharisiens à faire de même. Bien qu’un peu réticents, ceux-ci finirent par s’exécuter tout en arborant un sourire volontiers hautain. 

Je me tenais non loin de là avec quelques pêcheurs lorsque je résolus de m’approcher afin de mieux entendre ce qui se disait. La conversation promettait d’être riche car le Maître avait saisi la balle au vol en retournant la question à celui qui la lui avait lancée. – « Satan? rétorqua le Pharisien interloqué, mais tout le monde sait qui il est. Ne ruse pas avec nous, Rabbi… » – « Le crois-tu sincèrement? Si tu m’interroges de cette manière, c’est peut-être parce que tu l’ignores toi-même… ou encore parce que tu es persuadé avoir la réponse définitive…» 

Sur cette réflexion, le Maître entama progressivement un véritable enseignement consacré à ce qu’est l’Ombre, c’est-à-dire à l’Adversaire.  Il précisa tout d’abord que ce n’était qu’une approche et non une définition, reprenant ainsi l’un des thèmes qui lui étaient chers, à savoir la non fixité de tout ce qui est, dans ce monde comme dans les autres. Pour Lui, seuls les ignorants se hasardaient à des formules définitives puisque la Vie elle-même s’inventait et se démultipliait sans cesse dans la Conscience du Sans Nom, au centre de l’Univers. 

Lorsque cela fut dit, Il enchaîna aussitôt en déclarant d’emblée que Satan n’était pas un être donc pas une conscience ni une volonté individualisées mais plutôt une force participant au fonctionnement de notre type d’univers, un peu comme une sorte de vent. Selon Lui, Satan était le fils naturel et inévitable du Principe de Liberté, la résultante du mouvement de rébellion qui en dérivait obligatoirement. C’était nous, les hommes, qui en faisions l’ennemi de l’Eternel alors qu’en réalité il n’était rien d’autre que Son instrument. 

Aux yeux du Maître, dans notre monde, la Conscience de l’Amour se mesurait et se désirait face à l’expérimentation du manque d’Amour. La Force d’Union ne pouvait donc s’apprécier que dans la tourmente de celle de la Dispersion. En résumé, Il tentait de nous faire comprendre que la Puissance rassembleuse et aimante de l’Un ne se percevait pas pleinement sans ce Principe de Séparativité qu’est Satan. Poursuivant dans cette direction sous les oreilles troublées de son auditoire, le Christ affirma ensuite que d’une certaine façon, en générant la Création, le Sans-Nom avait du même coup fait aussitôt jaillir de Son sein la Puissance de Séparativité ou de Dissolution… mais que ce n’était là qu’une illusion à des fins d’Éveil. 

Pourquoi? Parce que l’ensemble des univers n’étaient pas extérieurs à Sa Conscience et à Son corps qui sont en perpétuelle expansion. – « Prétends-tu que Satan fasse, en quelque sorte, partie de l’Éternel? » rugit l’un des Pharisiens. – « Je dis qu’il est tel un vent que l’Éternel a engendré pour notre avancement et auquel Il permet de circuler à travers les mondes… Mais je dis aussi qu’il est un vent que toute forme de vie consciente d’elle-même a la possibilité de nourrir ou non. Je dis que si cette Puissance que nous nommons Satan a tant de pouvoir, c’est parce nous lui prêtons main forte à chaque fois que, par l’usage de notre liberté, nous oeuvrons dans le sens de la dissolution et non du rassemblement. Je dis enfin que c’est vous tous, hommes et femmes de ce monde, qui devenez à la fois ses enfants et ses parents en vous nourrissant de lui et en alimentant son action à chaque pas que vous faites vers la désunion… D’une étincelle de rébellion, vous avez fait un grand feu, puis de ce grand feu un immense brasier. 

Je vous l’annonce, vous êtes l’énergie et le moteur de ce vent par lequel Satan prend forme … jusqu’à vous façonner vous-même! Issu du seul Principe de Liberté, l’Adversaire est maintenant devenu le fruit de vos carences en Amour, constamment entretenu par la sève de vos petitesses. Il est comme un gigantesque réservoir de venin que vous remplissez à chacune de vos bassesses puis dans lequel vous plongez votre coupe à chaque fois que, par vos orgueils, vos colères et aussi vos peurs en esprit et en actes vous vous séparez du Tout. 

Ainsi, je vous l’affirme, Satan est un peu de vous tant que vous résistez au sentiment d’union totale avec mon Père dans l’Infini… votre Père. » Ces paroles provoquèrent un véritable tollé parmi l’auditoire qui s’était agglutiné sur le parvis de la synagogue. j’ai en mémoire que l’atmosphère s’échauffa tellement du côté des Pharisiens que ces derniers en vinrent à se disputer entre eux et que Jeshua en profita pour marcher tranquillement en direction de la grève. Lorsqu’un peu plus tard dans la journée nous parvînmes à le rejoindre, Il mangeait quelques olives en compagnie de Jean. Il lui expliquait que, si certains voyaient se manifester devant eux des présences aux allures diaboliques offrant à peu près toujours les mêmes caractéristiques, cela ne signifiait pas pour autant que Satan soit un être individualisé. Ces formes et ces manifestations monstrueuses, disait-Il, provenaient d’un archétype issu de l’egrégore de non-Amour et donc de Séparativité créé par notre propre humanité. Elles étaient, précisait-Il encore, parfois habitées par des consciences bloquées momentanément dans des mondes où l’Ombre donnait l’illusion d’être la seule valeur génératrice de vie, des mondes où certains êtres, malades de leur carence en Lumière, s’égaraient comme dans un labyrinthe. – « Lorsque mon temps sera venu, l’entendis-je déclarer tandis qu’Il se levait pour reprendre le chemin de Capharnaüm, lorsque mon temps sera venu, j’irai les visiter afin de les guérir de leur cécité et leur tendre la clé de cette prison mentale qui leur fait emprunter des masques hideux! 

 ! Il faut sans doute voir ici une allusion prophétique à la fameuse « visite aux Enfers », que le Christ accomplit, dit-on, aussitôt après sa crucifixion. Lorsque le soir tomba, Il nous apprit encore que ce qu’on nommait Belzébuth n’était autre qu’un regroupement d’êtres semblables à nous mais issus d’un autre monde et dont le besoin de pouvoir les avait fait s’opposer aux Élohims de son Père! … Ce fut la dernière fois, je crois, que le Maître aborda un tel sujet. Il ne voulait pas que nous polarisions nos esprits dans cette direction car, disait-Il, l’Ombre exerce toujours une fascination. Même quand on la dénonce comme adversaire à la voie que nous affirmons avoir choisie, son voisinage englue aisément ceux qui pensent ne vouloir que l’étudier. 

Jeshua n’avait de cesse que nous apprenions tous à voler haut au-dessus de l’Océan des humains afin que ses eaux troubles ne nous captivent pas. – « Je ne m’adresse jamais à ce qui, en vous, peut toujours se laisser séduire par le sommeil… Jamais! » 

Les messages Esséniens – Daniel Meurois-Givaudan  - les  enseignements premier du Christ. 

Un pacte avec l’Ombre

gifs papillonsLa notion de liberté était récurrente dans les propos du Maître. Un tel discours se montrait assurément révolutionnaire face à la mentalité de l’époque, laquelle était volontiers fataliste, assez proche de celle que l’on trouve encore de nos jours dans des pays tels que l’Inde. On naissait d’ailleurs dans une certaine classe sociale sans espoir d’en sortir… Quant au Principe divin, Il était perçu comme tellement extérieur à l’être humain qu’il ne pouvait être qu’inaccessible. On Lui était dès lors totalement assujetti. Affirmer que toute femme et tout homme Le portait en son coeur et disposait de la liberté de L’exprimer puis de Le rejoindre afin de se fondre en Lui était donc forcément hérétique… 

Il faut néanmoins savoir que lorsque le Maître se trouvait en cercle de discussion restreint, son approche de la liberté prenait une tournure différente, exigeant de son auditoire davantage d’abstraction. Selon son enseignement, liberté et poids karmique n’entraient aucunement en contradiction ainsi que l’estiment encore un grand nombre de personnes. 

Pour le Christ, la liberté totale et digne de ce nom était un principe offert à l’Être, dans l’univers de la Conscience supérieure; de ce fait elle ne pouvait pas s’exprimer pleinement au niveau de la personnalité incarnée, c’est-à-dire à celui de l’individu né dans un contexte précis avec le bagage dû à ses vies antérieures. Lorsqu’Il nous parlait de liberté, c’était donc « en altitude », pour nous emmener vers nos propres sommets, afin que chaque obstacle rencontré et qui nous privait manifestement de nos choix quotidiens nous incite à nous tourner vers sa cause et son remède dans l’univers de la Conscience. 

En fait, aux yeux de Jeshua, la Liberté absolue ne se vivait que lorsqu’on avait dépassé les effets enseignants de la loi du karma. Elle devenait alors, d’une certaine façon, synonyme de Divinité. Toujours selon Lui et dans le même ordre d’idées, la charge que l’incarnation impose à l’âme – quelle qu’elle soit – fait que ce Principe de Liberté absolue ne peut-être que vaguement approché sur Terre. On s’efforce juste de deviner ce qu’il peut signifier… en raison du pacte avec la matière dense que représente toute naissance en ce monde. Je ne saurais oublier ce jour où le Maître provoqua parmi nous une véritable onde de choc en déclarant que Lui-même avait dû signer implicitement un tel pacte avec l’Ombre afin de prendre corps d’homme sur Terre. 

Il va de soi que nous n’étions pas préparés à une telle affirmation, laquelle hérisserait d’ailleurs, encore aujourd’hui, le poil de bon nombre de Chrétiens. Comment envisager, en effet, qu’un Être de l’envergure du Christ ait « pactisé avec l’Ombre »? 

Afin de répondre à nos questions pressantes, le Maître commença par nous dire qu’Il avait bien dit Ombre et non pas Obscurité. Selon sa vision de l’Univers et ce qu’Il traduisait de sa proximité avec son Père, l’Obscurité totale n’existait pas. Elle était un symbole, au même titre que la Lumière absolue puisque l’Univers, c’est-à-dire le Divin, n’avait rien de figé. S’inventant et s’expansant continuellement, Celui-ci n’avait rien de définitif jusque dans ses « expressions contraires ». 

Partant de cette affirmation, le Christ poursuivait en nous enseignant que nous ne pouvions concevoir qu’une Lumière relative et une Obscurité tout aussi relative appelée Ombre. Cependant, qu’est-ce qu’une Ombre si ce n’est une conséquence de la présence de la Lumière, autrement dit une lumière affaiblie? Affaiblie par quoi ? Par l’affirmation de la cassure du moi-je isolé que permet l’expérimentation du Principe de Liberté. 

Selon les paroles que le Maître nous délivrait en privé, l’Ombre n’était donc pas maudite et son expression n’était pas contraire à Celle du Divin. Il la voyait plutôt incluse dans le Plan de « propagation lumineuse » de Celui-ci. Il la définissait en tant qu’outil de croissance, comme une sorte d’adversaire engendré par le Sans-Nom afin que toutes les formes de vie se forgent au contact de l’épreuve. – « C’est l’Ombre, même très légère, qui vous donne soif de la Lumière, toujours plus grande. » 

- « Mais l’Éternel, où est-Il? Qui est-Il? » Réagissions-nous alors collectivement. Et le Christ de répondre qu’Il pouvait Se définir comme étant précisément la Lumière qui ne fait pas d’Ombre, c’est-à-dire comme la Source Inconnaissable d’où provient ce que nous appelons, nous, lumière et ombre ou encore Dieu et Satan. – « Et lorsque tu parles de ton Père, Rabbi, à Qui t’adresses-tu? » – « À ce que nous pouvons connaître de Dieu, à cette Lumière que nous ne pouvons encore définir que par rapport à l’Ombre… À cette Force d’Amour déjà incommensurable qui est l’interprète de l’Autre totalement inconnaissable à Ce qui ne réside pas dans Son sein… » Je dois dire que nous restâmes longtemps sans voix devant ces déclarations. Nous ne savions plus par quoi continuer nos échanges ni comment solliciter ce qui ouvrirait nos coeurs. C’était le vertige, l’impression que le « trop grand » pour nos consciences incarnées devenait un abysse susceptible de nous aspirer dans ses profondeurs. 

- « Mais nous ne voyons pourtant pas d’ombre en toi, Rabbi… protestèrent quelques-uns parmi nous, plus ébranlés que d’autres. Tes paroles et tes actes sont semblables à des rivières qui coulent du Ciel. .. C’est ce que pensent et disent tous ceux qui ont le coeur assez pur pour te comprendre… – « Que connaissez-vous des Cieux? Les demeures de mon Père sont si innombrables et si cristallines que vous ne sauriez même les imaginer! Non, en vérité, s’il n’y avait pas une part d’ombre en ce qui, de moi, s’adresse à vous, vous ne pourriez ni me voir, ni me toucher. Ce corps d’homme que j’emprunte et par lequel vous me connaissez n’est que chair, sang, os et viscères. Comme le vôtre, il doit manger et éliminer. Comme le vôtre, il transpire et éprouve les douleurs de la pesanteur. Je l’ai pourtant adopté car j’ai besoin de lui. Il est mon allié pour vous montrer le chemin. 

Ainsi, voyez-vous, ai-je pactisé avec cette expression de l’Ombre qu’est la densité. Celle-ci n’est et ne sera jamais mon ennemie. Je l’appelle seulement mon adversaire. C’est une force d’attraction qui voudrait faire de moi son serviteur mais dont mon esprit est résolument le maître. Mon pacte d’âme avec elle est une alliance… non pas une soumission. Toujours, je vous l’affirme, je la respecterai car la nature de ce monde est telle une forge issue du coeur de l’Éternel. Comprenez que je m’efforce d’y apporter de l’Or afin que celui-ci se mêle au Fer… » 

Les messages Esséniens – Daniel Meurois-Givaudan  - les  enseignements premier du Christ. 

La sixième Maison

  

 

La sixième Maison dans LE RETOUR maisonLa marche vers la maison suivante se déroula pratiquement sans incident. Mike savait de façon certaine qu’on le suivait. Même s’il n’avait pas peur, il se tenait sur ses gardes. Il pouvait en fait sentir l’énergie sombre de l’entité qui le suivant à courte distance. Il ne l’avait pas sentie auparavant. C’était arrivé soudainement. Michael Thomas avait-il reçu un nouveau don, un sixième sens ? Il était convaincu de l’existence de cette énergie. Comment était-ce possible ? Quelle était cette chose ? Que voulait-elle ? Pourquoi ne se manifestait-elle pas ? Pourquoi le suivait-elle tout le temps ? 

 

Mike se rappelait la tempête et comment la sombre créature avait surgi de sa cachette pour l’attaquer au moment om il était très vulnérable avant de disparaître quand l’éclair, avait frappé. L’entité avait-elle peur de Michal ? Dans ce cas, il n’avait rien à craindre. Il lui suffisait simplement de garder le fantôme à distance durant le trajet qu’il lui restait à parcourir vers les deux dernières maisons. 

 

Cependant, Mike sentait intuitivement qu’l aurait probablement un moment d’affrontement avec la sinistre chose qui le suivait d’une maison à l’autre. Rouge avait déjà laissé entendre une telle possibilité et la nouvelle intuition de Mike lui faisait appréhender la même chose. Sois prudent, Mike ! entendait-il encore et encore à ce sujet. Son esprit lui parlait… vraiment ? Il commençait à réaliser que les voix des anges se mêlaient en quelque sorte à la sienne. C’est ainsi qu’il recevait des conseils sur son voyage. Tout était si nouveau. 

 

Et poursuivant sa route, il aperçut la chose à deux reprises en  jetant un coup d’œil derrière lui. Au moins, c’est à que se trouvait l’entité. Michael pensa que si elle était brillante,  elle le devancerait durant son étape menant de la sixième à la septième maison. Mieux voudrait surveiller ça, lui murmura une voix à l’esprit. Mike sortit sa carte pour vérifier si la sombre entité dégageait une énergie qui y figurerait. La carte était normale, montrant tout ce qui se trouvait à deux cents mètres du point rouge VOUS ETES ICI. Mike se retourna pour voir s’où veniat le mouvement qu’il avait senti et constata que la chose se tenait en dehors des limites de la carte, donc assez loin. Il ne faudrait pas oublier cet élément d’information précieux. Mike trouva la maison blanche en début d’après-midi. Elle était petite et toute simple, comme les autres. Il s’approcha, cherchant du regard la pancarte qui lui indiquerait ce qu’il y apprendrait. Sa curiosité fut bientôt satisfaite : il se tenait devant la MAISON DE L’AMOUR. Etrange. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Il avait trouvé de l’amour dans chacune des maisons. Il avait visité la Maison des relations et en plus, il trouvait sur son chemin une maison consacrée à l’amour. 

 

Il se dirigea vers la porte d’entrée. Aucun ange ne vint l’accueillir. Il chercha l’endroit réservé aux chaussures et le trouve rapidement. Mike se demanda s’il devait attendre un ange blanc mais il décida d’enlever ses souliers et de pénétrer dans la maison. Il fut envahi par l’odeur de fleurs ! Il se rappelait avoir ressenti quelque chose de semblable. Il se tenait dans le hall d’entrée menant à une vaste pièce blanche et indéfinie. Il s’engagea plus avant dans la maison jusqu’à ce qu’il atteigne un grand espace blanc. Il avait déjà vu cette place : c’était là qu’il avait eu sa première vision ! Tout à coup, le grand ange blanc déjà rencontré dans sa vision se trouva devant lui. 

 

-       Salut à toi Michael Thomas de l’Intention pure ! Nous voici de nouveau face à face. 

 

L’ange arborait un sourire radieux et… quelle voix ! Mike était ravi de le revoir. La superbe qualité de ses vêtements le frappa une fois de plus. L’ange semblait se fondre dans la maison. Mike reconnu immédiatement que Blanc était différent des autres. Il flottait ! Les autres marchaient. Blanc avait une contenance qui lui conférait presque une distinction divine plus élevée, si la chose était possible. Les autres anges qu’il avait rencontrés étaient devenus ses amis, ses frères. Celui-ci était plutôt comme un prêtre. Il irradiait ! Mike sentait qu’il ne fallait pas le toucher et que son énergie était immense. Les nouvelles forces intuitives de Mike le servaient bien. 

-       Tu as un visage cette fois, lui dit Mike en clignant de l’œil. Il se souvenait que tous ses traits étaient flous la dernière fois qu’ils s’étaient rencontrés. 

-       Et oui, et c’est parce que tu ‘es rendu jusqu’ici que tu peux les voir. Tu as bien réussi, Mickael. Ta vibration est plus élevée que celle de tous les humains qui sont passés ici avant toi. Ton nom affiche déjà des couleurs qui en témoignent, des couleurs que tu conserveras, peu importe ton degré de succès ici, que tu te rendes à la prochaine maison ou non. 

 

Tiens, encore cette insinuation. Voulait-on le prévenir qu’il ne réussirait pas ? Est-ce qu’on en doutait ? Rouge lui avait laissé entendre la même chose, avait supposé que peut-être, il flancherait dans les derniers moments de son périple sacré. Qu’est-ce qui l’attendait de si ardu ? 

-       C’est dans cette maison que ton désir de poursuivre sera mis à l’épreuve, dit Blanc, qui captait l’énergie de Mike. Les apparences sont parfois trompeuses. Sers-toi de cette phrase comme guide et tu réussiras ce qui t’attend. 

 

Mike se tenait devant l’ange qui avait exprimé cette idée le premier, une idée qui s’était révélées si vraie ! Elle le prévenait contre les suppositions, le mettait en garde et l’aiderait. Mike souhaitait mieux connaître Blanc. 

-       Blanc, tu es différent. 

-       Oui, Michael. Je le SUIS. Tu es dans la Maison de l’amour. Elle vient au dixième rang de la pureté dans toutes les maisons que tu auras visitées. Ce n’est pas une maison de formation comme les autres. Elle est la source des maisons. Elle est le centre. 

-       Mais, elle est la sixième ou la septième d’une série de maisons ! s’exclama Mike. 

-       C’est que les apparences sont parfois trompeuses, dit l’ange en souriant. Crois-moi, elle est le centre. La disposition des maisons ne sert qu’à ton enseignement ; elle ne fait que se conformer à des exigences humaines. 

 

Mike voulus aussitôt en savoir plus sur la maison. 

-       Que va-t-il se passer ici ? 

-       La révélation. 

L’ange flotta plus près de Mike. Quel beau visage il avait ! Il servait sûrement à témoigner de l’amour. Magnifique, frappant et si paisible. Blanc continua à répondre aux questions. 

-       Une percée au pays des choix. Un réexamen de tout ce qui est. Un autre changement de vibration, si tu le désires. 

-       Qui es-tu vraiment ? Tu n’es pas seulement l’ange blanc de la sixième maison, j’en suis certain. 

-       Je SUIS connu de tous, Michael Thomas, et parce que je suis connu de tous, j’existe. 

 

C’était la même réponse que Mike avait reçue la première fois qu’il avait posé la question. Il n’y comprenait rien. 

-       Je ne comprends pas vraiment ta réponse, Blanc, mais je suis sûr qu’un jour j’y arriverai. De tous les anges que j’ai rencontrés jusqu’à maintenant, tu es incontestablement le plus grand. 

Mike était sincère. Il commençait à réaliser que l’entité devant lui portait une importance spirituelle indéniable et une énergie puissante. 

-       c’est peut-être vrai, mais il y en a un autre encore plus grand que nous tous. 

 

Blanc attendit pendant que Mike réfléchissait à cette phrase. Puis il tourna en flottant, faisant signe à Mike de le suivre. Il le guida à travers un dédale de corridors flous et indescriptibles. Mike ne distinguait aucun détail ! Les pièces et les corridors, dans la mesure où on pouvait vraiment leur attribuer ces noms, aurait pu avoir n’importe quelle forme. 

-       Est-ce que j’ai des problèmes de vision ? Tout s’entremêle. 

-       Presque tout ce que tu vois ici appartient à une dimension plus élevée, Michael Thomas, et ton esprit est incapable de bien le percevoir. C’est pourquoi je ne suis pas allé t’accueillir à la porte ; je peux difficilement sortir de la maison car les lois de la physique à l’extérieur n’acceptent pas ma dimension. 

Mike savait qu’on l’entraînait sur un terrain de connaissance qui lui est encore inconnu et il ne poursuivit pas le sujet. Blanc le guida vers une porte familière qu’il pouvait distinguer clairement et il lui dit : 

-       Tes appartements sont à ta mesure. Tu dois y entrer seul. Je t’attendrai ici, demain, après ton petit déjeuner. 

Dans toute son élégance, Blanc montrait un sourire radieux, ce qui rendait Mike très à l’aise. Quelque chose dans sa voie portait Mike à vouloir l’entendre encore et encore. Elle était magnifique. Michael se rappela l’impression que lui avait faite son rire la première fois qu’il l’avait entendu. Il aimait sa compagnie. 

-       dois-tu vraiment partir ? 

-       Oui, mais je serai là demain matin. 

-       Tu me manqueras. 

 

Mike avait le sentiment de dire au revoir à un membre de la famille perdu de vue depuis longtemps. Il ne voulait pas vraiment qu’il s’en aille. Il ne pouvait se passer de l’énergie qui circulait entre eux. Le phénomène était hors du commun. Il parvint à la verbaliser en quelques mots dans une question que Blanc avait d’ailleurs devinée. 

-       Blanc, qu’est-ce que je ressens ? Peux-tu me l’expliquer dans des termes que je pourrais comprendre. 

-       Non. Mais je vais quand même te répondre. 

L’ange magnifique était prêt à répondre à tout, même si ses propos dépassaient l’entendement spirituel de Mike. Il dit : 

-       Je représente la source de la matière. Mon existence est la raison d’être de l’univers. Je vis sur le plan du paradoxe scientifique le plus élevé qui soit, mais je suis responsable des émotions du cœur humain. Je suis le plus petit fragment de la matière et la plus grande partie de l’univers. Je représente l’ensemble de la lumière. Je suis l’espace entre le noyau de l’atome et la brume de l’électron. Je suis la force la plus puissante de l’univers et la plus grande source d’énergie. Je viens de la plus lointaine et la plus puissante force de l’univers. Je suis le sable du sablier et je suis le centre, là où le temps n’existe pas. Je suis la force créatrice qui permet à la matière de réagir à la conscience. Je suis un miracle. Je SUIS l’amour. 

 

Mike ne comprit rien à ce qui venait de se dire, mais il n’en demeurait pas moins ébahi par le message. Une impression de sacré et de sainteté se dégageait de Blanc. Mike se tenait devant un aspect de Dieu sacré et béni. Il n’était pas devant un professeur, mais devant une personnalité, une célébrité à la voix incomparable. Mike avait d’ailleurs eut la même impression la première fois qu’il l’avait rencontré. 

-       Merci Blanc, lui dit-il, merci beaucoup. 

Blanc regarda longue Mike avant de reprendre la parole. Sa voix soyeuse coula aux oreilles de Mike comme la rosée du matin sur les pétales d’une fleur. 

-       Tu ne passeras pas beaucoup de temps ici, Michaël Thomas. Demain, je t’expliquerai les quatre attributs de l’amour et je te ferai rencontrer quelqu’un. 

 

A la façon dont le regard de Blanc se posait sur lui, Mike savait que quelque chose d’important se préparait. Il ressentit tout l’amour et la compassion de l’ange. Blanc se retira, laissant Mike sur son appétit ; il aurait voulu entendre cette merveilleuse voix plus longtemps, il aurait voulu plus de connaissances, plus de paix. Mais ce qui se dégageait de Blanc c’était la paix ! Malgré son départ, la paix demeurait. Quelle extraordinaire sensation ! 

 

Mika avait oublié la faim qui le tenaillait jusqu’à ce qu’il sente l’odeur de nourriture provenant de la pièce voisine. Comme chaque fois, il déposa rapidement ses effets dans le placard et se rafraîchit avant de passer à table. Après le repas, il dormit mieux qu’il ne l’avait fait de toute sa vie. La qualité de son sommeil surpassa de beaucoup tout ce qu’il avait expérimenté dans les maisons précédentes. Le sentiment de paix était si dense qu’on aurait pu le trancher au couteau. Une sérénité imposante lui apporta un repos profond et complet. 

 

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Lorsque la vilaine entité aux yeux rouges atteignit la maison blanche, elle ne s’arrêta pas pour grimper à un arbre ou se cacher derrière une pierre et faire le guet. Mike venait d’entrer dans la maison et elle savait que son passage devant la demeure serait inaperçu. La sombre créature poursuivit sa route avec son vil but comme guide. Pendant une heure environ, elle se déplaça rapidement sur la route en direction de la maison suivante et trouva la place parfaite pour l’embûche. Elle examina les environs et tenta de voir tous les points de fuite possibles que Michael Thomas pourrait essayer. Puis elle s’installa et commença son attente, revoyant tous les points de son plan. La ruse était parfaite. Michael n’avait  aucune chance ; il serait pris par surprise. 

 

Toute personne ayant cheminé sur le sentier au crépuscule de ce soir-là, où la silhouette difforme s’était embusquée, aurait vu un homme seul, debout sous un arbre, se répétant les mêmes mots encore et encore, comme s’il se préparait à faire un discours. En approchant de cette âme, toute simple en apparence, le voyageur aurait vu les traits d’un honnête fermier et entendu la voix d’un père bienveillant, le père de Michael Thomas. 

 

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Mike se réveilla tôt et se prépara. Les appartements qui l’avaient logé étaient semblables à ceux des autres maisons, sauf qu’ils étaient tout blancs. Il avait toujours trouvé que le blanc ton sur ton donnait une allure féminine aux pièces, mais il était en train d e changer d’avis. Ici, le blanc apportait la paix et la sérénité. Dans le placard, il trouve des vêtements blancs et les pantoufles assorties. Il mangea – un délicieux repas d’ailleurs. En plus d’avoir un goût exquis, la nourriture avait une apparence des plus attrayantes. La table avait été dressée sur une nappe blanche et la vaisselle, les verres et même les ustensiles étaient blancs. La couleur des aliments contrastait fortement avec le blanc et donnait l’impression d’un tableau de maître. Mike mangea lentement, se donnant le temps d’admirer l’élégance qui l’entourait. Tout ce blanc lui donnait l’impression d’être dans un château, parmi les membres d’une famille royale. 

 

Après le repas, Mike prit une longue inspiration. Il avait la certitude que le magnifique grand ange blanc l’attendait de l’autre côté de la porte. Qu’allait-il se passer ici ? Si l’amour constituait la plus grande puissance de l’univers et que Mike s’en approchait en augmentant sa vibration, que pouvait-il se produire qui parvienne à l’éloigner du sentier ? 

Mike ouvrit la porte et se glissa dans le corridor flou de la maison blanche. Il avait raison. L’ange blanc l’attendait à l’endroit où ils s’étaient séparés la veille. 

-       Bonjour Michael Thomas, lui dit l’ange d’un ton enjoué. Mike sentit immédiatement l’immensité de l’énergie qui se dégageait de Blanc. 

-       Bonjour Blanc ! 

-       Es-tu prêt à franchir la prochaine étape ? 

-       Oui. 

 

Mike aimait l’atmosphère du lieu malgré la légère appréhension qui le tenaillait. Blanc le mena dans une pièce où il pouvait s’asseoir. La pièce ne disposait pas de matériel d’enseignement ni d’écrans ni de diagramme ; ce n’était qu’une salle blanche agrémentée d’un fauteuil où Mike fut invité à s’asseoir. L’ange s’installa devant lui et commença son exposé. 

-       Michael Thomas de l’Intention pure, je dois te présenter les quatre attributs de l’amour. Lorsque l’amour divin pur transpercera ton être, toutes tes cellules vivront de son intensité. Ta perception se transformera. Ton comportement auprès des autres se modifiera. Ton discernement sera puissant. C’est le fondement de toute la création, mais phénomène curieux, votre langage ne possède qu’un seul mot pour désigner cette réalité. Je veux t’en montrer le fonctionnement. Viens, suis-moi. 

L’ange souriait. Mike fut surpris par ce qui suivit. Il pensait avoir tout vu dans les cinq premières maisons, mais tout à coup, l’ange l’amenait en voyage. Dans son fauteuil, il fut projeté dans une réalité interdimensionnelle. Blanc et lui avaient toujours l’air réel mais tout ce qui les entourait avait pris l’apparence d’un rêve. Il était emporté dans un mouvement mais il ne se sentait pas étourdi. La pièce blanche et floue se transforma en une gamme de couleurs et de sons qui évoluaient rapidement devant ses yeux. Toujours dans son fauteuil, Mike fut transporté ailleurs et bien qu’en état de surprise, il n’eut pas peur. Tout était merveilleux ! 

 

Peu de temps après, Mike et Blanc atteignirent une « destination » quelconque, choisie par l’ange. Le caractère indistinct de la nouvelle dimension s’estompa soudain et ils se retrouvèrent dans un décor d’hôpital. Mike fut surpris. Il croyait que Blanc l’amenait dans un endroit paradisiaque pour observer l’amour divin. Mais non, il était dans une chambre d’hôpital de dimensions moyennes et un patient était couché sur un lit. Il était branché à de nombreux tubes et Mike s’aperçut qu’il était dans une salle de soins intensifs. Tout était si réel ! Il entendait tout ce qui se passait et sentait l’odeur des produits antiseptiques que les hôpitaux utilisent sur les planchers et les murs. Il avait passé tellement de temps sur une terre spirituelle et sur un sentier sacré que ces bruits et ces odeurs agressaient ses sens et le faisaient tressaillir. C’était à la fois différent et connu. Les deux voyageurs s’installèrent de façon à bien observer ce qui se déroulait dans la chambre. Ils flottaient en quelque sorte dans un coin de la pièce. L’atmosphère était tranquille et Mike était calme. Seuls les sons des différents appareils médicaux se faisaient entendre. Mike regarda partout. L’homme étendu dans le lit était d’un âge avancé. Il avait le visage terreux et l’air très mal en point. Il avait les yeux fermés. 

 

-       Qu’est-ce qu’il a, demanda doucement Mike à Blanc, comme si le patient pouvait l’entendre. 

-       Il est en train de mourir. 

Mike allait poser une autre question lorsqu’une femme au début de la quarantaine pénétra dans la chambre, seule. Elle se tint immobile quelques instants, fixant l’homme sur son lit. Mike comprit qu’elle était unique. L’intuition de Mike demeurait alerte malgré ce cadre qui s’apparentait à une vision/ 

-       Qui est-elle ? demanda Mike. 

-       Elle est la fille de l’homme qui se meurt. Mais ce que tu vas voir la concerne directement. Elle se prénomme Marie et elle a toutes les raisons du monde de détester cet homme. 

-       Pourquoi devrait-elle détester son père ? 

-       Parce qu’il a abusé d’elle alors qu’elle n’était qu’une enfant. 

Elle en a gardé des séquelles émotives et physiques. Sa vie en a été ruinée. 

 

Blanc se tut pendant qu’ils regardaient Marie s’approcher du lit. L’ange poursuivit : 

Sa mère n’en a jamais rien su parce Marie avait trop peur de lui en parler. Leur relation en a été affectée et Marie a quitté la maison très tôt pour s’éloigner de son père. Sa mère a cru que sa fille s’éloignait d’elle et toutes deux n’ont jamais pu communiquer en tant qu’adultes. Marie n’a jamais rien dit et sa mère est morte en pensant que sa fille ne l’aimait pas. 

-       C’est terrible. Mike était sincèrement désolé. Il sentait l’injustice de la situation et se sentait triste pour Marie. L’ange regarda Mike, surpris. 

-       Ils font partie de la même famille, Michaël. Aurais-tu oublié les leçons de la maison rouge ? Mike eut honte. 

Non, il n’avait pas oublié, mais c’était la première fois qu’il essayait de relier ce qu’il avait appris à propos de sa propre famille spirituelle à un autre humain. Il comprit que Blanc faisait allusion au fait que le père et la fille étaient liés par un contrat karmique, tout comme ceux qui le liaient à sa propre famille spirituelle. 

-       Les choses se sont gâtées plus tard. Lorsque Marie a voulu vivre des relations humaines normales et se marier, les souvenir de ses expériences passées avec son père lui gâchèrent sa vie. Elle n’a jamais pu vivre un mariage heureux et avoir des enfants. 

Mike soupira et di t : 

-       Tout un contrat ! 

Il était touché par la lourdeur de ce qu’avait dû vivre Marie. L’ange jetait un regard d’admiration sur Mike. Il n’avait pas à prononcer une seule parole. C’était sa façon de faire un compliment. Il le savait maintenant. 

-       Vois-tu, Michael Thomas, que ce qui s’est passé entre Marie et son père constituaient un contrat d’amour incomparable ? 

-       Oui, je le vois. Mais, en tant qu’humain, c’est un concept que je trouve difficile à comprendre et à accepter. 

-       C’est ta dualité qui fonctionne ici. En tant qu’être humain, tu ne comprendras peut-être jamais complètement certaines choses et c’est parfaitement normal. 

 

Mike continuait à observer la scène dans la chambre. Marie regardait doucement son père, attendant peut-être qu’il se réveille. Elle déposa certaines de ses choses sur la table de chevet. 

-       Elle doit le détester horriblement, dit Mike d’une voix à la fois douce et triste. 

-       Non, Mike, elle l’aime tendrement. 

Mike n’en croyait pas ses oreilles. 

-       Après tout ce qu’il a fait ? 

Marie possède des caractéristiques communes aux tiennes et des traits différents aussi. L’ange arrêta et se retourna pour bien voir la réaction de Mike. « Contrairement à toi, elle est sur la terre maintenant mais, comme toi, elle a pleinement pris conscience de tout l’enseignement reçu dans les six premières maisons ». 

 

Mike était éberlué ! Il avait cru que la transformation spirituelle qu’il avait subie n’était accordée qu’aux humains ayant accompli le même périple que lui. Il ne savait que dire. Comment était-ce possible ? L’ange vit l’anxiété et la confusion de Mike et poursuivit : 

-       Marie a initié sn propre changement de vibration ; elle a mis neuf ans à le faire. Tu as effectué le tien en quelques semaines ! Tu es vraiment unique. Les renseignements que tu as recueillis dans les cinq premières maisons tout comme ceux des deux dernières, circulent sur la terre depuis les temps immémoriaux. Pour qu’un humain les obtienne, il doit prendre conscience de sa dualité et avoir l’intention de découvrir la vérité à propos de son existence. On a beaucoup écrit sur le fonctionnement des choses et il existe plusieurs humains qui enseignent à obtenir cette compréhension. 

 

Mike demeurait calme. Toute cette information était nouvelle et il devait en prendre note lentement pour bien la comprendre. Il commença à s’agiter. S’était-il trompé au moment de la première vision en demandant à Blanc de lui permettre de quitter la terre et de rentrer chez lui ? Il se rendait compte que tout ce qu’il était en train d’apprendre, il aurait pu le faire sans se déplacer. 

-       Blanc, pourquoi lui a-t-il fallu neuf ans ? 

-       Elle a obéi à son propre rythme, Michaël, et nous lui en accordons tout le mérite. Elle n’a pas eu, comme toi, l’avantage de recevoir l’enseignement directement des anges. Elle n’a pas eu l’honneur de rencontrer les membres de sa famille face à face comme tu l’as fait. Elle ne connaît pas leurs noms angéliques comme toi. Elle a mis plus de temps parce qu’elle vit toujours dans la vibration trois et dans une énergie inférieure. Voilà pourquoi sa dualité est plus forte et qu’il a fallu plus de temps à sa conscience pour se développer et à l’illumination pour s’installer. 

 

Mika s’assit et regarda Marie. Sa vibration était élevée. Pourtant, elle avait l’air si petite et si délicate. 

-       Ne te laisse pas tromper par les apparences, Michaël, elles sont parfois trompeuses. L’ange blanc avait encore une fois lu l’énergie de Mike. « Elle est une Guerrière de la Lumière. Elle a vaincu le géant et elle est toute puissante ». 

Mike se sentait de plus en plus mal à l’aise. Qu’est-ce que ça voulait dire exactement ? Il allait le demander lorsque Blanc reprit la parole. 

-       Michael Thomas de l’Intention pure, nous sommes ici pour regarder cette femme t’enseigner les quatre attributs de l’amour. Mike n’osait pas bouger. Il sentait qu’il allait recevoir une leçon importante. Alors qu’il croyait s’approcher du but, les choses devenaient plus complexes. L’ange poursuivit : 

-       Soit bien attentif ; elle porte en elle le même pouvoir que moi. Elle comprend l’amour, Michael, et pour cette raison, une partie de moi réside en elle. Il n’y a pas de plus grand pouvoir. Elle a aussi accepté l’insigne d’or. 

 

Mike sut que ce n’était pas le moment de poser d’autres questions. Il regardait pendant que Blanc poursuivait son explication sur ce qui se passait. 

-       Michael Thomas, le premier attribut de l’amour est celui-ci : l’AMOUR EST SILENCIEUX. Tu vois que Marie est entrée dans la pièce sans tambour ni trompette ? Son père est très malade. Il n e peut se défendre dans sa faiblesse. Toutes les conditions propices à la vengeance sont en place. Marie aurait pu entrer dans la pièce bruyamment et susciter sa peur. Il est conscient de ce qu’il  a fait ; il a honte et se sent coupable. Sa vie aussi en a été affectée et il n’a pas su comment régler la situation. Mais il n’a pas le même niveau de connaissance spirituelle qu’elle. Il n’a pas sa puissance. Regarde comme elle est calme, Michael Thomas. 

 

Mike et Blanc observaient la scène en silence. Marie replaça les draps de son père. Elle s’assit près de cet homme frêle et appuya sa tête sur sa poitrine. Mike pouvait ressentir ce qu’elle sentait ! Blanc le permettait. Marie avait une attitude de paix et de sérénité. Aucune pensée aigrie n’habitait son cœur. Elle avait entièrement pardonné à son père et ni son esprit ni son cœur ne gardaient de rancœur ou le sentiment d’être victime de la situation. Quelle femme ! Mike sentait la compassion qu’elle éprouvait pour cet homme qui avait si bien rempli son contrat et qui avait imposé une si forte contrainte à la vie de sa fille. Après un long moment, le père ouvrit les yeux et s’aperçut de sa présence. Elle se leva à son réveil. Ses yeux s’agrandirent et on pouvait y lire la peur et la surprise. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Il ne l’avait pas vue depuis des années. Allait-elle l’invectiver, ou pire encore ? Il réagissait car les appareils auxquels on l’avait branché commençaient à indiquer un rythme accéléré. 

-       Regarde Michael. Tu verras le deuxième attribut de l’amour : L’AMOUR N’A PAS D’EXIGENCES. Elle pourrait tout exiger de son père à l’instant même, car il est faible et se sent coupable. Il est riche ; elle pourrait revendiquer sa richesse, des compensations en raison de ce qu’il a fait ou même simplement lui demander d’admettre à haute voix ses gestes passés. Elle pourrait le menacer, le ruiner, ou les deux. Regarde bien Michael. 

 

Marie plaça sa main sur la tête de son père et lui murmura quelques mots à l’oreille. Aussitôt, le fonctionnement des appareils indiqua un ralentissement. Il soupira et Mike vit des larmes couler de ses yeux. 

-       Que lui a-t-elle dit, Blanc ? 

-       Elle a dit : Je t’aime, papa et je te pardonne complètement. 

Mike était bouche bée devant le scénario qui se déroulait sous ses yeux. Il se demandait s’il aurait eu la force et la sagesse d’en faire autant dans les mêmes circonstances. Il était rempli d’admiration pour Marie. 

-       Elle ne lui a rien demandé ? 

-       Non, Michael, elle se contente tout simplement d’être. 

Encore une fois, Mike ressentait les émotions de Marie. Tout le karma entre ces deux êtres était résolu. Elle était libre et accordait en quelque sorte la même liberté à son père sur cet aspect de leur vie à tous les deux. Elle venait de désamorcer un élément qui avait rempli cet homme d’amertume et de culpabilité pendants plus de trente-cinq ans. Son visage en témoignait. Au lieu de chercher vengeance, Marie avait fait un présent à son père. Les larmes coulaient maintenant abondamment sur les joues de ce dernier. Elle se rassit près de lui et encercla de ses bras cet être précieux qui avait été son père puis elle posa de nouveau sa tête sur sa poitrine. Il n’y avait eu aucun échange e paroles; ce n’était pas nécessaire. 

-       Michael Thomas, le troisième attribut de l’amour est le suivant : L’AMOUR NE S’ENORGUILLIT PAS. Après avoir établi toute la gloire de sa maturité, elle n’a rien à ajouter. Il lui doit beaucoup à cause de cette réconciliation divine, mais elle garde le silence. Elle aurait pu se réjouir de sa puissance et s’enorgueillir de son acte de pardon. Pourtant elle demeure silencieuse. Elle aurait amplement raison de se vanter des neuf années qu’elle a consacrées à atteindre son but, mais elle ne dit rien. 

 

Mike était en admiration devant cette femme. Elle était une guerrière accomplie et percevait des choses que Mike commençait tout juste à apprendre. Et elle était toujours sur la terre ! Quelle vie riche et paisible elle devait connaître ! Tourné vers lui-même, Mike demeurait tout de même ébahi de la scène qu’il venait de voir. Le père n’avait rien à ajouter. Tout avait été pardonné et chacune de ses fibres ressentait une inestimable paix et un immense soulagement. Marie n’avait posé aucun geste spirituel à l’égard de son père. Elle n’avait fait que s’améliorer elle-même, mais il en avait été atteint. C’était là un autre phénomène qui méritait qu’on s’y arrête. Mike savait que ce qu’il venait d’observer portait une signification importante. 

 

Le père regarda longuement sa magnifique fille et ferma doucement les yeux. Son visage s’éclairait d’un sourire de pure paix. Elle lui avait offert le meilleur présent qui soit, au moment opportun. Les appareils de mesure commencèrent à faire entendre des tonalités différentes pour finalement cesser. Mike sut que le père s’en était allé. Les préposés aux soins se précipitèrent à son chevet, mais il n’y avait plus rien à faire. Après s’être agités autour de lui pendant quelques minutes et avoir effectué les derniers gestes, ils lui recouvrirent la tête et le laissèrent seul avec Marie. Blanc s’adresse à Mike encore une fois : 

-       Michel Thomas, le quatrième attribut de l’amour est le suivant : L’AMOUR A LA SAGESSE D’UTILISER PARFAITEMENT LES TROIS PREMIERS ATTRIBUTS ! Elle a utilisé sa carte intuitive, ce qui lui a permis de se présenter exactement au bon moment. Regarde ce qu’elle fait maintenant. 

 

Mike porta son attention sur ce qui se passait dans la chambre. Marie ne pleurait pas sans retenue la mort de son père. Elle n’était pas envahie par la douleur, même si elle ressentait un amour illimité par cet homme. Elle avait demandé la permission de rester près de lui. Mike la vit poser la main sur la poitrine de l’homme qui avait été son père, la semence de sa propre existence. Elle leva la tète et regarda Blanc et Mike. Elle semblait s’adresser directement à eux. Ils purent entendre sa voix forte pour la première fois. 

-       Que la terre se rappelle cet homme que j’aime tendrement ! D’une vois assurée, elle poursuivit : « Il est venu accomplir son contrat de façon parfaite. J’accepte son présent ! Célébrez son retour chez lui ». 

Marie rebaissa les yeux, prit ses affaires et quitta la pièce. Mike était ébahi devant ce qu’il venait de voir. Il était rempli de l’émotion du moment. Il venait d’être témoin de l’accomplissement et de la conclusion d’un contrat. Et quelle conclusion ! 

 

-       C’est la sagesse de l’amour qui a permis à Marie de célébrer la mort de son père et non de la pleurer, dit Blanc dans toute sa propre sagesse. Puis il se tourna vers Mike, voulant susciter l’expression de sa réaction. 

-       Que ressens-tu devant tout ceci, Michael Thomas de l’Intention pure ? Avec une grande patience, Blanc attendit que Mike retrouve ses esprits. 

-       Je sens, dit Mike en avalant la boule qui lui serrait la gorge, je sens que je viens d’apprendre autant en ces quelques instants et par cette femme frêle, qu’auprès de tous les anges depuis le début de mon voyage. 

Prenant conscience de ce qu’il venait de dire, il se sentit ridicule et ajouta : 

-       Ce n’est pas que je n’apprécie pas… Blanc leva son bras flou pour empêcher Mike de continuer. 

-       Ta réponse était parfaite, Michael Thomas. Parfaite. C’est l’être humain qui a pu faire la différence. C’est ainsi que doivent être les choses et ainsi qu’elles seront lors des prochaines épreuves. 

 

Puis la scène devin floue et Mike eut encore une fois l’impression qu’il se déplaçait et qu’on le transportait. Ils furent rapidement de retour dans la salle blanche de la maison blanche, là où tout avait commencé. Mike était silencieux. 

-       As-tu d’autres questions Michael Thomas ? demanda Blanc. Mike réfléchissait sur ce qu’il aurait vraiment souhaité. Il savait ne pas avoir atteint la puissance de Marie. Il savait que même s’il en avait appris beaucoup et avait compris plus en profondeur le fonctionnement des choses, il n’avait rien de la force silencieuse de Marie. Il avait des outils, une carte magique et une importante somme de connaissances. Il avait atteint un niveau vibratoire élevé et vécu de nouvelles expériences, mais il ne possédait pas l’amour de Marie. Il demanda la question magique : 

-       - puis-je avoir cet amour puissant, Blanc ? 

-       Si telle est ton intention, Michael Thomas. 

-       C’est mon intention. 

-       Michael Thomas de l’Intention pure, aimes-tu Dieu ? 

 

Mike se redressa, se disant que ce devait être la raison pour laquelle tous les anges lui avaient posé la question – pour cet instant précieux, pour qu’il puisse se lever et répondre : 

-       Oui, j’aime Dieu, dit Mike d’une voix assurée. 

-       Alors, que ton intention pure crée la puissance. 

Mike ne sut pas très bien ce qui se passa ensuite. Il perdit sa conscience d’être humain et rêva… qu’on le transportait quelque part. Il assista à une cérémonie, à une célébration ; on lui remit quelque chose, un présent qui s’intégrerait à sa structure moléculaire. Il vit ses parents de nouveau. Tout était à la fois flou et merveilleux. Lorsqu’il revint à lui, il était dans le lit de sa chambre blanche. C’était le soir et il était épuisé. Il avait l’impression d’avoir vécu une cérémonie d’initiation quelconque. Son esprit était ombragé et il ne parvenait à se concentrer que s’était-il passé ? Il avait besoin de dormir. Il se glissa sous les ouvertures et s’endormit aussitôt. Comme toujours, il dormit profondément. 

 

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Dès son réveil, le lendemain, Mike sut qu’un autre changement biologique s’était produit en lui. Il resta longtemps assis sur le bord de son lit à réfléchir. Il se sentait reposé, en paix, presque rajeuni ! Même s’il lui était difficile de le définir de façon précise, il avait le sentiment d’être plus sage. C’et tout ce qu’il savait et ça brouillait tout. Il ne parvenait pas à chasser de son esprit l’image de marie et de on père. Elle vivait sur la terre et cependant, elle était un être spirituel remarquable. Elle avait accompli de grands changements de vibration et avait la maîtrise de sa vie. Elle était restée là; elle n’avait pas demandé à rentrer chez elle. Elle avait traversé toute l’étendue de la vie terrestre. Lui, il s’y était soustrait ! Avait-il été intègre ? Mike commençait à comprendre que sa nouvelle sagesse le menait à l’introspection d’une façon qu’il n’avait jamais connue auparavant. Bien sûr, il était honnête ; il était probablement l’un des hommes les plus honnêtes qui soient. Sa vie sur la ferme auprès de parents vertueux avait donné des résultats, mais il n’avait encore jamais éprouvé de sentiments tels que ceux qu’il ressentait maintenant. L’honnêteté terrestre ne se comparait en rien à l’honnêteté spirituelle. Celle-ci incluait la sagesse à plusieurs niveaux avant de se transformer en intégrité totale. 

 

Mike saisissait peu à peu ce que Rouge et Blanc avaient voulu dire à propos de son choix de poursuivre la route. Sa nouvelle vision des choses modifiait graduellement son mode de pensée. Empruntait-il la bonne voie ? Y avait-il une quête spirituelle plus élevée que celle qu’il avait entreprise ? Il continua à réfléchir à la question en s’habillant pour le petit déjeuner. Il se promettait de poser des questions bien précises à Blanc. Les murs, les planchers et les corridors présentaient à ses yeux une forme tout à fait définie maintenant. Il vit certains détails pour la première fois. C’était d’une beauté magnifique ! Mais ce n’était pas tout. Il était envahi par le sentiment de pénétrer dans le monde des anges. Il sentait qu’il faisait équipe avec la grande entité blanche. Il avait l’impression d’être une partie de la réalité de Blanc. Il l’aimait beaucoup. Cette simple pensée accéléra sa respiration. 

-       Ta vision s’est modifiée, Michael Thomas. C’est instauration d’un changement dimensionnel et biologique. C’est le même qua subi Marie. Tu le vis parce que tu l’as souhaité avec une pureté que nous avons rarement vue. Blanc avait parlé avant que Mike ne s’adresse à lui. 

-       Blanc, j’ai des questions importantes à te poser. 

 

Alors qu’il avait voulu s’exprimer doucement et respectueusement, Mike fut surpris par le son de sa propre voix. Elle était beaucoup plus pleine que d’habitude, ou plus forte, il ne savait trop. Elle était différente en tout cas, d’une manière étrange, et il n’était pas à l’aise devant ce changement. Comme si on abusait de lui. Il était tendu. 

-       Essaie de te calmer un peu, lui dit l’ange d’un ton rassurant. Qu’est-ce que tu entends quand ma voix te parle ? La paix et l’amour t’ont atteint depuis le début de notre relation. Tu as même posé des questions à ce sujet, tu te souviens ? Ton intention d’avancer peut sembler te priver de biens personnels précieux, mais c’est une étape de ton périple. Rappelle-toi les paroles de Bleu. Il t’a dit que tu étais à l’aise avec ton ancienne vibration et qu’il faudrait du temps pour t’ajuster à la nouvelle. Tu en as fait l’expérience près de la maison d’Orange lorsque tu as été dépouillé de tes biens. Tu as pleuré leur perte, mais elle était nécessaire à ta progression. Puis tu les as oubliés. Hier tu as exprimé l’intention de subir ta plus importante transformation, à la suite de quoi, tu as énormément changé. Tout prend un caractère plus personnel au fur et à mesure du progrès. Ta vue, ta voix et même tes pensées servent tes fins dans une plus vaste mesure. Tu te transformes en Guerrier de la Lumière, comme Marie ! 

 

Mike saisissait très bien ce que Blanc lui disait, mais l’information l’amenait à sentir davantage l’urgence de l’interroger sur sa quête spirituelle. Il fit un effort pour ne pas tenir compte du nouveau son étrange de sa voix. 

-       Merci Blanc, je comprends. Je te suis reconnaissant du présent et je vais m’y habituer, comme je l’ai fait auparavant. Mais j’ai besoin de conseils. 

Sachant ce qui préoccupait Mike, Blanc poursuivit : 

-       Je peux te dire beaucoup de choses et je vais le faire dans toute la mesure du possible. Il existe un domaine qui relève uniquement de ta sagesse. Ton intention t’a accordé le pouvoir de choisir et un discernement avisé. Ce sont des choix imprégnés de ta propre essence. Ils forment ton avenir et créent ta réalité. Ils touchent ceux qui t’entourent et c’est pourquoi ils t’appartiennent entièrement. 

Mike s’attendait à entendre de pareils propos. Il avait assez d’expérience de l’endroit pour savoir que les anges ne feraient pas le trajet qui lui était réservé. Il savait que les leçons s’dressaient uniquement à lui et que ces gestes devaient émerger de sa pensée. Mais il voulait obtenir des connaissances qui pourraient l’aider à mieux comprendre ce qui se passait vraiment et ce qu’il devait faire à partir de maintenant. 

-       Blanc, tu es un excellent professeur, dit Mike de sa nouvelle voix  qui le rendait fou ! ça lui rappelait la première fois qu’il l’avait entendu sur un enregistrement lorsqu’il était enfant. « C’est ma voix ? Impossible ! » 

 

Blanc se retourna rapidement avant que Mike ne puisse lui demander autre chose et s’élança dans le corridor. Mike suivit l’immense entité flottante. Il avait l’impression qu’on lui faisait faire un tour guidé d’une maison qu’il ne connaissait pas. Tout semblait tellement différent ! Elle était d’une beauté spectaculaire. On aurait dit un musée d’architecture et de sculptures. Des objets à couper le souffle s’offraient constamment à la vue du visiteur. Sa vision d’autrefois ne lui avait pas permis de out voir et il en vint à s’interroger sur ce qu’il ne parvenait pas à capter maintenant et sur ce qu’il verrait en atteignant une dimension encore plus élevée. 

-       Les couleurs  Michael, dit Blanc sans même se retourner. 

-       Quoi ? fit Mike sans comprendre et en suivant Blanc. 

-       Ce que tu ne vois pas, ce sont les couleurs. 

-       Mais nous sommes dans la maison blanche. L’ange laissa sortir un grand éclat de rire qui remplit tout l’espace et fit sourire Mike. 

-       Seulement pour l’œil humain, Michael. La véritable couleur de l’amour dépasse la vibration que tu parviens à percevoir. Elle n’a pas le blanc que tu perçois maintenant. Tu vois tout en blanc parce que tu ne disposes pas des vibrations appropriées. C’et une absence de couleur que tu vois mais, en réalité, la couleur reflète l’échelle du spectre. C’est la couleur de la lumière interdimensionnelle, tellement resplendissante qu’elle possède une substance et une épaisseur. Son éclat est des milliards de fois supérieure à la lumière de votre soleil. C’est la couleur de la vérité. Mais en tant qu’être humain, tu ne peux pas tout voir. 

-       J’adore cet endroit ! s’exclama Mike. 

-       Nous verrons si ton sentiment se maintient, lui dit Blanc. 

 

Encore une fois, Mike éprouva de la curiosité devant la supposition de Blanc concernant un autre changement en lui. D’autres questions lui venaient à l’esprit. Ils franchirent encore des corridors éclatants jusqu’à ce que Blanc conduise Mike dans une pièce qui contenait des fenêtres et un fauteuil. 

-       Un autre voyage, demande Mike ? 

-       Non, pas vraiment. Mais tu iras quelque part. 

Blanc s’installa devant Mike et se déclara prêt à poursuivre les activités. 

-       Michael Thomas de l’Intention pure, que désires-tu savoir ? 

Mika avait des tas de questions à l’esprit. 

-       Blanc, du fond de ta sagesse et dans des termes que je puisse comprendre, peux-tu me dire si ma quête spirituelle sur cette grande terre est appropriée. 

Mike sentait le besoin de savoir si sa démarche avait du sens. 

-       Oui, je le peux. Blanc demeura muet quelques instants, comme s’il se préparait à répondre par un oui ou par un non à la question. Puis il reprit la parole avant que Mike n’ait la chance de préciser son point. 

-       Je t’ai dit dès le début que tes actions correspondent à ta vie. Et d’ailleurs, nous n’appuierions jamais un geste qui ne te conviendrait pas. 

-       Mais Marie ? lança Mike avec des mots qui s’empêtraient dans sa nouvelle voix. Elle a reçu tous les présents et les outils et elle est toujours sur la terre. N’est-ce pas mieux ? Ne poursuit-elle pas ainsi un objectif spirituel plus élevé ? 

-       Pour elle, répondit sagement Blanc. 

-       Mais Blanc, je suis en train d’apprendre à me servir moi-même ! Je retourner chez moi, où se trouve l’amour. Mes prétentions sont égoïstes. Elles ne servent pas la terre. Je suis un chemin qui semble me fournir ce que je veux seulement. 

-       Semble, coupa Blanc ? 

-       Oui, ça semble, rétorqua Mike d’un ton exaspéré. Puis il se tut. 

-       Depuis quand te préoccupes-tu d’être au service de la terre, Michael ? Blanc s’amusait et Mike était surpris par cette question à laquelle il mit quelque temps à répondre. 

-       Je ne sais pas, avoua Mike, songeur. J’imagine que ça fait partie du nouveau moi. 

-       Qu’est-ce que je t’ai dit à propos de l’apparence des choses quand nous nous sommes rencontrés ? Blanc mettait Mike à l’épreuve. 

-       Que les apparences sont parfois trompeuses, répondit Mike. 

C’était le thème de son voyage. Même Bleu et Violette avaient utilisé ces termes. Avec Blanc, on arrivait à trois. 

-       Très bien, assura Blanc. Quoi d’autre ? Mike se tut. 

Il ne se rappelait pas. L’ange poursuivit : « ton désir de rentrer chez toi n’est pas égoïste, mais naturel, et n’entre pas en conflit avec ton désir de rendre grâce à ton rôle d’être humain. Maintenant que tu as accompli tout ce chemin, je vais ajouter quelque chose d’autre. Il y a une nouvelle énergie sur votre planète. Elle vibre en laissant entrevoir la possibilité d’un but merveilleux. Ton désir de rentrer chez toi s’insère dans la réalité de cette nouvelle énergie. Le voyage que tu as entrepris est réservé à quelques êtres humains seulement et n’est possible que depuis quelques temps. Michael Thomas, tu es un précurseur dans ce domaine. Voilà pourquoi nous célébrons ton succès et ta sagesse »‘. 

 

Mike réfléchit quelques instants avant de parler. Sa logique mesurait les faits qu’il avait devant lui. 

-       Bon d’accord, alors le voyage est approuvé. Mais dans mon cas, aurait-il pu être préférable que je demeure sur la terre et que je fasse ce que Marie a fait ? 

-       Pour toi ? Serais-tu égoïste ? 

-       Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. 

Mike se rendait compte que les arguments logiques ne fonctionneraient pas auprès du maître de l’amour. « Je me demande tout simplement où je devrais être, ce que je devrais faire pour accomplir le plus grand bien. C’est là ma véritable question ». 

La question remplit Blanc de fierté.il sourit à Mike et parla lentement. 

- Michael, le fait de soulever cette question démontre que tu commences vraiment à comprendre comment les choses se passent. Ta sagesse s’exprime peu à peu. 

- merci, mais quelle est la réponse ? Mike ne tient pas compte du compliment et grimaça en insistant pour obtenir une réponse de l’ange. 

 

Il ne se sentait pas à l’aise de se montrer un peu agressif envers une entité si douce. 

-       Le plus grand bien ? C’est ta propre réalité, Michael. Et, en tant qu’humain dont la vibration vient de s’intensifier, tu créeras pour toi-même. Aucune entité de l’univers ne peut le faire pour toi. 

Blanc s’était déplacé vers la porte et Mike comprit qu’il s’était engagé dans une discussion qui ne le mènerait nulle part. Il y avait des questions auxquelles les anges ne voulaient ou ne pouvaient répondre. Il essaya tout de même une autre tactique. 

-       Blanc, serais-je capable de distinguer le plus grand bien ? 

-       Le prochain événement sera un test à cet égard. Il ouvrir la porte, se préparant à sortir. 

Mike se demanda où il allait. Blanc continua à parler. « Tu ne possèdes pas encore tous les renseignements. Tu es dans la Maison de l’amour et il te reste des éléments à apprendre ici ». Sur ce, il se glissa dan le corridor. En refermant la porte, il ajouta ; « ça va devenir plus difficile à partir de maintenant ». Mike entendit le bruit de la porte qui se refermait et ce fut le silence total. 

 

Il savait que quelque chose se préparait, quelque chose de puissant. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Qu’est-ce qu’on pourrait bien lui enseigner qui lui causerait une détresse encore plus grande sur l’opportunité de son voyage ? Il se retourna face à l’emplacement qu’avait occupé Blanc. Il se sentait patient. Il savait maintenant que la prochaine étape s’accomplirait dans la solitude, sans Blanc, et que ce dernier l’avait voulu ainsi. La pièce se transforma lentement et la lumière qui l’enveloppait prit un aspect différent. Le blanc des murs s’estompa et un espace délimité d’environ cinq mètres devant Mike se mit à briller. Puis Michael vit graduellement apparaître une forme difficile à distinguer. Mike était très attentif. Il allait rencontrer quelqu’un. Il se rappela que Blanc avait mentionné cette rencontre. La silhouette continua à se préciser et la lumière qui l’entourait devint de plus en plus brillante. Mike pouvait voir la personne qui se présentait devant lui. Il n’était plus surpris par cette façon magique d e lui présenter les choses et c’est sur le bout de sa chaise qu’il regardait l’espace se modifier devant ses yeux. 

 

C’était une femme. Sa silhouette se précisa lentement. Il se mit à respirer plus intensément, avec un peu d’appréhension. Son intuition était très aiguisée. Toutes les cellules de son corps vibraient d’excitation, lui signalant qu’il voyait quelque chose d’extraordinaire. Son nouveau pouvoir de discernement l’incitait à se préparer à quelque chose d’unique et de puissant. L’image devint enfin complète. Son visiteur était arrivé ! La femme qui se trouvait devant lui le laissa sans souffle. Il ne s’agissait pas simplement de beauté. Il se sentit instantanément à l’aise, en terrain familier, et c’est ce qui émut tout son être. Elle était resplendissante. Mais qu’est-ce qu’il ressentait. Il lui semblait que son cœur était en état d’alerte. Sa chevelure rousse tombante encadrait un visage rempli de compassion et d’une beauté indescriptible. Elle souriait à Mike, dont le cœur battait la chamade. Comparables à des émeraudes, ses yeux contrastaient fortement avec son teint d’ivoire. Mike aurait juré qu’il sentait une odeur de violettes. Son esprit fut envahi d’une multitude de pensées. Peut-être était-il en présence de la déesse de l’amour, comme ces sirènes des légendes anciennes ? Il avait du mal à respirer jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il retenait son souffle ! Que se passait-il ? Il la regardait avec ravissement. Qu’est-ce qui le faisait se pâmer de la sorte ? Pourquoi son cœur s’emballait-il ? Son esprit s’embrouillait et il soupirait de désir devant cette créature de rêve. 

 

Mike avait déjà rencontré plusieurs anges, mais celui-ci était le plus merveilleux. C’était peut-être de lui que Blanc parlait quand il avait laissé entendre la possibilité d’un ange encore plus grand que les autres. Mike ne parvenait pas à prononcer une seule parole. Le lien qui unissait leurs deux cœurs était renversant. Il avait l’impression de se retrouver à une réunion d’anciens et d’être sur le point de revoir un amour perdu. Le brouillard avait complètement disparu et elle se tenait là dans toute sa grandeur. Mike était en état de choc. Toutes ses expériences ne l’avaient encore jamais amené à vibrer de cette façon? Il ne parvenait pas à se concentrer sur les paroles qu’il aurait voulu prononcer. Il ne savait pas quoi demander. Il la connaissait… mais la connaissait-il vraiment ? Pourquoi sa présence l’affectait-il à ce point ? Quel sentiment cela lui rappelait-il ? Puis il se rendit compte qu’il la connaissait. Elle était un des visages de la maison rouge sur le diagramme de la famille. Elle n’était pas venue alors lui parler comme les autres. Elle était l’image de cette femme à la chevelure rousse dont l’énergie l’avait attiré instantanément. Pourquoi ne l’avait-il pas rencontrée alors ? Qu’est-ce que Rouge lui avait dit à propos des visages qu’il n’avait pas rencontrés ? Ils correspondaient à des contrats non remplis. Qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ? 

 

La révélation se déployait lentement à l’esprit de Mike pendant qu’ils continuaient à se regarder dans un silence lourd. Puisqu’elle se trouvait sur le diagramme dans la maison rouge, c’est qu’elle  n’est pas un ange. Elle était une partie de la famille karmique. Mike commençait à ressentir des sentiments étranges à l’égard de cette rencontre, même si son âme continuait à lui chanter un air tout nouveau, un chant qui traitait de joie, de vision et d’amour. C »état ç la fois chargé d’émotion et tellement paradoxal ! D’une part, son cerveau lui apprenait qu’il se préparait à des difficultés, et d’autre part, il était si heureux ! Son bonheur ressemblait à celui d’un enfant qui voit Disney land pour la première fois après avoir compté les jours qui le séparent de sa visite. Quant à son trouble, il provenait de son cœur ; on aurait dit qu’il était tordu ! 

 

Michael se sentit ridicule. Il constata encore une fois qu’il respirait mal. La silhouette qui se tenait devant lui affectait sa physiologie. La vue même de cette beauté faisait réagir son corps. Pourquoi ses mains transpiraient-elles ? Cette femme n’était pas un ange, mais elle touchait chacune des cellules de son corps. Il ne savait plus s’il était physiquement capable de parler. Il se sentait ému et au bord des larmes, comme devant un ami retrouvé qu’on avait cru mort depuis longtemps. C’était vraiment une expérience qu’il ne pourrait effacer. Heureusement, elle parla la première. 

-       Mike, c’est moi. 

La familiarité et la bonté de sa voix le renversèrent. Il était heureux d’être assis car ses genoux étaient mous et ses jambes n’auraient pu le supporter. Son corps entier réagissait à une voix indéniablement connue. Mais qui était-elle ? Ses yeux brillants et son expression le suppliaient de la reconnaître. Ce qu’il fit mais pas de la façon dont elle l’aurait souhaitée. Il devait dire quelque chose. Son adrénaline agissait comme celle d’un jeune garçon à qui la fille qu’il reluque depuis quelque temps déjà adresse enfin la parole. Elle avait un corps physique magnifique et ses vêtements lui allaient à ravir. Michael pouvait parfaitement l’imaginer dans ses bras. Mon Dieu ! Il se sentit embarrassé et dégoûté à l’idée qu’il commençait à ressentir du désir physique. Qu’est-ce que Vert avait dit à ce sujet ? Que la relation physique accompagnée d’amour véritable était un catalyseur d’illumination ? La nature humaine de Mike créait des pensées qu’il trouvait déplacées dans les circonstances, mais c’était la réalité et ses sentiments devaient être convenables et parfaits sur le plan spirituel. Soudain, il entendit le rire de Vert. Il n’en tint pas compte et, prenant son courage à deux mains, il dit, d’une voix tremblante : 

-       Ton costume est très beau. 

 

Pour l’amour du ciel, qu’est-ce qu’il avait dit ? Quelle sorte de phrase ridicule, insignifiante, déplacée, inepte et insipide venait-il d’exprimer ? Une créature éblouissante se présente devant lui dans la Maison de l’amour et, dans son ravissement béat, voilà tout ce qu’il a trouvé à dire. Il avait honte de sa stupidité. Elle sourit. Il craqua. 

-       Merci, Michael, répliqua-t-elle en un clin d’œil. Je suis Anolee, ta partenaire d’amour. 

Jusqu’à un certain point, il le savait déjà. Son cœur battait encore plus fort au son de sa voix.  Il essuya ses mains moites sur son pantalon puis se rendit compte qu’elle avait remarqué son geste. Elle s’avança vers lui. La lumière qui l’entourait la suivit. Il se cala dans son fauteuil, comme pour disparaître. C’est le bruit du coussin qui s’écrasait qui lui en fit prendre conscience. Il aurait voulu se lever, mais il craignait d’être incapable de se tenir debout et il n’aurait pas supporté qu’elle le voit vaciller ! Il s’était déjà montré assez ridicule. Elle s’amusait de sa timidité, mais ne fit aucune remarque à ce sujet. Il était envahi par sa présence. Lorsqu’elle s’était approchée, il l’avait regardée marcher et avait reconnu sa démarche. En fait, il y avait quelque chose en elle qu’il connaissait intimement. Sa présence ne faisait que rendre cette réalité plus intense. Elle poursuivit : 

 

-       Si tu étais resté sur la terre, Michael, l’énergie était favorable à notre rencontre. Nous l’avions planifiée ensemble, tu te souviens ? 

Mike ne s’en souvenait pas et il ne voulait pas l’entendre. Elle lut la douleur naissante sur son visage et la défaillance de son cœur. 

-       C’est sans importance, lui dit-elle. Je suis venue te dire que la voie que tu poursuis est respectée. La famille est fière et nous célébrons tous. Moi plus particulièrement. 

Mais Mike ne parvenait pas à fuir ce qui lui sautait aux yeux. Ça n’avait pas d’importance que tout soit bien. Il n’avait rien à faire des réjouissances de la famille. Tout ce qu’il voulait, c’était elle ! Toute sa vie, il avait cherché le véritable amour. Il savait que c’était possible et qu’il pouvait vivre une relation prévue et approuvée par Dieu. Il l’avait souhaité, enfant, en voyant l’amour qui unissait ses parents et le respect qu’ils se témoignaient. Il l’avait souhaité, adulte, et c’est pourquoi l’échec d’une relation amoureuse l’avait laissé si déprimé. C’était là la difficulté de sa quête sur la terre. C’était dans son contrat. Maintenant, la réalité était devant lui et il pouvait l’accueillir et prendre conscience qu’elle avait toujours été présente. La vérité le frappa de plain fouet : IL AVAIT QUITTE TROP TOT

 

Puis, une autre pensée l’envahit et il dut demander : 

-       Anolee, devions-nous avoir des enfants ? 

-       Oui… trois, lui répondit-elle. 

Il fut attristé par la réponse et demeura muet. Il la laissa lui donner les noms spirituels des enfants, mais chaque mot le faisait souffrir. Même si la présence d’Anolee devait le remplir d’amour, il se sentait torturé. Chaque mot déchirait son cœur et l’amenait à prendre conscience de ce qui lui avait manqué. Les enfants qui n’étaient pas nés, les expériences. Qu’est-ce qu’il avait fait ? Il commençait à perdre la maîtrise de ses émotions. Il voulait la tenir dans ses bras et lui dire combien il regrettait de n’être pas resté. Ce n’était pas la raison de sa présence devant lui, mais c’était tout de même ce qu’il aurait voulu faire. Les larmes coulaient sur ses joues et il se mit à trembler. Elle lui avait donné toute l’information qu’elle devait lui communiquer. 

 

Elle se tenait devant Michael Thomas sans parler. L’énergie en puissance qui les unissait était tellement forte qu’on aurait pu la trancher au couteau. Mike avait devant lui la plus belle créature qui soit et il ne parvenait qu’à pleurer. C’était pathétique. Tous ses sens étaient remplis d’un sentiment d’échec. L’ai était chargé d’électricité et d’une énergie d’intention spirituelle et d’amour, malgré le sentiment d’insatisfaction et de perte irréversible. Quelle amère ironie ! La seule rose qu’il aurait pu croiser sur son chemin lui avait échappé. Il ne pourrait jamais apprécier son parfum et elle finirait par se faner sans jamais avoir été tenue et aimée pour sa beauté parfaite et son élégance. Le contrat entre eux présentait une immense puissance et c’est pourquoi le cœur et l’esprit de Mike étaient rompus. La silhouette commençait à s’effacer et il réagit immédiatement. Il s’entendit presque crier : 

-       NON, s’il te plaît, ne t’en vas pas ! 

Mike avait l’impression qu’il ne la reverrait plus jamais. Il voulait encore quelques instants. Les mots qu’elle lui adressa en guide d’adieu résonnèrent comme du charabia d’ange à ses oreilles. 

 

-       Michael, les apparences sont parfois trompeuses. 

La femme radieuse et resplendissante qui aurait pu être le grand amour de sa vie s’évanouissait devant ses yeux en prononçant des banalités qu’il avait déjà entendues. Avec son départ disparaissaient tous les espoirs d’une vie. Il venait de voir et d’entendre ses rêves de bonheur s’anéantir pour des prétendues intentions spirituelles. 

 

Mike était au désespoir. Il ne pouvait pas bouger. Immobile telle une statue, il garda le regard fixe pendant des heures avec l’espoir que la précieuse entité reviendrait occuper l’espace qu’elle avait empli, espace que sa seule présence rendait sacré. Il supplia Dieu de lui accorder encore quelques instants avec sa partenaire disparue. La lumière de la pièce s’estompa et changea de couleur avec la tombée du jour. Puis ce fut la noirceur, qui s’apparentait à la nuit sans lune et au désespoir qui s’était installé dans le cœur de Mike. Il demeura assis dans le silence propre à ceux qui viennent de subir une défaite certaine et décisive. Il était dépourvu de toute joie. L’agonie de la douleur et un sentiment de perte pénible et sombre venaient de se substituer à la paix que son voyage spirituel lui avait apportée. Son énergie épuisée par l’intensité de la blessure et de la révélation, Mike finit par s’endormir. Il demeura immobile même dans son sommeil et ses rêves rejouèrent à maintes reprises l’angoisse de la rencontre ratée. Le coeur de Mike était déchiré. 

 

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L’aube ramena la lumière dans la pièce. Mike n’avait pas quitté son fauteuil. Il avait l’impression d’avoir participé à un marathon et ses articulations le faisaient souffrir puisqu’il avait passé un grand nombre d’heures dans la même position. Il avait besoin de manger, mais n’avait pas vraiment faim. Il se tira péniblement de son fauteuil et se dirigea vers ses appartements. Comme toujours, la nourriture était prête. Il mangea sans un regard d’appréciation pour la beauté qui l’entourait ni reconnaissance pour la saveur du repas. Lorsqu’il eut terminé, il se dirigea près du lit qui n’avait pas été touché. Il ouvrit le placard et retrouva les présents que les anges lui avaient remis avec amour lorsqu’il s’était arrêté dans leurs maisons. Il se senti envahi d’un sentiment de tristesse empreint de sagesse. Il se rappela sa question à Blanc ; serais-je capable de distinguer le geste destiné au plus grand bien ? Maintenant, il comprenait le test. Son essence même le poussait à retourner sur terre à l’instant. Tout ce qu’il avait à faire était de refermer le placard, de sortir de la maison et de prendre à gauche au lieu de continuer à droite. Il le savait très bien. Ce serait le signe qu’il souhaitait mettre fin à son périple et rebrousser chemin. Blanc lui avait bien dit qu’il ne serait alors pas jugé, qu’il ne serait pas coupable, mais qu’il ne serait pas non plus illuminé. 

 

Mike savait parfaitement quel geste poser. Même Anolee lui avait rappelé à quel point ils étaient tous fiers de lui et il pensa que le cœur de sa bien-aimée souffrait probablement autant que le sien. Et pourtant, elle l’avait incité à poursuivre sa route. Il distinguait le plus grand bien.  Tourner à gauche consistait à le servir et à répondre à ses désirs d’amour humain. Blanc lui avait expliqué que son discernement de la vérité serait perçant et c’était vrai. Il n’avait aucun doute sur le chemin à prendre ; il était seulement extrêmement tenté de dévier. Son cœur le suppliait de rebrousser chemin. Il n e détruirait rien, reprendrait sa vie humaine et rencontrerait Anolee. Sa vie terrestre serait agréable. Il saisit sa carte pour la tenir près de lui, fermant les yeux et revoyant le temps qu’il avait passé dans la maison bleue. Il revêtit lentement son armure et sentit le pouvoir qu’elle lui procurait. Il la loua et remercia Dieu du précieux symbole qu’elle représentait. Il prit son bouclier et le plaça contre sa poitrine, le tenant de ses deux mains, savourant toute sa signification. Puis il le mit sur son dos, pour mieux le transporter et le rendre prêt à l’utilisation au besoin. Comme un guerrier se préparant au combat, il saisit son épée et la brandit d’un geste majestueux qui la fit vibrer dans l’air. Il revit la cérémonie auprès d’Orange et la signification de l’épée. Puis, il la loua aussi et la glissa dans son fourreau, où elle était protégée mais prête à servir. Mike se redressa dans ses beaux habits de voyage et quitta la pièce d’un pas déterminé. 

 

Blanc l’attendait à la sortie de sa chambre. Il vit l’armure, le bouclier, l’épée et comprit aussitôt les intentions de Mike. Blanc sourit et salua Mike bien bas, ses mains réunis comme pour une prière, un geste de respect que Mike ne saisit pas. Puis, il parla : 

-       Michael Thomas de l’Intention pure, comment te sens-tu ? 

-       Ce n’est pas facile, Blanc, tu avais raison. Je n’avais pas soupçonné combien se serait difficile. C’est la chose la plus difficile  que j’ai jamais eu à faire. Je ne suis pas complètement à l’aise… mais je sais que c’est ce qu’il faut faire. Si tu n’y vois pas d’inconvénient, j’aimerais partir maintenant puisque l’endroit ne produit pas de bons souvenirs. 

-       Qu’il en soit ainsi ! 

Blanc se tourna et accompagna Mike vers la porte en continuant à lui parler. « Ce n’est pas terminé, mon ami ». Blanc flottait dans le corridor qui menait vers la porte principale. 

-       Je sais. 

Sans connaître les détails, mais avec toute la force de son intuition, il savait qu’il lui restait beaucoup à voir et à faire durant ce voyage, même s’il n’avait plus qu’une seule maison à visiter. Une fois de plus, son intuition ne le trompait pas. 

 

Blanc se tint sur le pas de la porte pendant que Mike remettait ses chaussures. Somme toute, Michael n’avait pas tellement aimé la maison blanche. Blanc avait bien pressenti les sentiments de Mike, qui était heureux de partir. Blanc le sentait sans poser de jugement. D’ailleurs, il était en admiration devant cet humain. Les autres avaient raison. Mike était différent. Il réussirait s’il parvenait à franchir la dernière partie de son chemin. Il jouissait d’un excellent discernement d’une détermination encore plus forte. Après s’être chaussé, Mike s’avança sur le terrain de la maison. Il arrêta et se retourna vers la porte. Blanc lui parla de l’intérieur puisqu’il ne pouvait se risque à l’extérieur. 

-       Michael Thomas de l’Intention pure, il n’y pas de plus grand amour pour un homme que de sacrifier son cœur au bénéfice du tout. 

Il lui sourit en refermant la porte et Mike entendit à peine ses dernières paroles couvertes par le bruit de la porte. 

-       Apparences trompeuses. Tu verras, tu verras. Nous t’aimons tendrement. 

Mike franchit lentement et péniblement le trottoir de la maison qui menait au sentier. Il quittait la maison qu’l avait le moins aimée et commençait à en avoir assez de cette phrase qu’on lui avait servie à plusieurs reprises. Tout le monde l’avait citée. Il avait l’impression que cette maison lui avait tout pris, alors qu’en réalité il en avait retiré beaucoup. Il resta longtemps près de la barrière blanche qui menait à la maison, regardant à gauche et à droite. Puis, il franchit la barrière et se plaça au centre du sentier où il se tint longtemps immobile. Il était tourné vers la gauche, les yeux fermés, prenant bien soin de ne pas avancer. Il fit une petite cérémonie qui lui était propre et demanda aux anges qu’il avait rencontrés d’y assister. Puis il parla  à haute voix : 

-       Je ne fais pas de sacrifice parce que je vais te rencontrer un jour, Anolee. Et au moment opportun, je connaîtrai ces enfants qui ne me sont jamais nés lorsque je rentrerai chez moi. 

Il prenait à cœur l’enseignement des anges sur la nature temporaire de la terre et la réalité absolue de l’esprit. Sa déclaration portait la promesse d’un amour différent dans un autre lieu, mais d’une réunion néanmoins. Il s’accrochait résolument à la réalité d’une éventuelle réunion sacrée, où il retrouverait l’amour de sa vie, sa partenaire bien-aimée. Il pourrait alors consacrer son temps à l’aimer et elle le lui rendrait. Dans un soupir, Mike fit volte-face. Il reprit sa route à grands pas décidés. Son armure résonnait doucement sous le soleil. Il était conscient de laisser derrière lui une des plus grandes occasions de bonheur qui soient. Il  lui avait tourné le dos et même si sa décision le faisait souffrir, il se consolait à la pensée de la promesse d’amour de Dieu et à la conviction absolue qu’il reverrait Anolee. Il était pensif, résolu et sérieux. Michael Thomas venait d’en apprendre long sur l’amour. Cette maison lui avait donné la plus importante leçon sur lui-même et sur Dieu ; son âme avait été vidée jusqu’à ce qu’il parvienne à distinguer la moindre parcelle de vérité et de discernement pour les mettre à son service. 

 

Cette fois-ci, il ne regarda pas derrière lui. Il marchait d’un pas assuré. Bien que quelque peu tiraillé, il se sentait puissant et en sécurité. Cette terre lui appartenait. Il sentait qu’il la possédait. Il en avait payé le prix. Il découvrirait rapidement si tout cela était vrai puisque à une heure environ sur la route, une autre épreuve l’attendait. L’entité négative lui fournirait LA bataille de son âme

 

 

Le Retour – de Michael Thomas – Editions Ariane 1998– Kryeon canalisé par Lee Carroll. 

Marie

 

Et pourquoi ne pas parler ici de Marie puisque l’empreinte qu’elle a laissée dans l’Histoire illustre bien, après celle de son fils, une certaine rencontre du Ciel et de la Terre en notre monde? Depuis bien des siècles, nous, les Occidentaux, avons souvent entretenu d’elle l’image d’une petite blonde obéissante plutôt aérienne, d’une chasteté totale, assez passive et portant un regard de vénération douloureux sur Celui qu’elle a mis au monde. 

Marie dans PERSONNAGES HISTORIQUES cadre-vierge-marie_1_2458

 

Tout d’abord, le simple bon sens devrait nous permettre de réaliser qu’en fait de « blonde hollywoodienne », Marie – que l’on appelait Myriam, un nom lui aussi très répandu – était une femme aux traits sémites très prononcés. Celle-ci s’imposait naturellement dans une assemblée non pas par les canons classiques de la beauté mais plutôt par la noblesse de ses traits, la droiture de sa démarche corporelle et par le respect que quelque chose en elle imposait. Bien qu’elle fût relativement discrète et silencieuse ainsi que se devait de l’être une femme de l’époque, elle ne se montrait pourtant ni soumise ni souffrante. Je l’ai vue capable de rébellion, notamment dans les circonstances que j’ai citées plus haut, mais aussi face à l’attitude de certains disciples du Maître dont elle comprenait parfois difficilement que ce dernier leur accordât tant de confiance. En fait, elle entendait et observait beaucoup de choses en coulisses et admettait souvent mal ce qu’elle interprétait alors comme de l’insouciance ou de la passivité de la part de son fils. 

 

Il est vrai que cette attitude changea assez radicalement à compter du jour où le « passage » du fils au Maître de Sagesse fut pleinement accepté par son âme en tant qu’évidence. Son réflexe protecteur de mère s’estompa dès lors à la façon d’un voile qui se serait soudainement déchiré. Elle s’en ouvrit à quelques-uns d’entre nous dont j’eus le bonheur de faire incidemment partie. Voici ce que les Annales m’ont permis de restituer des propos qu’elle nous tint alors: – « Lorsque mon fils nous a quittés, il n’avait que treize ans… Cela a été un déchirement consenti car nous sommes d’une famille où nous nous dédions au Très-Haut… parfois comme si c’était une fatalité sacrée inscrite dans notre chair. Lorsqu’Il réapparut après dix-sept longues années, je ne Le connaissais plus… Il fallait qu’Il me redécouvre aussi et qu’Il apprivoise la réalité de ses frères et soeurs que j’avais portés après Lui. On aurait dit qu’Il connaissait d’emblée leur âme tandis que eux découvraient un être dont ils ignoraient tout. Contrairement à moi, le Maître en Lui leur apparut très vite, tout au moins au plus grand nombre d’entre eux. 

 

J’ai souffert de voir en Lui plus qu’un rabbi. Le rabbi appartenait encore à ma chair… tandis que le Maître s’évertuait à me montrer qu’Il n’était plus tout à fait de ce monde et qu’Il vivait d’une autre Lumière que celle que j’avais cru Lui communiquer à tout jamais. Ma fierté de mère – qui s’était transmuée inconsciemment en orgueil – ne signifiait plus rien et je fus durement rappelée à l’humilité qui m’avait autrefois été enseignée au Temple. Maintenant, j’ai accepté d’être sa disciple plus que sa mère. C’est un état de fait contre lequel je ne peux rien. J’accepte aussi le fait de dire que ce n’est pas moi qui ai mis pleinement cet homme au monde. Il nous dépasse tous, vous le voyez bien, et je ne sais pas où Il nous mènera… Parfois, c’est une amère constatation pour mon coeur de mère; parfois aussi c’est une invraisemblable joie. Il me reste juste la confiance en l’Éternel parce que je sais bien que rien ne peut combler mon ignorance face à ce Mystère auquel j’ai servi de vase. » Je me souviens que, pour discrète qu’elle ait été, Marie ne s’en montrait pas moins très présente lorsqu’il lui arrivait de se déplacer avec nous. Il n’était pas rare alors qu’elle soit prise à l’écart par des disciples ou de simples curieux et qu’on la pressât de donner son enseignement à elle. 

La-Vierge-Marie dans PERSONNAGES HISTORIQUES

 

Elle acceptait de se plier à cette demande mais il est certain qu’elle communiquait davantage les principes de base empreints de douceur caractérisant notre Fraternité que les audaces de son fils. Sans vouloir le moins du monde diminuer la beauté et la qualité de son âme, je dois dire que le rôle et l’impact qu’elle joua il y a deux millénaires fut beaucoup moins considérable que celui qu’une certaine faction de la Chrétienté lui a fait endosser depuis. Dans l’inconscient collectif, on s’est empressé de lui attribuer la place archétypale de la Vierge-mère, un rôle analogue à celui tenu par Isis en Égypte ou encore à celui de Devaki, la mère de Krishna, en Inde, pour ne citer qu’elles. Pour tous ceux qui l’ont connue à l’époque, il est clair que la virginité de Marie relève du mythe absolu se conformant aux grands schémas symboliques parsemant l’histoire de notre humanité

 

Elle représente la terre-mère primordiale, celle où se plante la graine d’ascension, la matière première des Alchimistes qui la subliment pour en faire jaillir Ce qui permettra au plomb humain de se transmuer en or spirituel. Elle est aussi la pâte feuilletée de la galette des rois, celle au coeur de laquelle la fève initiatique et rédemptrice a été cachée… En tant que « pâte feuilletée » symbolique, Marie nous rappelle que tout être humain conscient de lui-même et de sa dimension intuitive peut se considérer comme éminemment porteur du germe divin et qu’il doit faire éclater les feuilles, les strates, les écailles de sa personnalité incarnée pour révéler le germe en question

 

Le fait que Marie elle-même ait été conçue « sans tache », ainsi que le prétendent les Traditions, est à comprendre en tant qu’allusion à son poids karmique neutre, autrement dit à son absence de bagage karmique « négatif’. Cela signifie qu’en sa présence nous avions affaire à une âme réalisée n’étant plus soumise aux nécessités de la roue des réincarnations. Les Orientaux pourraient dire d’elle qu’elle était un Boddhisatva accompli et possiblement aussi un Avatar de polarité féminine. En effet, après la mort officielle de son fils et l’ événement auquel on donna le nom de « Pentecôte » J, nous fûmes quelques-uns à être informés du fait qu’elle avait sombré dans une inconscience profonde, sans signe apparent de maladie. Cela dura presque une semaine. Lorsqu’elle revint à elle, elle n’était plus la même personne en ce sens qu’une autre énergie s’en dégageait. Elle parlait différemment, avec une force accrue et des concepts métaphysiques rappelant ceux du Maître. J’eus la chance de la rencontrer durant quelques heures environ trois semaines après son « réveil ». Elle me fit une si vive impression que je me suis demandé si le Maître n’allait pas poursuivre son oeuvre à travers elle. Avec le regard que je peux porter aujourd’hui sur ce phénomène, je reste persuadé qu’elle vivait alors une sorte d’adombrement ou qu’elle était habitée par une Présence extérieure à sa personnalité première, ainsi que c’est souvent ponctuellement le cas chez la plupart des grands missionnés.Selon des données que j’ai pu obtenir ultérieurement au contact de différents Maîtres reliés à la Fraternité de Shambhalla, c’est à partir de ce moment-là que l’egrégore de la « Vierge Marie » s’est peu à peu constitué. Son véritable impact est donc postérieur à la période publique de l’enseignement du Christ. Si la manifestation de son illumination a éclaté aux yeux de tous dans les deux ans qui sui-virent le départ du Maître, son aspect « virginal » aurait alors, je le répète, fait sourire tout un chacun comme n’ayant aucun sens. 

 

À ma connaissance, Marie n’a dicté aucun enseignement. Ce qui a été placé sous son nom l’a donc été largement a posteriori, pour légitimer une pensée à laquelle on voulait donner du poids. Bien qu’elle ait été instruite à l’art de l’écriture en tant que vestale essénienne, je me souviens l’avoir entendu dire qu’elle ne créerait aucune École de pensée et n’aurait aucun disciple. C’était une femme simple qui a tenu à rester simple. Les Annales akashiques la montrent vieillissant et s’ arrondissant, comme la plupart des êtres humains qui prennent un peu d’âge. Encore une fois, ce n’est pas l’amoindrir que de signaler cela. Si je mentionne ce fait, c’est parce qu’il me semble important de briser les images figées par nos catéchismes pour aller vers davantage de vérité. Naïveté et puérilisation n’ont jamais fait grandir qui que ce soit. Le poids de la matière, dont le vieillissement est un des constituants majeurs, a sa propre beauté et sa noblesse. Pourquoi ne pas le respecter? Le Maître Jeshua en personne, bien que véhiculant le Divin à son plus haut niveau concevable sur Terre, s’est Lui-même plié à la loi de l’affaiblissement du corps. C’est entretenir une supercherie que de prétendre que le vieillissement d’un Avatar, avec les troubles de santé que cela présuppose, est dû au fait que le Maître en question ne manifeste ces signes que parce qu’il endosse le poids des fautes de notre humanité. Cette ignorance, doublée d’un mensonge, se rencontre encore souvent de nos jours, dans le cas de sages ou d’Avatars avérés… comme si les tribus que chaque être doit payer à la loi de l’incarnation étaient une honte. Tout corps physique résulte d’une entente ou d’une complicité entre les forces de la Terre et celles des mondes célestes. Cette complicité a son prix qui est assujetti à l’acceptation du temps qui passe à l’intérieur d’une pièce de théâtre donnée. 

 

- « Un acteur n’est qu’un acteur, nous enseignait le Christ, il y a deux millénaires. Son rôle débute par une certaine réplique et s’achève par une autre. Ainsi, dans l’univers dont la scène est tracée par mon Père, tout ce qui a un commencement a nécessairement une fin… Vous verrez mon corps pousser, mûrir puis se faire moissonner comme le blé sur le bord du chemin. » Il faut bien réaliser qu’au moment du retrait du Maître Jeshua de sa vie publique, sa mère, Marie, avait moins de cinquante ans et qu’elle était donc loin d’être vieille au sens où nous l’entendons maintenant. Dans les derniers temps où je l’ai connue, on venait pourtant la consulter comme une Aînée, non pas tant parce que la moyenne d’âge de l’époque lui aurait permis de revendiquer ce titre qu’à cause de son discours soudainement devenu celui d’une « vieille âme ». Je me souviens que son enseignement passait essentiellement par des réponses aux questions qu’on lui posait. Elle prenait rarement l’initiative d’aller au devant de ces questions mais se comportait plutôt comme un livre dont on consulte les pages à volonté. 

 

Tout comme le Maître et Myriam de Magdala, elle ne manquait pas une occasion pour tenter de combler le gouffre que l’on ne peut s’empêcher de percevoir entre le corps et l’esprit. 

 

Le noyau de l’enseignement qu’elle véhiculait avait donc pour base l’annihilation du sentiment de dualité et, par conséquent, de séparativité. Pour elle, le problème ne résidait ni dans la polarisation du corps, ni dans celle de l’esprit mais dans l’idée que l’âme se faisait de la notion de polarité. 

 

Elle traduisait ainsi la Parole de son fils pour qui, plus et moins, jour et nuit, homme et femme ne s’opposaient pas mais se multipliaient en se complétant. Elle plaçait par conséquent la racine de la souffrance au niveau de l’âme qui, au lieu de jouer le rôle de trait d’union entre le corps et l’esprit, établissait une dissociation radicale entre ces deux principes

 

- « Ainsi, l’ai-je entendu dire au grand étonnement de ceux qui l’écoutaient, ce n’est pas le corps qui est à dépasser, c’est l’âme dans les couches successives de ses aveuglements et de ses habitudes figées … car les racines d’un arbre sont en tous points analogues à ses branches. Le tronc, l’âme, est semblable à un axe d’ascension; ne voyez pas en lui l’expression majeure de l’arbre; il n’est ni un commencement ni un aboutissement, juste un intermédiaire par lequel le Ciel et la Terre s’épousent… celui dont on finit par faire un feu. » 

 

 Les messages Esséniens – Daniel Meurois-Givaudan  – les  enseignements premier du Christ.  

La période de 1987 à 2012

  

gifs étoiles1987 à 2012, cette nanoseconde dans les annales du temps, implique une reconnexion avec la source de pouvoir située au centre galactique, ou matrice de la mère; vous parviendrez à cette reconnexion en prenant la responsabilité d’éliminer l’importante accumulation de débris énergétiques négatifs qui enserre votre réalité. En définitive, la nanoseconde a trait à l’expérience d’états de conscience supérieurs qui vous permettront de découvrir qui vous êtes vraiment. Mais parfois un énorme amoncellement d’énergie non traitée empêche la clarté qui vous permettrait de retrouver votre sagesse intérieure. Lorsque les encodages de l’ADN recèlent des annales de souffrance, de séparation, ainsi qu’un fort sentiment de persécution ou d’impuissance, ces perceptions provenant du prétendu passé et douées d’un pouvoir qui leur est propre doivent être transmuées avec une compréhension de leur rôle. Il est particulièrement important de guérir les événements et les expériences qui découlent de croyances basées sur la peur et encodées telles quelles dans l’ADN. Car si vous ne comprenez pas la signification et le rôle d’une expérience, l’histoire est vouée à se répéter, comme le veut le dicton. 

Dans la galaxie, les occasions multidimensionnelles d’envergure permettant d’éliminer et de guérir des énergies entachées sont rares. Lorsque ces occasions uniques surviennent, une formidable diversité d’énergies est attirée vers le site de maintes connexions. Des infusions de radiations cosmiques sont dirigées à cet endroit afin d’y accélérer les énergies prépondérantes; ainsi, les époques d’énergie accélérée suscitent essentiellement une réévaluation absolue, suivie de l’instauration de priorités nouvelles visant à développer ce qui prévaut sur tous les plans. Les êtres touchés sont motivés par un fort désir de faire évoluer leur conscience vers un état de perception différent. Lors des périodes de guérison, il s’agit invariablement de reconnecter des parties fragmentées avec le tout plus vaste ; on ranime l’esprit en endossant la responsabilité d’être co-créateur de l’existence. Une formidable énergie susceptible de guérir de la souffrance et de la séparation est diffusée par le centre galactique vers la Terre; elle vous entoure et imprègne votre corps physique, se fondant en vous. Cette énergie est transmise à travers l’espace et diffusée dans votre monde par votre Soleil. Les éruptions solaires intègrent les transmissions du centre galactique afin de les projeter dans votre zone spatiotemporelle. Pour arriver à vivre et à vous épanouir en cette ère accélérée, vous devez assimiler cette énergie; elle doit vous convenir parfaitement, comme un logiciel s’insère dans un ordinateur ou une main dans un gant. Tout ce qui empêche ces énergies de vous pénétrer, vous et votre environnement, deviendra apparent et doit être considéré comme un obstacle qu’il faudra dégager de la voie pour qu’il n’entrave pas votre transformation personnelle. 

Les vagues d’énergie pulsative sont le sang du cosmos et, même si vous semblez pourvu d’une forme solide, vous êtes fabriqué d’énergies vibrantes qui ondoient à l’intérieur et à l’extérieur de votre corps telles des vagues lumineuses dansantes. Votre corps est une machine beaucoup plus prodigieuse que vous ne le croyez. Des voies d’entrée, que l’on nomme chakras, servent d’ouvertures immatérielles dans votre champ d’identité, par lesquelles les forces subtiles – énergie éthérique, qi ou radiations cosmiques – entrent et sortent des formes physique et immatérielle du corps. Il existe sept centres majeurs associés au corps physique et cinq autres au-delà, élargissant votre identité et votre connexion à la toile de l’existence jusqu’aux confins du cosmos. Les sept chakras du corps physique correspondent aux glandes du système endocrinien, qui régissent une substantielle pharmacopée interne d’enzymes, d’hormones, ainsi qu’une intelligence chimique complexe qui, avec le système nerveux, gouverne les nombreuses fonctions de l’organisme. Chaque chakra sert de centre d’intelligence permettant de traiter l’énergie cosmique dans l’univers matériel; chacun est semblable à un kaléidoscope coloré de lumières, de symboles et de sons. 

Les relations humaines recèlent des leçons vitales sur un thème spécifique et une zone de développement liée à chaque centre énergétique. L’atmosphère vibre des énergies vitales et, si vos chakras sont ouverts, elles afflueront dans votre corps et en dehors, favorisant la clarté mentale, l’équilibre émotionnel, la santé physique et le progrès spirituel. Vos croyances, vos attitudes et vos interprétations de la vie déterminent le degré de fermeture ou d’ouverture de ces portails. La peur contracte ces centres, tandis que le souffle, la beauté, l’amour et le rire les épanouissent. Pour ouvrir vos chakras, il faut procéder à un sérieux ménage du printemps dans votre maison intérieure. Faire circuler l’énergie dans tout le corps fera apparaître les difficultés souterraines qui régissent votre vie, et, même s’il peut être éprouvant de les confronter, déblayer ce qui vous retient vous libérera. Et le meilleur moment pour vous livrer à cette tâche, c’est vraiment maintenant. Affronter directement la vérité de cette époque, ouvrir vos chakras et permettre aux énergies cosmiques, regorgeant d’informations et de connaissances, de circuler dans votre corps comme un ruisseau cristallin, bouillonnant de vitalité, rafraichira votre esprit et infusera du pouvoir à votre destinée. 

Les Pléiadiens. Issu de la Sagesse des Pléiades – Barbara Marciniak 

Brandir le flambeau !

 

gifs étoilesIl s’agit d’une tâche destinée aux humains qui ont émis l’intention de s’éloigner de la voie de l’ancienne énergie. Brandir le flambeau peut vous sembler banal, mais comme nous vous l’avons dit auparavant, les humains détiennent l’explication complète de leur présence ici au niveau cellulaire et cette information spirituelle personnelle est bien dissimulée. Toute leur vie durant, cette information est active, mais ils n’en ont pas conscience. Cependant, elle peut leur être révélée s’ils en font la demande par une intention spirituelle d’une grande pureté. Nous vous avons également expliqué que votre organisme se modifie grâce à cette intention manifestée au niveau cellulaire parce que vous autorisez ainsi vos cellules à diffuser cette information (ce qui est exactement le cas). 

 

Mon partenaire (Lee Carroll) vous a rappelé plus tôt que ce phénomène crée un état énergétique au sein duquel se maintient votre lumière d’une façon tout à fait profonde. L’énergie irradie de vous, où que vous alliez. Comme dans la parabole de la fosse à goudron (une parabole de Kryeon adressée aux Nations Unies), vous représentez un phare pour les autres qui finissent par remarquer l’amélioration de votre comportement et tirent bénéfice de vos connaissances. En somme, vous « brandissez véritablement le flambeau » et cela aide les autres. Nous vous avons également déclaré que maintenir cette lumière – simplement en la vivant – attire littéralement l’énergie sur cette planète et que vous vous intégrez ainsi au catalyseur permettant sa transformation. C’est là une tâche élevée ! 

 

Je vous propose un défi : en vous rendant dans un nouvel endroit, je veux que vous regardiez ce qui se passe autour de vous. Vous remarquerez alors que les gens vous considèrent de façon différente. Pendant un instant – juste un seul – lorsque par exemple, vous pénétrerez dans une pièce, ils se retourneront pour vous regarder. Vous vous demanderez pourquoi. Mais je vais vous dire ce qui se passe ; pendant un bref moment, il y a une reconnaissance, au-delà même de la dualité. Semblable à un message de bienvenue d’un humain à un autre, cette reconnaissance signifie : ‘Je sais qui vous êtes et ce que vous avez accompli » (à propos de votre intention de tenir haute la lumière). Puis les regards se détourneront. Après cela, il n’y aura plus ni souvenir ni reconnaissance. Guerriers de la lumière, soyez sensible s cela. Ces regards signifient quelque chose. Vous irradiez « l’énergie » et la structure cellulaire des  autres « le sait ». 

 

Lorsque vous rencontrez d’autres guerriers de la lumière, la lumière que vous irradiez vous procure le sentiment de la famille. Celui-ci se fond avec la lumière émise par les autres et vous savez alors que vous êtes au bon endroit. Vous vous sentez comme dans vote vrai foyer. Je vous le déclare, il ne s’agit pas d’un hasard. C’est la raison de votre présence ici. C’est la raison pour laquelle nous vous encourageons à vous réunir plus souvent afin de discuter ensemble de l’impression ressentie lorsque l’on sait que l’on n’est plus seul et qu’il existe d’autres personnes exactement semblables à nous. Chacun de vous possède une empreinte absolument unique et dispose d’un potentiel  qui n’appartient qu’à lui. Certains d’entre vous sont en train d’éliminer les anciennes potentialités et de créer les nouvelles ; c’est cela, être dans le « maintenant » ! C’est cela, la cocréation ! Brandir le flambeau ! 

 

Kryeon, canalisé par Lee Carroll 

Le Rabbi Jeshua

 

 

 

Il faut prendre conscience que le nom de Jeshua, lui aussi, était celui d’un grand nombre de personnes. Il existait même un autre rabbi qui le portait, ce qui provoqua, dans les premiers temps, un peu de confusion car son origine était également galiléenne!. 

Le Maître, Lui, n’avait pas toujours porté ce nom. 

 

Nous étions peu à le savoir. Ceux qui étaient issus de la Fraternité essénienne des villages et qui avaient été instruits au Krmel – c’était son cas – se voyaient parfois attribuer un nouveau nom. Ainsi, le petit « Joseph,,2 que j’avais connu durant mon enfance ne devint-il Jeshua que lors de son séjour formateur au Krmel. 

 

Le Rabbi Jeshua dans PERSONNAGES HISTORIQUES jesus-desert

 

Avant que de faire appel à mes souvenirs pour parler du Maître qu’Il devint, je voudrais d’abord évoquer le rabbi – ou encore le « rabboune » comme nous disions parfois affectueusement – c’est-à-dire l’homme que nous côtoyions presque quotidiennement. En effet, un Maître de Sagesse, fût-il destiné à être investi par la Présence du Christ, est d’abord et avant tout un homme, ce qui signifie un être « obligé » de composer avec les lois de ce monde. Je comprends que cette vérité puisse en choquer plus d’un mais il faut pourtant qu’elle soit dite. Elle n’a d’ailleurs rien qui puisse diminuer ou ternir l’image et l’œuvre d’un Maître, bien au contraire. Quel mérite y aurait-il à incarner la Maîtrise de la Sagesse et à être habité par une Force supra-humaine sans avoir à oeuvrer sur soi-même pour révéler sa propre essence divine? La vraie grandeur  vient toujours de Ce que l’on s’efforce de cultiver et de la quantité de « plomb humain » que l’on parvient à transmuter en or spirituel au fond de soi. 

 

Ainsi le « petit Joseph » – lui-même fils de Joseph – qui avait grandi dans une communauté villageoise essénienne avant de passer par l’École terriblement formatrice du Krmel a-t-il dû, comme tout un chacun, se soumettre à une discipline exigeante afin de faire ressurgir avec éclat la magnificence de son être. 

 

Lorsque nous passions de longues soirées à ses côtés, il était très rare qu’Il acceptât d’en parler. Tout ce dont je me souviens des confidences qu’il Lui est arrivé de faire provient d’une série de courts instants éparpillés sur plusieurs années. Je ne crois pas que cette attitude ait été la conséquence d’une pudeur ou d’une volonté d’entretenir un secret. 

Pour Lui, c’était tout simplement sans importance; Il avait, disait-Il, mieux à faire qu’à nous confier ses souvenirs « humains ». Cette partie humaine, celle qui portait le titre de Frère essénien, se montrait pourtant toujours extrêmement présente. 

 

Aujourd’hui encore, je demeure persuadé que c’est cet aspect, en apparence secondaire, qui a contribué à immortaliser sa Présence et son Oeuvre. La croyance populaire, essentiellement entretenue par l’Église catholique romaine, veut que Jeshua soit né Christ, c’est-à-dire dans toute sa conscience et sa perfection, quasiment dès l’instant de son premier cri. Selon cette affirmation, Jésus n’aurait rien eu à apprendre puisque, d’emblée Il était Dieu incarné et que, par conséquent, Il avait la Connaissance et la Puissance absolues… 

 

En tant que témoin de ce qui s’est passé il y a deux millénaires, j’affirme que cette vision des choses est d’une naïveté tout à fait étonnante et entretient un mensonge. Que le petit Joseph – le futur Jeshua – ait manifesté des connaissances et des talents exceptionnels dès sa tendre enfance est incontestable mais prétendre qu’Il ait été pleinement Lui-même et parfaitement « christ » dès le départ résulte d’une ignorance totale des lois de l’évolution imposées par le seul fait de l’incarnation. Je dirai que Jeshua, avant même que de pouvoir porter le titre de rabbi, a eu à travailler pour se re-souvenir de sa propre nature, donc pour se reconnecter avec sa mémoire profonde et redécouvrir sa charge.. 

 

Quand il Lui arrivait de céder à nos questions, Il ne s’en cachait pas. Il parlait de Lui humblement comme d’un élève qui avait dû faire face à ses propres difficultés et à des enseignants incroyablement exigeants, d’autant plus exigeants que ses maîtres pressentaient à Qui ils avaient affaire. Dans de tels moments, nous comprenions alors que la grandeur d’un être n’était pas donnée à celui-ci par quelque grâce divine mais que cet être devait l’extirper de lui-même pour la ressusciter des profondeurs de la Maîtrise acquise de ses vies passées. 

 

Un jeune enfant ou un adolescent sont toujours enfant ou adolescent devant se plier aux rythmes naturels de la maturation… même si leur être essentiel renferme le plus inouï des diamants. Pour ma part, lorsque re-défilent en moi les images précises des moments d’intimité et de partage dont il m’est arrivé de bénéficier avec le Maître, il me semble impossible de parler du Christ qu’Il manifestait tout en faisant exclusion de l’homme qu’Il continuait d’être. Celui-ci avait les mêmes besoins que nous. Il avait faim et soif ; Il éprouvait de la fatigue, parfois même Il tombait de sommeil… et il Lui arrivait de ronfler. Cela paraît peut-être stupide ou prosaïque à préciser mais, même si sa conscience était d’une nature différente de la nôtre et développait constamment une volonté et des capacités stupéfiantes, son corps était bel et bien un corps humain. Tout comme nous, le Maître pouvait s’entailler la plante du pied en marchant sur une roche coupante; tout comme nous, Il devait se protéger de la brûlure du soleil et de maintes autres choses. 

 

Je dois dire qu’à plusieurs reprises, je l’ai même vu pleurer; dont une fois à chaudes larmes, lorsqu’Il apprit la décapitation du Baptiste. À l’époque, cela nous paraissait normal car nul ne pouvait ressentir de honte dans l’expression de sa peine. Aujourd’hui, dans notre monde occidental, il en va tout autrement. Lorsqu’un homme ne parvient pas à contenir ses émotions ou qu’il ose les laisser s’exprimer, on se prend souvent à le trouver faible et sans contrôle de lui-même. En fait, tout ceci est purement culturel. Cependant, lorsqu’il m’arrive d’évoquer les larmes du Maître Jeshua, on me pose souvent cette question: « Il avait donc des émotions? » 

Eh bien oui, Jeshua, l’homme, le rabbi, était capable d’émotions. Et j’ajouterai que, par bonheur, Il éprouvait des émotions… 

[…] 

Pour parler encore de Jeshua en tant qu’homme, il n’est sans doute pas inutile de signaler que, malgré la dimension spirituelle qu’Il incarnait d’évidence, Il avait l’humilité de demander de l’aide lorsqu’Il en avait besoin. Je me souviens qu’il Lui arriva de se blesser l’articulation d’un genou en enjambant des rochers dans les montagnes surplombant le lac de Galilée. Il demanda un massage à l’aide d’un onguent puis qu’on le déchargeât de son sac pour le reste de la journée. On me dira: « Mais ne pouvait-Il pas se guérir Lui-même? » Il l’aurait vraisemblablement pu en faisant appel à ses liens avec le monde subtil mais il est clair que son intention était de demeurer le plus humain possible parmi les humains. Je ne l’ai jamais vu utiliser ses capacités – disons miraculeuses – dans le cas d’événements simples appartenant à la banalité du quotidien. Ainsi, par exemple, lorsque nous avions faim, Il ne se serait pas « amusé » gratuitement à matérialiser de la nourriture. Nous nous en procurions par les voies normales: achat, troc ou service rendu. Lorsqu’il Lui  est arrivé d’utiliser ses pouvoirs dans ce domaine, c’était toujours en vue d’un enseignement afin d’illustrer la toute puissance de l’Esprit. 

 

Du reste, nous mangions fort peu. L’homme qu’était le Rabbi Jeshua ne contraignait personne au jeûne ou à la frugalité. Son rayonnement seul induisait le fait que nous pensions peu à une abondance de vivres. Par contre, celle-ci nous était offerte de temps à autre, tel un véritable présent du Ciel lorsque, par exemple, un Sadducéen quelque peu dissident ou téméraire nous invitait en sa demeure. Quand on Lui proposait un peu de vin, le Maître ne dédaignait pas celui-ci. Sans jamais en abuser, Il reconnaissait l’apprécier pour la détente et la joie dont son principe pouvait être porteur. J’ai entendu quelques-uns de nos contemporains affiliés à certains regroupements religieux prétendre qu’il ne s’agissait pas vraiment de vin… mais plutôt de jus de raisin ! Quelle plaisanterie ou, plutôt, quelle hypocrisie! Jamais le Maître ne fut un poseur de barrière ou un dresseur d’interdits. Il incarnait un merveilleux message de liberté et de tempérance, ce qui a toujours hérissé le poil des Pharisiens… ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui !   

 

jesus-says-the-true dans PERSONNAGES HISTORIQUES

 

Jésus, l’homme, était étonnamment libre, libre et déconcertant, capable de changer de direction géographique en l’espace d’un instant comme un animal qui aurait senti quelque chose dans le vent, un danger ou une invitation. Le suivre devenait donc un exercice de lâcher-prise continuel. À ce sujet, Il nous incitait souvent à nous rebeller sur le bord du chemin. – « Alors si, d’un coup, je me jetais du haut de ce rocher, vous me suivriez? » Et Il ajoutait encore parfois: « Il peut m’arriver de chercher mon chemin… Je ne veux pas dire mon chemin intérieur – celui-là est gravé – je veux parler de mon « chemin de terre ». Je ne suis pas un bloc de granit, voyez-vous; mon Père m’a donné la liberté de mes mouvements, alors l’hésitation que peut éprouver la plante de mes pieds est aussi un cadeau… Ceci est un plus grand enseignement qu’il n’y paraît: Retenez-le… » La Tradition colporte le fait qu’Il aurait appris le travail du bois auprès de son père durant son enfance. C’est exact mais, en réalité, Il montrait peu de dispositions pour ce genre de tâche. Il n’aimait guère cela. Par contre, Il pouvait prendre plaisir à ériger ou à réparer un muret de pierre, à tailler un arbre ou encore à aider un paysan à ensemencer son carré de terre. Les travaux liés à la matière ne le rebutaient pas. En ce sens, Il mettait scrupuleusement en pratique la façon d’être qui était enseignée au Krmel. 

 

Pour Lui, de la même façon qu’un arbre ne poussait pas sans racines, il était indispensable qu’un être humain ne soit jamais étranger aux choses de la terre. À ses yeux, la perméabilité entre les mondes que l’homme est amené à côtoyer et dont il est naturellement issu devait être impérativement entretenue. Jeshua ignorait la notion de coupure ou de rupture. S’il Lui arrivait de ne plus souhaiter être en contact avec telle ou telle personne ou de ne pas retourner dans certains endroits, Il ne considérait sa décision que comme une parenthèse momentanée, une parenthèse qui se verrait un jour ou l’autre ré-ouverte de façon constructive en des temps plus propices puisque toutes les âmes étaient amenées à nécessairement communier au bout de leur évolution. 

 

Si un rapport conflictuel se dessinait entre Lui et quelqu’un d’autre, Il vivait la situation de manière tout à fait dépassionnée, un peu comme un acteur qui ne se laisserait pas « manger » par le rôle qu’il interprète et qui garderait une constante altitude par rapport au scénario. En tant que témoin, je vous assure que cela ne signifiait nullement qu’Il adoptait une attitude froide, détachée ou lointaine lors des situations de tension. J’ai constaté à maintes reprises que le Rabbi pouvait éprouver de la peine. Il n’a jamais été un bloc de marbre difficile à entailler au burin. Il avait seulement une extraordinaire capacité à prendre une distance très rapide relativement à une situation agressante ou blessante. Si on dit de quelqu’un qu’il parvient à vivre dans l »‘ici et maintenant« , c’était exactement son cas. Non pas que sa mémoire s’ingéniât à ne vouloir conserver que les choses agréables de l’existence mais parce que tout son être se montrait capable de transcender avec une vitesse étonnante chaque blessure ou chaque agression. 

 

La notion de ressentiment Lui était inconnue. L’insulte, la médisance ou la calomnie glissaient sur Lui… au point où il s’en trouva de temps à autre pour dresser de sa personne le portrait d’un lâche ou d’un peureux. Dieu sait pourtant que ces deux tristes qualificatifs ne pouvaient en aucun cas s’appliquer à Lui! Régulièrement, en effet, c’était Jeshua qui, par ses prodiges ou ses paroles, générait des situations dont Il pouvait prévoir qu’elles déclencheraient des tempêtes et se retourneraient contre sa personne. Le Rabbi était, par essence, un provocateur. Non pas qu’Il aimât les ambiances conflictuelles mais parce qu’Il estimait qu’une partie de la tâche qui Lui incombait était de secouer l’être humain pour mettre en évidence ses attitudes mentales poussiéreuses et toxiques. 

 

Du reste, la seule présence physique de l’homme qu’Il était ne pouvait pas passer inaperçue. Si elle fascinait, elle dérangeait tout autant ceux dont le coeur était sec ou constamment sur la défensive, prêt à se fermer comme une huître. Tout d’abord, sa stature était bien supérieure à celle de la moyenne. Dans une foule, qu’on l’ait voulu ou pas, on ne remarquait que Lui avec sa longue chevelure sombre, légèrement auburn et sa barbe toujours finement entretenue. Quant à son regard, si vous parveniez à le croiser, il était de ceux que l’on ne peut pas lâcher tant il allait chercher loin en vous quelque chose que vous ignoriez vous-même. Je crois pouvoir dire que beaucoup étaient indisposés par ce regard parce qu’il avait la particularité de mettre l’âme à nu et parce qu’il nous disait tout de suite que nous ne pourrions pas tricher… ce qui n’arrangeait pas tout le monde, évidemment! Il n’était pas question pour Lui, dans sa réalité quotidienne humaine, d’imposer quoi que ce soit de Ce qui L’habitait. Ce n’était donc pas sa façon d’être qu’Il espérait nous inculquer. Il mettait plutôt tout en oeuvre pour nous révéler la nôtre, c’est-à-dire notre état de servilité et de coupure d’avec notre essence. 

 

L’homme Jeshua ne parlait pas aussi souvent de son Père que ce que mettent en exergue les Écritures canoniques. L’homme, le rabbi, nous entretenait d’abord de nous, de nos  invraisemblances, de nos contradictions, de nos passivités, de nos peurs… en résumé de nos petitesses en regard des arrogances que nous affichions. Pour cela, Il n’avait aucune retenue dans ses discours. Il employait les termes que maniait le peuple dans sa vie ordinaire. Il ne craignait pas non plus les plaisanteries à la limite de « ce qui pouvait se dire », pour peu que celles-ci soient porteuses d’une réflexion allant dans le sens de l’ouverture du coeur. Les prêtres de tous bords Lui reprochaient souvent cette attitude, arguant qu’Il « ratissait trop bas et trop large » pour pouvoir prétendre qu’Il se faisait l’interprète des Paroles du Très-Haut. Pour Lui cependant, qui se contentait alors de sourire, il n’y avait « ni trop bas, ni trop large », de la même manière qu’il n’y avait jamais de « trop haut ». Avant le Maître, l’homme en Lui voulait parler vrai, c’est-à-dire s’exprimer selon son coeur et selon le degré d’ouverture des oreilles auxquelles Il s’adressait. En cela, bien qu’Il fût lettré, les lettrés ne L’appréciaient généralement que très modérément. Pour tout résumer, Il ne faisait le jeu de personne. Pas même de ceux de la Fraternité essénienne. Est-il utile de préciser que ces derniers refusaient de voir en Lui davantage qu’un rabbi audacieux, voire prétentieux et passablement hérétique ? Rares sont ceux, dans sa propre communauté d’origine, qui ont eu l’humilité de reconnaître en Lui le Maître de Sagesse et, plus tard, le Massiah1 qu’ils disaient attendre. 

 

(1)     Le terme de Massiah – le Messie – est pratiquement l’équivalent du mot Christ, l’Élu, l’Oint, c’est-à-dire le Béni par l’Éternel.

 

 Les messages Esséniens – Daniel Meurois-Givaudan  - les  enseignements premier du Christ. 

Simon-Pierre

Quant à Simon-Pierre, dont la Tradition catholique romaine a cherché à nous faire croire qu’il a été, en son temps, le roc sur lequel le Christ a voulu édifier « son » Église, je ne l’ai jamais vu jouer le rôle dominant qu’on lui attribue aujourd’hui. 

Simon-Pierre dans PERSONNAGES HISTORIQUES saint-simon-gd

Malgré un indéniable charisme qui lui valait de rassembler sans effort un auditoire autour de sa personne, c’était aussi un homme hésitant et bourru qui s’emportait facilement. Il est très possible que ce soit d’ailleurs ce côté humain qui ait plaidé en sa faveur. Les plus simples allaient spontanément vers lui puisqu’il leur ressemblait, jusque dans son illettrisme. Quoi qu’il en soit, tous les souvenirs que je garde encore en moi et qui le concernent me font penser que ce sont les visées temporelles des premiers Pères de l’Église chrétienne qui ont plaidé afin de lui octroyer la place majeure que l’on sait. 

Nos tempéraments respectifs ont fait que nous nous sommes rapidement perdus de vue une fois passés les premiers mois qui suivirent la Crucifixion. C’est sans doute à partir de ce moment-là qu’il a acquis une autre dimension car je me souviens qu’on signalait un peu partout sa présence comme s’il était pris d’une frénésie de déplacement. Son absence de culture alliée à un goût prononcé pour les affirmations autoritaires ont, je crois, été les facteurs essentiels qui l’ont amené à se montrer assez dogmatique dans la propagation de la Parole du Maître. Lorsque l’on n’a pas le bagage nécessaire pour saisir toutes les subtilités d’un enseignement métaphysique, le réflexe naturel de tout être humain est de vouloir figer ce qu’il a compris dans des formules sécurisantes et quasi-définitives. 

Cependant, quand on connaît un peu le parcours de l’âme qui s’est incarnée dans le personnage de Simon-Pierre, on doit saluer le travail d’humilité que celle-ci a dû accomplir sur elle-même afin d’endosser un tel rôle de son vivant. 

Des découvertes spontanées dans les Annales akashiques me poussent en effet à confirmer les dires de certains mystiques qui ont vu en Simon-Pierre l’une des réincarnations de Socrate. Tout se serait passé comme si la conscience du philosophe grec avait voulu expérimenter en elle des retrouvailles avec une approche très simple du Divin, ceci afin de contrebalancer ses percées antérieures dans le domaine de la philosophie et de la métaphysique pure. L’excès de cérébralité au détriment du coeur conduit souvent les plus grandes âmes à endosser  régulièrement des « masques » fonctionnant de façon plus basique. A vrai dire, en ce sens, Simon-Pierre incarnait parfaitement l’un des aspects les plus importants de l’Enseignement du Christ, à savoir la nécessité d’un enracinement dans le quotidien par des points de repère très simples comme la ferme volonté d’avancer, l’élan et la perception claire du But. 

Je crois que cette « limitation » acceptée par l’âme de Simon-Pierre a constitué dans sa vie un indéniable facteur de frustration et donc de souffrance… d’où ses fréquentes altercations avec Jean dont la subtilité de pénétration métaphysique devenait, à ses yeux, exaspérante. Simon-Pierre avait, d’autre part, parfaitement conscience qu’il n’était pas convié à toutes les réunions parfois improvisées par le Maître. Après le célèbre miracle de la multiplication des pains, une cinquantaine de personnes furent invitées à un enseignement sur les lois subtiles de l’abondance et ce qu’il était convenu d’appeler le « grenier du Père » ou encore les « granges célestes ». Simon-Pierre ne fut pas de leur nombre. Je garde particulièrement en mémoire la scène de jalousie qu’il fit devant le Christ dès qu’il eût appris l’existence de la réunion en question sur les bords du lac de Tibériade. 

  Pour toute réponse, et sans y accorder apparemment d’importance, le Maître lui dit simplement ceci: « Tant que tu demeureras dans l’envie, Simon, je te donnerai des occasions de vivre l’envie. Bois son vinaigre jusqu’à l’écoeurement… Après, tu reviendras me voir et nous parlerons du meilleur de toi-même… » De semblables paroles peuvent paraître laconiques et sèches mais elles furent prononcées avec une telle douceur que Simon-Pierre reconnut le soir même et devant nous tous que c’était la plus belle marque d’Amour qu’il ait jamais reçue. Il ne parlait pas des mots prononcés mais de ceux, non audibles, qui se cachaient derrière eux et qui n’étaient tissés que de compassion. 

Les messages Esséniens – Daniel Meurois-Givaudan  - les  enseignements premier du Christ. 

Les disciples

Dans le cadre de l’immense scénario dont notre planète a été le théâtre il y a… juste vingt siècles, le sujet de la distribution des « seconds rôles » est, lui aussi, extrêmement vaste et mérite un grand nombre de mises au point. Par seconds rôles, je n’entends évidemment rien de péjoratif puisqu’il est question ici des proches disciples du Christ. Comment, cependant, ne pas être – de force – un second rôle lorsque l’on a face à soi un Être de cette dimension? Même les initiés et les sages font figure d’élèves dans un tel contexte où c’est le « plus qu’humain » qui s’exprime et inonde tout. 

Les disciples dans PERSONNAGES HISTORIQUES Jesus-et-disciples

Lorsque je retourne compulser les pages du livre de ma mémoire, le moins que je puisse dire en m’autorisant un terme très moderne, c’est qu’autour du Maître le « casting » était des plus étonnants… Si l’on en croit les Écritures canoniques et la Tradition couramment admise, c’est-à-dire ancrée dans la conscience collective, l’entourage immédiat du Christ, à de très rares exceptions près, n’était fait que de pauvres gens issus du peuple et donc la plupart du temps incultes. On ne parle que de pêcheurs, de petits artisans ou paysans. Il y a bien sûr Levi – Mathieu – dont on sait qu’il prélevait l’impôt mais celui-ci n’était, après tout, qu’un employé subalterne se « salissant les mains » avec la monnaie. 

Quant à Judas, si les textes en font le seul lettré parmi les proches du Christ… on sait quel est le poids du rôle qui lui a été attribué! Au-delà de ces masques temporels et de ce que l’Histoire nous en conte, le simple bon sens permet cependant de supposer que le Maître ne s’était pas laissé entourer par les premières âmes venues… Je n’ai pas tenté de fouiller le livre de la Mémoire du Temps pour en déchiffrer systématiquement les personnalités successives. J’estime que cela ne m’appartient pas si cela ne surgit pas spontanément. Comme je l’ai fait jusqu’ici, j’égrainerai plutôt mes souvenirs au rythme où ils ressurgiront… 

Lorsque j’affirmais plus haut que le « casting des seconds rôles » autour du Christ était étonnant, cela signifie d’abord qu’il était hétéroclite. Dans la réalité que nous vivons, les « masques humains » qui constituaient son entourage ne se situaient pas davantage du côté de ceux qui étaient pauvres que de ceux qui jouissaient d’une certaine aisance. Ce sont les Églises qui, au fil des siècles, ont opté pour l’entretien systématique d’un contexte de pauvreté autour du Maître… comme si le dénuement était en soi une vertu. Ce sont d’ailleurs ces mêmes Églises qui ont institué le mythe de la naissance de Jésus sur la paille, dans une étable, parmi les animaux. Ainsi que chacun le savait ou s’en doutait à l’époque, le Maître est tout simplement né dans le confort sobre mais sain d’une bethsaïd essénienne. Ce n’était pas exceptionnel puisqu’il existait de nombreuses constructions de ce type – souvent à demi-souterraines – un peu partout en Palestine et surtout en Judée l 

Pour en revenir à notre propos, l’entourage des proches du Christ s’est donc toujours composé d’un mélange saisissant de tous les niveaux sociaux du peuple de son temps… à l’exception des Pharisiens ! Aux côtés du Maître, le mendiant, le pêcheur et le paysan côtoyaient tout naturellement le riche bourgeois. Il me faut dire qu’au début tout cela ne s’est pas mis en place très harmonieusement. J’ai assisté à quelques querelles vigoureuses… Untel prétendait ne pas s’asseoir auprès de tel autre, comme si c’était une indignité… laquelle prétendue indignité venait des côtés les plus inattendus. L’abolition des différences et des frontières entre les êtres humains fut sans aucun doute une petite révolution à elle seule et un enseignement de base bien plus important qu’il n’y paraît. C’était mettre en évidence l’aspect illusoire et transitoire de toutes les personnalités incarnées. C’était aussi une occasion pour le Christ de rappeler constamment : « Derrière vos déguisements, je vois qui vous êtes… et vous êtes tous semblables! » 

Nous étions alors loin des bancs réservés à certaines familles … tels qu’on les trouvait encore il n’y a pas si longtemps dans nos édifices religieux! Avant que d’évoquer plus en détails mes souvenirs relatifs aux proches du Maître, il me faut clarifier les notions de disciple et d’apôtre, selon ce que j’ai pu saisir de sa pensée. 

Tout d’abord, il arrivait fréquemment que Jeshua déclare à brule-pourpoint qu’Il n’avait aucun disciple mais que tous ceux qui suivaient son enseignement n’étaient autres que les disciples de la Vie elle-même. Je crois personnellement qu’Il disait souvent cela à titre de provocation, pour faire réagir ses plus intimes, pour les inciter à mieux se positionner ou s’affirmer. Celui qui se montrait le plus réactif à une telle déclaration était sans conteste Simon-Pierre. 

Susceptible et quelque peu bourru, celui-ci déjouait peu les « pièges » de la personnalité. Par ailleurs, dans les moments où le Maître acceptait paradoxalement de reconnaître qu’Il avait des disciples, Il donnait de cette idée une vision si large, qu’il était impossible à quiconque de dire, par exemple : « Le Rabbi a dix, vingt ou cent disciples ou plus encore. ». En réalité, le nombre de ceux qui évoluaient autour de Lui était en perpétuel mouvement. Il n’y a jamais eu, gravitant autour de Sa personne, un noyau déterminé et fixe de fidèles. Nombreux sont ceux qui sont entrés puis sortis de sa Présence comme ils l’ont voulu, de leur propre gré. On parle toujours de la trahison de Judas mais il y en eut d’autres, de vraies, qui sont tombées dans l’oubli, des petits ou grands reniements, par peur, par manque de courage ou par étroitesse de coeur, tout simplement. Ce qui est certain et ce dont je me souviens parfaitement, c’est qu’il y eu plusieurs cercles à pouvoir se réunir périodiquement et de façon privilégiée autour du Christ. On peut parler succinctement d’un premier cercle de douze, puis d’un autre de cent huit et enfin d’un autre encore de cent quarante-quatre. Cependant, il faut bien comprendre la réalité des faits tels qu’ils ont été vécus

Les messages Esséniens – Daniel Meurois-Givaudan  - les  enseignements premier du Christ. 

Etre magnétique

 

gifs fleursLes nouveaux propriétaires de cette planète avaient un appétit et des goûts qui différaient de ceux de leurs prédécesseurs. Ils s’alimentaient de chaos et de peur. Ces choses les nourrissaient, les stimulaient et les maintenaient au pouvoir. 

 

Ces nouveaux propriétaires qui arrivèrent ici il y a 300 000 ans étaient les êtres magnifiques dont il est question dans votre Bible, dans les tablettes babyloniennes et sumériennes, et dans les textes qu’on a retrouvés partout dans le monde. Une fois arrivés, ils ont remanié l’espèce humaine native de la Terre. Ils ont reconfiguré votre ADN de façon à ce que vous n’émettiez que dans une certaine bande de fréquence limitée dont la longueur d’onde pouvait les nourrir et les maintenir au pouvoir. 

 

Les humains étaient à l’origine des êtres magnifiques dont les 12 chaînes d’ADN étaient le fruit d’une contribution faite par de nombreuses civilisations hautement évoluées. À leur arrivée, les nouveaux propriétaires se mirent au travail dans leurs laboratoires afin de créer des versions d’humains ayant un ADN différent—l’ADN à double spirale. Ils prirent l’ADN originel de l’espèce humaine et le désassemblèrent. Le modèle originel demeura dans la cellule humaine, mais il n’était plus fonctionnel; il était hors d’usage, débranché. 

 

Des filaments de lumière encodée se trouvent au sein des cellules humaines, des fils ténus d’énergie qui transportent de l’information. Lorsque ces fils très fins fonctionnent ensemble comme un câble — de la même façon que fonctionne la fibre optique — ils forment alors la spirale de votre ADN. Lorsqu’ils ont été reconfigurés, vous vous êtes retrouvés avec la double spirale. 

 

Tout ce qui n’était pas indispensable pour survivre et qui vous aurait permis de demeurer informés fut débranché, ce qui vous a laissés avec seulement une double spirale vous enfermant ainsi dans des fréquences contrôlables et opérables. 

 

Une barrière infranchissable pour certaines fréquences, quelque peu semblable à une clôture électrique, fut mise en place autour de la planète afin de limiter la possibilité de moduler et transformer les fréquences des humains. Selon ce qu’on rapporte, cette barrière anti-fréquence opposa une considérable résistance à la pénétration de la Lumière — de l’information. Lorsque certaines fréquences de Lumière parvenaient à franchir cette barrière de contrôle, il n’y avait pas de Lumière pour les capter de l’autre côté. L’ADN des humains était débranché, les filaments de lumière encodée n’étaient plus correctement ordonnés, de sorte que les rayons cosmiques de créativité n’avaient rien auquel se brancher et se rattacher. 

 

Enseignements de notre Famille de Lumière des Pléiades – BARBARA MARCINIAK – les messagers de l’aube 

La quatrième maison

 La quatrième maison dans LE RETOUR 01Poursuivant nonchalamment sa route, Mike se sentait au mieux de sa forme. Il ne pensait pas avoir été aussi bien depuis le début de son voyage. Ses nouveaux vêtements et son armure se mariaient parfaitement à l’endroit imposant qu’il traversait. Il se sentait tout à fait à l’aise dans ce décor. Bien qu’il ait passé la majeure partie de son temps depuis le départ à l’intérieur de l’une ou l’autre des maisons rencontrées sur son chemin, il lui semblait avoir fréquenté cette route depuis toujours. L’odeur et l’apparence des choses lui semblaient de plus en plus familières, comme si ses souvenirs de l’ancien Mike commençaient à s’estomper pour faire place aux attributs peu communs de cette nouvelle terre. Il avait l’impression de plus en plus forte que ce qui l’entourait maintenant faisait partie du connu, mais il savait pertinemment que ce n’était pas tout à fait vrai puisqu’il visitait l’endroit pour la première fois. 

 

Il avait la sensation aiguë d’être habité par une autre puissance et un fort sentiment d’appartenance. Il savait que ce sentiment récent était né des événements survenus dans la Maison de la biologie, et le simple souvenir de Vert le faisait largement sourire. Tout en marchant, il pensait à l’étape qu’il avait franchie pendant son séjour dans cette maison. Que pouvait-il survenir encore ? Il avait traversé le seuil de trois maisons seulement et se demandait quelles autres leçons il allait apprendre. 

 

Un bruit derrière lui attira son attention. 

Rapide comme l’éclair, Mike se retourna vivement, se plaçant en positon de défense. Il fut lui-même surpris de la rapidité de sa réaction. Il était penché vers l’avant, la main sur la poignée de l’épée de la vérité. Etait-ce son imagination ou l’épée vibrait-elle ? Toute son attention se concentra sur son ouïe pendant qu’il se tenait là immobile, prêt à bondir au moindre signal. 

 

Rien. 

Le vent avait pu l’induire en erreur, mais il remarqua qu’aucune feuille ne vibrait dans les arbres environnants. Ne bougeant que les yeux, le reste du corps parfaitement immobile, Michael scrutait les alentours. Il réalisa tout à coup que sa vue était très aiguisée. Elle n’avait jamais été d’une telle acuité depuis son départ, comme si, soudainement quelqu’un avait allumé une ampoule très brillante. 

 

Mike se concentra alors sur ce qu’il voyait afin de mieux examiner une immense pierre. 

Rien. 

Il comprit soudain que même s’il se sentait très à l’aise dans son nouvel environnement peuplé de maisons colorées, l’endroit demeurait dangereux. La forme sombre qui avait hanté ses rêves pendant son séjour dans la Maison de la biologie pouvait très bien se retrouver sur son chemin. Il devait se montrer prudent. Fait étrange, il n’avait pas peur. Il demeura figé, en état d’aller, les  sens affûtés à la limite. 

 

Dans cet état de conscience avivée, il découvrait un autre élément de ses aptitudes. Bien qu’il ne put ni voir ni entendre quoi que ce soit d’inhabituel, il sentait une présence. Son âme ressentait un inconfort, un sentiment de danger et d’avertissement. Pourtant….. 

Rien. 

Lentement, il se retourna et poursuivit sa route, tournant sa tête de gauche à droite pour mieux entendre tout bruit émis derrière lui, tâchant de percevoir quoi que ce soit d’inusité. Tout en marchant, il s’interrogeait sur cette énigme. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Sur cette terre si pleine d’amour et de découvertes spirituelles, comment pouvait-on expliquer l’existence d’une entité si négative ? Pourquoi le poursuivait-elle ? Pourquoi aucun des anges n’avait-il accepté d’en parler ? Un véritable mystère, mais Mike était prévenu et ne laisserait pas cette sombre créature l’atteindre encore une fois. Il restait alerte avec le sentiment de danger toujours présent. 

 

Il marcha jusqu’à une heure avancée de l’après-midi. Le crépuscule approchait et il n’avait pas encore vu la prochaine maison. Il décida de ralentir le pas et, se tournant pour mesurer le chemin parcouru, il sortit sa carte tout en demeurant attentif aux bruits et aux mouvements autour de lui. Il fut soulagé de constater que sa précieuse carte fonctionnait de nouveau et qu’elle était « à jour ». Il repéra le VOUS ETES ICI et, tout près, la prochaine maison. Elle était au détour suivant.  Avec un sourire de satisfaction, il replia sa carte et reprit sa route. 

 

Le voyage entre les deux maisons lui avait pris presque une journée. Il comprit que les maisons étaient séparées par une distance suffisante pour exiger un certain effort de la part du voyageur sans nécessiter toutefois une nuit en plein air. Il en était ravi. Il sentait une fatigue légère et savait qu’elle n’était pas simplement d’ordre physique. L’état d’alerte qu’il avait connu au cours des dernières heures l’avait privé d’une partie de son énergie. 

 

Dans cette lumière mystérieuse où les choses semblant toutes emprunter la même couleur, Mike aperçut la prochaine maison au détour du chemin. Elle baignait dans cette lumière rouge et orange propre à la tombée du jour. La maison, de style campagnard, rayonnait d’un pur violet, comme si la lueur environnante ne l’atteignait nullement. Mike s’arrêta, ébahi. Il n’avait jamais vu de plus magnifique teinte ! C’était un violet à la fois intense, serein et puissant. La maison donnait l’impression d’une structure parfaitement translucide dont la lumière luisait de l’intérieur. Il poursuivit sa route, se rappelant qu’un arrêt prolongé n’était pas prudent, même s’il était tout près du but. 

 

En matière de beauté, Michaël était loin d’avoir tout vu encore ! Lorsque l’ange qui serait son hôte ouvrit la porte, Mike ne parvint pas à prononcer une seule parole. Il n’avait jamais rencontré d’aussi belle créature. Il pensa même à s’agenouiller en signe de respect devant tant de beauté. Que se passait-il ? Sa perception des couleurs avait-elle augmenté ? Il n’avait même jamais vu de couleur pareille ! Il resta muet, tel un enfant qui aurait observé un coucher de soleil pour la première fois, se demandant s’il s’agissait là de magie. Puis il entendit sa voix, et quelle voix ! 

 

Des profondeurs de la tranquillité se fit entendre une voix de velours qui apaisait tout l’air ambiant qu’elle faisait vibrer. Et c’était indéniablement une voix féminine ! 

-       Salut à toi, Michaël Thomas de l’Intention pure, dit la douce voix. Nous t’attendions. 

 

Toujours abasourdi, Mike n’arrivait pas à répondre. Il n’avait même pas une pensée à offrir à l’ange ! Confondu, il prit conscience d’avoir cessé de respirer. L’ange se mit à rire et ajouta : 

-       Je ne suis pas une femme, pas plus que ne l’était Vert. Les anges portent tous les attributs du genre biologique humain. Ma voix et mon apparence visent à rendre ton séjour ici plus confortable. 

 

Mike ne comprenait rien de ce que lui disait Violette. Il avait retrouvé son souffle, mais en savait toujours pas quoi dire. Les paroles qu’il réussit à prononcer résonnèrent horriblement à ses oreilles. 

-       Quelle apparence ! Non seulement le son, mais les paroles, étaient ridicules. Quelle stupidité à prononcer devant une si belle entité ! Il revécut l’embarras qu’il avait connu, enfant, alors qu’on attendait de lui, sans succès, qu’il dise des paroles sensées à un adulte. Sa stupeur était en partie provoquée par l’être devant lui. Mike se trouvait devant une créature angélique immense qui présentait toute la délicatesse du genre féminin, mais sans aucune distinction physique par rapport aux autres anges. Ils portaient tous ces mêmes vêtements flous de la couleur de leur maison qui cachaient toute caractéristique propre au genre. Ils étaient tous immenses, mais son visage… celui de Violette était indéniablement féminin. Il avait la douceur du visage de sa grand-mère et de sa mère et s’apparentait à la sainteté. Mike soupira avant d’essayer à nouveau de parler. 

-     Je m’excuse, Violette… il avait même l’impression qu’il lui manquait de respect en l’appelant par ce nom de couleur… trop familier. Il poursuivit : « Je ne m’attendais pas… enfin, je ne savais pas que les anges pouvaient aussi être des femmes ». Il regretta aussitôt d’avoir ouvert la bouche ! Quelle sottise ! Bien sûr, les anges étaient des femmes. Chaque ange représenté dans des tableaux n’était-il pas une femme ? Violette se tenait là, sans rien dire. Michaël reprit à nouveau : 

 

-       C’est que tous les autres avaient l’apparence d’un homme. Mike aurait voulu effacer tout ça et recommencer encore une fois. 

Ses capacités de communiquer et son éloquence avaient disparus. Il avait complètement échoué à saluer cet ange de façon décente. Il soupira encore et haussa les épaules. Violette lui souriait. 

-       Je comprends parfaitement, Michaël Thomas. 

 

Le regard qu’elle lui jeta aurait pu faire fondre son armure. Il ne présentait rien de romantique, mais bien plutôt un incroyable amour essentiellement maternel. Voilà qui  avait dérouté Mike. Comme s’il revoyait sa mère ! Il avait l’impression d’être réuni à sa famille disparue, se sentant à la fois heureux et incrédule. Il y avait si longtemps qu’on ne l’avait pas regardé de cette façon. Il aurait voulu se faire tout petit et être cajolé. Ses pensées l’embarrassèrent, car il savait que Violette pouvait les percevoir. Elle poursuivit : 

-       Tu t’habitueras très vite, Michaël. Mon apparence s’explique. Ce n’est pas ainsi pour tous les voyageurs, mais pour toi, c’est différent. 

 

Mike comprit. L’apparence et l’attitude de Violette devaient le servir. Mais il se demanda tout de même pourquoi il avait besoin de « voir » un ange maternel. 

-       Parce que tu l’as mérité, dis sagement Violette. Les événements d’ici ne servent pas toujours à l’enseignement. Plusieurs constituent des présents orientés vers la croissance. Tu as visité seulement trois maisons, et déjà, tu te démarques en tant que voyageur très spécial. 

 

Mike saisissait le sens de ces paroles mais, avant qu’il ne trouve à répondre au  compliment, Violette lui fit une demande qu’il n’était pas prêt d’oublier. 

-       Michaël Thomas de l’Intention pure, dit-elle doucement, aurais-tu l’obligeance d’enlever tes chaussures ? 

Mika obéit. Il remarqua, près de la porte, un espace prêt à recevoir une paire de chaussures et les plaça là. Elles se fondaient parfaitement au décor. 

-       Mike, sais-tu pourquoi je t’ai demandé cela ? Michael réfléchit. 

-       Parce que je suis en terrain sacré à l’intérieur ? Il se rappelait Moïse et le buisson ardent, et le dialogue de cette histoire. 

-       Alors, pourquoi els autres n’ont-ils pas eu la même exigence ? Mike continua à réfléchir et risqua une autre réponse. 

-       Parce tu es un ange très spécial ? Violette s’amusait et se mit à rire. Perplexe, Mike savait qu’il n’avait pas donné la bonne réponse. 

-       Allons, entre. Violette se retourna pour pénétrer dans la maison. Mike la suivait mais s’inquiétait du manque d’intimité de leur conversation. Il l’interpella une fois à l’intérieur. 

-       Violette, dis-moi, pourquoi m’as-tu demandé de retirer mes chaussures ? 

-       C’est à toi de ME le dire, Michael, avant de repartir. 

Violette le guidait dans la maison. 

 

Mike n’appréciait pas que les anges le fassent attendra avant de lui donner les réponses, encore moins qu’on lui demande de les fournir lui-même. Trop exigeant, se dit-il. 

-       C’est la raison pour laquelle tu es ici, lui dit l’ange en continuant de le guider dans la maison violette. Encore une fois, il eut honte de ses pensées. 

 

La maison n’avait aucun éclat, l’opposé de son hôtesse. Mike constata que son ébahissement l’avait empêché de lire la pancarte à l’entrée. 

-       Violette, comment s’appelle la maison ? Le regardant fixement dans les yeux, elle lui dit : 

-       C’est la MAISON DES RESPONSABILITES, Michael Thomas. Elle attendait sa réponse, un air inquisiteur sur son beau visage. Mike sut que des difficultés l’attendaient ! 

 

Oh ! dit-il, tâchant de ne rien laisser paraître sur son visage. Il n’avait pas donné à Violette la réponse qu’elle espérait. Elle se retourna et continuer la visite. Le nom de la maison l’avait troublé. Il avait déjà imaginé le déroulement de plusieurs types de scénarios sous son toit. Quel vilain mot que la responsabilité ! Il lui rappelait ses parents le pressant de faire ceci ou cela. C’était un terme qui s’accompagnait d’un jugement. Par la suite, il l’entendit de la bouche des femmes qu’il fréquentait, toujours dans un esprit critique à l’égard de ses actions. Pourquoi, se demanda-t-il, les femmes essayaient-elles toujours de le « modeler » à leur goût. Il eut alors une pensée terrible. Peut-être était-ce le rôle de Violette ? Une autre envoyée de Dieu pour me changer. Et si Dieu était une femme ? Ce ne serait pas sérieux ! Puis, il se prit à sourire devant ces pensées humaines si « viriles », sachant très bien qu’elles n’avaient aucun sens. Dieu n’était ni homme, ni femme, mais le scénario qu’il imaginait l’amusait néanmoins. A quoi pouvait bien servir la Maison des responsabilités ? 

 

Violette le guidait par une série de petites pièces vers une salle à manger. 

-       Qu’y-t-il  ici ? demanda Mike alors qu’ils passaient devant deux immenses portes. 

-       Un cinéma. 

 

Un cinéma ? Les réflexions de Mike se succédaient à un rythme fou pendant qu’il marchait derrière Violette. Pourquoi une salle de cinéma dans une demeure d’ange ? Il eu une autre pensée étrange. Peut-être préparait-on une séance de cinéma ? L’idée d’assister à un film en compagnie de Violette l’amusait. Il se dit qu’ils verraient sans doute un de ces films sur les anges très à la mode. Il faillit en éclater de rire. Violette, percevant  les pensées de Mike, s’amusait aussi beaucoup mais pour d’autres motifs. 

 

Enfin, ils arrivèrent à destination. Les appartements de Michael et la salle à manger ressemblaient encore une fois aux autres. Dans le placard, il trouva des pantoufles et de magnifiques vêtements violets qui, de toute évidence, avaient été créés pour lui. L’odeur de la nourriture chatouillait ses narines. Encore une fois, on lui présenta un choix illimité d’aliments. Comment connaissait-on le moment de son arrivée ? En fait, il n’avait jamais rencontré de personnel de cuisine ou d’entretien ménager. Il se rappela le dégât que Vert et lui avaient créé après leur danse et les traces de fruits sur ses pieds pendant des jours. Ceux qui préparaient les plats savaient se déplacer sans se faire repérer, tels des lutins. Quel endroit ! 

 

Mike s’attendait à constater la disparition de Violette, comme avec les autres anges. Mais, elle était toujours là. 

-       L’ensemble te convient-il Michael ? Elle était vraiment magnifique. Mike était toujours sous le charme de ses qualités maternelles. 

-       Oui, merci. Il avait presque envie de s’incliner, en signe de respect. 

-       Nous commencerons demain matin. Bonne nuit, Michaël Thomas de l’Intention pure. Sur ce, elle quitta la pièce. 

Les choses changeaient. Tout comme Vert était demeuré sur le palier au moment où Mike avait quitté la Maison de la biologie, Violette avait quelque peu agit différemment ici. Les anges devenaient-ils plus polis ? Commençaient-ils à pratiquer l’étiquette des humains ? Mike constata la différence, mais décida de ne pas commenter. 

 

Il mangea, se mit au lit et tomba immédiatement endormi. Il se sentait en sécurité, au chand et aimé. Une autre aventure commencerait le lendemain et il savait que l’enseignement de Violette ajouterait à ses connaissances. Il rêva délicieusement de son enfance et de ses parents. 

 

01 dans LE RETOUR***** 

Aux abords de la maison, la forme sombre et fuyante exerçait une surveillance complète. Elle était à la fois aux aguets et en colère. Lorsque Mike avait quitté la maison verte en route vers celle-ci, l’horrible créature avait été estomaquée des transformations qu’il avait subies. Il avait acquis de la puissance, sans compter ces armes stupides. La vigilance de Mike ressemblait à celle d’un guerrier et il était sans peur ! Qu’avait-il bien pu se passer dans la dernière maison pour qu’il change à ce point ? La silhouette verte bouillait de colère à la pensée de l’occasion qu’elle avait ratée de le mettre au défi durant la tempête. 

 

Celle-ci commença à élaborer un meilleur plan pour mettre l’être humain en boîte. L’entité négative se dit d’abord que si Michael Thomas avait choisi de devenir un guerrier insaisissable, il aurait dû emprunter un chemin plus discret et non pas la route toute tracée comme il l’avait fait. Puis, elle réalisa que Mike suivait toujours le parcours. Il ne pouvait faire autrement puisqu’il ne savait pas où se trouvait la prochaine maison. La solution pour le piéger consistait donc à prendre les devants et à attendre sa proie à un détour du chemin. Si l’étrange créature avait pu sourire encore une fois, elle l’aurait fait. Sans sommeil, l’horrible forme avait des visions de la chute imminente de Michael Thomas de l’Intention pure

 

01****** 

 

 

Le matin suivant ressemblait à tous les autres. La journée s’annonçait magnifique. Le repas était splendide. Michael savoura un délicieux muffin aux bleuets, n’en finissant pas de s’extasier sur la fraîcheur et la saveur qu’il  y trouvait. 

-       Celui que j’ai déjà eu entre les orteils ne goûtait pas si bon. 

Il rit en se revoyant danser avec Vert dans la salle à manger de la dernière maison. 

 

Tout comme il finissait de revêtir ses nouveaux habits, on frappa à la porte. Tiens, les anges frappent aux portes maintenant ! 

-       Entrez, lança Mike d’une vois polie. Violette semblait flotter et Mike lui sourit. Il faudra voir à remercier les responsables de ce merveilleux petit déjeuner ! 

-       Je t’en prie, dit Violette. 

-       C’est toi ? 

-       C’est nous tous. nous ne formons qu’un. 

-       Oui, on m’en a déjà informé. Un jour, je comprendrai. D’ici là, je vous remercie tous. 

-       Es-u prêt ? 

-       Oui, bien sûr. 

Violette le guida dans des endroits qu’ils avaient traversés la veille. Les deux grandes portes étaient ouvertes, et Mike put entrer dans le cinéma aux teintes violettes. Il s’arrêta, ébahi et incrédule. Il n’arrivait plus à bouger et Violette ricanait. 

 

Devant eux, s’érigeait un écran géant. A l’arrière de la pièce, on pouvait voir un projecteur des plus modernes et des tas de bobines de film empilées prêtes à la projection. Il devait y en avoir des centaines ! 

-       Eh bien, Michaël Thomas, nous allons regarder des films, toi et moi ! 

-       Pas possible ! C’est une blague ! 

Devant la réponse, Violette cessa de sourire et le regarda sérieusement. 

-       Oh non ! Absolument pas ! Vraiment pas ! Si tu veux bien prendre place dans la première rangée. 

 

Violette se dirigea vers l’arrière de la salle et mit l’équipement en branle. Mike demeurait confus devant le paradoxe qu’il observait. Un ange qui actionne un projecteur de cinéma. Ce n’est pas là un jouet de lieu sacré. Comme c’est étrange ! Mais il obéit et s’installa au centre de la première rangée. A l’encontre des salles de cinéma qu’il connaissait, la première rangée se trouvait au centre de la pièce. Il y avait un autre élément étrange ; le fauteuil central de la première rangée était rembourré et velouté. Tous les autres ne l’étaient pas, comme s’ils avaient été placés là pour créer un effet seulement. Mike s’installa dans le fauteuil moelleux, devant l’écran géant. 

-       Alors, qu’allons-nous regarder Violette ? Mike se sentait un peu nerveux. 

-       Du cinéma familial, lui répondit-elle, trop occupée à préparer la première bobine pour se tourner vers lui. Mike n’aimait vraiment pas le ton de la réponse. 

Il avait l’estomac noué. Encore cette sensation étrange. Décidément, son intuition toute nouvelle faisait des heures supplémentaires, lui faisant savoir que ce qui s’annonçait risquait de se révéler désagréable. Il pensa à blaguer ; et demander du maïs soufflé peut-être ? Il n’en eut pas le temps. Les lumières se tamisèrent, comme dans une vraie salle. Mike entendit le bruit du projecteur et l’écran s’anima. Il eut le cœur serré dès la première image. 

 

Le premier film qu’il vit ce jour-là, comme tous ceux qui suivraient, était d’une qualité impeccable ; aucun soubresaut, une image en trois dimensions, sans avoir à porter de stupides lunettes ! le son provenait de l’endroit approprié sur l’écran, même lorsque les personnages se déplaçaient. Mike souhaita aussitôt que le film n’ait pas été si réel. Il était trop près. L’écran circulaire lui donnait l’impression de faire partie de chacune des scènes. Il aurait voulu reculer, mais il ne le pouvait pas. 

 

Sur l’écran, devant lui, il voyait Michaël Thomas ! S’il avait dû donner un titre au film, il l’aurait intitulé « Les choses désagréables de ma vie ». Le film débutait alors qu’il était enfant, et c’était là d’une réalité désarmante. Sa mère avait l’air toute jeune et son père, tellement beau ! Tous ces souvenirs l’émouvaient et ranimaient en lui de précieux moments. Il revivait tout encore une fois ! Chaque épisode remplissait une bobine entière et se déroulait en temps réel, comme les événements s’étaient vraiment passés, à l’exception du fait qu’on ne lui montrait que les expériences négatives. 

 

Les premières bobines étaient amusantes. On y voyait Mike, un petit garçon blond de trois ans, qui jouait avec les produits de maquillage de sa mère. Il avait fait tout un dégât dans la salle de bain et sa mère l’avait pris sur le fait. Elle était en colère et lui administrait sa première fessée. En tant qu’adulte revivant la scène, Mike fut étonné de la vividité de l’expéri0ince. Il revivait les émotions rattachées à toutes tes séquences. Il craignait maintenant que ce cinéma maison ne se transforme en film d’horreur lorsqu’il se verrait, plus âgé sur l’écran. Mike avait l’impression qu’on l’avait attaché à une voie ferrée et que le train approchait. 

 

Il revit d’autres scènes de son enfance, chacune lui rappelant un événement qu’il avait oublié depuis longtemps. Il se revit dans la salle de bain à l’âge de six ans, incapable de sortir. Il revécut l’émotion d’alors ; ce n’était pas sa faute. La poignée était restée coincée, et on avait dû faire revenir son père des champs pour qu’il démonte la porte ! Il  était furieux, et Mike avait eu droit à sa deuxième fessée. Il ressentait encore la trahison subie  ce jour-là. Il n’avait pourtant rien fait de mal, mais son père, en colère, l’avait frappé avec sa plus grosse ceinture. Il avait perdu un temps précieux aux champs et prit du retard dans les récoltes. En tant qu’adulte, Mike commençait à se sentir déprimé. 

 

Il regarda bien d’autres bobines encore. Subitement, il eut dix ans. Il devait prendre l’autobus pour se rendre à l’école du village. Il revit Henry, le tyran qui revenait le tourmenter à chaque semestre. Les autres semblaient aussi le détester, mais ne faisaient rien contre lui. Ils avaient tous peur. Parce que Mike venait de la ferme t d’un village au nom bizarre, les autres élèves riaient de lui. Le tyran, par contre, était sans pitié. Des enfants de tous les milieux fréquentaient l’école, mais ceux qui vivaient sur des fermes devenaient de plus en plus rares. Mike portait des vêtements qui trahissaient ses origines ; c’était sa mère qui les cousait. Il se distinguait ainsi des autres, et le tyran ne ratait pas une occasion de le lui rappeler. De concert avec les autres écoliers, il se moquait des vêtements de Mike, de son odeur et même du mode de vie de ses parents. 

 

Mike revit le jour où un groupe d’enfants l’avaient invité à se joindre à leurs jeux. Il en était heureux. Ils voulaient jouer avec lui ! Mais, c’était un piège. Au lieu d’être inclus dans leurs jeux, il devint la risée du groupe. Ils le placèrent à un certain endroit pendant qu’un autre se mit à quatre pattes derrière lui. Puis ils le firent tomber à la renverse, exactement sur l’autre garçon à quatre pattes. Ils en riaient à gorge déployée. Mike rit aussi, essayant d’être bon joueur, mais ils s’écartèrent de lui, le laissant seul. C’était douloureux. La vue de ces images ne lui plaisait décidément pas. Ça servait à quoi ? Il commençait à s’irriter de voir sa vie exposée ainsi et surtout, d’avoir à la revivre de nouveau. Une fois ne suffisait-il pas ? 

 

Dans une autre bobine, il avait quatorze ans. Il se revit le jour où on l’avait accusé d’avoir triché en classe alors que tel n’était pas le cas. Un élève s’était emparé de documents appartenant au professeur et les avait remis sur son bureau en désordre pour bien indiquer qu’ils avaient été consultés. Puis, il avait faussement dénoncé Mike, affirmant l’avoir vu faire. L’enseignant l’avait cru. Après tout, Mike était un enfant de fermier qui portait toujours des vêtements étranges, bien qu’il ait de très bonnes notes en classe. On le renvoya chez lui, et il fut exclu de la classe pour la journée. Dans l’autobus qui le ramenait à la maison, il se demandait comment il allait expliquer la situation à ses parents. Il se détendit un peu, sûr qu’ils le croiraient. Hélas, ce ne fut pas le cas et Mike se sentit complètement abandonné sur cette terre. Il savait que ses parents l’aimaient, mais il aurait voulu qu’ils lui accordent le bénéfice du doute au moment où il en avait tant besoin. Il était anéanti par la solitude. 

 

Michael était assis dans son fauteuil de cinéma depuis des heures, mais le Mike sur l’écran n’avait pas encore terminé sa croissance. Il pensa au temps qu’il allait encore s’écouler avant qu’il n’arrive à la fin de sa torture. Il lui semblait avoir perdu toute trace de spiritualité. Il avait l’impression qu’on le battait. Empreints d’une précision inouïe, les films ne lui laissaient pas de répit. Il n’y manquait aucun détail, aucun élément ; les voix et les personnages se révélaient tels qu’il les avait effectivement connus. Le processus l’ébahissait, mais le sujet le désarmait ! 

 

Ses premières fréquentations maintenant ! Embarrassant ! Il portait toujours ces vêtements étranges, qui provenaient maintenant des magasins, mais sa mère n’avait aucun sens de la mode et faisait des combinaisons pour le moins étranges, sans parler de choix des tissus. Les filles, à l’école ou à l’église, jugeaient Mike intéressant, mais il savait qu’elles se moquaient de ses vêtements. Il avait honte ! Il ne mit pas longtemps après avoir surpris quelques conversations à son sujet, à se décider à faire des économies et à acheter ses propres vêtements. A partir de là, il sentit croître sa confiance, ca ril avait un certain flair pour choisir ce qui lui allait. Il examina la question et il décida d’aller faire ses chats en compagnie d’une fille ou deux pour l’aider à mieux choisir. Les filles adoraient ça ! Imaginez ! un gars qui aime fréquenter les magasins ! Ce fut le début d’une importante métamorphose. De l’adolescent mal fagoté qu’il était, il devin un jeune homme attrayant et désirable, ce qui entraîna chez lui un changement de sa personnalité. Il prit énormément d’assurance. Il réussit à maintenir de bonnes notes et s’engageant activement dans plusieurs activité parascolaires. Et puis un jour, la jalousie poussa quelqu’un à mener contre lui une campagne de dénigrement, ce qui lui fit perdre le poste de président qu’il convoitait. La rumeur circula qu’on l’avait surpris à faire des obscénités dans les toilettes des filles. Tout le monde avait envie d’y croire ; c’était à la fois une nouvelle à sensation et… complètement faux. Il était le favori aux électrons puisqu’il avait occupé la présidence à plusieurs reprises mais la rumeur l’emporta et Mike subit une énorme perte. Du même coup, il perdit l’affection de sa première petite amie,, Carole. Elle refusa dès lors de lui adresser la parole. Sa peine le rongea pendant des semaines et il laissa tomber toutes ses fonctions à l’école. Il était victime, encore une fois. Et il revoyait tout, étape par étape, sur l’écran devant lui. L’événement s’étira, toujours en temps réel, découvrant chaque parcelle de cet incident malheureux. Il en sortit changé, et le poids pesait encore sur lui pendant qui’ le revivait. 

 

Le cinéma se poursuivit. On ne lui offrit pas de repas du midi. En effet, l’entité qui actionnait le projecteur savait que Mike n’aurait pas d’appétit. Elle avait raison. A chaque fin de bobine, on entendait le bruit du ruban frappant le métal, et la noirceur tombait sur la pièce. Puis, il y avait un silence étrange, rompu seulement par le bruit des engrenages de la bobine et des interrupteurs du projecteur. Ni Mike ni Violette ne prononçaient une seule parole. Puis, l’écran s’animait de nouveau des pires images de la vie de Mike ! Il savait, alors que les projections avançaient dans le temps, que l’événement majeur serait bientôt devant lui. Puis, il le vit… le jour de l’accident mortel de ses parents. 

 

Michael savait très bien qu’il n’avait pas à demeurer dans son fauteuil s’il ne le voulait pas. Tous les anges l’avaient entretenu de son libre choix. Il aurait voulu fuir, et dans son esprit, il formulait des pensées qu’il souhaitait transmettre à tous les anges. Dieu, s’il te plaît, ne me faits pas vivre tout ça encore une fois. Ça suffit ! Mais, il revit toute la scène, convaincu qu’un camion lui roulait sur le corps. 

 

Mike ne flancha ni ne pleura dans son fauteuil. Il attendrait à plus tard. Il resta la, impassible, regardant le théâtre de sa vie se dérouler devant lui en temps réel. Il revécut l’appel téléphonique, le choc, les funérailles, la douleur et la peine, la vente de la maison, de la grange et des terres ; la vente de l’équipement de la ferme, y compris celle du vieux tracteur. Il revit le triage qu’il fit des effets personnes de ses parents, les photos des jours meilleurs, leurs photos de mariage et même les lettres d’amour qu’ils s’écrivaient durant leurs fréquentations. Mike resta immobile, essayant de ne pas revivre toutes ces émotions. Il força son esprit à les refouler, mais se sentit victime dans son fauteuil. Il sentit les convulsions involontaires de la douleur qui surgissaient par vagues dans son corps. Il brûlait de l’envie de laisser sortir sa peine en pleurant. La présentation était en tous points semblables à la réalité. C’était la chose la plus cruelle qu’on lui eut jamais imposée. Tout ce qu’il voyait depuis des heures avait fait de lui l’objet d’une mauvaise blague. Et maintenant,…on le poursuivait jusque dans cette pièce pour le punir. Il jugeait la situation injuste et se demandait à quoi elle pouvait bien servir. 

 

Il respira de soulagement lorsque l’épisode du décès prit fin. Il ne pouvait rien imaginer de pire. Il était en sueur, épuisé et se sentait diminué. Le sujet était d’envergure et il ne pouvait détacher ses yeux de l’écran tellement la réalité était prenante. 

 

Lorsqu’il vit « Criquet », de son véritable prénom, Shirley, il sut encore une fois ce qui l’attendait. L’incident qu’il allait revoir correspondait à la fin de son histoire d’amour à Los Angeles et à la rapidité avec laquelle la situation s’était détériorée. Il s’était jeté dans cette aventure à corps perdu alors que Criquet avait pris la chose avec une telle légèreté. Cela n’avait pas été une aventure mortelle, mais cela aurait pu l’être. En tout cas, cela avait été la mort dans son cœur, très certainement. Mike essaya encore une fois de s’endurcir pendant que la scène se déroulait devant lui. Qu’elle était belle ! Une voix inoubliable ! L’événement était encore tout frais et avait d’ailleurs été à l’origine de sa récente dépression, de son manque de confiance et du statu quo quant à son emploi minable. Devant lui s’étalaient en fait les scènes du deuxième grand malheur de sa vie. Puis le film lui montra son lieu de travail, des images de son patron maniant habilement la violence verbale et l’espace restreint dans lequel il avait accepté de travailler à Los Angeles. 

 

La séance prit fin à seize heures. Les dernières scènes se déroulaient dans son appartement, lorsqu’il avait été attaqué puis transport à l’hôpital. Puis, l’écran redevint vierge et il entendit le bruit du ruban signalant la fin d’une autre bobine. Le bruit continuait, mais la salle restait dans le noir. Mike se leva et, plaçant ses mains en forme de visière au-dessus de ses yeux, se retourna en direction de la lumière crue du projecteur pour essayer de voir Violette. Elle n’était pas là. La conclusion du film marquait sûrement la fin de la leçon d’aujourd’hui, et, comme dans le fils, Mike se retrouvait seul. 

 

La fin du ruban continuait de frapper la bobine de métal et Mike sortit de la salle pour se diriger vers ses appartements. Il n’avait toujours pas faim. Il était déprimé. On avait agité ses émotions jusqu’à la moelle et il se mit immédiatement au lit, sans se dévêtir. Violette ne vint jamais lui souhaiter une bonne nuit. Il appréciait son tact, car il n’avait absolument pas envie de parler. Cette nuit-là, il continua à voir les films dans ses rêves. Il revit le tyran de ses jeunes années, ses parents et Criquet. Décidément, ils ne le quittaient plus : n’en pouvant plus, il se laissa finalement aller, pleurant à chaudes larmes. Le fait d’avoir revu ses parents, tellement vivants, renforça sa peine. C’était la deuxième fois, depuis son arrivée sur cette terre sacrée, bénie et angélique, que Michael se sentait complètement seul et dans une noirceur totale, une véritable victime de la vie. Et maintenant, les scènes de film l’avaient prouvé ! 

 

 

01

**************** 

 

Le lendemain matin, Mike se sentit un peu reposé, mais resta songeur. Et il avait faim. Il ne se fit pas prier pour engouffrer un copieux petit déjeuner. La menace de la veille passait encore sur lui mais il avait l’impression que le pire était derrière lui. Il se sentait fort et même s’il ne comprenait pas encore l’utilité de tout cela, il était déterminé à ne pas se laisser glisser à nouveau dans la noirceur et la dépression. Aujourd’hui, il ne pouvait arriver que quelque chose de mieux. 

 

Après le petit déjeuner, Mike s’habilla. Comme par magie, on lui avait laissé de nouveaux vêtements violets, pour remplacer ceux dans lesquels il avait dormi. Lorsqu’il fut prêt, Violette se montra dans l’entrebâillement de la porte, sans dire un mot. On aurait dit qu’elle voulait lui offrir un moment pour s’exprimer et se « vider le cœur » ou simplement l’occasion de lui reprocher l’expérience douloureuse vécue la veille. Mike était conscient de sa présence. Elle le surveilla pendant quelques instants et finalement s’adressa à lui. 

 

-       Michael Thomas de l’Intention pure, as-tu quelque choses à dire ? 

-       Oui. Y a-t-il d’autres films ? 

-       Oui, répondit doucement Violette. 

-       Bon, alors, allons-y ! dit Mike, attendant qu’elle bouge. Violette était surprise. Dans cette maison, l’expérience des anges avec les humains n’avait jamais été telle. Vert avait raison. Ils avaient affaire à un être à part. il réussirait peut-être. Il ferait peut-être partie des rares élus. Elle n’avait jamais vu tant de détermination et un changement si rapide. Elle se sentait privilégiée de prendre part à sa formation et ressentit un grand amour pour lui. Elle se retourna et se dirigea vers la salle de cinéma. 

Mike connaissait la routine. Il s’installa dans son imposant fauteuil violet et bien rembourré de la première rangée, tel un prisonnier sur sa chaise électrique, attendant le courant ou plutôt, dans son cas, la fermeture des lumières et le début de la projection. Il était plus résolu que jamais. Rien ne l’empêcherait d’atteindre son but. RIEN ! 

 

Encore une fois, sa vie se déroula devant lui, depuis son enfance. Mais il comprit aussitôt que cette fois, ce serait différent. Le sujet avait changé. Le titre aurait pu être « Les mauvaises actions de ma vie ». Les épisodes de l’enfance étaient amusants, et Mike rit de bon cœur à plusieurs reprises. Il était bon de rire, même s’il avait encore les côtes endolories de ses pleurs de la nuit précédente. Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, certaines des choses qu’il revoyait commençaient à l’embarrasser. Violette les connaissait sûrement toutes et il ne tenait pas à les revivre. Plus le temps passait, plus il se faisait petit dans son fauteuil. En fait, il se sentait de plus en plus mal à l’aise. 

 

Il avait dix ans et se trouvait dans l’église. Il s’amusait à faire circuler les dessins obscènes qu’il avait conçus avec ses petits copains. Ils les glissaient dans les enveloppes de l’église, puis dans la corbeille qui circulait parmi les fidèles pour recueillir les dons de la semaine. Ensemble, ils riaient en imaginant l’expression des dames patronnesses qui dépouillaient les enveloppes de la quête pour compter les fonds. Vraiment, ils s’amusaient beaucoup ! 

 

A l’âge de douze ans, Mike s’était faufilé dans la cour et avait fait démarrer le tracteur de son père pendant que ses parents étaient à l’église. Il avait feint d’être malade pour rester à la maison. Le tracteur démarra sans problème, mais Mike ne savait pas comment le faire avancer. Il essaya chaque manette et chaque pédale, de plus en plus frustré>. Il ne comprenait pas le fonctionnement de la pédale d’embrayage et pensait que, comme pour la voiture familiale, une pédale servait à avancer et une autre à arrêter. Il entendit plusieurs bruits étranges et, bien sûr, il brisa le mécanisme d’embrayage. Lorsque son père découvrit le problème, il demanda à Mike de lui dire la vérité. 

-       Mike, as-tu essayé de démarrer et de faire avancer le tracteur ? 

-       Mais non, voyons ! 

Mike eut aussitôt honte et se sentait encore honteux aujourd’hui. Son père savait la vérité ; Mike le voyait dans ses yeux. Ce jour-là, Mike comprit ce que signifiait rompre l’unité familiale. Le sentiment était affreux et l’avait poursuivi toute sa vie. La facture de réparation faramineuse avait fait prendre conscience à Mike de sa stupidité et les avait tous contraints à se priver de nourriture décente pendant plusieurs semaines. Chaque fois qu’ils se mettaient à table, Mike dégustait le résultat de son geste. Il lui fallait en plus le revivre en couleurs et en trois dimensions ! Il ne fit menu dans son fauteuil. Quelle vraisemblance ! 

 

En grandissant, Mike devint plus fort. A l’époque, les élèves se suivaient d’une école à l’autre tant et aussi longtemps que leurs parents respectifs habitaient au même endroit. C’est ainsi que le tyran Henry et Mike continuèrent de fréquenter les mêmes écoles. S’il menait le bal au primaire, il en fut autrement au secondaire. Il ne dépassait plus les autres d’une tête comme autrefois et les règles du jeune devinrent plus équilibrées. Henry ne réussissait pas bien en classe et il obtint difficilement son diplôme. Michael profita de chaque occasion qui s’offrait de lui rendre la vie impossible. Il se servit de sa taille et de sa popularité pour l’intimider, l’injurier ou le menacer. 

 

Au cours des premières années du secondaire, il se servit de son pouvoir de président pour l’exclure de tout ce qui pouvait être bon. Il utilisa habilement son influence pour éloigner l’ancien tyran d’événements agréables, comme la remise des diplômes et de domaines où il excellait. Mike agissait toujours sans demander l’avis de personne et se réjouissait de chaque occasion qui s’offrait de ruiner ses années au secondaire. Même si Henry savait ce qui se tramais, il n’y pouvait rien. Il fut éventuellement en mesure de se venger, mais Mike n’en sut rien avant de se retrouver dans on fauteuil violet pour avoir toute la situation se dérouler devant lui. C’était Henry qui lui avait fait perdre son poste de président : c’était lui qui avait lancé les rumeurs qui l’avaient empêché de conserver son poste. 

 

Plus tard, Mike avait appris que Henry avait mal tourné et qu’il s’était retrouvé en prison. Il s’était souvent demandé si les choses se  seraient passées autrement si Henry savait pu faire tranquillement son chemin durant ses années de secondaire. Mike avait honte de ce qu’il avait fait et se voyait de nouveau confronté à ses actions passées. 

 

Il se trouvait vraiment stupide. Le film montrant ses mauvais coups était plutôt long, et l’aspect immoral ressortait avec le temps. Michael avait peut-être même détruit toutes les chances d’un homme. Il se sentait tout à fait nul mais continua de regarder l’écran. A cours de sa dernière année au secondaire, il avait triché à un examen. Sa moyenne générale était bonne, mais sa note était faible en histoire des Etats-Unis. Il en imputait la faute à un professeur ennuyant et réussit, en utilisant la clé conservée d’un ex-président de classe, à se procurer une copie de l’examen. Il estimait que c’était une douce vengeance puisqu’on l’avait injustement accusé et puni quelques années auparavant. A son esprit, son geste était tout à fait justifié. Mais la situation se gâta. Le sort voulut que l’enseignant remarque immédiatement le progrès subit de Mike et l’accuse du geste qu’il avait commis. Mike, mettant à profit sa forte personnalité et s’appuyant sur ses bonnes notes dans les autres matières et sur sa réputation, dénonça le professeur à l’administration. Ce dernier vit inscrire à  son dossier une remarque qui ruina sans doute la progression de sa carrière; Mike n’en avait jamais eu conscience avant de s’installer dans le fauteuil moelleux de la salle violette. 

 

Oh ! Quelle horreur ! Etre victime de la vie est déjà difficile mais se regarder mentir et tricher est horrible. Mike ne désirait plus voir ces images et aurait souhaité qu’on y mette fin. Son vœu se réalisa. Il n’y avait pas d’incidents intéressants à observer à l’âge adulte. Toute sa vie avait été chavirée par le décès de ses parents. Il avait mûri rapidement, et une intégrité ferme s’était développée en lui. Il portait fièrement le nom de sa famille, et le travail ardu de ses parents lui servait de modèle. Il soupira d’aise lorsqu’il entendit encore une fois le bruit de la pellicule sur la bobine indiquant la fin du film. Cette fois, le projecteur s’arrêta et les lumières revinrent graduellement. Violette s’approcha près de lui. 

-       Michael, voudrais-tu me suivre ? 

Sans dire un mot, Mike obéit en se tirant lourdement du fauteuil où il avait passé tant d’heures. Il espérait ne plus jamais le revoir et détesta cet endroit où on lui avait déroulé le film de sa vie. En sortant, il jeta un coup d’œil au projecteur, s’attendant à  voir tous les films qu’on lui avait montré depuis les deux derniers jours, mais l’endroit était propre et dégagé. 

 

Villette était l’entité la plus prévenante qu’il ait rencontrée. Elle n’était pas pour autant meilleur que Bleu, Orange ou Vert, mais elle était différente. Chaque ange avait manifesté des qualités que Mike avait appréciées. Violette dégageait de la bienveillance et de l’affabilité. Mike aurait voulu s’installer dans la maison violette pour y vivre sous cette tutelle parentale apaisante. C’était merveilleux d’écouter sa conversation. Tout était si facile quand elle était là. Ce sentiment était familier à Mike ; il réalisa que c’était le le sentiment d’être un enfant sans responsabilité. Il était donc normal qu’il l’ait rencontrée dans la Maison des responsabilités. Elle représentait un parent, et Mike sentait comme un petit enfant, dégagé à la vie. 

 

Violette le guida vers une grande pièce. On aurait pu croire que c’était une salle de conférences, mais on n’y trouvait que deux fauteuils. Il y avait un tableau d’affichage sur un des murs et plusieurs symboles et graphiques sur les autres. 

Dans les premières maisons, les anges ne s’étaient jamais assis si longtemps. Puisqu’ils ne se fatiguaient pas et n’avaient pas besoin de dormir, ils n’avaient pas besoin non plus de s’asseoir comme les humains. Ils le faisaient uniquement pour les mettre à l’aise, comme maintenant. Violette avait pris place devant Michaël. 

 

-       Michael Thomas de l’Intention pure, comment te sens-tu ? 

Elle avait entamé la conversation par une question qui permettrait à Mike d’exprimer ses émotions au sujet du dernier jour de projection, ce qu’il fit, y ajoutant une pensée qui avait accaparé son esprit au cours de la soirée précédente. 

-       Ma chère Violette – Mike l’aimait vraiment beaucoup – je sais que tu ne peux intentionnellement blesser un humain ; je sais que ta conscience angélique ne te permet pas de causer de la douleur, de la souffrance, du doute ou de la peur. Mais en me montrant ces films, tu as produit tout cela et je suppose qu’il y a une explication. Comment je me sens ? 

Mike s’arrêta un peu pour réfléchir, car il voulait exprimer ses émotions des derniers jours, le plus honnêtement possible. 

-       Agressé, dit-il, horrible, attaqué, triste de mes propres échecs, coupable de mes actions, en colère contre ceux qui m’ont assailli, dévasté par la peine produite par des circonstances indépendantes da ma volonté, abattu, tourné vers l’intérieur. 

Mike ouvrait totalement son cœur à Violette. Il le faisait sans trop d’émotions puisqu’il le savait toutes exprimées la nuit précédente. Il essayait de décrie ce qu’il ressentait à Violette. Les mots vinrent d’abord aisément, puis il commença à répéter. Violette le laissa tout de même poursuivre. Le processus de libération était en cours. Michaël s’était exprimé, s’était plaint de plaint encore. Il ne demanda jamais pourquoi on lui avait montré ces films. Intuitivement, il savait que Violette allait répondre à cette question… et il avait raison. 

 

Quand il eut fini, il eut soif. Il but l’eau qu’on avait laissée à sa portée et indiqua par un geste de la main qu’il avait terminé. Violette se redressa et commença son enseignement. 

-       Michaël, lui dit-elle en le regardant droit dans les yeux avec une intensité dont l’origine devait être divine, il en était certains. 

« En tant qu’humain préparant son retour chez lui, c’est la dernière fois que tu ressens quelque chose du genre ». Elle le laissa réfléchir quelques instants et se leva pour se diriger vers un mur en apparence tout blanc. Elle déroula un parchemin fixé à l’extrémité du mur, près du plafond, ce qui rappela à Mike les cartes géographiques fixées aux murs des classes au-dessus des tableaux noirs. Le parchemin portait les mêmes étranges caractères de style arabe déjà vus dans la Maison des cartes. Il ne parvenait pas à les lire. 

-        mon rôle consiste à t’expliquer que toi, ainsi que tous ceux qui se sont retrouvés dans  ta vie, avez soigneusement planifié ce que tu as vu se dérouler sur l’écran du « cinéma de la vie » au cours des deux derniers jours. Mike écoutait attentivement, sans vraiment comprendre comment c’était possible. 

-       Planifié ? 

-       Oui. 

-       C’est impossible. Il y avait des accidents, des coïncidences, des faits divers, plusieurs facteurs dus au hasard. 

-       Tu as tout planifié avec les autres. 

-       Mais, comment ? 

-       Michaêl Thomas tu sais déjà que tu es une entité éternelle. Tu es ici pour obtenir l’autorisation et la formation nécessaires pour rentrer chez toi, pour retourner sur cette terre sacré où tu crois trouver des réponses, la paix, un sens à ta vie, selon ta propre définition des choses. Ce que tu ne sais pas encore, c’est que tu  as fait en tant qu’humain sur la terre plusieurs séjours. Cette fois, tu es Michael Thomas. 

 

Mike avait déjà entendu parler des vies antérieures, et une personne de confiance qui confirmait encore cette notion qu’l accepta avec émerveillement. Violette continua. 

-       Lorsque tu n’es pas sur la terre, tu planifies les leçons de ta prochaine vie, car tu es le seul à connaître tes besoins. En collaboration avec les autres, tu prépares tes leçons de vie. Certains acceptent de te mettre au défi. D’autres consentent à être le sable de ton huitre pendant des années ! D’autres encore acceptent d’être plus près de toi et certains même mourront pour t’aider à réaliser tes besoins et les leurs. Cela fait partie de leur contrat ! Ebahi par cette information, Mike demanda : 

-       Mes parents, savaient-ils ? 

-       Vous le saviez TOUS, Michael, et c’est le plus grand présent que tu aies reçu de toute ta vie. Les yeux de Violette laissaient voir une compassion comme Mike n’en avait jamais vu. Elle le connaissait à un tel point § Elle était prête à tout lui expliquer s’attendait à de fortes émotions et pouvait répondre à toutes ses questions. Elle était formidable. 

-       C’est assez complexe, vois-tu Michael. Chaque incarnation humaine est reliée aux autres. Des contrats sont établis avant ton arrivée, prévoyant ta puissance d’apprentissage et de croissance. Tu es l’épine de quelqu’un d’autre et une perle d’une valeur inestimable. Ce que tu appelles accident ou coïncidence est soigneusement planifié. 

-       C’est la prédestination ? 

-       Non, tu choisis tout. Le chemin est tracé et tu peux décider de le suivre ou non. Tu peux même en créer un nouveau si tu le désires. C’est d’ailleurs exactement ce que tu es en train de faire. Lorsque tu as exprimé l’intention d’emprunter ce chemin, tu as balancé le contrat que tu avais conclu avec les autres. Tu es allé au-delà des événements planifiés pour l’apprentissage de tes leçons et tu as plutôt choisi la mine d’or. Maintenant, tu as une véritable vision d’ensemble de toute la situation. 

-       Mais pourquoi les films, alors ? 

-       Pour que tu puisses revoir chaque détail de ta vie qui te semble négatif et comprendre que tu as participé à sa création. Tu as pris part à sa planification et u l’as accomplie selon un plan établi>. En d’autres termes, tu es responsable de tout. 

 

Mike était étonné par toutes ces idées. Il n’en comprenait pas encore le mécanisme 

-       Et si j’avais voulu tout changer ? Pourquoi ai-je chois des expériences si difficiles et si tragiques ? Violette était prête à répondre. 

-       Lorsque tu n’es pas ici, Michaêl, tu possèdes l’esprit de Dieu. Tu n’en es pas conscient maintenant, mais c’est ainsi. La mort et les circonstances émotives sont de l’énergie vers Dieu. Tu es éternel, et les allées et venues des humains sont destinées à des objectifs beaucoup plus élevés que tu ne le crois, un but que tu comprendras un jour quand tu prendras ma forme. Pour l’instant, qu’il te suffise de savoir que ce que tu appelles tragédie, malgré toute l’horreur que tu y perçois dans ton état d’esprit actuel, peut être le catalyseur d’un changement planétaire, d’une augmentation de la vibration et d’un présent au-delà de toute imagination. C’est la vision d’ensemble qui compte, et non pas l’événement réel. Malgré la confusion qui peut s’en dégager pour l’instant, c’est ainsi. Violette arrêta quelques instants pour permettre à Mike de réfléchir. Puis, elle reprit. 

-       Pour ce qui est de changer les événements, c’est un choix que tu as toujours eu, mais qui est caché à la plupart des humains. C’est le test de la vie, Michaël. Tu pourrais regarder la situation de cette façon : lorsque tu quitteras la maison, tu auras tendance à suivre la route. C’est la solution la plus naturelle. C’est facile et tu n’as pas à penser à ta direction. Le chemin est là et t’indique la voie ; alors, pourquoi ne pas le suivre ? Mais, en vérité, sur la terre des sept maisons, le chemin mène toujours dans la même direction, ondulant légèrement. Voilà pourquoi, tu pourrais atteindre la maison suivante sans doute plus rapidement si tu te dirigeais dans sa direction, sans emprunter le chemin. Tu pourrais même découvrir des merveilles sur ta route, hors des sentiers battus. Le chemin ondule mais conduit toujours dans la même direction, vers l’avenir. La plupart des humains restent sur la route, ne réalisant  jamais qu’ils peuvent la quitter s’ils le désirent. C’est lorsqu’ils font autrement que tout change pour eux, surtout leur avenir. Ils commencent en fait à s’écrie un nouveau futur dès qu’ils expriment l’intention e quitter la voie. Ils trouvent la paix lorsqu’ils parviennent à mieux maîtriser leur vie. Ils découvrent leur but. Certains passent même par ici ! Violette avait un sourire entendu. 

 

-       Et la Maison des responsabilités ? interrogea Michael. 

-       C’est ici que tu apprends que TOI, Michaël Thomas de l’Intention pure est directement responsable de tout ce qui constitue ta vie. La tristesse, la peine, les présumés accidents, les pertes, ce que les autres t’on fait, la douleur et, oui, même la mort. Tu savais qu’elle serait là, tu l’avais planifiée avec les autres et tu as joué le jeu jusqu’à maintenant. 

-       Dans quel but ? 

-       Dans un but d’amour, Michael. L’amour le plus élevé. Tu connaîtras le plan d’ensemble au moment opportun. Pour l’instant, tu dois saisir que tout est important et fait partie d’un amour que tu connais déjà et auquel tu participes dès à présent. Les apparences sont parfois trompeuses. 

 

Les mots résonnaient aux oreilles de Michael. Les apparences sont parfois trompeuses. C’était les paroles du premier ange, celui de la vision qui avait suivi le vol. Puis les autres les avaient aussi prononcées. L’esprit de Mike se récitait ces nouveaux concepts. Puis, il se rappela les paroles de Bleu dans la Maison des cartes. Ce sont les contrats de tous les êtres humains de la planète. Dans les petites cavités que Bleu gérait, et il y en avait des millions, se trouvaient les plans éventuels de toute l’humanité, établis par les individus eux-mêmes et prêts à être altérés par ceux qui le souhaitaient. 

 

La vérité du message frappa soudain Mike comme une masse. Si seulement il avait su ça lorsqu’il était jeune. Il aurait tellement mieux compris la vie. Il aurait pu changer son futur. Il aurait pu trouver la paix. Les décès, les amours perdus, la dépression, quels éléments d’espoir et de sagesse ils auraient pu constituer ! la pensée du choix lui permettant de modifier sa vie l’éblouissait. Violette avait raison. Mike avait suivi le chemin de sa vie sans broncher, permettant à tout ce qu’il avait planifié de se produire. Il avait du mal à saisir cette notion de planification. Elle le rendait responsable de tout ce qui s’était passé. Il se retrouvait devant une perspective totalement différente. Ça lui aurait été si utile ! Sa vie aurait été complètement différente. Aucun membre de l’église ne lui avait appris une chose pareille. Il aimait Dieu et il avait toujours accepté le caractère sacré de sa demeure, mais on lui avait  toujours appris qu’il était un mouton qui suivait un berger. Aucun enseignant spirituel ne lui avait dit qu’il avait tant de pouvoir. 

 

-       Violette, s’il en est ainsi, pourquoi ne m’a-t-il pas appris ça à l’église ? 

-       L’église n’enseigne pas tout sur Dieu, Michael. Il arrive même qu’on t’y  apprenne beaucoup de choses sur les humains et sur ce qu’ils pensent de Dieu. Violette ne portait pas de jugement et ne critiquait pas les humains ; elle rapportait simplement les faits. 

-       L’église a-t-elle eu tort ? 

-       Michal, la vérité est la vérité, et tu en trouveras des parties dans l’ensemble de tous les systèmes spirituels. Tu es hautement respecté pour ta recherche de la vérité à propos de Dieu. L’amour, les miracles et le mécanisme du fonctionnement des choses sont tous présents à un certain degré dans ton lieu de dévotion. Voilà pourquoi  tu y ressentais l’esprit de Dieu. L’esprit honore la quête, même en présence d’une connaissance partielle. N’oublie pas que ton existence véritable t’est inconnue même maintenant, au moment où tu entends la vérité. Ton église et toutes les quêtes spirituelles de ta planète sont grandement respectées parce qu’elles représentent la recherche de Dieu et de la vérité spirituelle. Mais il est triste que les humains exercent un contrôle sur cette quête et l’empêchent de se développer en la limitant et en maintenant ceux qu’ils dirigent dans la peur. 

 

Le mérite se trouve dans la recherche et non dans la découverte. Le caractère sacré de la planète réside donc chez celui ou celle qui foule son sol et non dans ses édifices aux nombreux clochers. Violette s’approcha du parchemin qu’elle avait déroulé. « Tu penses que tes Saintes Ecritures sont sacrées. Regarde bien ceci, dit-elle en lui indiquant l’écriture cryptique du papier. Ce sont les dossiers akashiques de l’humanité. Ils contiennent les dossiers de toutes les vies et des contrats potentiels ». Elle fit une pause pour marquer son respect. « Michal, ce sont là les écrits les plus sacrés de l’univers et ils ont été écrits et réalisés par ceux qui ont décidé d’être des humains ». 

 

Elle le regarda fixement, ce qu’elle n’avait pas fait depuis quelque temps. Il saisissait le message. Tout à coup, il se rendit compte qu’elle avait adopté une attitude respect à son égard, de respect spirituel. Le renversement des rôles le mettait mal à l’aise. Il voulait en apprendre plus et elle répondait à sa demande. 

 

Les jours qui suivirent dans la Maison des responsabilités s’écoulèrent dans la découverte de messages profonds sur l’humanité et la vie. Non seulement Mike en apprit-il davantage sur ce qu’il était, mais il sut qui il avait été. Toutes les pièces du casse-tête s’imbriquaient les uns dans les autres. Violette lui fit voir les dossiers et les contrats de ses parents et d’autres qui avaient traversé sa vie. Tout ce qui lui était transmis était parfaitement approprié et il ne vit rien qui aurait pu changer son avenir. Toutefois, une image beaucoup plus étendue de sa vie commençait à prendre forme. Le détail le plus impressionnant ? Que les humains sont en fait des parties de Dieu qui errent sur la planète sans le savoir, ce qui leur permet de transformer les caractéristiques spirituelles et la vibration de la terre même ! Violette faisait constamment référence aux humains comme à des personnages haut placés. Les humains étaient des entités qui devaient changer le fondement même de la réalité sur une très vaste échelle ; et tout tournait autour des leçons apprises sur la terre, leçons qu’ils avaient planifiées ensemble ! 

 

Puis, il fut temps de repartir. Mike se sentait une nouvelle créature. Sa connaissance du déroulement des choses avait décuplé. Il avait tout assimilé et sentait qu’on l’avait induit en vérité. Au moment où il revêtait son armure pour entreprendre le voyage qui le mènerait à la prochaine maison, il entendit les paroles d’Orange résonner à ses oreilles. L’épée de la vérité, le bouclier de la connaissance, l’armure de la sagesse. Les éléments s’assemblaient pour former un tout spirituel serré. Il comprenait que les armes présentaient un caractère cérémonial et un but. Les paroles lui étaient répétées, expliquées et il parvenait finalement à les comprendre. 

 

Violette raccompagna Mike au seuil de la porte. 

-       Michael Thomas de l’Intention pure, tu me manqueras. 

-       Violette, j’ai l’impression de quitter la maison et non d’être en route pour m’y rendre. Mike se sentait près d’elle et elle était devenue en quelque sorte un membre de la famille. Jusqu’à présent, il avait rencontré trois anges frères et, maintenant un ange mère ! Qu’est-ce qui m’attend maintenant ? 

-       D’autres membres de la famille, lui dit Violette, saisissant ses pensées. 

 

A la porte, Mike retrouva ses chaussures où il les avait déposées. Il se rappela aussi qu’on n’avait pas répondu à sa question sur ce point. Il regarda tour à tour ses chaussures et Violette. 

-       Encore une chose, dit-il, souhaitant savoir pourquoi on lui avait demandé de les enlever. 

-       Oui, Michaël, je n’ai pas oublié. Mais tu peux me répondre maintenant. Elle souriait, attendant patiemment la réponse. Mike le savait, mais hésitait à la verbaliser. C’était tellement grandiose, tellement flatteur ! 

-       Dis-le Michaël. Violette reprenait son rôle d’enseignante. 

-       Parce que l’humain est sacré. Et parce que dans cette maison, les humains foulent une vibration plus élevée. Visiblement émue, Violette répondit : 

-       Je n’aurais pu espérer de meilleure réponse, Michael Thomas de l’Intention pure. C’est en réalité la présence de l’humain et non celle de l’ange qui rend cette place sacrée. Michael, tu es vraiment un être humain extraordinaire. Je rends hommage au Dieu en toi. J’ai une question à te poser. Mike connaissait la question, mais permit tout de même à Violette de la poser. 

-       Mickael, est-ce que tu aimes Dieu ? 

-       Oui, Violette, j’aime Dieu. 

Il était sur le point d’éclater. Il ne craignait pas de montrer ses émotions à Violette. Il était triste de quitter l’endroit où il avait retrouvé l’énergie qu’il croyait avoir perdue à tout jamais à la mort de ses parents. Il se retourna et descendit quelques marches, et puis se retourna encore. 

 

-       Tu me manqueras, mais tu resteras dans mon cœur. 

Il se lança sur le chemin qui le mènerait à la prochaine maison et se retourna une fois de plus pour ajouter une dernière chose à l’ange qui le regardait s’éloigner. 

-       Regarde Violette ! 

Dans un style théâtral et avec des mouvements d’enfant, Michal Thomas quitta le chemin tracé dans un grand envol et s’aventura dans la plaine luxuriante. Il se retourna et s’écria : 

-       Regarde, j’ai décidé de tracer mon propre chemin ! Il riait et sautait et continua ainsi jusqu’à ce qu’i ne puisse plus apercevoir la maison violette. 

 

Violette demeura sur le seuil jusqu’à ce qu’il disparaisse. Telle un mère, elle était remplie de fierté. Puis elle rentra et referma la porte. Elle reprit sa forme naturelle, qui n’était pas humaine, mais tout de même magnifique et s’adressa aux autres. 

-       Si c’est là un spécimen de la nouvelle génération d’humains, toute une étape spirituelle nous attend ! 

 

 

01************ 

 

Sur le sentier, quelques mètres plus loin, une créature horrible attendait. La forme répugnante avait soigneusement préparé son piège et elle était convaincue que Michaël Thomas ne pourrait soupçonner ce piège. L’entité négative savait que Mike avait quitté la maison et avait repris sa route. Elle le sentait et était ravie ! 

Il ne faudra pas longtemps, maintenant. Alors que Michael Thomas me croira derrière lui, je l’attaquerai par devant. Il ne saura pas ce qui se passe ! Elle s’amusait de l’astuce qu’elle avait réussi à imaginer dans cette terre de rêve. A tout instant maintenant…. 

 

L’horrible forme attendit longtemps. Michael Thomas avait quitté le sentier

Changement de polarité

 

Gif engrenageLe troisième attribut est le changement de polarité. Mes chers, votre biologie est polarisée, car votre corps possède des propriétés magnétiques. Autrement vous ne seriez nullement influencés par le réseau magnétique. Nous en avons parlé dans un précédent channeling, et nous n’allons pas revoir ce sujet maintenant, sauf pour dire que vus êtes influencés par les champs magnétiques de la planète. 

 

Le corps humain a une capacité d’adaptation exceptionnelle au changement magnétique. Il faut qu’il en soit ainsi pour que vous puissiez voyager d’un endroit à un autre. Savez-vous ce qui se produit lorsque vous prenez un être humain et que vous le lancez à des centaines de kilomètres à l’heure vers un autre point de la planète ? Il traverse de nombreuses lignes du champ tellurique terrestre, et son champ magnétique personnel franchit alors le champ magnétique de la Terre. Celles et ceux d’entre vous qui comprennent l’électricité savent ce qui se produit lorsque vous faites passer les chams magnétiques à travers des champs électriques. Vous obtenez du courant électrique ! 

 

C’est ce que vous avez appelé le « jet lag » (la fatigue due au décalage horaire). Ce n’est pas nuisible, mais c’est un déséquilibre temporaire, et on dit qu’il faut trois jours complets pour s’en remettre avant de redevenir parfaitement équilibrés. Par conséquent, s’il y a quelque chose de crucial que vous devez absolument faire pour que vos processus mentaux et biologiques fonctionnent parfaitement, accordez-vous trois jours de repos. Votre corps va s’acclimater et s’habituer à la nouvelle position qu’il occupe relativement au magnétisme. 

 

Mais il y en a certains dont la biologie est déséquilibrée au point où un changement semblable à celui décrit ici peut être permanent jusqu’à ce qu’il soit rééquilibré par un thérapeute. Cela est particulièrement vrai dans le cas des êtres humains qui voyagent de l’hémisphère nord à l’hémisphère sud, par exemple car il y a là le plus grand potentiel de changement de polarité chez un humain. Ainsi, un humain qui va dans le sud et qui revient dans l’hémisphère nord peut se retrouver dans une situation où sa polarité n’est pas revenue à son état initial, et ce changement aurait alors besoin d’être aidé. Cet attribut se manifeste de lui-même et vous permet de le mesurer et de le faire revenir à sa polarité initiale. 

 

Nous vous disons donc tous qu’il est important pour vous d’apprendre comment faire pour le mesurer. Ce n’est pas à Kryeon de vous donner cette information, car elle est déjà connue. Cherchez-la, car c’est l’une des premières choses que vous voudrez savoir au sujet d’un patient se trouvant devant vous. Sa polarité est-elle correcte ? C’est une mesure de la polarité humaine relativement à  l’endroit où il se trouve, et ce n’est pas un absolu. Il arrivera souvent qu’un changement de polarité puisse transformer une personne très malade en une personne en plaine santé et ce en seulement trois jours ! Incorporez ceci dans vos propres techniques de guérison ! 

 

Kryeon canalisé par Lee Carroll 

Comment gérer la douleur de naissance

 

Comment gérer la douleur de naissance dans NOTRE FAMILLE bebe-gifUne façon de savoir comment vous gérez votre douleur de naissance cosmique est de regarder ce qu’il se passe dans vos relations. Souvent les gens essaient de trouver un soulagement à leurs émotions profondes de solitude et de peur dans leurs relations intimes. Ce qu’ils essaient de faire, c’est de combler leur vide intérieur avec l’énergie de quelqu’un d’autre. La reconnaissance, l’attention et les soins de l’autre apaisent leur douleur. Dans un sens, ils refilent leur enfant blessé à leur partenaire. C’est un jeu très dangereux. Tôt ou tard, les partenaires deviennent dépendants l’un de l’autre. Leurs sentiments initiaux d’amour et de communion vont se changer en un jeu de pouvoir subtil ou moins subtil. Lorsque vous dépendez de quelqu’un d’autre pour vous sentir aimés et en sécurité, vous revendiquez son énergie pour vous et cela finira toujours par une lutte et un conflit. Vous finirez par vous sentir encore plus seuls que jamais. 

 

Vous pensez souvent que la solitude est associée au manque d’amis ou de compagnon de vie et que la solution réside dans une nouvelle amitié ou une nouvelle relation amoureuse. Mais dans cette perspective, vous présumez que la cause et la solution de votre douleur se trouvent en-dehors de vous. Si c’est ainsi que vous commencez une relation, il est vraisemblable que vous teniez l’autre personne pour responsable de vos plaies intérieures et que vous vous perceviez comme une victime. Avoir besoin de quelqu’un d’autre pour combler votre vide intérieur revient à vous déposséder de votre souveraineté dès le départ. 

 

Le domaine des relations intimes peut vous rendre très conscients de la douleur de naissance cosmique que vous portez en vous. Voyez avec quelle fréquence vous avez l’impression d’avoir besoin de la présence d’une autre personne dans votre vie. En fait, c’est votre être intérieur qui vous signale que vous avez besoin de vous tourner vers l’intérieur et de trouver votre enfant perdu. La solution à votre solitude réside dans ce retour sur soi, dans l’étreinte attentionnée de ce précieux enfant qui a porté pour vous le fardeau émotionnel. Quand vous prenez la responsabilité de cet enfant, quand vous vous reliez à lui et que vous le guidez comme un parent affectueux, vous rendez votre relation libre. Vous pouvez maintenant être en relation avec les autres humains de façon libre et indépendante. 

 

Canalisé par © Pamela Kribbe 

Placer l’intention

 

Placer l’intention dans PARTENAIRE AVEC LE DIVIN 34007583_pLe plus puissant instrument du nouvel âge. 

 

Maintenant, voyons les trois caractéristiques nouvelles. Elles ne sont pas exactement nouvelles, mais leur description peut vous surprendre. Nous souhaitons vous parler de la puissance absolue dont les humains disposent dans la nouvelle énergie, grâce à l’intention d’un niveau vibratoire élevé. Vous n’avez jamais rien vu de semblable par le passé. Laissez-moi vous dire où se trouve cette puissance sur cette planète. Tous ceux qui sont de cette nouvelle fréquence vibratoire et qui émettent de l’énergie par la pensée, par l’intention, seront beaucoup plus puissants que l’être humain empli de l’ancienne énergie et qui ne vibre pas à cette fréquence. 

 

Pour la première fois, sur cette planète, voici ce que cela signifie : cela signifie que le bien (une intention positive) peut supplanter le mal (une intention négative). Cela veut aussi dire que vous disposez d’une puissance bien supérieure à celle de ceux qui utilisent leur désir pour créer des pensées sans amour. Cela signifie encore que vous n’avez strictement rien à craindre d’aucune entité vibratoire inférieure que ce soit, sur cette planète ou hors de cette planète, car c’est vous qui avez la puissance ! Nous vous avons souvent répété cela, auparavant, mais il s’git de quelque chose de spécial. Oh, si spécial ! 

 

 

Certains d’entre vous ont été effrayés par des groupes sur cette planète, animés d’énergie inférieure et qui sembleraient disposer d’une puissance importante. Vous les avez appelés « Le gouvernement secret ». Nous sommes ici ce soir pour vous annoncer de bonnes nouvelles à ce sujet ; ces gens-là ont des problèmes ! ils n’ont jamais rien vu de semblable à ce que vous avez. Ils ne peuvent se dresser contre un être éclairé qui œuvre dans une énergie lumineuse à fréquence vibratoire élevée. Ils ne le peuvent ! Et vous verrez leurs efforts s’affaiblir peu à peu dans la lumière de l’illumination émise par ceux qui, comme vous, possèdent la puissance. Vous pourrez peut-être dire : « Mais ils disposent de tellement de ressources ! » Nous disons que cela n’est pas important. Ce qui l’est, c’est la masse critique, la prise de conscience de la planète. Unis ensemble vous disposez de la puissance ! Vous êtes baignés de cette nouvelle énergie ! Voici votre pouvoir. Il réside dans les bienfaits nouveaux dont vous prenez conscience et que vous revendiquez. Il réside dans votre fauteuil doré. 

 

Je vous demande ceci, très chers : Comment pourrions-nous qualifier l’événement qui verrait un prisonnier politique devenir plus tard le président de son pays ? Il y a là une puissance vibratoire élevée à l’œuvre. C’est une modification du niveau de conscience de très nombreux humains. Ceux dont la fréquence vibratoire est faible, même s’ils disposent de ressources abondantes et d’une puissance apparemment sans limites, s’affaibliront, disparaîtront et la vérité surgira. La masse critique de conscience fera preuve de discernement et prendra les bonnes décisions et ceux qui se tapissent dans l’ombres des secrets et des conspirations échoueront. Voici de bonnes nouvelles, en effet, et elles sont en marche. 

 

Qu’est-ce qui a fait la différence ? pourriez-vous vous demander. L’intention. Et également la faculté de communiquer rapidement avec les autres. Lorsque quiconque peut communiquer instantanément avec toute autre personne, il ne peut y avoir de secret ! 

 

Nous vous le disons, très chers, vous tenez les commandes collectivement, car vous avez le pouvoir, un pouvoir que vous n’imaginez même pas. Le potentiel positif l’emporte sur le négatif. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’un tel résultat se produit. Voyez-vous ce que vous avez réalisé ? C’est de ceci qu’il s’agissait. C’est pour cela que vous avez subi l’épreuve. Voici pourquoi vous êtes arrivés sur cette planète ; pour constater le résultat. C’est exaltant. Voici pourquoi la planète vous répond par des vibrations plus élevées et se transforme tellement – avez-vous remarqué ces changements ? Ce sont les réponses qui vous sont adressées ! Alors, n’êtes-vous pas heureux d’être assis dans votre fauteuil doré ? C’est le fauteuil de la puissance spirituelle et il a le pouvoir de modifier l’ensemble de votre futur. 

 

 

 

Kryeon, canalisé par Lee Carroll 

Le retour : la 3è maison

Gif maisons  La troisième maison 

 

Mike s’arrêta sur le sentier avant de pénétrer dans la troisième maison. Un écriteau planté dans le gazon annonçait la MAISON DE LA BIOLOGIE. La maison et la pancarte arboraient une seule et même teinte, comme cela avait été le cas pour les maisons précédentes. Celle-ci était d’un vert irlandais resplendissant qui se mariait parfaitement aux arbres et aux parterres luxuriants du voisinage, adouci par la lumière diffuse de la brunante. Mika savait qu’il allait rencontrer un autre ange avec qui il se lierait certainement d’amitié. Il passa en revue ce qu’il avait traversé jusqu’à maintenant et conclut que les deux premières maisons avaient été des lieux où on l’avait aidé à préparer son voyage. Ce qui l’attendait maintenant devait être plus substantiel et formateur. Après tout ce qui m’est arrivé jusqu’à présent, pensa-t-il, ça devrait maintenant devenir plus facile. 

 

Au moment où il approchait de la maison, un ange vert énorme se présenta sur le palier et, à l’approche du voyageur, formula la salutation d’usage. 

 

-       Salut à toi, Michaël Thomas de l’Intention pure ! L’ange, que Mike appellerait Vert, bien sûr, était particulièrement vigoureux et joyeux. Touts les anges lui avaient paru animés, mais Vert affichait comme une sorte de sourire permanent. Il regarda Mike de la tête aux pieds. 

-       Belle épée ! 

-       Salut à toi Vert, répondit Mike sans se soucier du commentaire de l’ange. Je suis prêt à parier qu’il a dit ça seulement pour me faire oublier que je dois transporter un objet si saugrenu dans ma quête spirituelle, pensa Mike. 

-       Non, répliqua l’ange, qui avait lu les pensées de Michaël, Les épées ne sont pas toutes aussi grandioses que la tienne. Je le sais. J’en vois régulièrement. 

-       Quelle est différence ? 

-       Nous t’avons donné un nom approprié, Michaël. Ton intention est vraiment pure et ton cœur résonne encore de ta quête. Tes outils reflètent par conséquent ce que ceux de mon groupe peuvent percevoir. Si tu veux bien te donner la peine d’entrer. 

 

Mika suivit Vert dans la maison, poursuivant la conversation. 

-       Suis-je pour cela différent, spécial, meilleur ? 

-       Ça te donne un potentiel immense, Michaël ! Rappelle-toi qu’en tant qu’être humain, tu as la possibilité de choisir. Nous ne notons pas les humains et ne les divisions pas en catégories. Nous voyons chacun d’entre vous en fonction d’un degré de potentiel d’énergie. 

-       Potentiel pour quoi ? 

-       Pour changer ! 

-       Pour quelle raison ? 

 

Vert s’arrêta pour faire face à Mike. Ils venaient de traverser une série de petites pièces vertes et se trouvaient maintenant dans l’entrée de ce qui semblait être l’appartement temporaire de Mike. Dans un langage doux et empreint d’une incroyable patience et de respect à l’égard de l’être humain qui se tenait devant lui, l’ange lui dit : 

 

-       Pourquoi es-tu ici, Michaël Thomas ? 

-       Pour retourner chez moi, déclara rapidement et honnêtement Mike. 

-       Et que dois-tu faire pour ça ? L’entité lui offrait l’occasion de définir sa situation actuelle. 

-       Franchir la route des sept maisons. 

-       Et ? Vert voulait qu’il lui en dise davantage. 

-       Devenir un être aux dimensions différentes. Mike répétait gauchement les paroles d’Orange. Vert laissa voir un large sourire et dit : 

-       Un jour, Michaël de l’Intention pure, tu comprendras certains des concepts que tu énonces maintenant. Orange te l’a-t-il dit ? Mike savait que son jeu avait été découvert. 

-       Oui, il l’a fait. Je ne comprends pas encore tout. 

-       Je sais, dit le grand Vert d’un ton moqueur. Pour en revenir à la question, comment te prépares-tu à rentrer chez toi ? 

-       Je change ! déclara Mike d’un ton triomphant. 

-       Pourquoi ? questionna Vert. Ils avaient fait le tour de la question et Mike devait exprimer son opinion. 

-       Je ne peux y arriver sans change ? risque Mike. 

-       Voilà ! Le chemin du retour présente diverses voies, mon ami. D’abord, il faut l’intention ; ensuite, la préparation. Ces étapes sont toujours suivies de la découverte de soi et de la réalisation selon laquelle les transformations à subir sont nécessaires pour atteindre un but. Mais, tu sens déjà tout ça. Une autre étape consiste à examiner le fonctionnement des choses pour s’adapter à la vision d’ensemble. L’ouverture de la porte qui permet d’entrer chez soi est l’équivalent d’une remise de diplôme. Il n’y a rien de comparable. 

 

C’était la première fois qu’un ange parlait du but et de l’étape finale. Mike en était tout agité. 

-       A quoi dois-je m’attendre ? C’est ce qui l’intéressait le plus : l’étape finale, ce qu’il trouverait en rentrant chez lui. 

-       Quand tu l’as demandé, tu l’as défini, répondit Vert. 

-       Quand ? 

-       Quant u as demandé à faire ce voyage, au début. 

 

Mike se rappela tout à coup la conversation avec le grand ange sans visage, où tout avait démarré, lorsqu’il lui avait demandé de décrire le but. 

-       Tu es au courant ? demande Mike, surpris. 

-       Nous faisons tous partie de la même famille, Michaël. Vert se glissa dans la pièce où Mike devait loger. Voilà qui doit te sembler familier, n’est-ce pas ? 

 

Mike jeta un coup d’œil autour de lui. La pièce ressemblait aux autres chambres qu’il avait occupées. Elle invitait au repos et au sommeil. L’odeur du repas qui l’attendait dans la pièce attenant chatouillait ses narines. 

-       Nous avons prévu des vêtements de rechange pour toi cette fois-ci, dit l’ange en indiquant le placard. 

 

Mike se rendit soudain compte qu’il devait offrir une image terrible, le sang et la boue ayant séché sur ses vêtements déchirés. La violente tempête qu’il avait essuyée avait laissé des traces. Il se tourna vers le placard. Des vêtements de voyage à sa taille et un confortable peignoir vert s’offraient. Il se tourna pour demander à Vert comment on avait su sa taille, mais celui-ci avait disparu. Mike sourit et dit à haute vois, sachant que Vert l’entendrait : 

-       Bonne nuit, mon ami angélique vert. A demain ! 

 

Michaël mangea et dormit profondément jusqu’à cinq heures du matin, mais il fit un cauchemar. Il revit l’horrible créature sombre qui se rapprochait de lui durant la tempête. Il ressentit à nouveau la menace d’une fin qui pesait sur lui et il en fut terrifié. Il se réveilla brusquement, en sueur. Vert était là, au pied de son lit ! 

-       Tu es prêt ? 

-       Vous ne dormez donc jamais ? 

-       Bien sûr que non ! 

-       Le jour n’est même pas encore levé. Mike ressentait l’épuisement relié au manque de sommeil et au rêve terrifiant. 

-       Il faudra que tu t’habitues à la Maison de la biologie, Michaël Thomas. Vert souriait sans bouger. Je serai ici tous les matins à 5 h 30 pour le début de ton enseignement. Avant que nous  ayons terminé, tu sauras tout des étapes du sommeil, de l’énergie biologique et des mauvais rêves. 

-       Tu connais mes rêves ? demanda Mike. 

-       Michaël, tu ne comprends pas encore notre relation avec toi. Nous savons tout de toi et nous honorons hautement ton fonctionnement. Vert recula légèrement et fit signe à Mike de se préparer à le suivre. Mike se sentait plutôt mal à l’aise. 

-       Vert, je suis complètement nu. 

-       C’est ainsi que tu commenceras la leçon, Michaël. Ne soit pas timide. Enfile le peignoir vert qui est dans le placard. 

 

Mike obéit et passa dans l’autre pièce pour prendre son petit déjeuner. Vert ne le quittait pas d’une semelle. Il s’assit près de lui et le regarda manger sans prononcer une seule parole. C’était la première fois qu’une entité angélique l’observait de si près. Il y avait quelque chose de différent. Après le repas, Vert conduisit Mike dans une pièce particulière. Les autres maisons étaient énormes et leurs pièces, immenses avec des plafonds très élevés. Celle-ci, par contre, offrait de petites pièces et presque tout l’enseignement se fit dans une seule d’entre elles. Vert commença sur le champ. 

-       Michaël Thomas de l’Intention pure, montre-moi ton illumination. 

-       Je ne comprends pas, dit Mike. 

-       Où est ton intention pure ? Où est ton amour ? Où est la partie de toi qui connaît Dieu ? Résolu, Vert poursuivit : « Aller, montre-moi la partie de ta biologie qui possède ces attributs ». 

 

Mike n’avait pas à réfléchir longuement à la question. Il comprenait que l’ange vert voulait qu’il lui montre où se situaient ces valeurs dans son corps humain. 

-       Il y en a ici, dit-il en pointant son front, d’autres là, en plaçant la paume de sa main sur sa poitrine. C’est là que je ressens ce que tu me demandes. 

-       Faux ! dit vert d’une voix assourdissante qui étonna Mike. Tu veux essayer encore ? 

 

Michaël pointa lentement diverses parties de son corps, demandant chaque fois à Vert si c’était ici ou là. Vert répondait  inlassablement par la négative. 

-       Je n’en sais rien alors, finit par avouer Mike, presque exaspéré, après avoir pratiquement fait le tour de toutes les parties de son corps. Où est-ce ? 

-       Je vais te raconter une blogue. Ensuite, tu pourras essayer de nouveau. 

 

Mike trouvait la situation très amusante. Il était là, en compagnie d’un ange, sur une terre d’un genre qu’il n’avait pas connu dans sa vie précédente, et voilà que l’entité s’apprêtait à lui raconter une blague ! Qui l’eut cru ? Quel endroit étonnant ! 

-       Il était une fois un homme qui se sentait illuminé, dit Vert en s’amusant vraiment à l’idée de raconter son histoire. Sentant qu’il avait atteint un degré d’illumination lui permettant de poursuivre sa route, il décida de prendre un taxi. 

Vert s’arrêta, en souriant. Mike aurait dû réagir devant l’utilisation du mot taxi par un ange. Mais il n’accorda pas ce plaisir à Vert et n’exprima aucunement l’envie de rire qui le tenaillait. Il grimaça tout de même un peu. Et Vert poursuivit son histoire. 

 

-       Ayant trouvé le taxi qu’il cherchait, l’homme glissa sa tête par la fenêtre entrouverte et dit au chauffeur ; « Je suis prêt, allons-y ! » Le chauffeur obéit et partit aussitôt à vive allure dans la direction indiquée, n’emportant que la tête de l’homme dans la voiture ! Le visage impassible, Mike pencha la tête sur le côté en ayant l’air de dire ; « Et après ? » Vert conclut son histoire : 

-       Béni soit celui qui installe tout son corps dans le taxi avant de dire qu’il est prêt à partir ! Vert était fier de son histoire, malgré le manque de réaction de Mike, et savoura le silence qui suivit. 

-       Quel affreux blagueur tu fais ! s’exclama Michaël en retenant à peine son envie de ‘esclaffer. Alors, ta blague signifie quoi au juste ? 

-       Michaël Thomas de l’Intention pure, chaque cellule de ton corps enferme une conscience qui connaît Dieu. Chaque cellule dispose d’un potentiel d’illumination, d’amour et de changement vibratoire. Laisse-moi te montrer. Au même instant, Vert posa un geste qui consterna Mike. Il s’approcha sans crier gare et, à la vitesse de l’éclair, lui écrase l’orteil avec son pied ! 

-       Hé ! protesta Mike devant cette violation de confiance. Qu’est-ce qui te prend ? 

 

Son orteil brûlait et il tenta de le masser pour atténuer la douleur tout en sautillant sur le plancher. « ça fait mal ! » hurla Mike à l’intention de Vert. Son orteil vira au rouge puis au noir. « C’est atroce. Je crois qu’il est fracturé ». 

-       Qu’est-ce qui est douloureux, Michaël ? demanda Vert, comme si de rien n’était en regardant Mike s’agiter dans la pièce et grimacer de douleur. 

-       Mon orteil, espèce de sadique ! Mike ne savait plus ce qu’il disait ; il était en colère. Mais sa colère n’atteignait pas Vert qui se rapprocha. 

-       N’approche pas ! lui lança Mike en se protégeant de ses mains. Je n’ai plus envie de massage angélique ni de thérapie de l’âme. Reste où tu es ! 

-       Qu’est-ce qui te fait mal ? demanda Vert encore une fois. Ce n’est pas ton orteil. 

-       Ah non ? rétorqua Mike, s’installant sur le plancher en position de lotus, soufflant sur son pied et parvenant à peine à garder son équilibre. « Alors, dis-moi ce qui fait mal, ô sainte verdure ! » 

La « verdure » demeura indifférente au sarcasme de Mike. 

 

-       NOUS avons mal, dit l’ange. Chaque cellule de notre corps ressent ton inconfort actuel. Dis-le Michaël : « NOUS AVONS MAL » Mike obéit. 

-       NOUS avons mal, réussit-il à prononcer sans trop d’enthousiasme. 

-       Accordes-tu la permission d’une guérison ? demanda Vert. 

-       Oui, répondit Mike, se montrant tout à coup intéressé. 

-       Exprime ta permission. 

-       Je te donne la permission de guérir mon orteil, dit Mike. 

-       FAUX ! énonça Vert d’une voix forte. Mike n’avait pas besoin d’une carte pour comprendre qu’il avait mal répondu. Il essaya encore. 

-       Je te donne la permission de guérir… euh … je veux dire NOUS. 

 

Vert n’était toujours pas satisfait de la réponse et le lui dit : 

-       Michaël, donne la permission à l’événement, pas à MOI. 

 

Mike réfléchit avant de reformuler sa phrase. 

-       J’autorise la guérison. NOUS avons mal et NOUS allons tous en bénéficier. 

-       Voilà ! dit Vert d’un ton réjoui et en frappant des mains. Tu as réussi, Michaël Thomas de l’Intention pure ! Tu as guéri ton orteil ! 

 

L’orteil de Mike cessa sur le champ de le faire souffrir. La rougeur prit une teinte toute rosée, et son corps entier se sentit soulagé. Vert s’approcha de lui et celle fois-ci, Mike ne lui demanda pas de garder ses distances. 

-       Michael, sais-tu ce qui vient de se produire ? demanda Vert d’une vois douce et gentille. 

-       Je pense que oui, mais j’ai besoin que tu le précises. Mike avait été affaibli par cette leçon ; la douleur l’avait épuisé. Vert poursuivit. 

-       Jamais plus je ne te ferai souffrir, mon cher ami. Je te le promets. A partir de maintenant, ton apprentissage ne se fera pas dans la douleur. Ce que tu viens d’apprendre est ceci : la douleur d’une partie affecte l’ensemble. C’était une expérience collective. Tu te sens fatigué n’est-ce pas ? Si l’expérience avait seulement mis ton orteil en cause, pourquoi donc est-ce que ton comportement entier a-t-il été atteint ? Pourquoi étais-tu en colère ? Est-ce ton orteil qui m’a crié après ? Non. C’est ton corps tout entier. Ton orteil expérimentait la douleur, mais ton être entier y a participé. L’orteil était la source du problème, mais je te jure que toutes tes cellules étaient au courant ! Le même phénomène existe, qu’il soit question de joie, de plaisir, de passion oud e vérité. Chaque cellules ressent tout et est consciente de l’ensemble de la situation. Vert fit une pause pour bien marquer le reste de ses paroles : « Il en va de même de l’illumination spirituelle et de la quête divine ». 

 

-       Bon, alors où se situe exactement mon illumination ? Mike souhaitait une réponse claire, sans blague ni blessure à l’orteil. 

 

-       Elle est répartie également dans chaque cellule de ton corps, michaël Thomas. Chaque cellule est consciente du tout. Chaque cellule connaît tout de l’autre. Chacune prend part à la vibration de l’être humain dans sa totalité. Vert finit une autre pause et se retourna pour faire face à Mike. « Pendant ton séjour ici, tu apprendra les caractéristiques de l’élévation vibratoire. Avant que nous commencions, tu dois te percevoir comme un groupe de cellules qui savent tout, et non comme un ensemble de parties détachées. » 

 

-       Je pense que je peux y arriver, dit Mike avec une intention ardente. 

-       Moi aussi ! Vert montrait un sourire éclatant. Il se leva : « es-tu prêt ? » Encore marqué par l’incident de l’orteil, Mike eut un mouvement involontaire vers son pied, mais répondit : 

-       Tout à fait. 

 

Les heures suivantes s’écoulèrent dans l’apprentissage de l’anatomie humaine et de la santé. Ce n’était pas une formation médicale, mais plutôt tune série de conseils pratiques sur le mode de vie et la santé. L’information transmise semblait inépuisable. Vert lui parla d’alimentation, de façons d’acquérir de l’énergie, du rôle et du moment propice pour pratiquer certains exercices, et surtout, de reconnaître le moment idéal de s’y adonner. Tout au long de l’enseignement, Vert s’assurait que Mike saisissait bien le NOUS de son être. Mike commençait à penser qu’on ne lui permettrait plus d’avoir des parties, et Vert approuvait. 

 

Michaël dormit très profondément cette nui-là, sans cauchemar. Le lendemain matin, Vert était déjà là, au pied de son lit, et resta près de lui pendant le petit déjeuner. Il en profita pour lui donner des explications sur la nourriture qu’il avalait. Il ne semblait pas se préoccuper de ce que Mike choisissait, lui  expliquant tout ce qui se trouvait sur la table pendant que Mike se régalait en essayant de retenir tout ce qu’on lui apprenait. 

 

Dans les jours qui suivirent, Mike entreprit un programme d’exercices. Certains jours, Vert lui ordonnait de revêtir son armure pour ne pas qu’il en oublie la sensation. C’était les jours que Mike préférait. Il comprit que son épée, son bouclier et son armure lui avaient manqué lorsqu’il s’en revêtit de nouveau. 

 

Vert enseigna à Mike l’équilibre naturel du corps, le rôle de la  nourriture, des plantes, des herbes. Mike s’émerveillait devant le travail ordonné des cellules, comme si elles savaient quelque chose qu’il ignorait. C’était étonnant ! Vert lui expliqua qu’il existait une polarité magnétique subtile pour chaque organe et chaque cellule. Les cellules étaient « au courant » et travaillaient à réaliser un équilibre parfait. Lorsqu’elles étaient en équilibre, les cellules pouvaient se régénérer et Mike comprit de quelle façon le corps parvenait à se renouveler constamment. Un jour, il posa à Vert une question plutôt amusante : 

 

-       Mes cellules, je veux dire NOUS, sont très habiles à équilibrer la biologie. Comment se fait-il que moi, je sois ignorant du processus ? Puis-je améliorer la situation ? Mon esprit n’a pas la connaissance que les cellules possèdent. Quel est mon rôle en tant que Mike ? 

-       Question très intéressante, Michaël Thomas de l’Intention pure  ! Vert avait insisté sur intention pure et Mike savait où il voulait en venir. Vert poursuivit : « Ton corps a seulement besoin que tu lui fournisses ce qu’il lui fait, que tu l’entoures de sagesse et que tu t’en occupes, et il fera le reste. Jusqu’à maintenant, tu as appris à lui procurer le confort, à bien le nourrir et à lui assurer de l’exercice. Ton système n’a pas besoin d’autre chose. Mais il est temps que tu comprennes le rôle de ton esprit. Car il ya quelque chose que tu dois fournir à ton corps qu’il ne pourrait acquérir sans toi. Sais-tu de quoi il s’agit ? 

 

 

Mike croyait le savoir. 

-       Oui, je sais. Mike se sentait en forme comme il ne l’avait jamais été. Sa nudité ne le gênait pas, encore moins en présence de Vert, qui lui fit part des changements qu’il avait remarqués chez lui. Le comportement de Vert se rapprochait à la fois de celui d’un père et d’un entraîneur de champion mondial. « Il est temps que je fasse un choix », lâcha Mike. Vert faillit exploser de joie. 

-       C’est la première fois qu’un humain fait cette prise de conscience si vite. 

 

Mike comprit qu’il avait enfin énoncé quelque chose de bien, et la réaction de Vert l’enchantait. La présence angélique se rua dans la pièce, démontrant pour la première fois sa capacité de défier la gravité et de change de forme. Mike aurait pu être effrayé, mais le spectacle ne s’adressait qu’à lui. Vert retrouva son calme et se planta devant Mike. Il avait retrouvé son apparence habituelle, mais son regard demeurait complètement ébahi. Le visage orné d’un large sourire, il dit : 

-       Michaël Thomas de l’Intention pure, que choisis-tu ? 

-       Je choisis d’utiliser les nouveaux présents de l’Esprit et d’élever ma vibration. 

Encore une fois, Mike était conscient de s’être exprimé correctement. Vers recula de quelques pas, comme pour permettre à la sagesse croissante de Mike de mieux se répondre. Vert était de toute évidence impressionné. 

-       Qu’il en soit ainsi à partir de maintenant, Michaël Thomas, s’exclama Vert. Tu as bien compris. Tes cellules sont incapables d’utiliser l’aspect de Dieu que tu portes en toi et qui a le pouvoir de choisir de s’illuminer. Seul ton esprit peut faire ce choix et, malgré cela, chaque cellule saura que tu as accordé ta permission. Quand ton orteil te faisait souffrir, ton esprit le savait. Alors, quand tu demanderas une vibration plus élevée, ton orteil le saura. Le NOUS en toi est en fête à l’instant même, Michaël. Toutes tes cellules savent qu’elle intention tu as exprimée. Tu dois aller te reposer maintenant. 

 

La journée avait été merveilleuse, et la compréhension spirituelle de Mike s’intensifiait. Il avait accompli quelque chose hors de l’ordinaire. En le conduisant à sa chambre, Vert lui expliqua qu’il avait exprimé l’intention d’une poursuite sacrée, la première demande d’une longue série à venir. Chaque fois qu’il devrait s’élever à un autre niveau, sa biologie devrait être équilibrée et il devrait en accorder la permission. La fierté que Vert ressentait à l’égard de Mike le poussait à le traiter avec un respect plus profond encore. Lorsqu’ils arrivèrent à la porte de la chambre, Vert demanda à Mike de le regarder en face. 

 

-       Michaël Thomas de l’Intention pure, j’ai l’habitude de me retirer maintenant  et de revenir le lendemain matin. Tu connais l’horaire. Je suis ici pour te dire que je t’aime tendrement. Les attributs du changement de vibration comportent des conséquences avec lesquelles tu dois te familiariser. Je t’ai assuré que je ne te blesserai pas, et je tiendrai ma promesse. Tout ce qui se déroulera dorénavant suivra le rythme de ton choix. Toute blessure que tu ressentiras dépendra de toi. Plus rien ne sera désormais semblable. Ce soir, tu t’endormiras en tant qu’humain que tu connais mais, au réveil, tu seras différent et tu aura toutes les caractéristiques de ta nouvelle vibration. 

 

Vert fixa longuement Mike, et ce dernier se sentit honoré par tant d’attention. Il savait que l’instant était différent et il eut envie de demander des précisons à Vert. Qu’est-ce qui est différent ? Le saurai-je demain ? Qu’apprendrai-je demain ? Dis-le moi maintenant ! 

 

Mais il n’en fit rien et Vert prétendit ne pas entendre. Il recula lentement pour sortir de la chambre, ce qu’il ne faisait pas habituellement. Quelque chose se transformait, et Mike ressentait une certaine menace. Il s’adressa aux murs. 

 

-       Je suppose que je dois m’attendre à une transition frappante avant d’arriver chez moi. Peut-être même vais-je devenir un ange avant d’y arriver ! Et si je prenais aussi une couleur particulière ! 

Le simple fait d’imaginer tout cela le faisait presque rire et il s’attendait à une riposte de la part d’un ange, mais il n’entendit que le silence. Un changement s’opérait déjà à l’intérieur de lui. Il sentit une vibration au creux de l’estomac et frissonna. Il savait qu’il était temps de se mettre au lit. 

 

Il dormit mal et souhaita se retourner vte à 5 h 30 car Vert lui manquait. Il ne se sentait pas en sécurité. Chaque fois qu’il s’endormait, le même rêve lui venait à l’esprit. L’horrible forme se présentait devant lui, le fixant intensément et, chaque fois, l’attrapait et le détruisait. Il perdait tous ses membres, se réveillait en sueur et angoissé, entendait ses propres cris, qui cessaient subitement, et puis c’était le silence total. Il se rendormait pour recommencer le même rêve de nouveau. Combien de fois pourrait-il être tué ? Cinq ou six ? C’était interminable. Sa mort se répétait inlassablement avec à l’occasion, de légères variantes. Le rêve se clarifiait peu à peu. Finalement, n’en pouvant plus, il se mit à pleurer. Le manège se poursuivit, et il constata qu’il déversait son âme entière sur l’oreiller. Il ne se rappelait pas avoir été autant désespéré de toute sa vie. Même la mort de ses parents ne l’avait pas si ébranlé. Il pleura à chaudes larmes, se mit à gémir ; il avait perdu toute maîtrise de lui-même. 

 

Il pleura sur lui-même et sur ses parents. Il pleura son amour perdu et les occasions qu’il avait ratées. Il sentait que l’entité négative l’avait tué, et il pleura finalement sa propre mort. Il se tordait de désespoir. Son corps se convulsait dans des sensations de douleur qu’il analysait et combattait. 

 

Michaël finit par s’assoupir d’épuisement pendant quelques heures avant le petit matin. Quelque chose n’allait pas. Le soleil était déjà levé. Où était Vert ? Pourquoi l’avait-on laissé dormir ? Mike se leva et ressentit une douleur au ventre après sa nuit si agitée par les pleurs. Il devait se tenir les côtes. 

-       Oh ! Que NOUS souffrons ! s’entendit-il dire à son corps. 

 

Il se dirigea vers la pièce où ses repas lui étaient habituellement servis. On n’y avait pas laissé de nourriture. Il revêtit son peignoir vert et partir à la recherche de Vert. Il constata que les pièces qu’il connaissait bien semblaient tourner au brun et se demanda si ce n’était pas l’effet de la lumière. Il avait d’ailleurs l’impression qu’elle faiblissait. Où  est Vert ? Qu’est-ce qui se passe ? 

-       Vert, où es-tu ? Il n’obtint pas de réponse. 

Mike fit le tour de la maison, amis ne trouva l’ange nulle part. Puis, fatigué et affamé, il s’installa dans la pièce où Vert lui  avait donné son enseignement. Perplexe, il sentit une sorte de noirceur l’envahir, ce qu’il n’avait pas expérimenté depuis le début de son voyage. Mais ce sentiment lui était familier ; c’était la dépression qu’il avait connue pendant si longtemps à Los Angeles. 

-       Qu’est-ce qui se passe ? se demanda-t-il à haute vois. Seul un silence l’entourait. « Où sont-ils passés ? Bleu ? Orange ? Vert ? Hé ! J’ai besoin de vous ! » Silence. 

Il constatait que la dépression l’envahissait toujours. Il ne fallut pas longtemps avant qu’il se retrouve dans un état où plus rien ni personne ne l’intéressait. Mais il refusa la situation. 

-       Bon, d’accord. Si vous ne voulez pas m’aider, j’emprunterai la voie difficile. 

Ne sachant pas trop ce qu’il entendait exactement par là, Mike ne cherchait qu’à produire une réaction quelconque. Il retourna à sa chambre et, en ouvrant le placard, se rappela la carte. Peut-être lui donnerait-elle quelque indication. Elle l’avait toujours fait lorsque ça ne tournait pas rond sur cette étrange terre spirituelle. Il retrouva le parchemin et s’empressa de le dérouler. Il ne s’attendait absolument pas à ce qu’il vit. Tout  à fait sceptique, il déposa la carte, se remit au lit vêtu de son peignoir et s’abrita sous les ouvertures. Il était une heure. Quelle importance. Mike fixait intensément les murs. 

 

Sur le parchemin, là où se trouvait habituellement le VOUS ETES ICI, il n’avait trouvé que le néant, rien, aucun signe. La carte ne fonctionnait plus. Elle était dépourvue de sa magie. 

La forme verte avait-elle réussi à se glisser dans la maison et à le tuer au cours de la nuit ? Avait-il rêvé ou connu la réalité dans son sommeil ? La sombre silhouette avait-elle aussi tué les anges ? 

 

Comment était-ce possible ? Michaël se battait contre la dépression et les ténèbres. Il essayait de comprendre et fouillait son esprit pour se rappeler le moindre petit élément transmis par Vert pouvant expliquer ce qui se passait. Dans le brouillard de sa conscience, Mike se rappela les propos de vert : « Toute la souffrance que tu connaîtras dorénavant sera créée par toi. Rien ne sera plus pareil désormais. Je t’aime tendrement ». Etait-ce là des paroles d’adieux ? Mike se rappela cette phrase prononcée par le grand ange blanc au début : « Les apparences sont parfois trompeuses… » Il devait s’accrocher. Mike croyait en Dieu, et tout ceci n’était qu’un jeu, qu’un test ! 

 

Mike fit la seule chose qui lui semblait sensée. Il se leva et revêtit son armure. Elle n’était plus aussi confortable. Elle lui paraissait plus lourde que dans ses souvenirs, et l’épée restait encombrante. Peu importe. Il l’arbora fièrement et s’exprima à haute voix. 

-       Rien ne vaincra mon esprit. J’exige la victoire contre ma dépression ! 

Rien. Silence. Paroles vides. Aucun sentiment d’amour ou de gloire ni de sensation d’être protégé par qui ou quoi que ce soit. Cette terre était complètement vide. Michaël Thomas était seul. Mike luttait sans relâche pour conserver tous ses esprits. Il était décidé à ne pas céder ! Il se rendit dans la salle d’enseignement et s’installa, vêtu de son armure, dans le fauteuil de l’élève. Il y resta jusqu’au coucher du soleil, en attente, dans le silence absolu d’une terre dépourvue de la moindre sonorité. Il demeura alerte tout ce temps, ne sachant trop à quoi s’attendre, mais il ne  s’abandonnerait pas aux ténèbres de la dépression qu’il avait su vaincre une fois déjà avant de pénétrer sur cette terre merveilleuse. 

 

Puis, la pièce s’assombrit, et il s’assoupit. Cette fois son sommeil ne fut pas agité. Mike commençait à établir la paix où elle ne s’était jamais située. Il développait graduellement le pouvoir de le faire. Pendant son sommeil, son épée oscillait doucement, chantait, en réponse à la nouvelle vibration de l’être humain unique qui la possédait. Michaël Thomas n’était pas conscient du phénomène. Son bouclier luisait légèrement, en réponse à de nouvelles directives émanant d’une biologie en transformation. Mike n’était pas conscient de cela non plus. Son armure le tenait au chaud, en réponse à des directives spirituelles provenant d’une source nouvellement éveillée dans son ADN. Michaël Thomas n’était pas non plus conscient de cela. Toutes les cellules de son corps étaient en pleine transformation et la métamorphose était presque achevée. Mike dormit très bien. 

 

 

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Tout était différent lorsqu’il s’éveilla le lendemain matin. Il était toujours dans le fauteuil, mais la pièce était plus claire et plus gaie. Il se leva et mit son esprit à l’épreuve. Il trouvé étrange de constater que sa première pensée n’était pas de voir s’il était toujours seul, mais ‘il allait bien. Partie, la dépression ! Il remarqua qu’il portait toujours son armure, mais sans en ressentir tout son poids. Comme il marchait d’un pas alerte vers la pièce om ses repas lui étaient normalement servis en se demandant s’il allait encore devoir se priver aujourd’hui, il sentit l’arôme appétissant du petit déjeuner. Il sut alors que tout irait à nouveau pour le mieux. 

 

Il mangea comme il ne l’avait jamais fait. Affamé, il dévorait presque tout ce qui s’offrait à lui, se réjouissant de son bien-être. Il se surprit même à chanter la bouche pleine ! 

-       Ma mère aurait honte de mes mauvaises manières, se dit-il, la nourriture dégoulinant le long de son menton. 

-       Elle est très fière de toi, Mike. Et nous le sommes aussi. Vert se tenait sur le pas de la porte entrouverte. 

 

Mike se leva en guise de respect pour son ami Vert. Il était enchanté de le revoir. 

-       Vert ! Je croyais t’avoir perdu. Entre et viens t’asseoir. Mike reprit sa chaise et poursuivit son repas. 

 

L’ange imposant se dirigea vers la table, s’assit devant Mike et attendit que ce dernier prenne la parole. Il savait qu’il devait avoir des tas de questions à poser sur ce qui s’était passé la veille, mais Vert attendait qu’il commence. Il s n’échangèrent aucune parole. Mike continuait de manger tout en fredonnant, souriant béatement et regardant Vert d’un œil brillant. Vert l’observait, examinant attentivement son corps toujours revêtu de l’armure. Il ne put résister plus longtemps ; 

-       Belle épée ! 

 

Mika éclata de rire en entendant la même remarque qu’à son arrivée. La nourriture jaillit de sa bouche, et Vert se joignit à lui dans cette manifestation de joie. Ils se serrèrent affectueusement. C’était la première fois que Mike était autorisé à toucher un ange de cette terre, ais il sut instinctivement que ce geste était désormais approprié. Ni l’un ni l’autre ne pouvais cesser de rire. Michaël se mit à danser au centre de la pièce, accompagné de l’ange ; il se laissait aller au son de la musique de son âme, foulant de ses pieds les miettes échouées sur le plancher dans ce moment d’excitation et dont certaines se collaient à ses orteils. La pièce était dans un fouillis total mais c’était sans importance. Les contorsions qu’il avait subies la veille le faisaient encore souffrir. Il dut se rasseoir afin de se reposer un peu. Puis, il s’adressa à Vert : 

 

-       Je savais que tu reviendrais, tu sais. 

-       Comment le savais-tu ? 

-       Parce que tu m’avais dit que tu m’aimais. 

-       C’est vrai, je t’aime. Mike avala une autre bouchée. 

-       Mes parents peuvent-ils vraiment me voir ? La question s’avérait très importante à ses yeux. Il se rappelait le commentaire de Vert lorsqu’il était entré dans la pièce. 

 

-       Le fait que tu poses d’abord cette question reflète ta nouvelle conscience, Michaël Thomas de l’Intention pure. Il arrive que les anges d’ici s’amusent à prendre des paris sur les questions qui seront énoncées en premier lieu après un changement de consigne. Celle que l’on pose habituellement, tu ne l’as pas encore formulée. Nous avons passé passablement de temps ensemble, et u ne l’as pas encore posée. Tu t’interroges plutôt sur tes parents. Vraiment, j’ai devant moi un être humain hors de l’ordinaire ! 

 

Mika hésitait à le croire, mais il avait l’impression que Vert devenait émotif, si un tel sentiment était possible chez les anges. Il y eut un silence, et Vert reprit la parole. 

-       Oui, Michaël Thomas, tes parents peuvent te voir, et ils sont vraiment fiers. Vert attendait la suite des questions. 

 

Mike réfléchit à ces propos et poursuivit : 

-       Je crois saisir le sens de la journée d’hier. 

-       Ah oui ! Vraiment ? Alors explique-moi, di t Vert en penchant la tête sur le côté, comme pour mieux entendre les paroles à venir. 

Normalement, à cette étape de l’enseignement dans la Maison de la biologie, l’entité passait beaucoup de temps à expliquer à un humain perplexe où avait bien pu passer tout le monde la veille et la raison de l’horrible journée solitaire et de la noirceur de l’esprit. 

-       J’ai changé, Vert, tout comme tu me l’avais prédit. Je me sens différent. Je me sens… NOUS nous sentons plus puissant. J’ai une conscience de toi que je n’avais pas auparavant. D’une certaine manière, tu es passé à mes yeux du rôle d’enseignant à celui de.. Mike s’arrêta pour mieux réfléchir sur le terme à utiliser, mais Vert prit la parole. 

-       … membre de la famille ? 

-       Oui, approuva Mike sur le champ. Il se tourna vers l’intérieur, mais parvint à poursuivre : « Ce qui s’est passé hier, j’ai cru que c’était un test, mais ce n’était pas le cas ». Vert écoutait attentivement, laissant Mike exprimer son opinion sur ce qui s’était produit. « Je sais que tu m’expliqueras éventuellement les détails de tout cela, mais je crois savoir pourquoi ». Michaël parlait lentement, avec précaution, tel un professeur. « Chaque cellule de mon corps s’est en quelque sorte retirée. Comme si j’avais coupé le courant pour mourir. Je ne trouvais aucune consolation. Même mon esprit ne parvenait pas à trouver une seule raison d’exister. J’étais comme un être humain neutre, et j’ai alors compris ce qui se passait lorsque j’ai consulté ma carte. Ça été un signal pour mon esprit ». 

 

Vert était impressionné. Il n’avait encore jamais rencontré d’élève de passage dans la maison verte qui comprenait si clairement les caractéristiques du changement de vibration. Il fallait en général beaucoup de temps pour l’expliquer. C’est pourquoi Vert savait qu’il était en présence d’une entité spéciale, Michaël Thomas. Il était fier de son élève et l’en aimait d’autant plus. Mike poursuivit : 

-       La carte est « morte » aussi ; j’étais dans les limbes. C’est alors que j’ai saisi. Pour recevoir le présent spirituel de l’intention, je devais en quelque sorte renaître. Comme si le courant avait été coupé de mon existence pendant une journée et qu’il avait été rebranché sur un nouveau mode. Je savais que si je conservais mes esprits durant le processus, j’allais m’en sortir. J’ai utilisé une visualisation de toi où je te voyais me dire que tu m’aimais. C »st la seule chose qui fonctionnait. Quand je pensais à toi, je parvenais à me concentrer sur la raison de ma présence ici; Mike regarda Vert en souriant. Il essayait de cacher les larmes qui lui montaient aux yeux. « J’ai raison, n’est-ce pas ? » 

 

-       Je n’ai presque rien à ajouter, Michaël Thomas de l’Intention pure, dit Vert en se levant. Mais je vais te dire cependant que lorsque tu pensais à mon amour pour toi, ce n’était pas seulement le mien. Je fais partie d’une collectivité. Lorsque tu t’adresses à moi, tu t’adresses au TOUT. Tu en fais partie également mais tu ne le sens pas de la même façon que moi. Au fur et à mesure de l’élévation de ta vibration, tu deviendras plus conscient de tout cela. Lorsque tu as ressenti l’amour de Vert, tu as aussi ressenti celui de Bleu, d’Orange et même celui de tes parents et même celui de ceux que tu rencontreras sur ton chemin. Tu ne les connais pas encore, mais ils te connaissent. Nous formons un tout, Michaël, et u l’as ressenti au moment où tu en avais le plus besoin. Ton intuition a gagné ! Quel atout tu as déjà en main ! 

 

Mike savait qu’il y avait une suite. Il resta silencieux pour permettre à Vert de suivre le fil de ses pensées. Celui-ci continua : 

-       Tout ce que tu as dit est vrai. Pour passer à un plus haut niveau, il faut faire face au défi. C’est à ce moment-là que nous nous éloignons de toi pour te permettre de changer. Nous ne pouvons rien faire pour toi durant ce temps ; notre énergie nuirait même à ta transformation. Tu parviens spirituellement à franchir l’étape. Tu as éprouvé la perte de ta famille. Tu as ressenti l’abandon et la solitude durant cette courte période où tu devais demeurer  seul. La seule chose qui te recentrait était l’amour et, à titre d’enseignant de cette maison, je ne pouvais pas te fournir la solution. Tu l’as trouvée au centre de ta noirceur. Je te félicite de ta conscience et de ta maturité. Vert fit une pause pour permettre à Mike de recevoir le compliment. « As-tu d’autres questions ? » 

-       Oui. Tout ça va-t-il se reproduire . 

-       Oui, caque fois que tu passeras à une nouvelle vibration. 

-       Puis-je faciliter la prochaine transition . 

 

Vert regarda Mike droit dans les yeux et lui répondit sérieusement : 

-       Lorsque tu verras le processus s’amorcer encore une fois, occupe-toi à autre chose. Ne t’y arrête pas et rappelle-toi qu’il est temporaire. Rends-lui grâce. Honore-le  au milieu de la noirceur ! Fais exactement ce que tu as fait, Michaël Thomas de l’Intention pure, ressens l’amour qui accompagne ce présent. 

 

Mike comprit les paroles de Vert et les assuma. 

 

 

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Peu à peu, dans les jours suivants, l’enseignement reprit son cours. La nouvelle vibration de Mike exigeait une formation toujours plus poussée. On lui apprit les subtilités de la conscience se répercutant dans le corps et la façon de déceler la présence d’un déséquilibre. Vert expliqua à Mike les nouvelles courbes de sommeil et les choix alimentaires correspondant à chaque changement de vibration. Il y avait tant à apprendre ! 

 

Le séjour dans la maison verte tirait à sa fin lorsque Vert aborda un point dont on n’ava t jamais discuté encore. 

-       Est-u prêt à parler de sexualité ? demanda Vert. Mike faillit tomber à la renverse. Il regarda son grand ami vert droit dans les yeux, certain qu’il blaguait. 

-       Tu n’es pas sérieux, lui dit-il, embarrassé. 

-       Absolument, répondit vert. 

 

Mike s’exprima tout bas, comme pour éviter que quelqu’un ne les entende. 

-       un tel  propos n’est pas du ressort des anges. C’est quelque chose que les humains font dans le noir. C’est de la basse luxure. Je suis même étonné que tu veuilles t’y arrêter. Je ne pense pas que nous devrons aborder ce sujet dans un endroit si sacré, ajouta Mike, tournant son visage vers un coin de la pièce. Vert insista. 

-       Ce n’est pas tu tout ça. Ta réaction correspond à ce que les humains ont fait de la sexualité. C’est là un phénomène biologique et c’est ta raison d’être ici. 

 

Vert se tut pour laisser à Mike le temps de réfléchir sur ce qu’il venait tout juste de lui dire. Michaël était résigné. Il savait qu’il ne pourrait échapper à l’enseignement de Vert. Il se rappelait ses classes de sexualité à l’école, alors qu’un malheureux professeur avait l’ingrate tâche d’expliquer à un groupe d’adolescents des choses qu’ils savaient déjà. Ils riaient sous cape tout au long du cours, s’échangeant des coups d’œil complices et souhaitant être ailleurs. C’était vraiment trop intime. 

-       Vert, est-ce qu’il le faut vraiment ? 

-       Oui. 

L’enseignement qui suivit devait changer à tout jamais la conception de Mike sur les relations physiques entre humains. Vert parla d’un ton assuré, comme s’il parlait d’expérience. Pourtant, il n’était ni homme ni femme ! Il expliqua à Mike que la sexualité était un des aspects les plus spirituels de la biologie. Il lui décrivit le véritable objectif de l’expérience sexuelle, ce que les humains devaient en tirer, outre les enfants. Il parla de la dynamique de l’élévation simultanée de deux consciences individuelles par la réunion particulière des émotions. Vert expliqua même à Mike comment les choses se passaient sur le plan du corps spirituel lorsque la passion était maîtrisée et canalisée de certaines façons. La sexualité était un catalyseur de l’illumination ! Mike en tétait bouche bée. 

-        je n’arrive pas à le croire ! dit-il en plaçant son visage dans ses mains. Tout ce temps-là, j’ai cru que c’était un geste dégradant, un acte à garder sous silence, un acte charnel qui accompagnait notre évolution et, maintenant, tu m’apprends que c’est un acte spirituel ! Quel concept ! Attends que les prêtres entendent ça ! 

 

Mike s’amusait, mais le concept était absolument révolutionnaire pour un natif de la campagne qui avait découvert le phénomène en observant les animaux et plus tard, en glanant ici et là des miettes d’informations de ses amis. Mike releva soudain la tête. 

-       J’ai perdu tellement de temps. Je regrette de ne pas avoir vécu cette expérience avec une femme que j’aurais aimée. Maintenant, il est trop tard. 

-       Ne regrette pas la route que tu as choisie, Michaël. Les apparences sont parfois trompeuses. Même si cet enseignement t’est donné tard, il aura son utilité en temps opportun. L’information est importante, même si elle peut sembler inutile aux besoins de ta cause. Le secret consiste à changer ton attitude. Vois le processus comme un élément sacré. Tu en respecteras d’autant plus ta biologie. 

 

Vert avait raison. En tant qu’être humain, Mike conservait son imagination et ses rêves, même dans un lieu comme celui où il se trouvait. Il devrait commencer à les respecter au lieu de croire qu’ils étaient mauvais ou corrompus, ce qui revêtait une importance extrême à ses yeux. Il saisissait l’ensemble de la situation et se sentait complet. Certaines parties de son corps pouvaient dorénavant se relier au NOUS dans une atmosphère de respect ! Cette pensée le fit rire. Vert comprit et sourit. 

 

Le jour suivant fut celui de son départ. Mike revêtit les nouveaux vêtements apportés comme par magie. Il venait de vivre dans cette maison l’expérience la plus intense de toute sa vie. Sur le pas de la porte, en compagnie de Vert sous un ciel ensoleillé, il ne savait que dire. Il se sentait bien. Son équipement de combat flamboyait sur ses nouveaux habits, dont le tissu était tout à fait confortable. Tout lui allait à merveille et il s’étonnait, comme toujours, de ce que ceux qui avaient conçu ses habits aient pu les ajuster si parfaitement à sa taille, compte tenu des transformations que son corps avait subies au cours des dernières semaines. 

 

Vert l’examina attentivement, s’arrêtant plus longuement sur ses armes et s’apprêtait à parler quand Mike interrompit son élan : 

-       Je sais, je sais : belle épée ! 

 

Vert éclata de rire. 

-       Tu m’enlèves les mots de la bouche ! Un silence étrange s’installa entre eux alors qu’ils se tenaient sous le chaud soleil. Mike le rompit. 

-       Promets-moi que je te reverrai. 

-       Je te le promets, dit Vert sans hésiter. 

-       Tu as une question à me poser ? 

 

Mike se rappelait ses départs précédents alors qu’on lui demandait toujours s’il aimait Dieu. 

-       Oui, j’ai une question à te poser, mais tu la connais. Veux-tu y répondre avant que je ne la pose ? 

-       Oui, répondit Mike solennellement. J’aime Dieu de tout mon cœur. Mon intention est pure et mon corps est en communion avec votre esprit à tous. je suis plus près que jamais de votre vibration et cette proximité s’accompagne d’un sentiment de vision, de sacré et d’appartenance. Je suis sur le chemin du retour chez moi. 

 

Vert ne pouvait rien ajouter. Alors qu’à chaque départ précédent, l’ange avait subitement tourné le dos et pénétré dans la maison sans dire un mot, cette fois, c’est Mike qui le quitta en silence sans rien dire. Il se lança avec confiance sur le sentier, en direction nord, là où se trouvait la prochaine maison. Vert demeura sur le seuil jusqu’à la disparition complète de Mike. Puis, il parla à haute voix : 

-       Michaël Thomas de l’Intention pure, si tu survis à la prochaine maison, tu deviendras véritablement le guerrier que je perçois en toi. Et Vert resta là. 

 

Il ne fallut pas longtemps avant qu’une détestable créature verte et horrible passe silencieusement devant la porte, poursuivant Mike tout en regardant Vert directement. L’ange ne dit rien et ne tint pas compte de sa présence. Vert savait tout de cette entité négative. Il savait aussi que Mike en apprendrait plus très bientôt. L’idée le fit sourire. 

-       Ce sera tout une rencontre ! 

 

Sur ce, il se retourna et rentra dans la maison. 

 

Le Retour – Kryeon canalisé par Lee Caroll 

Le compartiment secret – drame

Gif fleurs autre 

Wo tremble. Il baisse les yeux. Il ne veut pas rester là et ne souhaite pas non plus que soit découvert ce qui se trouve dans la trousse fermée. L’Ange respecte son désir et se tient simplement debout, le petit sac noir dans sa main immense. Il attend que Wo se décide à parler. 

 

« S’il vous plaît, non ! »  implore Wo. 

« Je ne l’ouvrirai pas, répond l’Ange, parce que je t’aime et que je ne t’embarrasserai jamais volontairement… Mais tu ne peux emporter ceci avec toi, et tu le sais ». 

 

Alors, très chers, que pensez-vous que contient la petite trousse noire ? Nous interrompons à nouveau cette histoire afin de bien vous expliquer cette métaphore. Je vais vous poser la question suivante et vous demandez à vous tous, membre de l’auditoire et lecteurs, de me répondre mentalement : Quelle est la personne à laquelle vous n’adressez pas la parole ? A qui, chers candidats à l’ascension ne pardonnerez-vous pas au cours de votre vie ? Avec qui avez-vous de graves problèmes ? Qui ne pourrez-vous plus aimer à nouveau ? Qui vous a trahis ? Qui avez-vous mis à l’index dans votre esprit humain ? 

 

Voilà l’énergie qui se trouve dans le petit sac noir que tien l’Ange dans sa main. C’est laid. Cela ne peut accompagner une vibration élevée. Cette énergie ne peut se fondre avec l’intention pure d’un individu sur le point de s’engager sur la voie d’une vibration plus élevée et elle ne peut rester secrète. Nous développerons ce sujet après avoir franchi le seuil. 

 

Tout ceci vous convient-il ? Dans ce cas, permettez-moi de vous offrir le contenu d’un autre compartiment secret appelé l’âme divine. Il s’agit du pouvoir et de la force de dépasser les drames qui se déroulent dans les sombres tréfonds de votre esprit. Il s’agit de la lumière qui peut briller dans n’importe quelle situation. C’est l’essence même du pardon, de la maturité et de la sagesse. Elle personnifie la bénédiction de l’humain nouveau. C’est la prise de conscience que chacun de vous est un fragment divin. Que la famille qui vous entoure, elle-même composée de fragments divins, a accompli sa tâche. Quels qu’ils soient, quoi qu’ils aient accompli et où qu’ils se trouvent (même après la mort), ils sont aujourd’hui considérés comme des acteurs d’importance égale dans la grandiose représentation que vous avez tous contribué  créer. Pouvez-vous distinguer ce plan d’ensemble ? Comprenez-vous pourquoi il a fallu être deux pour créer l’énergie contenue dans le sac noir ? Pouvez-vous leur pardonner et les aimer ? Vous le pouvez ! C’est le miracle de la conscience évoluée du nouvel être humain qui répond pour vous. Il s’agit du pouvoir de l’être humain ascensionné ! 

 

« S’il vous plaît, prenez ce sac », déclare Wo, les yeux remplis de larmes. « Placez-le parmi les autres objets sur le sol ; c’est là que se trouve sa place ». 

« Quel sac ? » demande l’Ange ravi. « Il a disparu il y a quelques instants, lorsque tu as manifesté ton désir de pardon, grâce à la sagesse qui t’accompagne dorénavant, mon être humain aimé. Je te félicite pour ta compréhension. Pour ta graduation. Je te félicite, Wo, pour ton niveau vibratoire plus élevé ». 

 

Wo fait ses adieux à l’Ange et l’enlace à nouveau. Porteur d’un seul petit sac, il franchit la porte qui, métaphoriquement, symbolise l’être humain désireux d’accéder à un lieu où rien n’est semblable à ce qu’il connaissait auparavant – une contrée pleine de promesses, d’amour et de défis grandioses. Il  parvient à une contrée peuplée de travailleurs de la lumière qui maintiennent l’énergie de la genèse d’une nouvelle Terre. 

 

Wo se sent éclairé, serein et profondément aimé alors qu’il disparaît au loin. 

 

Très chers, cette parabole vous concerne. Comment ressentez-vous le fait d’élever votre seuil vibratoire et d’être mus par une énergie ascensionnelle ? Est-ce quelque chose que vous faites entre vos courses et l’heure des repas ? Si c’est le cas, vous ne comprenez pas de quoi il en retourne. Il ne s’agit pas de quelque chose que vous faites. Il est plutôt question de quelque chose que vous vivez. 

 

Ce qui vous attend, c’est l’énergie spirituelle la plus profonde et la plus émancipatrice qu’ait jamais connue l’humanité. C’est votre capacité à transformer l’essence même de votre vie – à mener une existence plus longue, plus paisible et plus accomplie, et à disposer du pouvoir de transformer la Terre qui se trouve sous vos pieds. Au cours de ce processus, vous aurez à apprendre, encore et toujours. De même, vous serez aimés démesurément et ressentirez peu à peu la présence de la famille – car celle-ci se trouvera spirituellement plus près de vous que jamais auparavant. Il ne s’agit pas ici de la fin du monde. Il s’agit, au contraire, d’un nouveau commencement. 

 

Les membres d’une famille se tiennent à côté de votre siège, et au sien de cette famille se trouve Kryeon dont l’existence, depuis des éons, a été consacrée à vous aimer et à vous informer .. sans rien demander en retour… sans programme établi… sans aucune exigence. Je demeure votre ami et votre parent. Je suis rempli d’amour, vous regardant accomplir une chose à laquelle personne ne s’attendait ; la modification de l’univers lui-même. Je reste sur la Terre jusqu’à ce que tout soit accompli. Et soyez convaincus, chers membres de ma famille, que tout cela durera encore longtemps. 

 

Nous nous séparons baignés du même amour que lorsque nous avons pénétré dans cette salle et, en fait, nous reviendrons. Que chaque membre de l’auditoire et chaque lecteur soit convaincu qu’aujourd’hui, il est profondément aimé ! 

 

Que la nouvelle Terre commence avec ceux qui s’éveillent à leur pouvoir – ceux-là qui entendent et lisent ces mots. Vous. 

 

Kryeon, canalisé par Lee Carroll 

Le retour

 

Gif papillonsCet attribut n’est pas vraiment le dernier, car il imprègne et comprend tous les autres. C’est le plus évident de tous, bien q ’il reste dissimulé à vos yeux. Pour le démonter, nous allons rester silencieux pendant une minute et nous contenter de vous aimer – et nous terminerons de baigner vos pieds. Nous souhaitons que vous ressentiez l’amour qui vous submerge littéralement. Nous voulons vous faire savoir que vous n’êtes pas seuls. Voyez-vous, nous parlons d’une énergie que nous n’emporterons pas avec nous lorsque nous vous quitterons, une énergie qui pourra vous accompagner lorsque vos quitterez cette salle et à laquelle vous pourrez faire appel. Une énergie familiale en provenance de votre vrai foyer et qui peut « coller à vous », comme une deuxième peau. 

 

Elle vous apportera une aide nouvelle, augmentant ainsi la synchronicité dans votre vie grâce à votre intention, et vus offrira, au niveau cellulaire, certaines révélations concernant votre véritable personnalité. Elle permettra à cette lumière sacrée de briller un peu plus, jusqu’à votre retour. Ce dernier attribut a trait à votre retour au foyer, quelle que soit la durée de votre séjour sur terre, quelles que soient vos réalisations concrètes, quelles que soient vos découvertes. Le retour au sein de votre famille est inévitable et cela vous est arrivé à maintes reprises, bien que vous n’en conserviez aucun souvenir. 

 

Vous ne pouvez distinguer cet attribut, mais pour nous, il est essentiel… car vous nous manquez. Vous nous manquer ! Considérons encore une fois la parabole du fils prodigue. Mon énergie n’est ni masculine ni féminine. Elle est exactement semblable à la vôtre, qui possède l’essence des deux sexes. A votre retour, vous serez accueillis à bras ouverts. De grandes célébrations auront lieu et aucune entité présente ne vous fera la moindre remarque quant à la façon dont vous avez utilisé vos anciennes ressources humaines. Vous êtes aimés, en votre qualité de membres de la famille, et c’est pourquoi nous savons qui vous êtes – car vous appartenez à un ensemble, vous représentez une partie de notre famille et nous gardons précieusement votre place parmi nous pour votre retour. 

 

Rien ne peut modifier la fonction de cet attribut – et nous nous efforçons de la préserver. 

 

Mon partenaire Lee Carroll est saisi d’émotion à la vue des potentialités de « l’instant présent ». Nous ne voyons pas les choses dans le même cadre temporel que vous. Par exemple, nous pouvons percevoir les potentialités et les réalisations qui auront lieu dans le futur. Nous apercevons les possibilités offertes par les changements intervenant dans votre vie et le potentiel que réserve la grande guérison qui se produit en ce moment. Nous voyons la vie s’allonger. Nous pressentons les grandes joies qui n’existent pas encore. Nous découvrons l’amour et la mise en œuvre d’un plan plus grandiose pour ceux d’entre vous qui parviendront à se débarrasser de l’inquiétude et qui, de leur fauteuil, proclameront haut et fort : « JE SUIS ! » Et parce que je permets à mon partenaire de partager cette joie, il lui arrive souvent de pleurer à chaudes larmes. Voilà ce que la fusion provoque, très chers, lorsque vous pénétrez dans cet espace où l’esprit peut coopérer avec vous. Vous voyez, c’est en ces instants que vous comprenez pleinement le sens du mot famille. 

 

Et voici maintenant venu l’instant de quitter ce lieu sacré, ce lieu que vous avez créé avec nous. Voici maintenant venu le moment de reprendre ces récipients que nous avons utilisés pour baigner vos pieds et qui sont remplis de nos larmes de joie. Au moment de refranchir la fente du voile, nous vous déclarons : « Ce n’est pas notre dernière réunion ». Nous vous connaissons et vous de même. Vous et moi sommes membres de la même famille et, à nouveau, de façon figurée et symbolique, nous nous enlacerons. Et, lorsque ce moment privilégié arrivera et nous permettra de mêler une fois encore nos énergies, je pourrai vous dire en face : « Bienvenue au sein de la famille ». 

 

Il en est ainsi. 

 

Kryeon, canalisé par Lee Carroll 

La guerre

 

Gif etoilesGif etoilesGif etoilesAttribut numéro un.Gif etoilesGif etoilesGif etoiles

Vous voulez attribuer la guerre à Dieu. Le saviez-vous ? Cet aspect est présent dans toute votre mythologie. Tels dieux sont partis en guerre contre tels autres dieux, et ainsi de suite. Plusieurs ont déclaré : « Il a dû y avoir des guerres au ciel, afin qu’il n’y ait plus qu’un seul Dieu, celui qui a vaincu tous les autres ! C’est normal. Voyez l’humanité : pour obtenir la paix, nous devons régulièrement nous massacrer les uns les autres. 

 

Puisque nous sommes semblables à Dieu et que nous avons été créés à son image, cela doit être un phénomène universel. » Évidemment, vous direz qu’il n’y a pas de mythologie dans vos religions modernes, mais c’est faux. Ce que vous tenez pour vrai et sacré n’est que de la mythologie, sauf que vous ne le voyez pas en soi. Votre histoire de ciel et d’enfer est issue directement de l’esprit humain et de la dualité. Pouvez-vous imaginer un champ de bataille jonché de cadavres d’anges ? Impossible ! Et où vont les anges quand ils meurent ? [Rire.] Plusieurs répliqueront ici : « Les Écritures disent qu’il y a eu une guerre entre les anges. » Nous leur répondrons : « Les Écritures disent… ! » 

 

Est-ce Dieu qui a écrit cela, ou bien un humain ? Les humains prêtent à Dieu leurs propres traits afin que les choses aient pour eux un sens. Le premier mythe est celui selon lequel il y aurait eu, de notre côté du voile, une lutte gigantesque ayant dégénéré en guerre. C’est là une description de la dualité, cher humain, et non de Dieu. Regardant dans le miroir, vous prêtez vos propres limites à une énergie qui dépasse le tout de toutes choses et la création de toutes choses. Mais vous l’avez quand même introduite dans votre religion, afin de vous sentir plus proche, en quelque sorte, du fonctionnement de tout ce qui existe et de mieux vous y rattacher. 

 

Il n’y a jamais eu de guerre entre les anges et il n’y en aura jamais. Vous voyez bien que cette histoire sent le combat humain à plein nez. Elle est instinctive chez vous, inscrite dans vos cellules, et vous l’incorporez à chaque expression de l’être, allant même jusqu’à la placer au plus haut du plus haut. Votre mythologie comporte des histoires racontant comment Dieu est devenu Dieu, comme si nous avions à escalader une montagne de guerres et de victoires pour devenir ce que nous sommes. Comme si tous les chiens décidaient que Dieu a dû se creuser un chemin sous plusieurs clôtures et chasser des légions de mouches pour devenir Dieu. Non, chers humains, il n’y a pas eu de guerre entre les anges ni même dans leur voisinage. L’amour de Dieu est stable et pur. Il l’a toujours été et le sera toujours, et vous le savez intérieurement. Vous croyez le contraire uniquement quand vous n’êtes pas ici, car le système qui existe de ce côté-ci du voile n’a pas connu la guerre. Bien sûr, certains argumenteront immédiatement en disant : « Ce n’est pas là ce que j’ai appris. » Et je leur demanderai, en tout amour : « Appris de qui ? De Dieu, ou d’un humain ? » Utilisez donc votre intuition divine. La chose est-elle sensée ou ne fait-elle que répondre au besoin humain de croire à de belles histoires ? Même les plus grands mystiques n’ont employé que des métaphores qu’ils comprenaient pour interpréter la grandiose histoire de la création que vous aviez besoin d’entendre. Tout n’a pas nécessairement le sens que vous lui donnez. Voilà, c’était l’attribut numéro un

 

Kryeon canalisé par Lee Carroll 

La grande tempête

  

 

gif lune Mike avançait depuis deux heures à peine lorsqu’il constata que le vent se levait et que le ciel s’assombrissait. Exactement ce dont j’avais besoin, se dit-il, une tempête au paradis ! 

 

Depuis une heure environ, il cheminait péniblement, accablé par sa charge, et devait s’arrêter de plus en plus souvent pour se reposer. Non seulement sa charge était-elle très lourde, mais elle était encombrante. Mike en était irrité au plus haut point, et voilà qu’à son inconfort venait s’ajouter une tempête. Il devait rapidement trouver un abri pour se protéger de la pluie. Il ne voulait pas abîmer ses bagages et craignait que son armure ne soit attaquée par la rouille. 

 

Il s’arrêta encore et regarda derrière lui une première fois. Elle était là ! La forme verte se précipita derrière un amis de roches. Cette fois, Mike l’avait aperçue. Elle était évidente et énorme ! Son corps fatigué fut envahi d’appréhension en constatant que la forme ne l’avait pas abandonné depuis qu’il s’était arrêté à la dernière maison. Il se rappela qu’Orange lui avait indiqué le danger et le mal qui le guettaient. Tout en se reposant, il ne cessait de surveiller la route derrière lui. Il se devait de rester alerte, sans savoir encore jusqu’à quel point. 

 

Le vent s’éleva, rendant sa progression encore plus pénible. Un voyageur moins encombré n’aurait pas eu la moindre difficulté à se déplacer dans ces conditions, mais le bouclier avait presque l’effet d’une voile dans son dos. S’il n’avait pas transporté tant de bagages, Mike n’aurait eu qu’à le garder en équilibre comme il l’avait appris et se serait déplacé sans doute plus vite, se servant du bouclier pour assurer sa stabilité dans le vent. Mais, avec tous ses sacs, il n’y arrivait pas. Mike comprit qu’il devait se mettre rapidement à l’abri jusqu’à ce que le temps se calme et redevienne tel qu’il l’avait connu depuis son départ. 

 

Michaël n’avait jamais rien vu de semblable. La température changea remarquablement dans un très court laps de temps. Toujours sur le qui-vive à cause de son poursuivant, il découvrit avec horreur que la chose se rapprochait de lui malgré le vent et la pluie battante. Elle était rapide. Comment pouvait-elle se déplacer si vite par un tel vent ? 

 

De plus en plus inclémente, la température poussa Mike à prendre des mesures appropriées. Les choses se gâtaient à vive allure. Il continua d’avancer, légèrement courbé, espérant ainsi offrir moins de résistance au vent. Finalement, il dut s’arrêter et s’allonger au sol, tout mouvement vers l’avant étant devenu absolument impossible. 

 

La tempête devenait de plus en plus forte et mugissait sous le vent, dont la violence croissait. Là où l’armure ne le protégeait pas, la pluie l’attaquait comme des aiguilles violemment plantées dans la chair. Mike se sentait en danger. Il regarda prestement derrière lui, mais la vision était en grande partie obstruée par la pluie battante et le brouillard. Il pouvait tout de même voir la silhouette vert foncé, maintenant droite comme un fil et dont les yeux rouges flamboyaient. Elle commença à avancer, nullement retardée par la tempête. Comment était-ce possible ? Mike était terrifié. 

 

La voix de bleu, claire, s’adressa à Mike. 

-       SERS-TOI DE LA CARTE ! Quelle clarté ! se dit Mike. 

Il est vraiment avec moi. La furie de la tempête égalait maintenant tout ce qu’il n’avait jamais connu au Minnesota. Il aurait aussi bien pu se trouver au cœur d’une tornade. Etendu sur le sol, il déployait d’immenses efforts pour éviter d’être balayé par la force incroyable de la tempête. Plus il pouvait s’aplatir, mieux c’était. Le bourdonnement des éléments déchaînés était devenu assourdissant ! La peur de Mike aurait pu le déstabiliser et le faire basculer dans la terreur mais, d’une façon manifeste, la situation présentait un certain sens. Si seulement, il pouvait sortir sa carte ! 

 

Malheureusement, Mike ne parvenait pas à extraire sa carte de son sac, trop préoccupé par sa survie. La férocité des éléments attaquait son être le plus profond. D’une main, il s’agrippait littéralement aux plantes, à même le sol, tandis qu’il tenait sa précieuse cargaison de livres et de photos de l’autre main. Le sac contenant la carte était suspendu à son cou et tout froissé – en sécurité, mais tout à fait inaccessible. Michaël sentit soudain son corps soulevé par la force violente du vent et le bouclier sur son dos qui la découplait. Telle une brute, la tempête féroce l’attisait et l’incitait à l’action. Mike s’enfonça encore plus dan le sol et, par la force de sa volonté, enfonça ses orteils dans la boue, s’agrippant encore plus solidement d’une main à une racine tenace. 

 

Le temps était devenu très sombre. Les amas de nuages qui s’étaient accumulés dans le ciel étaient suspendus juste au-dessus de l’endroit où Mike gisait, et sa vue s’en trouvait limitée. Il pouvait à peine ouvrir les yeux puisqu’il devait les protéger du vent et de la pluie mais, de toute façon, il n’y avait rien à voir. Il arrivait à peine à percevoir le sol sous lui. Où la silhouette sombre se trouvait-elle ? Venait-elle vers lui ? Devait-il bouger ou serait-il emporté par la tempête ? Tout comme l’alarme d’un exercice d’incendie, chacune des cellules de son corps vibrait à un point qu’il n’avait jamais connu auparavant. De peur ? Non, sa volonté de survivre et de combattre la situation dominait tout. Il était déterminé à trouver une façon de s’emparer de sa carte. 

 

La voie d’orange se fit entendre en lui comme un immense soulagement. Comment peut-on entendre un son si doux dans un tel vacarme ? se demanda-t-il. 

 

-       Michaël Thomas, abandonne tes bagages ! 

 

Mike savait qu’il devait le faire, sinon la mort l’attendait. Sous son armure, ses vêtements étaient entièrement trempés, et il commençait à grelotter. Par-dessus le hurlement du vent déchaîné, il entendit et sentit un lourd bruit de chute. Qu’était-ce donc ? Le sol en vibrait. Cette chose se rapprochait-elle ? Il devait suivre le conseil d’Orange. Mike savait qu’elle se rapprochait vraiment. 

 

Un à un, Michaël se débarrassa méthodiquement des sacs renfermant les précieux souvenirs qu’il avait emballés si minutieusement. Ce furent d’abord les livres qui volèrent. Avec deux doigts, il dégagea la courroie du premier sac. Le vent l’emporta tel un véritable déchiqueteur. Le mouvement brusque poussa Mike à regarder ses doigts, croyant qu’ils avaient été fracturés. Il entendait le bruit des coutures du sac qui se fendaient et le déchirement de centaines de pages de souvenirs qui s’éparpillaient à quelques centimètres de lui. C’était le son le plus horrible qu’il lui fut donné d’entendre : ses livres si chers à son cœur. Sans s’attarder, il dégagea l’autre sac de la même façon. Ce fut encore pire. La tempête avait pris l’aspect d’un combattant acharné et lui arracha le sac des mains, le clouant encore davantage au sol. Il se prit même à se demander si la chose sombre ne l’avait pas finalement rattrapé et n’avait pas entrepris de le déchiqueter. La force de la tempête s’acharnait contre lui telle une armée de soldats faisant les cent pas sur son dos ! 

 

A l’encontre des livres, les photos disparurent dans un bruit. Subitement, elles n’étaient plus là, ce qui mit Mike en colère. Ses racines mêmes, les souvenirs précieux de ses parents disparus, étaient disséminées par une tempête ingrate qui, d’autre part, persistait à s’acharner contre lui. 

 

Il aurait pu croire que l’enfer se déchaînait autour de lui. Il essaya de soulever légèrement afin de glisser sa main livre sous lui dans l’espoir d’atteindre la carte. Il faillit lâcher prise alors qu’encore une fois la force du vent prenant dans son bouclier le souleva légèrement. Mais il avait réussi à saisir sa carte. En se servant de son pouce et de son index, il parvint à la dérouler et à repérer le point rouge. Instinctivement, il remonta le parchemin sur sa poitrine, ramenant du même coup un peu de terre humide et de saleté collées au métal sur de son armure. Il était en équilibre précaire ; il pressait son corps fortement sur le sol boueux tout en ramenant vers le torse la main qui tenait la carte. Il frôla sa main sur un petit caillou en essayant de remonter la carte au niveau de ses yeux. Il se demandait bien comment il allait parvenir à la lire. Il faisait tellement noir qu’il n’y voyait rien ! Et même s’il réussissait, le parchemin serait sans doute détrempé. L’autre main qui s’agrippait toujours à cette racine commençait à lâcher prise sous le bombardement de la pluie et du vent. Le bras de Mike s’engourdissait, et il avait du mal à maintenir sa position. 

 

 

 

La tempête ne l’affectait aucunement. En tant que visiteur aux vibrations inférieures dans un milieu supérieur, la misérable créature n’était pas atteinte par le vent, la pluie et le déchaînement de la tempête qui s’abattait autour d’elle. Debout, Elle poursuivait lentement son chemin au centre du sentier vers Michaël Thomas qui, menacé et rampant, arrivait à peine à résister aux mêmes éléments. 

 

L’entité négative n’était pas déséquilibrée par l’incroyable force du vent mugissant. Rien ne semblait toucher la sombre silhouette, sinon peut-être le manque de visibilité. En approchant de Mike, au rythme dégagé d’un marcheur dans un parc, elle commença à croire que le sort lui était favorable aujourd’hui. Mais il fallait compter avec la noirceur et, bientôt, elle ne pourrait mieux voir que sa proie. Elle était tout de même déterminée à achever le travail entrepris par la tempête et se préparait à éparpiller me corps de Mike en mille miettes sur cette terre de conte de fées insensée et tellement détestée. 

 

L’intuition de Mike ne l’avait pas trompé. Cette chose approchait. La noirceur avait envahi l’espace, comme si les entités de l’endroit avaient demandé que ses yeux soient bandés. La masse sombre avançait instinctivement et semblait savoir où Mike se trouvait. Elle attaqua avec force et détermination, mais rata son but et déchira le sol tout près de Mike. Celui-ci l’avait entendu, mais avait aussi entendu quelque chose d’autre : le bruit des pages de livres qu’il avait laissé aller. L’horrible forme se retourna rapidement vers ce nouveau bruit. Maintenant, elle savait où Mike était et s’en trouvait ravie ! 

 

Elle se rapprocha puis, dans la noirceur de la grande tempête en colère contre laquelle il ne pouvait rien, elle repéra Michaël Thomas qui gisait, une main sous lui et l’autre agrippée à cette racine entêtée. Si elle avait pu sourire, elle l’aurait fait avec plaisir à l’instant. 

 

Elle s’abattit sur le dos de Michaël Thomas avec la force de douze hommes musclés. Aussitôt, ce fut comme si un million de dars lui perçaient la carcasse verruqueuse. Dans un éclair aveuglant de pure lumière blanche et argent, l’entité négative fut repoussée par une force terrible, comme expulsée de la bouche d’un canon. Elle suivi tune longue trajectoire avant d’atterrir sans façons à son point de départ ou presque. Extérieurement, elle dégageait une fumée qui semblait avoir été produire par un contact avec un élément extrêmement chaud. Elle essayait de saisir ce qui s’était passé. A tout le moins sidérée, l’horrible forme était pour l’instant affaiblie par la force qui l’avait projetée avec tant de puissance. 

 

Le bouclier de Michaël Thomas était fermement attaché à son dos et couvrait la majeure partie de son corps. L’objet qu’il croyait destructeur, son bouclier, était soudain devenu son protecteur. Il avait fait son travail sans directives de la part de Mike il faisait partie de lui. La rencontre de la sombre créature aux vibrations inférieures et de la haute vibration du bouclier avait immédiatement causé une puissante réaction physique. Le bouclier da la connaissance avait repoussé l’attaque d’une force opposée à la sienne. 

 

 

 

Michaël Thomas avait réussi à remonter la carte jusqu’à sa gorge. Il regarda vers le bas, espérant y voir malgré cette noirceur intense. Soudain, la lumière fut ! Il sembla à Mike qu’une poussée de vent particulièrement violente l’avait assailli, mais elle s’accompagnait d’un miracle : une lumière si brillante qu’il importait peu que ses yeux soient complètement fermés pour se protéger du vent et de la pluie. La lumière fut tellement intense qu’elle éclaira tout autour de lui et suffisamment longtemps pour qu’il puisse voir clairement par ses yeux à demi fermés. La section de la carte qu’il avait déroulée avec précaution pendant que la tempête faisait rage se trouvait là, devant lui ! Fouillant vivement la carte, ses yeux y décelèrent le VOUS ETES ICI. Mike ne tenait pas compte de l’odeur de fumée et d’ozone qui se dégageait autour de lui. La carte lui indiquait la voie. En fait, au prochain détour se trouvait une grotte. A quelques mètres à  l’est, il serait en sécurité ! 

 

En y repensant, Michaël Thomas se dit que Dieu lui avait envoyé un éclair au moment opportun. Il ne comprit pas que seule la force négative déterminée à le détruire avait été responsable de ce miracle d’illumination au moment nécessaire. Sans le savoir, Michaël Thomas de l’Intention pure venait d’expérimenter sa première cocréation. Orange lui avait appris à utiliser le présent qui l’aiderait « à l’endroit approprié et au moment opportun » mais il n’avait pas pensé que ce moment était déjà venu. 

 

Pour un geste de force et de courage, Mike réussit à ramper à pas de tortue d’une racine à l’autre, d’une pierre à l’autre, utilisant ses orteils plantés fermement dans le sol pour se maintenir et changer de direction. Il lui fallu vingt minutes pour se rendre, toujours aplati sur le sol humide et luttant contre la force de la tempête. Tant d’efforts pour franchir seulement quelques mètres ! Mais il fallait le faire. Malgré la noirceur presque totale, il trouva l’entrée de la petite grotte qui le protégerait d’une mort certaine. A chaque mouvement pénible qu’il parvenait à effectuer il remerciait Dieu que la sombre entité ne l’ait pas rattrapé. Lorsqu’il se glissa enfin dans l’entrée, la tempête s’intensifia, et il fut ébahi par le bruit assourdissant autour de lui. Cette terre magique n’est pas à l’abri des difficultés, se dit-il. 

 

La grotte respirait la tranquillité, mais Mike était plutôt en mauvais état. Sa main, égratignée par la pierre, saignait. Ses vêtements étaient couverts de boue et de saleté, mais il faisait trop froid dans ce lieu pour les enlever. Il se leva lentement pour mieux évaluer son position. 

 

On aurait pu croire que Michaël Thomas serait envahi de reconnaissance à l’idée d’avoir pu échapper à la tempête et au mystérieux ennemi qui l’avait presque vaincu. En réalité, il était furieux ! Il ne tremblait pas de froid, mais de rage. Il avait été dépouillé de ses précieux biens. Il savait qui avait la maîtrise des éléments et il cria sa fureur à qui voulait l’entendre. 

 

-       Vous m’avez eu ! Il  se dirigea vers l’entrée de ce refus et hurla devant le vent mugissant. 

« M’entendez-vous ? » Son visage se tordait de colère. Son indignation devant le fait d’avoir été tenu d’abandonner ses biens si chers dominait toute sa pensée. Il avait été la victime de ceux qui régnaient sur cette prétendue terre sacrée. 

 

-       Je vois comment ça fonctionne maintenant, continua-t-il en hurlant toujours. Si je n’accepte pas les suggestions des anges, ils FONT CE QU’ILS VEULENT DE MOI ! 

Mike tremblait de froid et de rage, debout à l’entrée de la grotte. Il ressentit la peine reliée à la perte des photos laissant voir ses parents. Il se mit à pleurer à chaudes larmes, tordu de douleur, jusqu’au bout de sa peine. Il se sentit violé et dépouillé. 

Mike ressentit soudain une chaleur derrière lui et put voir le vacillement subtil d’une flamme discrète sur les murs de la grotte. Il se retourna, et une douce voix s’adressa à lui. 

 

-       Je t’ai donné de bons conseils, Michaël Thomas de l’Intention pure. 

Orange se tenait au fond de la grotte. Devant lui brûlait un petit feu invitant Michaël Thomas à partager sa chaleur. Calmé, Mike s’approcha lentement du feu devant lequel il s’assit, tête penchée et songeur. Puis, les larmes inondant toujours ses yeux, il se résolut enfin à regarder Orange et à l’interroger. 

-       Etait-ce vraiment nécessaire ? 

-       Non. C’est bien évident. 

-       Pourquoi m’avez-vous enlevé mes choses ? 

-       Nous sommes sur une terre de libre choix. Michaël Thomas. En dépit de ce que tu penses, l’être humain en est le point central et il est honoré plus que toute autre créature qui s’y trouve. 

-       Libre choix ! Si je n’avais pas laissé aller mes sacs, je serais mort ! 

 

-       Exactement. Tu avais chois de ne pas abandonner tes sacs au moment où tu en avais l’occasion. Si tu avais suivi mon conseil, tu en aurais appris beaucoup plus. Les sacs auraient été en sécurité. Tu ne peux avoir une vision d’ensemble de cet endroit. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici et ce pour quoi ces présents et ces outils t’on été remis. 

 

-       Je ne comprends toujours pas. Pourquoi ne pouvais-je pas garder quelques-unes des choses que j’aime ? ça n’aurait fait de mal à personne. C’était tellement important pour moi ! 

-       Elles ne servaient pas les fins de ton voyage, dit Orange en s’assoyant sur une pierre près du feu. Les choses que tu transportais représentaient la partie terrestre en toi. Elles constituaient ton ancien soi et te gardaient en un point incompatible avec la nouvelle vibration que tu découvres et que tu acceptes. Tout en toi se transforme et nous savons que tu le sens. 

-       Tu aurais pu simplement me le dire. Je me serais épargné plusieurs ennuis. Mike regardait sa main blessée et ses vêtements souillés. 

 

-       Tu as rejeté une occasion, Michaël Thomas. Et tu devais apprendre ta leçon. Mike admettait la sagesse des paroles d’orange. 

 

-       Si je n’avais pas laissé aller mes choses, que ce serait-il passé ? 

 

-       Tu ne pouvais poursuivre ta route en transportant des objets empreints d’une ancienne énergie. Le vent t’aurait replacé dans un centre de ta conscience d’avant. Tu t’en serais éventuellement tiré, mais tu aurais perdu tout ce que tu avais appris et acquis sur cette voie sacrée. Ç’aurait été la mort du nouveau Michaël Thomas, et tu aurais quitté cette place. Orange fit une pause pour mieux marquer ce qu’il venait de dire et poursuivit : 

 

-       C’est à un point important, Michaël Thomas de l’Intention pure. Tu ne peux pas embrasser ton ancienne énergie, même dans ce que tu estimes de plus précieux, et progresser vers la nouvelle. Elles ne sont pas compatibles. Tu es en train de passer dans une nouvelle dimension, et la physique de l’ancienne ne correspond pas à la physique de la nouvelle. Permet-moi de t’interroger : une partie de toi aime-t-elle toujours ses parents et s’en souvient-elle malgré que tu aies laissé filer les souvenirs que tu en gardais ? Ton sentiment a-t-il disparu dans la tempête ? 

 

-       Je l’ai toujours, répondit Mike, sachant très bien où ce dialogue allait le mener. 

 

-       Alors, où est la perte ? demanda Orange. 

Mike ne parlait pas. Il était conscient d el ‘enseignement qu’il recevait. Orange poursuivit, comme un père transmettant une sagesse toute simple à son enfant curieux. 

-       Les souvenirs des êtres que tu as aimés se situent dans l’énergie de ton expérience de vie et non dans les objets. Lorsque tu désires te rappeler d’eux, fais-le en utilisant la conscience d’amour et les présents du nouveau Michaël Thomas. Tu constateras alors que tes perceptions sont différentes de ce que tu croyais par le passé. Tu gagnes une nouvelle sagesse à propos de tes parents et de toi-même. Les nouveaux outils et les présents vont en fait clarifier tes souvenirs. Les événements du passé ne font que t’entraîner vers une époque où tu étais incapable de saisir la vision d’ensemble des choses. 

-        

Mike ne comprenait toujours pas ce langage et ce discours spirituel. Orange percevait ses pensées et ajouta : 

-       Lorsque tu auras visité les sept maisons, tu comprendras tout. 

 

Mike ne saisit qu’en partie les paroles d’Orange, mais il lui semblait que les choses s’éclaircissaient un peu. Tout comme il n’avait pu conserver la nourriture, il réalisait qu’il ne pouvait rien conserver ayant appartenu au Mike d’autrefois. Il pleurait cette perte et se sentait encore trahi par ses amis les anges qui n’avaient pas été plus précis. Toutefois, il se rendait compte de la métamorphose qu’on exigeait de lui et constatait qu’on lui avait déjà adressé deux suggestions sur la route. Bleu lui avait recommandé de ne prendre aucune nourriture avec lui et Orange, de laisser ses sacs derrière. Chaque fois, il n’en avait pas tenu compte et avait dû en subir les conséquences désagréables. 

 

Michaël se promit d’écouter dorénavant les conseils des anges. Il se trouvait en une terre étrange aux multiples facettes et, alors qu’il détenait les données biologiques, les anges possédaient la connaissance spirituelle. Son voyage deviendrait beaucoup plus facile s’il écoutait sans rien supposer. Même s’il ne comprenait pas tout leur langage et plusieurs de leurs concepts, il devait faire confiance à leur vision d’une terre qu’ils connaissaient tout en accomplissant lui-même le périple qui le mènerait à son but. 

 

-       Orange, pourquoi y a-t-il des tempêtes ici ? 

-       Michaël Thomas de l’Intention pure, je vais encore te donner une réponse que tu ne comprendras pas, mais qui est vraie. 

Orange se dirigea vers l’entrée de la grotte avant de se retourner et d’jouter : « Lorsqu’il  n’y a pas d’humains ici, il n’y  a pas de tempêtes. » Mike n’avait pas la moindre idée de ce pour quoi ce devait être ainsi et se préparait à interroger sur la sombre silhouette qui le poursuivait, lorsqu’il se rendit compte… que l’ange était parti ! 

-       Au revoir mon ami orangé, dit Mike à l’espace vide où se trouvait l’esprit d’Orange quelques instants auparavant. Pour la première fois, il reçut une réponse à son adieu. Dans son esprit, entendit clairement la voix apaisante, sage et aimante d’Orange. 

-       Quand tu comprendras pourquoi nous ne disons pas au revoir, tu sauras que tu fais partie de notre dimension. Encore des paroles compliquées, mais tout de même rassurantes? songea Mike. 

Il se rapprocha du feu en quelque sorte fourni par Orange pour se chauffer et sécher ses vêtements, qui’l enleva avant de les déposer sur une pierre près de la flamme. Il constata que l’armure et le bouclier n’avaient subi aucun dommage et les plaça avec précaution près de ses vêtements. Il s’assoupit doucement, ne sachant plus si c’était le jour ou la nuit et dormit plusieurs heures durant. La tempête persista, mais elle avait totalement disparu lorsque Mike se réveilla. 

 

Michaël jeta un coup d’œil à l’extérieur et observa le crépuscule du soir. Il avait sommeillé tout l’après-midi pendant que la tempête prenait fin et se sentait maintenant plein d’énergie. Lentement, et  en y mettant un grand soin, il rassembla ses outils de combat, les enfila comme on le lui avait appris, mit le sac contenant sa carte sur son épaule et sortit. Tout était si paisible ! Il regarda derrière lui et ne sentit aucun danger ni ne vit d’ombre courant se cacher derrière un buisson ou une pierre. Il était en pleine forme ! 

 

Même s’il faisait presque noir, Mike savait que la prochaine maison serait là sous peu. Il avait raison. Il descendit bientôt une pente et la vit, dans le haut d’une colline. Il se sentait si léger ! Il avait les deux mains libres et, dépourvu de ses cas, il n’avait pas à subir le bruit clinquant de ses habits de combat. Il oubliait presque qu’il en était vêtu. Il avançait d’un pas agile. Michaël Thomas avait accepté la perte de ses effets comme appropriée à son voyage et avait laissé cette expérience derrière lui. Il essaya de revoir les photos de ses parents dans son esprit et fut récompensé par un souvenir intégral. Il ressentait de l’amour et les mêmes émotions qui surgissaient lorsqu’il regardait ces photos. Orange avait raison. Ce qui lui appartenait vraiment était dans son esprit. C’était là tout ce dont il avait besoin. 

 

 

 

Plusieurs mètres derrière lui, une silhouette sombre et révoltée se remettait d’une expérience pénible? Chaque fois que la forme verte bougeait, une douleur cuisante lui rappelait la brûlure subie, une blessure qui ne guérirait jamais. Elle se sentait perplexe, mais était toujours déterminée à barrer la route à Michaël Thomas. Tout comme si la vie même était en jeu. L’horrible forme savait que même, si elle devait se sacrifier au combat, il y aurait bientôt un instant où Michaël Thomas fixerait ses yeux rouges et flamboyants, sentirait son haleine chaude et connaîtrait la véritable peur avant même de pouvoir faire un autre pas en direction de chez lui

 

 

 

Kreyon, canalisé par Lee Carroll 

La deuxième Maison

 

bougie

 

Il ne fallu pas longtemps avant que Mike se rende compte de la transformation du paysage qui s’étalait devant lui. Il avait avancé sans effort depuis le début et n’avait jamais songé qu’il aurait à faire face à un choix quelconque. De plus, il avait la désagréable impression d’être épié. 

 

Droit devant lui, la route laissait voir un embranchement. Mike devait choisir le chemin qui le mènerait à la prochaine maison. Il haussa les épaules et s’arrêta, perplexe. 

 

Qu’est-ce qui se passe ? se dit-il. Comment suis-je censé trouver ma route en ce pays de maisons et d’anges de couleur ? Il n’attendait pas de réponse, la question s’adressant à son esprit, mais il restait troublé. C’est alors qu’il se souvint de la carte. Il s’assit en bordure de la route. Il avait placé la carte dans le sac contenant le pain et se préparait à la sortir lorsqu’il fut presque asphyxié par l’odeur qui se dégageait du sac. Qu’est-ce qui est mort là-dedans ? dit-il à haute voix. 

 

La puanteur infecte le faisait hésiter à essayer d’en trouver la cause. C’était hors de tout doute une odeur organique ; aussi, pensa-t-il que le pain en était responsable. Il avait raison. 

 

Mike retira doucement la carte de son sac. La traitant précieusement est espérant que l’odeur n’avait pas atteint cet objet sacré bien apparemment inutile. Elle était encore d’une seule pièce, mais on ne pouvait en dire autant du pain. Il vida le contenu de son sac par terre et grimaça à sa vue. Sur le sol, gisaient les restes pourris du bagel et des baguettes qui avaient l’air d’avoir passé un mois sous la pluie d’une forêt tropicale. Il n’en restait qu’une matière putride noire tachetée de moisissures, envahie d’un type d’insecte de cette terre étrange que Mike voyait pour la première fois et il y en avait des milliers ! Une véritable cité de larves grouillantes. Mike laissa tomber son sac avec dégoût et se leva d’un bond. De la vraie charogne ! Comment est-ce possible ? D’autant plus que j’ai quitté la maison il y a à peine quelques heures. Même une viande n’aurait pas pourri si rapidement. Qu’est-ce qui se passe

 

Se pinçant le nez, Mike se pencha pour y voir de plus près. La masse noire qui gisait sur le sol continuait à se détériorer devant ses yeux. Il vit les petites créatures grouillantes fourmiller en dévorant le reste de la répugnante matière en décomposition et se dévorer ensuite entre elles. Dégoûté par ce qu’il voyait, Mike détourna la tête de cette vision d’horreur lorsque quelque chose capta son attention derrière lui. 

 

Il y a bien quelque chose là ! Il était certain d’avoir vu une forme verte et floue se dérober de son regard et se cacher dans les buissons. Il sentit des frissons lui parcourir l’échine et sut instinctivement qu’il était dangereux de rebrousser chemin pour aller voir de quoi il s’agissait. Il demeura donc sur place. Une fourche devant lui ? Un animal ou une créature quelconque derrière ? Qu’est-ce qui se passe dans cette place sacrée ? Qu’est-il arrivé au pain ? 

 

Mike voulut jeter un dernier coup d’œil sur la masse nauséabonde qu’il avait jetée sur le sol et constata avec stupeur qu’il ne restait plus qu’un tas de poussière. Pas de vermine, pas de pain, aucune odeur. La matière avait repris sa forme initiale et avait même commencé à se disperser sous la brise. 

 

Que signifiait tout cela ? Mike se rappela les consignes de l’ange à l’effet qu’il ne devait pas prendre de nourriture avec lui. Mais il n’avait pas cru que l’interdiction englobait une petite collation ! Les aliments si appétissants à l’intérieur des maisons ne résistaient peut-être pas au sentier ! Il regarda sa carte, inquiet, et la souleva soigneusement, craignant encore d’y trouver quelque vermine. Elle était sans tache, telle qu’il l’avait placée dans son sac. Il n’y comprenait rien. Elle était tout à côté du pain, mais n’avait pas été touchée. Afin de vérifier autre chose, il prit son sac et s’en approcha avec précaution pour le sentir. Aucune trace ne restait de l’effroyable odeur qui lui avait transpercé les narines quelques instants plus tôt. Il ne savait pas vraiment ce qui s’était passé, mais il en tirait une excellente leçon : jamais plus il ne prendrait de nourriture des maisons qui longeaient le sentier. 

 

Il y eut un autre mouvement derrière lui ! Il lui semblait que son cerveau lui envoyait des signaux d’alarme. Avance ! Il se sentit désespéré. Il eut l’idée de dérouler sa carte, espérant y trouver des indices sur la route à prendre. Mais il n’y lu que VOUS ETES ICI, le point rouge et rien d ‘autre. La fourche ne figurait pas sur la carte. Quel objet inutile ! 

-       sapristi ! s’écria-t-il . 

C’était quelque peu déplacé, mais il avait besoin d’exprimer sa frustration. 

-       Toute une carte, vraiment, Bleu ! 

 

Encore une fois, il sentit un mouvement derrière. Cela se rapprochait-il ? Pourquoi ne pouvait-il rien voir ? C’était donc si rapide ? Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Son cerveau alarmé criait panique. Il se leva rapidement et poursuivit sa route, se retournant pour jeter un coup d’œil par-dessus son épaule à tous les deux pas. La forme floue ne se laissait pas voir lorsqu’il regardait derrière lui. Comment savait-elle que Mike allait vers l’avant ? Après chaque regard vers l’arrière, Mike pressait le pas, et la forme en faisait autant. Il franchit la courte distance qui le séparait de la fourche en un temps record. Il avait peur. 

 

Une fois devant l’embranchement, Michaël haletait de fatigue et de peur. Il n’avait pas la moindre idée de la direction à suivre et son indécision l’angoissait. Immobile, envahi par la panique, il clama vers le ciel, désespéré : 

-       Bleu, quelle direction ? 

 

Mike ne s’attendait pas vraiment à recevoir une réponse de l’ange de sorte que la voix douce qu’i entendit et qui semblait surgir de sa tête lui causa un choc. 

-       Sers-toi de la carte, Michaël, vite. 

 

Mike n’était pas d’humeur à s’interroger sur le caractère étrange de l’ordre ni sur son illogisme puisqu’il avait consulté la carte quelques instants plus tôt. D’un geste devenu familier, il la déroula rapidement. Le point rouge et la mention VOUS ETES ICI se trouvaient toujours à la même place, au centre de la carte. Mais qu’est-ce donc ça ? Mike regarda de plus près, la sueur perlait sur son front. 

 

Le point indiquait maintenant la fourche, à l’intersection où il se tenait ! La carte était donc à jour ! L’esprit de Mike ne se rappela pas l’humour de l’ange à cet égard. Il examina la carte de plus près. Une flèche y indiquait clairement de bifurquer vers la droite ! 

 

Sans hésiter et tout en enroulant sa carte, il prit cette route et grimpa une petite colline. Il continuait de regarder derrière lui de temps à autre, sentant et sachant qu’on le suivait. La forme verte se glissait entre les roches et les buissons et maintenait le rythme accéléré de Mike. En atteignant le haut de la colline, Mike soupira d’aise : devant lui se dressait une autre maison ! Il voyait un répit droit devant. Jetant tout de même quelques coups d’œil derrière lui, il pressa le pas puis s’élança en courant sur le sentier menant au refuge où il trouverait nourriture et sécurité. 

 

L’entité sombre et vile qui suivait Mike était furieuse ! Si seulement ce dernier avait hésité plus longuement, elle l’aurait rattrapé. Elle fulminait devant l’occasion ratée et grimpa à un arbre devant la maison de couleur orange dont Michaël Thomas venait de franchir le seuil. La forme répugnante se préparait à une longue attente, mais elle était prête à tout. 

 

 

 

De l’autre côté de la porte de la maison orange se trouvait un ange, comme prévu. Les premières paroles d’Orange, comme Mike décida de le nommer, eurent sur lui un effet renversant. 

 

-       Salut à toi, Michaël Thomas de l’Intention pure ! Nous t’attendions. 

-       Salut à toi ! Michaël essayait de cacher son soulagement et sa difficulté à reprendre son souffle. Sa voie avait tressailli. Il dut se retenir pour ne pas serrer dans ses bras l’imposante entité orange qui l’accueillait. Il était tellement heureux de se sentir de nouveau protégé. 

 

-      Par ici, lui dit son hôte orange, en se retournant pour le guider dans la MAISON DES PRESENTS ET DES OUTILS. Mike s’assura que la porte était bien fermée derrière lui et suivit l’ange, encore tremblant et à bout de souffle à la suite de ce qui venait de se passer. Il demeurait effrayé et des tas de questions lui venaient à l’esprit à propos de cette terre de contrastes surprenants. 

 

Comme les autres, cet ange était magnifique. Mike fut encore une fois impressionné par la haute stature de l’entité et par la bonté qu’elle dégageait. Il se sentit accueilli et aimé comme en présence des autres anges qu’il avait rencontrés. Je suppose qu’ils sont tous faits de la même manière, se prit-il à imaginer. 

 

-       En fait, nous faisons tous partie de la même famille, lui dit l’ange. 

Mike éprouve de la honte à l’idée d’avoir déjà oublié le mécanisme de communication chez ces créatures. 

-       Je m’excuse, réussit-il à balbutier. Orange s’arrêta et se retourna. Il pencha la tête sur le côté, amusé. Mike affronta son regard. 

-       Tu t’excuses de m’avoir complimenté sur ma magnificence ! De te sentir aimé ? De te demander qui tu es ? L’ange sourit. Nous recevons beaucoup d’invités, Michaël Thomas. De tous ceux qui ont visité la deuxième maison, tu es celui qui a posé le moins de questions. 

-       La journée commence à peine, répondit Mike en soupirant. Il voulait interroger l’ange à propos de la peur et de la panique qu’il avait connues quelques instants plut tôt. Qu’est-ce qui le suivait ? L’ange savait qu’il poserait cette question. 

-       Je ne peux te dire ce que tu veux savoir, Michaël, lui dit l’ange. 

-       Ne peux ou ne veux ? demande Mike respectueusement. Il savait qu’il jouait avec les mots et poursuivit : « Je sais que tu le sais ». Après une brève hésitation, Mike décida de poser ses questions à un rythme plus rapide. 

-       Pourquoi ne peux-tu pas me le dire ? 

-       Tu en sais plus long que moi là-dessus. 

-       Comment est-ce possible ? 

-       Les apparences sont parfois trompeuses, ici. 

-       Est-ce que ce sera encore là quand je repartirai ? 

-       Oui. 

-       Cela fait-il partie de ce monde ? ça me semble déplacé dans ce décor spirituel. 

-       Cette chose a le même droit d’être ici que toi. 

-       Cela peut-il me causer du tort ? 

-       Oui. 

-       Puis-je me défendre ? 

-       Oui. 

-       M’aideras-tu ? 

-       C’est la raison pour laquelle je suis ici. L’ange ne broncha pas, et Mike cessa subitement son interrogatoire. 

 

Par les réponses qu’il fournissait, Mike comprit que l’ange savait tout. Il se défendit un peu. S’il sait tout, j’ai la possibilité d’en savoir aussi plus long. Je n’ai qu’à me montrer patient. Je suis certain que j’en apprendrai éventuellement davantage. Ça semble être la façon dont les choses se déroulent ici. Mike se rappela tout à coup combien il avait jugé la carte inutile une heure plus tôt et comment elle l’avait subitement sauvé au moment opportun. 

 

-       Dieu est toujours à jour, tu sais, dit l’ange en retenant son rire. Encore une fois, il suivait les pensées de Michaël Thomas. L’entité orange se retourna et guide Mike plus avant dans la maison. 

-       Je commence à m’habituer, dit Mike en marchant. On reçoit ce dont on a besoin au moment où on en a besoin. 

-       C’est peu près ça, répondit l’ange. La fréquence du temps humain la plus faible est linéaire, mais pas le temps angélique. Décidément, cet ange était aussi un enseignant. 

-       Mais comment percevez-vous le temps ? tout en poursuivant la conversation, Mike se retrouva dans un entrepôt. Eh oui ! Comme la première maison, celle-ci était gigantesque à l’intérieur. 

 

Mike demeura bouche bée devant des douzaines de rangées de caisses empilées dans une pièce dont le plafond devait s’élever à quinze mètres. 

 

-       Nous n’avons ni passé ni futur, répondit l’ange. Votre notion du temps se conçoit selon une ligne droite tandis que la nôtre est comme une table tournante se déplaçant dans le sens des aiguilles d’une montre alors que le moteur ne tourne pas. Nous percevons constamment l’étendue de notre temps puisqu’il est toujours près de nous. Par conséquent, nous sommes sans cesse au présent. Notre mouvement tourne toujours autour d’un centre connu. Parce que votre temps est linéaire et que vous allez vers l’avant, vous ne faites jamais l’expérience complète du présent. Vous regardez derrière et voyez où vous étiez, et vous regardez devant et voyez où vous allez. Vous ne pouvez jamais expérimenter l’état d’être de votre existence, mais vous expérimentez une existence d’action. telle est l’expression de votre vibration inférieure, et cela est conforme à votre dimension. 

 

-       Ça explique alors le fonctionnement de votre carte, dit Mike en se rappelant que le point rouge et la mention VOUS ETES ICI se trouvaient au centre et que les événements de sa nouvelle existence se mouvaient à l’intérieur et à l’extérieur d’un point. ‘est tout à fait à l’opposé d’une carte humaine, se dit-il. 

 

-       Tout à fait ! lui dit Orange en continuant de le guider. Dans votre notion du temps, la carte est stable. C’est l’humain qui se déplace. Vous percevez le temps et la réalité comme une constante, et l’humain comme la variable. Lorsque vous vous approchez de notre notion du temps et de notre vibration, vous devenez la constante, et la carte, ou la réalité devient la variable. 

 

Mike devrait réfléchir pour bien saisir ces notions. C’était à la fois confus et familier. Son expérience à l’embranchement qui menait à la maison orange lui avait montré la valeur de sa carte spirituelle, même si ce n’était pas ce à quoi il s’attendait. Il savait que la prochaine fois qu’il se retrouverait devant une alternative semblable, il ne s’inquiéterait pas avant de se trouver vraiment confronté à son choix et que la carte viendrait à son aide. 

 

Tout comme Bleu l’avait fait, Orange guida Mike dans un dédale de pièces toutes aussi bien décorées les unes que les autres avant de le mener à une pièce conçue pour le repos où il pourrait également se nourrir. La grandiose demeure contenait des caisses portant des noms au lieu de cavités en bois identifiées comme dans la Maison des cartes. Ici aussi les noms étaient en caractères arabes que Mike ne parvenait pas à lire, mais il devinait qu’il devait se trouver quelque part une caisse portant son nom. 

 

-       Voilà tes appartements, lui dit Orange. Nous commencerons demain. Tes repas seront servis dans la pièce de gauche, et tu peux te rafraîchir dans la pièce de droite. Sur ce, Orange referma la porte et se retira. 

 

Mike regardait la porte fermée. Tu as beau être un ange, tes manières laissent à désirer, pensa-t-il en regrettant le manque de salutations. Je suppose que je ne peux m’attendre à ce qu’ils comprennent tout à fait le comportement humain

 

Mike fit un repas somptueux. Encore une fois, il se régala de la délicieuse nourriture en s’émerveillant devant les ustensiles de bois sculpté. Il trouvait étrange de ne pas nettoyer après son repas mais la tâche lui répugnait toujours autant. Il savait que même s’il ne pouvait les voir, d’autres entités étaient affectées à ces travaux. Quelle étrange combinaison, se dit-il, que ce jeu angélique où des entités s’astreignent à nourrir les humains aux vibrations inférieures. 

 

Mike s’interrogeait sur les systèmes d’égout lorsqu’une réalité le frappa soudain. Il n’avait pas utilisé de toilettes depuis des jours ! Il n’y avait pas de toilettes. Il se rendit compte qu’il n’avait aucun besoin du genre depuis qu’il avait franchi les portes d’entrée du chemin. Il pouvait concevoir l’élimination de… l’élimination, mais c’était tout de même une idée étrange. 

 

Le lendemain matin, Mike se senti frais et dispos. Il déjeuna en solitaire de fruits et de pain et savoura chaque miette de ce succulent repas. Il constata que cette nourriture angélique était quelque peu différente de la précédente et se promis d’en parler à Orange. 

 

-       C’est une nourriture de notre espace temporel, dit l’entité par la porte entrebâillée. Bien sûr, il avait saisi les pensées de Mike et poursuivit : « Elle ne peut exister dans une vibration plus faible et contient des attributs spirituels interdimensionnels. Voilà pourquoi elle ne produit aucun déchet humain et ne se conserve pas. Elle n’a ni futur ni passé. Elle a été créée quelques instants avant que tu la dégustes et ne résistera pas à l’extérieur de la maison ». 

 

-       oui, je m’en suis rendu compte, dit Mike, se rappelant le dégât sur la route qui avait failli lui occasionner de sérieux problèmes. 

 

L’ange conduisit Mike vers une grande pièce circulaire bien éclairée. Plusieurs caisses avaient été ouvertes, et quelques bancs orange attendaient les visiteurs. Mike vit aussi ce qui lui semble être un autel, de l’encens et quelques colis d’apparence étrange. 

 

-       Bienvenue à la Maison des présents et des outils, Michaël Thomas de l’Intention pure, lui dit l’ange en le regardant droit dans les yeux. Assieds-toi, car tu vas passer quelque temps ici. 

Ce fut là le commencement d’une longue suite de séances d’enseignement qui seraient suivies d’une période encore plus longue de séances pratiques d’utilisation des présents et des outils d’un mode vibratoire nouveau. Lorsqu’il aura terminé, Mike aura passé plus de trois semaines dans la maison orange. 

 

-       Tu élèves lentement ta vibration, Michaël Thomas, lui répétait régulièrement Orange durant la formation. Nous t’offrons les présents nécessaires à l’accomplissement de cette transformation. Ils sont à toi, selon ton intention. Tu ne pourrais pénétrer fans la prochaine maison sans connaître le fonctionnement de chacun et tu ne pourras absolument pas entrer chez toi sans être devenu habile à les manier. 

Mike écoutait attentivement. Il savait qu’il se préparait au retour et se rappelait qu’on l’avait prévenu de la nécessité de cette formation. Orange déballait les présents sous le regard attentif de Mike. Certains semblaient taillés dans un cristal pur et, dans un mouvement d’intention et un geste cérémonial, ils étaient comme par magie incorporés au corps de Mike, s’ajoutant à son pouvoir spirituel. Orange lui expliquait entièrement chacun et lui accordait le temps de bien assimiler ‘l’enseignement. Il lui demanda ensuite de réexpliquer l’usage de chaque présent reçu, ce qui n’était pas facile pour Michaël puisqu’il devait parler de concepts et avoir recours à des termes inconnus de lui jusqu’à présent. 

Orange expliqua comment les humains arrivaient sur cette planète avec certains attributs acquis dans dives champs d’existence, dans des vies antérieures. Mike avait déjà entendu cette notion, mais il n’avait jamais prévu l’entendre de la bouche même d’un ange. Il avait peut-être pensé qu’un jour, un gourou des Indes aux cheveux longs lui en aurait fait part, mais un ange ? Les vie passées constituaient des étapes de l’humanité, lui dit Orange, et les directives d’une vie antérieure se transmettaient à la suivant sous forme de leçons à la naissance. C’est ce qu’on appelle le karma ou, selon certains, le souvenir ou l’expérience. Le karma favorise l’apprentissage humain et, dans une certaine mesure, aide la planète. C’est ainsi que se passaient les choses chez les humains d’une vie à l’autre. Orange expliqua à Mike que s’il désirait passer à un autre niveau vibratoire, il devait se défaire de certains attributs du passé, dont les leçons karmiques transmises à sa naissance. Le chemin qi menait chez lui ne les endurait pas, pas plus qu’il ne supportait la nourriture qu’il avait essayé de conserver. 

 

Mike se vit tout à coup sous la forme d’une masse de chair pourrie sur la route, comme quelqu’un qui n’avait pas écouté l’enseignement de son maître. Il redoublé d’attention pour ne pas se retrouver dans une situation semblable. 

 

Orange perçut les pensées de Mike et en rit ouvertement, dans un merveilleux élan d’allégresse. Mike fut étonné de se sentir si près d’Orange. Quel maître magnifique ! Il était un compagnon merveilleux, même s’il ne savait dire ni bonjour ni au revoir ! Mike apprit à formuler des pensées créatrices d’énergie. 

-       C’est ainsi que tu assures la maîtrise de ta réalité, lui dit Orange. Utilise ta pensée spirituelle permanente et ta connaissance pour te projeter dans des situations que tu mérites et que tu as planifiées. Mike n’arrivait absolument pas à saisir la signification de tout ceci mais il suivit les instructions et réussit tous les tests. 

 

Il reçut le pouvoir spirituel de la cocréation et le don d’éliminer le karma de ses incarnations passées. Chaque don s’accompagnait d’une cérémonie et d’une verbalisation, et chacun passait d’un plan physique e u plan spirituel au moment où il était absorbé par son corps sous la direction habile et minutieuse du grand ange orange. Mike avait l’impression de poursuivre des études menant à une forme de prêtrise. Chaque fois qu’il répétait un enseignement d’Orange, celui-ci regardait en direction de son cœur ! Orange devenait très intense, et à trois reprises pendant que Mike énonçait des promesses et exprimait l’intention qu’un don particulier se répande en son centre spirituel, il eut l’impression qu’Orange lisait dans son âme. D’abord, il se sentit mal à l’aise, puis il se rendit compte que l’entité vérifiait l’intégrité des paroles qu’il prononçait. Si Mike avait feint d’être sincère, Orange l’aurait immédiatement perçu et n’aurait pas permis que l’enseignement se poursuive. 

 

Après deux semaines, tous les colis avaient été ouverts, expliqués et intégrés au soi spirituel de Mike, qui avait réussi toutes les épreuves. En fait, il avait trouvé une épreuve particulièrement difficile. Mike avait peur des espaces confinés. Il ne savait pas pourquoi mais, très jeunes, il avait constaté que la panique s’emparait de lui s’il se trouvait dans un espace réduit. Un des présents d’Orange lui permit de surmonter cette phobie. Mike avait alors exprimé une intention et effectué la cérémonie appropriée. Orange lui expliqua que son sentiment de peur dans un espace confiné était un résidu karmique et que le fait d’en débarrasser éliminait plusieurs autres expériences de vies antérieures qui accompagnaient Mike dans sa vie actuelle. 

 

Quelques jours plus tard, une immense caisse fut ouverte durant la séance de formation. Plutôt que d’en sortir quelque chose, l’ange demandé à Mike de grimper dans la caisse ! Il en referma ensuite le couvercle, et Mike se retrouva dans la noirceur, recroquevillé à l’intérieur. Il entendit le bruit de chacun des clous qu’Orange enfonçait dans la caisse pour bien la refermer. Puis, plus rien que le silence et une noirceur totale. 

 

Il entendait distinctement son souffle dans cet espace réduit, et sa position exiguë était loin d’être confortable. Il entendait même les battements de son cœur. Orange ne lui donna aucune explication ; ce n’était pas nécessaire. En réalité, Mike ne pouvait feindre cette autre épreuve. 

 

Pendant environ dix secondes, les battements cardiaques de Mike s’accélérèrent au souvenir de sa peur. Et puis, au moment où son corps entier aurait dû se mettre à trembler de panique, la sensation de claustrophobie s’atténua entièrement et il se détendit. Dans un élan de joie, Mike constata que le don fonctionnait et que son corps avait d’abord réagi comme autrefois, mais que son esprit avait mis fin à ce mouvement. La paix s’était installée ; Mike fredonna une chanson avant de s’assoupir. Ravi, Orange ouvrit la caisse et fit ressortir Mike une heure plus tard. 

 

-       Tu es remarquable, Michaël Thomas de l’Intention pure, lui dit l’imposante entité angélique au large sourire. Mike pouvait lire la fierté dans les yeux d’Orange. « Certains d’entre vous ne se rendent pas si loin ». 

Pour la première fois, Mike réalisa vraiment qu’il n’était pas le seul qui avait demandé à entreprendre le chemin du retour. Le fait avait été mentionné à quelques reprises mais il n’en avait pas saisi tout l’importance. Il y pensa souvent, le soir. Pendant ce temps, Orange poursuivait l’ouverture des présents et commençait à distribuer les plus imposants. C’est durant la troisième semaine de formation qu’il sortit la grosse caisse. 

 

-       il y a trois outils dont tu auras besoin pour ton voyage, dit Orange en insistant bien sur chaque mot. Il se dirigea vers la caisse et l’ouvrit. Chaque fois que l’ange ouvrait une caisse, Mike s’assoyait sur le banc qu’on lui avait fourni et, rempli d’impatience, se demandait quel objet magique allait contribuer à augmenter sa conscience spirituelle, sa connaissance ou son pouvoir. Il n’avait absolument pas prévu la surpris qu’Orange lui réservait cette fois. 

Orange tournait le dos à Mike, de sorte que ce dernier ne pouvait voir ce qu’il s’affairait à retirer de la caisse. Au moment où il se retourna afin de lui présenter le premier outil, Mike vit le reflet d’un métal argenté. NON ! Ce n’était pas possible : Orange tenait à la main une pépée immense ! 

 

-       reçois l’épée de la vérité, déclara l’ange orange en présentant l’arme à Michaël Thomas. L’épée semblait immense dans la main de l’ange mais elle était gigantesque dans celle de Mike. De fait, elle était extrêmement lourde et encombrante. Mike n’en croyait pas ses yeux ! 

-       - c’est une véritable épée ! 

-       Aussi réelle que les autres présents, à l’exception que tu devras la porter sur toi en chemin vers les quatre prochaines maisons. 

Mike tenait l’épée dans ses mains et en admirait la beauté. Eh oui ! elle portait son nom, crut-il remarquer. Elle était gravée de dessins aux significations spirituelles. Sa poignée était grande et, pour la tenir, il fallait agripper une pierre d’un bleu cobalt éclatant. D’une beauté incomparable, l’épée arborait deux tranchants bien aiguisés. 

 

-       Essaie de bouger, dit l’ange en reculant. 

Michaël obéit et l’épée, transperça l’air ici et là pratiquement d’elle-même. Son pouvoir imprévisible fit tomber Michaël par terre ! Il se sentit stupide et gauche en se relevant avec l’intention de recommencer. Orange leva la main pour mettre fin à ce manège. 

 

-       Attend un peu, quelque chose pourrait peut-être l’aider. Il retourna à la caisse pour en ressortir autre chose, un autre objet aux reflets argentés. C’était un immense bouclier ! Mike secoua la tête, incrédule. Qu’est-ce que ça signifiait ? C’était plutôt étrange. Des armes en guise de présents spirituels ! Me prépare-t-on à jouer le rôle du roi Arthur dans une vie antérieure. 

 

-       Les apparences sont parfois trompeuses, Michaël Thomas e l’Intention pure. Orange se tenait devant lui, le bouclier à la main et répondant à ses pensées confuses. « Essaie ceci ». 

Orange enseigna à Mike à fixer le bouclier à son bras et lui donna quelques trucs quant à l’équilibre de l’épée et du bouclier de façon qu’il parvienne à bouger l’épée sans tomber à la renverse. Une excellente leçon ! 

 

-       Michaël, le bouclier représente la connaissance de l ‘esprit. Associé à la vérité, l’équilibre est tout-puissant. La noirceur se dissipe par la connaissance. Aucun secret ne survit à la lumière, et la lumière jaillit lorsque la vérité est révélée par l’examen de la connaissance. Il n’existe pas de combinaison plus importante. Toutes doivent être utilisées conjointement. 

-       Quoi d’autre dans cette caisse, demanda Mike en plaisant tout en trébuchant sous le poids de l’épée et du bouclier. 

-       C’est amusant que tu le demandes, dit l’ange en se dirigeant vers la caisse sous le regard incrédule de Mike. L’ange se pencha pour en ressortir un objet encore plus grand que les autres et aux mêmes reflets d’argent. 

-       Reçois l’armure, s’exclama-t-il d’un ton espiègle. Il était sur le point d’éclater de rire devant le regard médusé de Mike. 

-       Je n’y comprends rien, dit Mike en s’assoyant sur le banc. Comment vais-je pouvoir transporter tout ça ? 

-       Il te faudra apprendre. Laisse-moi te montrer. 

Orange prit l’épée et le bouclier. Il aida Mike à revêtir la lourde armure chargée d’ornements. C’était comme une veste qui recouvrait son torse. Elle lui allait comme un gant ! Il ajusta les agrafes, et Orange revêtit Michaël d’un fourreau servant à engainer l’épée de la vérité. Ensuite, il lui enseigna comment attacher le bouclier sur son dos pour voyager. Lorsque tout fut prêt, l’ange recula. 

-       Michaël Thomas de l’Intention pure, tu es maintenant en possession de la triade d’outils qui te permettra de passer à une autre vibration. Tu as l’épée de la vérité, le bouclier de la connaissance et l’armure de l’esprit. L’armure porte le nom de « manteau de Dieu ». Elle symbolise la sagesse nécessaire à l’utilisation juste des deux autres outils. Demain, tu commenceras ta formation à titre de Guerrier de la Lumière. La triade t’accord un grand pouvoir. N’utilise jamais ces outils séparément. 

Orange dégagea Mike de ses armes pour le conduire à sa chambre, là où il pourrait se rafraîchir, manger et se reposer. Mike demeura un long moment allongé sur son lit, réfléchissant aux contradictions flagrantes qu’il percevrait sur cette terre unique. Il s’endormit, la tête pleine d’idées opposées. 

Le lendemain matin, Mike se retrouva de nouveau dans la salle de formation. C’est seulement au cours des jours suivants qu’Orange entreprit de lui apprendre le maniement habile des armes qu’il lui avait remises. Il fallait d’abord lui enseigner l’équilibre. L’ange lui fit monter et descendre les escaliers en courant, vêtu de son armure et encombré de son épée et de son bouclier. Il lui apprit à tomber à se relever rapidement, se servant du bouclier comme contrepoids. Malgré tous ces exercices, Mike remarqua que les outils ne se salissaient et ne s’ébréchaient jamais. Paré de ses armes et de son armure, il courut, marcha, tournoya, mais ne combattit jamais. Il acquérait lentement le sens de l’équilibre. Avec le temps, un phénomène étrange se produisit. Un soir, alors qu’il enlevait son armure, Michaël ne ressentit pas l’impression de s’être libéré d’une lourde charge. Il se senti petit, sans défense et beaucoup trop léger ! 

 

Plusieurs jours s’écoulèrent avant qu’Orange n’entreprenne la formation au combat avec l’épée de la vérité. Mike s’attendait à ce que l’entité se transforme en véritable samouraï dans le but de lui enseigner à combattre. Mais la formation fut tout à fait différente. 

-       Tu as maintenant prêt à apprendre à utiliser ton épée. Michaël Thomas. Sors-là de son étui. 

D’un mouvement qui aurait animé la fierté de tout chevalier, Mike dégaina facilement sa longue épée gigantesque devant le regard approbateur de l’ange. 

-       Maintenant, lève-la vers Dieu. Michaël obéit. « Avant d’exprimer ta vérité, Michaël Thomas, ressens ton épée ». 

 

Mike n’avait pas la moindre idée du sens des paroles de l’ange. Ressentir l’épée ? Il la tenait entre ses mains ; comment pouvait-il ne pas la ressentir ? 

-       Michaël Thomas de l’Intention pure, tiens ton épée bien haut et exprime ta vérité. Est-ce que tu aimes Dieu ? 

Michaël commençait à saisir le sens de ces mots. La même question, encore une fois. Seulement, cette fois, il tenait une lourde arme spirituelle pointée vers les cieux, et on attendait presque un discours de sa part. Michaël répéta sa réponse habituelle. 

 

-       Oui Orange, comme tu peux le lire dans mon cœur – Mike ne pouvait croire ce qui se produisait. L’épée commençait à vibrer. 

Elle chantait presque en même temps qu’elle répandait une chaleur intense le long de son bras et dans sa poitrine. Le bouclier murmurait doucement en guise de réponse, Mike en était sûr. Et la chaleur de l’armure augmentait ! Les outils qu’il avait appris à transporter avec aise s’animaient soudain par son intention. Il se sentait envahi d’un sentiment de puissance dégagé par les éléments qu’il portait et maniait. Il se rappela qu’il devait parler : « J’aime Dieu, très certainement ». 

 

Mike tenait l’épée au bout de son bras et sentait sa vibration accompagner la sincérité de son intention. Il s’anima de puissance. Il se sentait illuminé et capable de rester immobile une autre heure encore, tenant la lourde épée frémissante à bout de bras, énonçant son intention de rentrer chez lui. Il sentait les trois éléments vibrer sur un fa faisant écho à son cœur. Des larmes coulèrent sur son visage lorsqu’il comprit le sens de la cérémonie qui se déroulait. Les éléments acceptaient sa biologie. Ils s’intégraient à son esprit, et son intention sincère catalysait la cérémonie ! Voilà qui expliquait la présence de l’épée, du bouclier et de l’amure. Ils étaient des symboles. Quoi d’autres ? Cette explication satisfaisait Michaël Thomas, et il se sentait transplanté à un autre niveau d’engagement et de conscience. 

 

Orange et Michaël Thomas se communiquèrent des sentiments d’amour ce jour-là. Mike savait que le moment du départ approchait. Orange ne lui avait jamais appris à combattre et Mike sut que c’était parce que les armes servaient seulement de symboles. Mike interrogea Orange sur le retour et sur le chemin à suivre. Il ne cessait de manifester son étonnement devant la présence d’armes terrestres sur cette terre sacrée et spirituelle. Orange évitait adroitement toutes les questions, sauf celles dont Mike pouvait obtenir la réponse, et encore là, il demeurait vague. 

 

-       Orange, tu aurais fait un politicien habile sur la terre, plaisanta Mike. 

-       Qu’ai-je fait pour mériter une telle insulte, plaisanta Orange à son tour. 

-       Je me sens vraiment lié à toit. Mike était ému. Il ne voulait pas quitter ce grand maître angélique. 

-       N’en dis pas plus, Michaël Thomas de l’Intention pure. Je vais te communiquer un secret du royaume des anges. Il se pencha pour mieux le regarder dans les yeux et poursuivit : « Toi et moi appartenons à la même famille. Nous ne disons pas au revoir parce que nous ne nous quittons jamais. Je suis toujours avec toi et à ta disposition. Tu verras. Maintenant, il est temps de te retirer ». 

 

Mika était étonné de la nature directe de ce message d’orange. La même famille ? Comment est-ce possible ? Puis Mike se sentit ridicule, se rappelant qu’à son arrivée, Orange avait sans doute entendu sa plainte à l’effet que les anges ne saluaient jamais. Quelle réponse ! Toute une révélation en effet ! Ils ne me quittent jamais ? 

Pour la première fois depuis son arrivée dans la maison orange, Mike se rappela son hésitation lorsqu’il s’étai trouvé à l’embranchement de la route et le fait que Bleu lui avait en quelque sorte suggéré d’utiliser sa carte. Il avait véritablement entendu la voix de l’ange dans sa tête. 

 

-       Tu connais Bleu ? se risqua-t-il à demander à Orange. 

-       Aussi bien que moi-même, répondit celui-ci. 

Sans répondre, Mike se retira dans la pièce qu’il avait appris à apprécier, là où il mangeait et dormait. Bien qu’il n’ait pas été question de son départ, il  entreprit d’emballer ses effets dans ses sacs qu’il avait presque oubliés, se préparant à quitter au matin. Il jeta d’un coup d’œil sur ses photos et ses livres, soupirant devant ces précieuses possessions et au souvenir de ses expériences terrestres. Jusqu’à un certain point, les photos et les livres semblaient de trop. 

 

C’est un Michaël Thomas songeur qui se présenta à la porte, près au départ, après le petit déjeuner du lendemain. Orant l’avait silencieusement accompagné dans cette direction. Cette fois, Michaël était plus lourdement charge ; le sac contenant la carte, les nouveaux outils résonnant au rythme de ses mouvements et les deux sacs de livres et de photos. 

-       Michaël, est-u certain de vouloir prendre tous ces bagages avec toi. Il serait mieux que tu ne les aies pas, lui dit Orange. 

-       Ils représentent toutes mes possessions terrestres, répondit Mike. J’en ai besoin. 

-       Pourquoi ? 

Mika réfléchit à la question, mais sans pouvoir se résoudre à abandonner ces objets. 

 

-       En souvenir et en l’honneur de ma vie antérieure, dit-il. 

-       Our te relier aux anciennes façons de faire, Michaël ? 

Mike était irrité par toutes ces questions. L’ange poursuivit. 

 

-       Pourquoi ne me laisses-tu pas tes sacs ? Je t’aime et je vais te les conserver précieusement au cas où tu reviendrais par ici. 

-       Non ! Mike ne voulait plus en entendre parler; c’était à lui, et il les garderait le plus longtemps possible ; il avait besoin d’objets de son ancienne vie pour lui rappeler comment il était alors; 

L’ange acquiesça. Mike arrivait toujours à ses fins. Il savait que tous les anges avaient respecté ses choix et n’avaient jamais contesté ses décisions. 

 

Ce matin-là, Michaël Thomas ne dit pas au revoir à Orange. Debout sur le palier devant l’ange avec qui il venait de passer plusieurs semaines, il se rappela l’explication d’Orange à propos des adieux. 

 

-       A bientôt, dit-il donc, n’y croyant pas vraiment. 

Orange rentra en refermant la porte derrière lui. Je me demande comment ils font ça. Les seuls « adieux » consistent à fermer les portes ! se dit Mike. 

 

Mike s’aventura sur le sentier, dans une nouvelle direction. Il parvenait difficilement à garder son équilibre, surchargé par tout ce qu’il portait. L’ajout de l’épée, du bouclier et d e l’armure aux livres et aux photos qu’il transportait déjà l’alourdissait à un point presque insupportable. Il regrettait d’avoir à trimbaler ces lourds symboles du Nouvel Age. Quel marché stupide : se dit-il, agacé. Je dois avoir l’air ridicule. Ces armes sont-elles vraiment nécessaire ? je ne les utiliserai jamais en combat. Je ne saurais même pas m’y prendre. Orange ne me l’a jamais appris. Ils ne servent que d’apparat et d’objets de cérémonie. Cela n’aurait-il pas suffi d’en connaître l’existence ? 

 

Tout préoccupé qu’il était à maintenir son équilibre entre ses bagages nouveaux et anciens, il avait oublié les difficultés éprouvées sur le sentier menant à la maison orange. Il ne se rappelait plus que quelque chose l’attendait. Pendant qu’il cheminait bruyamment, traînant ses sacs et équilibrant ses armes, une forme sinistre d’un vert foncé l’épiait entre les arbres. La chose examinait Mike avec un nouvel intérêt. Ce n’était plus l’ancien Mike. Il était devenu un être plein de pouvoirs et armé ! Ce ne serait pas facile. Il faudrait songer à une nouvelle stratégie, à une tactique qui confondrait Michaël Thomas à une puissance et à une rigueur encore plus forte. Le temps ferait la différence, mais d’ici là, la masse sombre le suivrait à distance, attendant l’occasion de frapper. Elle entreprit sa filature, de façon à ne pas être vue, suivant Michaël Thomas dans son périple. Elle avait confiance que cet être humain ne se rendrait jamais chez lui

 

 

Kreyon, canalisé par Lee Carroll 

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